Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1860 01 octobre 1860
Description : 1860/10/01 (A5,N103). 1860/10/01 (A5,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529969v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
310 L'ISTHME DE SUEZ,
rassurante pour les débouchés futurs du canal. Cette
réponse, la voici telle que l'a formulée le premier
M. Elie de Beaumont, et telle que la confirment les
études assidues entreprises depuis quelques années :
« Ce qui distingue particulièrement le delta du Nil,
c'est l'invariabilité presque complète de son contour extérieur;
il n'a pas éprouvé le changement rapide qu'on a ob-
servé à l'embouchure du Pô. Sous ce rapport, le Nil
resemble plus au Rhin qu'au Pô. La côte d'Egypte est
restée à peu près telle qu'elle était il y a trois mille
ans. Depuis Strabon , le cordon littoral qui termine
le delta est resté invariable dans sa forme et dans sa
position, abstraction faite des petits promontoires qui
se sont formés aux bouches de Rosette et de Damiette. »
(Elie de Beaumont, Leçons de Géologie, t. 1er, p. 460 et
suiv. )
» L'illustre géologue, parlant de la digue naturelle du
lac Menzaleh, dans le golfe de Péluse, où doit aboutir
le canal Lesseps et se creuser l'avant-port, s'exprime
comme suit : « Cette digue est traversée par quatre
coupures, dont deux, restées ouvertes, sont les anciennes
bouches des branches Mendesienne et Tanique, tandis
que les deux autres, qui sont obstruées, correspondent
à celles dont Strabon fait une mention spéciale, sous le
nom de Pseuiostoma (fausses bouches). Le seul fait de la
possibilité, non seulement de celle de ces bouches qui
correspondent à des branches du Nil, oblitérées dans
l'intérieur, mais même, ce qui est presque incroyable,
des ouvertures déjà en partie obstruées du temps des
anciens, montre que la côte est ce qu'il y a ici de plus im-
muable. » (Ouvrage cité, p. 460, 461.)
» D'après ces considérations de M. Beaumont, l'endroit
désigné par les adversaires du canal comme celui qui
sert de rendez-vous aux dépôts fluviatiles versés dans la
mer, est précisément celui où la limite des deux élé-
ments présente le caractère le plus inébranlable.
» Il y a plus : le lido sablonneux des bouches du Ml
manifeste en plusieurs places des marques visibles
d'enfoncement, et s'il faut modifier sous quelque rap-
port les expressions rigoureuses de M. de Beaumont
touchant la fixité du delta égyptien, c'est dans le sens
d'un abaissement graduel de la côte depuis les temps
historiques; ce qui revient à dire que la mer y est plus
profonde qu'autrefois. La belle description que Stra-
bon nous donne de l'ancienne ville d'Alexandrie et de
ses environs, ne cadrerait plus avec l'état actuel du
terrain si l'on n'admet un affaissement notable de celui-
ci. Du côté de Péluse et du cap Coisius (commence
ment de la côte syrienne), on a retrouvé les vestiges
d'anciennes constructions couvertes par les flots, et qui
avaient été bâties bien certainement sur le premier lit.
toral. Un docte professeur d'Allemagne insistait der-
nièrement sur les faits de ce genre pour rectifier quel-
ques vues de la commission internationale et établir
l'abaissement lent mais progressif de l'isthme de Suez.
Si les apports énormes que le Nil entraîne à la mer
par ses deux embouchures de Rosette et de Damiette
étaient réellement saisis par le courant littoral qui rè-
gne parallèlement à la côte de l'ouest à l'est, loin d'ac-
cuser des vestiges de retraite, toute la portion orientale
du delta aurait changé de figure, la baie de Péluse se-
rait encombrée depuis longtemps, ou tout au moins les
ensablements entassés à partir de la pointe de Da-
miette l'auraient rendue tout à fait inabordable. Mais
c'est le contraire : non-seulement l'arc décrit par la
digue sablonneuse du Menzaleh demeure sensiblement
immobile en dépit de vingt siècles écoulés, mais la
baie de Péluse elle-même offre un excellent mouil-
lage.
» Si l'on jette les yeux sur une carte de la basse
Egypte, on remarque la grande échancrure circulaire
qui court de Damiette à Péluse. Il résulte des observa-
tions atmosphériques et des sondages exécutés dans
toute la baie dessinée par ladite échancrure, que sa
partie occidentale est complétement à l'abri des vents
dominants du nord-ouest, les seuls redoutables dans
ces parages, et que le fond, suffisamment solide, offre,
à une distance moyenne du rivage, toute la profon-
deur nécessaire aux navires du plus fort tirant d'eau. Ce
fond, constitué par une couche de sables marins, présente
partout une pente régulière qui descend uniformément
sous les flots. On obtient 10 mètres d'eau à 2 kilomètres
et demi de la plage. Il n'existe pas de traces de la
mer boueuse due à l'épanchement des limons du Nil et
qu'on appréhendait d'y rencontrer. Le courant littoral,
projeté à une grande distance par la pointe de Damiette,
ne sillonne pas cette partie de la baie, et les matières
limoneuses que le Nil transporte en effet dans la mer
par ses bouches principales, sont délayées rapidement
par la houle, et se déposent dans les abîmes de la Médi-
terranée bien au delà de la zone sablonneuse qui côtoie
le littoral. Les avantages du mouillage naturel à l'o-
rient.de Damiette étaient connus des bâtiments à voile
qui servaient à la navigation de caravane sur les côtes
d'Egypte et de Syrie : ils y cherchaient un refuge pen-
dant les gros temps d'hiver.
» Pour satisfaire entièrement l'opinion publique, le
vice-roi d'Égypte fit séjourner dans la baie la corvette
égyptienne l'and Becker, sous le capitaine Philigret, du-
rant tout l'hiver de 1857. Le capitaine resta sur la rade
à deux encâblures du port projeté de Saïd, il essuya
des coups de vent terribles sans éprouver d'avarie et
sans chasser sur ses ancres, et ses rapports hydrogra-
phiques soumis à l'examen de l'Académie des sciences
de Paris amenèrent de la part de l'illustre compagnie
la conclusion décisive : o Nous déclarons que les obser-
vations faites par le capitaine Philigret démontrent la
sûreté du mouillage et la bonté de la rade de Saïd dans
la baie de Péluse. »
D Le peu de détails où il nous est loisible d'entrer
suffisent à prouver que la difficulté des atterrissements
sur la côte méditerranéenne est éclaircie et résolue. »
NOUVELLES DE SYRIE.
« On se rappelle qu'il l'arrivée des premières troupes
que conduisait personnellement le marquis de Beaufort,
le délégué de la Porte, Fuad-Pacha, récemment arrivé à
Damas, s'empressa d'écrire au général français pour le
prier de n'entreprendre aucun mouvement en avant, lui
promettant de sévir contre les auteurs des massacres de
cette ville, avec une sévérité qui satisferait les exi-
rassurante pour les débouchés futurs du canal. Cette
réponse, la voici telle que l'a formulée le premier
M. Elie de Beaumont, et telle que la confirment les
études assidues entreprises depuis quelques années :
« Ce qui distingue particulièrement le delta du Nil,
c'est l'invariabilité presque complète de son contour extérieur;
il n'a pas éprouvé le changement rapide qu'on a ob-
servé à l'embouchure du Pô. Sous ce rapport, le Nil
resemble plus au Rhin qu'au Pô. La côte d'Egypte est
restée à peu près telle qu'elle était il y a trois mille
ans. Depuis Strabon , le cordon littoral qui termine
le delta est resté invariable dans sa forme et dans sa
position, abstraction faite des petits promontoires qui
se sont formés aux bouches de Rosette et de Damiette. »
(Elie de Beaumont, Leçons de Géologie, t. 1er, p. 460 et
suiv. )
» L'illustre géologue, parlant de la digue naturelle du
lac Menzaleh, dans le golfe de Péluse, où doit aboutir
le canal Lesseps et se creuser l'avant-port, s'exprime
comme suit : « Cette digue est traversée par quatre
coupures, dont deux, restées ouvertes, sont les anciennes
bouches des branches Mendesienne et Tanique, tandis
que les deux autres, qui sont obstruées, correspondent
à celles dont Strabon fait une mention spéciale, sous le
nom de Pseuiostoma (fausses bouches). Le seul fait de la
possibilité, non seulement de celle de ces bouches qui
correspondent à des branches du Nil, oblitérées dans
l'intérieur, mais même, ce qui est presque incroyable,
des ouvertures déjà en partie obstruées du temps des
anciens, montre que la côte est ce qu'il y a ici de plus im-
muable. » (Ouvrage cité, p. 460, 461.)
» D'après ces considérations de M. Beaumont, l'endroit
désigné par les adversaires du canal comme celui qui
sert de rendez-vous aux dépôts fluviatiles versés dans la
mer, est précisément celui où la limite des deux élé-
ments présente le caractère le plus inébranlable.
» Il y a plus : le lido sablonneux des bouches du Ml
manifeste en plusieurs places des marques visibles
d'enfoncement, et s'il faut modifier sous quelque rap-
port les expressions rigoureuses de M. de Beaumont
touchant la fixité du delta égyptien, c'est dans le sens
d'un abaissement graduel de la côte depuis les temps
historiques; ce qui revient à dire que la mer y est plus
profonde qu'autrefois. La belle description que Stra-
bon nous donne de l'ancienne ville d'Alexandrie et de
ses environs, ne cadrerait plus avec l'état actuel du
terrain si l'on n'admet un affaissement notable de celui-
ci. Du côté de Péluse et du cap Coisius (commence
ment de la côte syrienne), on a retrouvé les vestiges
d'anciennes constructions couvertes par les flots, et qui
avaient été bâties bien certainement sur le premier lit.
toral. Un docte professeur d'Allemagne insistait der-
nièrement sur les faits de ce genre pour rectifier quel-
ques vues de la commission internationale et établir
l'abaissement lent mais progressif de l'isthme de Suez.
Si les apports énormes que le Nil entraîne à la mer
par ses deux embouchures de Rosette et de Damiette
étaient réellement saisis par le courant littoral qui rè-
gne parallèlement à la côte de l'ouest à l'est, loin d'ac-
cuser des vestiges de retraite, toute la portion orientale
du delta aurait changé de figure, la baie de Péluse se-
rait encombrée depuis longtemps, ou tout au moins les
ensablements entassés à partir de la pointe de Da-
miette l'auraient rendue tout à fait inabordable. Mais
c'est le contraire : non-seulement l'arc décrit par la
digue sablonneuse du Menzaleh demeure sensiblement
immobile en dépit de vingt siècles écoulés, mais la
baie de Péluse elle-même offre un excellent mouil-
lage.
» Si l'on jette les yeux sur une carte de la basse
Egypte, on remarque la grande échancrure circulaire
qui court de Damiette à Péluse. Il résulte des observa-
tions atmosphériques et des sondages exécutés dans
toute la baie dessinée par ladite échancrure, que sa
partie occidentale est complétement à l'abri des vents
dominants du nord-ouest, les seuls redoutables dans
ces parages, et que le fond, suffisamment solide, offre,
à une distance moyenne du rivage, toute la profon-
deur nécessaire aux navires du plus fort tirant d'eau. Ce
fond, constitué par une couche de sables marins, présente
partout une pente régulière qui descend uniformément
sous les flots. On obtient 10 mètres d'eau à 2 kilomètres
et demi de la plage. Il n'existe pas de traces de la
mer boueuse due à l'épanchement des limons du Nil et
qu'on appréhendait d'y rencontrer. Le courant littoral,
projeté à une grande distance par la pointe de Damiette,
ne sillonne pas cette partie de la baie, et les matières
limoneuses que le Nil transporte en effet dans la mer
par ses bouches principales, sont délayées rapidement
par la houle, et se déposent dans les abîmes de la Médi-
terranée bien au delà de la zone sablonneuse qui côtoie
le littoral. Les avantages du mouillage naturel à l'o-
rient.de Damiette étaient connus des bâtiments à voile
qui servaient à la navigation de caravane sur les côtes
d'Egypte et de Syrie : ils y cherchaient un refuge pen-
dant les gros temps d'hiver.
» Pour satisfaire entièrement l'opinion publique, le
vice-roi d'Égypte fit séjourner dans la baie la corvette
égyptienne l'and Becker, sous le capitaine Philigret, du-
rant tout l'hiver de 1857. Le capitaine resta sur la rade
à deux encâblures du port projeté de Saïd, il essuya
des coups de vent terribles sans éprouver d'avarie et
sans chasser sur ses ancres, et ses rapports hydrogra-
phiques soumis à l'examen de l'Académie des sciences
de Paris amenèrent de la part de l'illustre compagnie
la conclusion décisive : o Nous déclarons que les obser-
vations faites par le capitaine Philigret démontrent la
sûreté du mouillage et la bonté de la rade de Saïd dans
la baie de Péluse. »
D Le peu de détails où il nous est loisible d'entrer
suffisent à prouver que la difficulté des atterrissements
sur la côte méditerranéenne est éclaircie et résolue. »
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que conduisait personnellement le marquis de Beaufort,
le délégué de la Porte, Fuad-Pacha, récemment arrivé à
Damas, s'empressa d'écrire au général français pour le
prier de n'entreprendre aucun mouvement en avant, lui
promettant de sévir contre les auteurs des massacres de
cette ville, avec une sévérité qui satisferait les exi-
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