Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1860 15 septembre 1860
Description : 1860/09/15 (A5,N102). 1860/09/15 (A5,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529968f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
294 L'ISTHME DE SUEZ,
sion est patente, démontrée, et nous prions le
Manchester Guardian de laisser son rôle à chacun.
Quant à l'emprunt contracté par le gouvernement
égyptien, notre confrère ne veut pas croire que les
conditions en aient pu être dictées par la confiance
des capitalistes : il faut absolument que le gouver-
nement français y ait mis la main. Quand cela se-
rait, il n'aurait fait qu'imiter l'exemple de l'Angle-
terre. Le gouvernement anglais, en effet, a garanti des
emprunts faits à d'autres capitalistes par la Turquie, et
si par un acte analogue et dont on se garde de définir
la nature, la France avait mis l'Egypte sous sa dé-
pendance, la Turquie serait donc depuis longtemps
sous la dépendance de l'Angleterre, et l'Angleterre au-
rait le droit de faire en Turquie ce que la France serait
coupable d'effectuer en Egypte ! Pourtant nous n'avan-
çons cet argument que pour l'honneur des principes.
Comme M. Ferdinand de Lesseps l'a expliqué dans
sa lettre, les finances de l'Egypte sont assez prospè-
res pour que les capitalistes français puissent lui
prêter avec autant de sécurité que les capitalistes an-
glais ont prêté à la Turquie. Nous n'avons certes
point intention de contester 1a. solvabilité du gouver-
nement turc, mais nous pouvons à coup sûr soutenir
que celle du gouvernement égyptien est loin de lui
être inférieure. Nous ajoutons qu'il n'a eu besoin
d'aucune garantie pour obtenir à Paris le crédit qu'il
cherchait ; les termes de l'emprunt sont à peu près
ceux que les capitalistes anglais ont accordés à la
Turquie, 6 0/0, et si le prix de l'argent est plus cher
en Egypte, c'est justement par cette raison que Son
Altesse s'est adressée à des pays où elle pouvait em-
prunter à un taux plus modéré, son intention étant
de combler une dette qui devenait onéreuse par ces
intérêts mêmes. Ajoutons que le vice-roi a em-
prunté non 20 millions, comme le dit par erreur le
Guardian, mais 28 millions pour trois ans seulement;
que les revenus de l'Egypte assurent largement le
paiement de cette somme aux échéances fixées, et que
dans cette situation il est loin d'être étonnant qu'on
ait .pu, en France, où les fonds se placent à 3 et
4 0/0, trouver des capitalistes très-disposés à placer
avec la certitude d'un très-prochain remboursement
28 millions sur les engagements d'un gouvernement
parfaitement solvable.
Il faut à coup sûr toutes les défiances qui fermen-
tent de l'autre côté du détroit pour vouloir transfor-
mer une opération financière de cette espèce en in-
trigue politique !
ERNEST DESPLACES.
UN JUGEMENT D'ACTIONNAIRE.
Notre correspondance nous apporte de nombreux
et très-vifs témoignages du mauvais effet produit
sur les actionnaires de la Compagnie universelle par
la dernière allocution du premier ministre d'Angle-
terre, relative au canal de Suez. La plupart de ces
communications s'expriment sur les paroles et les
procédés du noble lord, avec une énergie de sentiment
que nous ne pouvons reproduire. Cependant, il faut
que l'on connaisse quelle sorte de sensation ont pro-
duite sur les membres de la Compagnie les attaques
si peu fondées de lord Palmerston et ses erreurs si
multipliées. Il est bon, de plus, qu'on sache que ces ten-
tatives ne font que resserrer les liens qui attachent entre
eux les coopérateurs de cette grande entreprise.
Un des membres de la Compagnie habitant Paris
nous adresse entre autres une lettre que nous croyons
devoir publier malgré les éloges qu'elle nous décerne
et que nous déclinons, parce qu'elle nous paraît ré-
sumer exactement l'ensemble des impressions sus-
citées par cet incident parmi les actionnaires. La
forme de cette communication, à laquelle nous ne
changeons pas un mot, pourra prouver à lord Palmer-
ston que les petites gens associées à l'entreprise du
canal ne sont point dépourvues de tout jugement et de
toute intelligence.
JULES ROSÉ.
Il Paris, mercredi 12 septembre.
« Je viens tardivement peut-être vous exprimer tout
le plaisir que votre excellent et remarquable article
m'a fait éprouver, en lisant le dernier numéro du
journal l'Isthme de Suez.
» Vous avez relevé, avec autant de cœur que de
talent, les mensonges et les calomnies odieuses de
lord Palmerston ; je suis, Monsieur, un de ces petits
dont parle l'honorable seigneurie ; j'ai pris de petites
actions (trop peu sans doute), et j'avoue humblement,
bien humblement, mon admiration et mon respect pour
le fondateur de l'entreprise dans laquelle j'ai placé
mes petites économies.
» Pitié, Monsieur, pitié, serait la seule réponse à
d'aussi inqualifiables manœuvres ; mais le dégoût
qu'inspire cette haine égoïste et acharnée, la haute
position qu'occupe l'auteur de ces invectives déloya-
les, suffisent assurément pour révolter les consciences
les plus timorées.
» Sans entrer au fond du débat, ni répéter ce que
vous avez si bien dit, je suis heureux, Monsieur, de
vous témoigner tout ce que votre bel article renferme
de convenance et de dignité ; vous avez vengé non-
seulement l'honorabilité de notre Compagnie, mais le
caractère éminemment respectable de son fondateur.
» Agréez, Monsieur, l'expression des sentiments
distingués d'un petit actionnaire.
(Suivent la signature et l'adresse de l'écrivain.)
sion est patente, démontrée, et nous prions le
Manchester Guardian de laisser son rôle à chacun.
Quant à l'emprunt contracté par le gouvernement
égyptien, notre confrère ne veut pas croire que les
conditions en aient pu être dictées par la confiance
des capitalistes : il faut absolument que le gouver-
nement français y ait mis la main. Quand cela se-
rait, il n'aurait fait qu'imiter l'exemple de l'Angle-
terre. Le gouvernement anglais, en effet, a garanti des
emprunts faits à d'autres capitalistes par la Turquie, et
si par un acte analogue et dont on se garde de définir
la nature, la France avait mis l'Egypte sous sa dé-
pendance, la Turquie serait donc depuis longtemps
sous la dépendance de l'Angleterre, et l'Angleterre au-
rait le droit de faire en Turquie ce que la France serait
coupable d'effectuer en Egypte ! Pourtant nous n'avan-
çons cet argument que pour l'honneur des principes.
Comme M. Ferdinand de Lesseps l'a expliqué dans
sa lettre, les finances de l'Egypte sont assez prospè-
res pour que les capitalistes français puissent lui
prêter avec autant de sécurité que les capitalistes an-
glais ont prêté à la Turquie. Nous n'avons certes
point intention de contester 1a. solvabilité du gouver-
nement turc, mais nous pouvons à coup sûr soutenir
que celle du gouvernement égyptien est loin de lui
être inférieure. Nous ajoutons qu'il n'a eu besoin
d'aucune garantie pour obtenir à Paris le crédit qu'il
cherchait ; les termes de l'emprunt sont à peu près
ceux que les capitalistes anglais ont accordés à la
Turquie, 6 0/0, et si le prix de l'argent est plus cher
en Egypte, c'est justement par cette raison que Son
Altesse s'est adressée à des pays où elle pouvait em-
prunter à un taux plus modéré, son intention étant
de combler une dette qui devenait onéreuse par ces
intérêts mêmes. Ajoutons que le vice-roi a em-
prunté non 20 millions, comme le dit par erreur le
Guardian, mais 28 millions pour trois ans seulement;
que les revenus de l'Egypte assurent largement le
paiement de cette somme aux échéances fixées, et que
dans cette situation il est loin d'être étonnant qu'on
ait .pu, en France, où les fonds se placent à 3 et
4 0/0, trouver des capitalistes très-disposés à placer
avec la certitude d'un très-prochain remboursement
28 millions sur les engagements d'un gouvernement
parfaitement solvable.
Il faut à coup sûr toutes les défiances qui fermen-
tent de l'autre côté du détroit pour vouloir transfor-
mer une opération financière de cette espèce en in-
trigue politique !
ERNEST DESPLACES.
UN JUGEMENT D'ACTIONNAIRE.
Notre correspondance nous apporte de nombreux
et très-vifs témoignages du mauvais effet produit
sur les actionnaires de la Compagnie universelle par
la dernière allocution du premier ministre d'Angle-
terre, relative au canal de Suez. La plupart de ces
communications s'expriment sur les paroles et les
procédés du noble lord, avec une énergie de sentiment
que nous ne pouvons reproduire. Cependant, il faut
que l'on connaisse quelle sorte de sensation ont pro-
duite sur les membres de la Compagnie les attaques
si peu fondées de lord Palmerston et ses erreurs si
multipliées. Il est bon, de plus, qu'on sache que ces ten-
tatives ne font que resserrer les liens qui attachent entre
eux les coopérateurs de cette grande entreprise.
Un des membres de la Compagnie habitant Paris
nous adresse entre autres une lettre que nous croyons
devoir publier malgré les éloges qu'elle nous décerne
et que nous déclinons, parce qu'elle nous paraît ré-
sumer exactement l'ensemble des impressions sus-
citées par cet incident parmi les actionnaires. La
forme de cette communication, à laquelle nous ne
changeons pas un mot, pourra prouver à lord Palmer-
ston que les petites gens associées à l'entreprise du
canal ne sont point dépourvues de tout jugement et de
toute intelligence.
JULES ROSÉ.
Il Paris, mercredi 12 septembre.
« Je viens tardivement peut-être vous exprimer tout
le plaisir que votre excellent et remarquable article
m'a fait éprouver, en lisant le dernier numéro du
journal l'Isthme de Suez.
» Vous avez relevé, avec autant de cœur que de
talent, les mensonges et les calomnies odieuses de
lord Palmerston ; je suis, Monsieur, un de ces petits
dont parle l'honorable seigneurie ; j'ai pris de petites
actions (trop peu sans doute), et j'avoue humblement,
bien humblement, mon admiration et mon respect pour
le fondateur de l'entreprise dans laquelle j'ai placé
mes petites économies.
» Pitié, Monsieur, pitié, serait la seule réponse à
d'aussi inqualifiables manœuvres ; mais le dégoût
qu'inspire cette haine égoïste et acharnée, la haute
position qu'occupe l'auteur de ces invectives déloya-
les, suffisent assurément pour révolter les consciences
les plus timorées.
» Sans entrer au fond du débat, ni répéter ce que
vous avez si bien dit, je suis heureux, Monsieur, de
vous témoigner tout ce que votre bel article renferme
de convenance et de dignité ; vous avez vengé non-
seulement l'honorabilité de notre Compagnie, mais le
caractère éminemment respectable de son fondateur.
» Agréez, Monsieur, l'expression des sentiments
distingués d'un petit actionnaire.
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