Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 325
ces probables du percement projeté de l'isthme de
Suez n'est pas seulement d'une haute importance , elle
est aussi d'une grande difficulté ; car il est question
ici d'un événement qui, suivant l'opinion générale,
amènera à sa suite une révolution dans le commerce
et dans la navigation de la plus grande partie des
peuples. » (Rapport de la commission, page 66.)
A ce point de vue, d'après la commission, la ques-
tion est même vidée ; il n'y a plus à la discuter.
« Nous avons cru ne pas devoir précipiter la marche
de l'enquête. Le temps que nous y avons mis ne peut
pas pourtant être considéré comme tout à fait perdu;
car il nous a donné !e loisir de comparer les résultats
de nos recherches avec ce qui a été dit et écrit ailleurs
en Europe sur ce sujet important. Plusieurs de ces
travaux de la presse européenne:se distinguent par la
solidité du fond jointe à l'élégance de l'exposition.
Notre but ne peut être de nous mettre en concurrence
avec tous ces écrits, parce que non-seulement la dis-
cussion depuis longtemps est réellement épuisée, mais
aussi parce qu'il n'est plus nécessaire d'attirer l'inté-
rêt public sur une question qui a été déjà envisagée
sous toutes ses faces. » (Page 67.)
Le percement de l'isthme de Suez, c'est donc une
révolution qui se prépare, une révolution qui doit exer-
cer une grande influence sur le commerce et la navi-
gation, « un événement qui demande la sérieuse
attention de tous ceux dont la pensée se porte au delà
des besoins du moment ; et il n'est pas étonnant dès
lors que tous les regards soient fixés sur cette entre-
prise. Il (Page 71.)
C'est ainsi qu'à tout instant la commission appré-
cie la grandeur et la portée de cette « révolution. »
Mais comment la juge-t-elle? Croit-elle qu'elle sera
bienfaisante ou funeste ?
« Un regard jeté sur la carte du monde nous
montre que cette route aux Indes est la plus courte
et la plus naturelle. » (Page 72.)
« On peut affirmer qu'une fois le percement accom-
pli, on se servira beaucoup de cette nouvelle route;
que l'abréviation du chemin entre l'Europe, l'Asie et
l'Afrique secondera énergiqucment le développement du
commerce universel et amènera de nouvelles combinai-
sons qui sertaent restées cachées et non utilisées pendant
des siècles, si l'on avait toujours suivi l'ancienne route,
en doublant le cap de Bonne Espérance. » (P. 78.)
Nous pourrions presque indéfiniment multiplier ces
citations; nous n'en ferons plus qu'une seule. Le
texte original est d'ailleurs tout entier sous les yeux
du lecteur.
Après un remarquable tableau retraçant les effets
que produira l'ouverture du canal sur toutes les
nations commerciales et maritimes du globe, la
commission présente cette conclusion :
« De ce qui précède il résulte clairement que le
nouveau chemin des Indes donnera un nouveau sti-
mulant à l'ensemble du commerce universel ; qu'il le
donnera de tous côtés, à toutes les populations, à LA
RACE IIUMAIE ENTIÈRE, dont les développements ont,
depuis peu de temps, pris une si grande extension. ))
(Page 184.)
Il est certes impossible de proclamer plus énergi-
quement et plus explicitement les avantages com-
merciaux et moraux de l'entreprise du percement de
l'isthme pour « la race humaine entière. »
Nous avons déjà rappelé que l'opposition anglaise
contre le canal de Suez a voulu se faire une arme
du rapport hollandais. L'inspiration était malheureuse;
car parmi les nations dont l'ouverture de l'isthme
doit favoriser particulièrement les intérêts et le com-
merce, la commission place au premier rang la na-
tion anglaise.
D'abord, d'après la commission, le projet de perce-
ment n'est que le complément de ce que les Anglais
ont eux-mêmes ommencé en Égypte, par l'exécu-
tion des plans du lieutenant Waghorn :
« L'Europe apprit, il y a quelques années, que les
Anglais avaient réussi à établir le transport aux Indes
des lettres et de quelques marchandises peu volumi-
neuses par l'itshme ; et l'on peut considérer, comme
suite de cette idée nouvelle, la construction du che-
min de fer d'Alexandrie à Suez, par le Caire, ainsi
que le projet du canal. » (Page73-4.)
Mais entre le chemin de fer et le canal, la commis-
sion juge le canal bien préférable. C'est lui seul qui
peut donner tout son essor au mouvement du transit
que l'Angleterre effectue par l'Egypte.
« Le transport des marchandises à travers le dé-
sert s'alimente par les importations de grands ba-
teaux à vapeur, qui sont de temps en temps chargés
de cargaisons d'une valeur de plusieurs millions, sans
parler des nombreux voyageurs qui vont aux Indes
orientales ou ailleurs et qui en reviennent, et de la
quantité tou jours croissante des lettres. Le chemin
de fer, qui exerce déjà une influence si avantageuse
dans la basse Egypte, favorisera aussi ce transit;
mais ce n'est que le percement de l'isthme qui lui don-
nera toute son activité. » (Page 153.)
Les seuls compétiteurs sérieux qu'avec les Amé-
ricains les Anglais aient rencontrés jusqu'ici dans
la mer des Indes, ce sont les Hollandais, possédant
des ports, des territoires magnifiques et des établis-
sements considérables au centre de cette mer. Par la
position des lieux, le passage par l'isthme influe
d'une façon tout opposée sur la route maritime
aboutissant aux possessions de ces deux concurrents.
La route du cap oblige les navires se rendant au x
Indes anglaises de passer deux fois l'équateur, tandis
que les navires se dirigeant vers les Indes néerlan-
ces probables du percement projeté de l'isthme de
Suez n'est pas seulement d'une haute importance , elle
est aussi d'une grande difficulté ; car il est question
ici d'un événement qui, suivant l'opinion générale,
amènera à sa suite une révolution dans le commerce
et dans la navigation de la plus grande partie des
peuples. » (Rapport de la commission, page 66.)
A ce point de vue, d'après la commission, la ques-
tion est même vidée ; il n'y a plus à la discuter.
« Nous avons cru ne pas devoir précipiter la marche
de l'enquête. Le temps que nous y avons mis ne peut
pas pourtant être considéré comme tout à fait perdu;
car il nous a donné !e loisir de comparer les résultats
de nos recherches avec ce qui a été dit et écrit ailleurs
en Europe sur ce sujet important. Plusieurs de ces
travaux de la presse européenne:se distinguent par la
solidité du fond jointe à l'élégance de l'exposition.
Notre but ne peut être de nous mettre en concurrence
avec tous ces écrits, parce que non-seulement la dis-
cussion depuis longtemps est réellement épuisée, mais
aussi parce qu'il n'est plus nécessaire d'attirer l'inté-
rêt public sur une question qui a été déjà envisagée
sous toutes ses faces. » (Page 67.)
Le percement de l'isthme de Suez, c'est donc une
révolution qui se prépare, une révolution qui doit exer-
cer une grande influence sur le commerce et la navi-
gation, « un événement qui demande la sérieuse
attention de tous ceux dont la pensée se porte au delà
des besoins du moment ; et il n'est pas étonnant dès
lors que tous les regards soient fixés sur cette entre-
prise. Il (Page 71.)
C'est ainsi qu'à tout instant la commission appré-
cie la grandeur et la portée de cette « révolution. »
Mais comment la juge-t-elle? Croit-elle qu'elle sera
bienfaisante ou funeste ?
« Un regard jeté sur la carte du monde nous
montre que cette route aux Indes est la plus courte
et la plus naturelle. » (Page 72.)
« On peut affirmer qu'une fois le percement accom-
pli, on se servira beaucoup de cette nouvelle route;
que l'abréviation du chemin entre l'Europe, l'Asie et
l'Afrique secondera énergiqucment le développement du
commerce universel et amènera de nouvelles combinai-
sons qui sertaent restées cachées et non utilisées pendant
des siècles, si l'on avait toujours suivi l'ancienne route,
en doublant le cap de Bonne Espérance. » (P. 78.)
Nous pourrions presque indéfiniment multiplier ces
citations; nous n'en ferons plus qu'une seule. Le
texte original est d'ailleurs tout entier sous les yeux
du lecteur.
Après un remarquable tableau retraçant les effets
que produira l'ouverture du canal sur toutes les
nations commerciales et maritimes du globe, la
commission présente cette conclusion :
« De ce qui précède il résulte clairement que le
nouveau chemin des Indes donnera un nouveau sti-
mulant à l'ensemble du commerce universel ; qu'il le
donnera de tous côtés, à toutes les populations, à LA
RACE IIUMAIE ENTIÈRE, dont les développements ont,
depuis peu de temps, pris une si grande extension. ))
(Page 184.)
Il est certes impossible de proclamer plus énergi-
quement et plus explicitement les avantages com-
merciaux et moraux de l'entreprise du percement de
l'isthme pour « la race humaine entière. »
Nous avons déjà rappelé que l'opposition anglaise
contre le canal de Suez a voulu se faire une arme
du rapport hollandais. L'inspiration était malheureuse;
car parmi les nations dont l'ouverture de l'isthme
doit favoriser particulièrement les intérêts et le com-
merce, la commission place au premier rang la na-
tion anglaise.
D'abord, d'après la commission, le projet de perce-
ment n'est que le complément de ce que les Anglais
ont eux-mêmes ommencé en Égypte, par l'exécu-
tion des plans du lieutenant Waghorn :
« L'Europe apprit, il y a quelques années, que les
Anglais avaient réussi à établir le transport aux Indes
des lettres et de quelques marchandises peu volumi-
neuses par l'itshme ; et l'on peut considérer, comme
suite de cette idée nouvelle, la construction du che-
min de fer d'Alexandrie à Suez, par le Caire, ainsi
que le projet du canal. » (Page73-4.)
Mais entre le chemin de fer et le canal, la commis-
sion juge le canal bien préférable. C'est lui seul qui
peut donner tout son essor au mouvement du transit
que l'Angleterre effectue par l'Egypte.
« Le transport des marchandises à travers le dé-
sert s'alimente par les importations de grands ba-
teaux à vapeur, qui sont de temps en temps chargés
de cargaisons d'une valeur de plusieurs millions, sans
parler des nombreux voyageurs qui vont aux Indes
orientales ou ailleurs et qui en reviennent, et de la
quantité tou jours croissante des lettres. Le chemin
de fer, qui exerce déjà une influence si avantageuse
dans la basse Egypte, favorisera aussi ce transit;
mais ce n'est que le percement de l'isthme qui lui don-
nera toute son activité. » (Page 153.)
Les seuls compétiteurs sérieux qu'avec les Amé-
ricains les Anglais aient rencontrés jusqu'ici dans
la mer des Indes, ce sont les Hollandais, possédant
des ports, des territoires magnifiques et des établis-
sements considérables au centre de cette mer. Par la
position des lieux, le passage par l'isthme influe
d'une façon tout opposée sur la route maritime
aboutissant aux possessions de ces deux concurrents.
La route du cap oblige les navires se rendant au x
Indes anglaises de passer deux fois l'équateur, tandis
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