Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1860 15 octobre 1860
Description : 1860/10/15 (A5,N104). 1860/10/15 (A5,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529970h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
324 L'ISTHME DE SUEZ,
communiquaient jadis entre elles, il ne peut pas
exister d'obstacles bien sérieux à rétablir ce que la
nature elle-même avait formé, et dont à travers les
siècles elle a voulu conserver au génie de l'homme
les jalons, par les quatre vastes dépressions actuelles
des lacs Amers, Timsah, Ballah et Menzaleh, restées
avec beaucoup d'autres points de la ligne au-dessous
du niveau des deux mers.
Historiquement, le rapport rappelle ensuite qu'un
travail analogue, sinon absolument identique, a été
accompli plusieurs fois par les anciens maîtres de
l'Egypte. «L'idée d'établir une communication entre la
Méditerranée et la mer Rouge par un canal n'est pas
une idée nouvelle ; il est certain qu'autrefois il existait
un canal qui réunissait par le Nil la mer Rouge à la
Méditerranée. Il suivait à peu près la même di-
rection que celle qu'on a intention de donner au canal
d'eau douce par la vallée de Toumilat et la partie
méridionale du grand canal maritime. Il était fer-
mé vers le neuvième siècle de notre ère. Le sol n'a
pas néanmoins perdu toutes les traces de son exis-
tence. » (Pages 74-5.)
Le rapport mentionne encore le projet médité et
préparé par le général Bonaparte, et il rappelle aux
conseillers du sultan cette mémorable inspiration du
premier consul. Il Le gouvernement turc trouvera
peut-être un jour sa conservation et sa gloire dans
l'exécution de ce projet. »
C'est ainsi que, pas à pas, par l'observation des lieux,
par l'expérience historique, par l'autorité du génie,
le rapport conduit son lecteur vers la question tech-
nique, qu'il résume et résout en ces mots :
« Le rapport de la commission internationale publié
vers la fin de 1856, a démontré d'une manière incon-
testable que le projet du percement est exécutable.
L'examen qui a fait abandonner les anciennes er-
reurs a conduit aussi à une meilleure connaissance
du terrain qui sépare les deux mers, et il a été
consaté que ni le terrain ni le niveau des deux
mers ne présentent des obstacles insurmontables à
l'art. »
Enfin, ce n'est point seulement par l'ensemble et le
détail de ces considérations concordantes, c'est en-
core plus par les mesures très -graves dont elle re-
commande l'adoption urgente en vue de cet événe-
ment, que la commission hollandaise atteste toute la
fermeté de son jugement sur la proximité certaine et
inévitable de ce qu'elle nomme «une grande révolution
pour les marines commerciales du monde.» Orga-
nisation plus vigoureuse du commerce néerlandais,
impulsion et encouragement à la transformation de la
marine à voile en marine à hélice, envoi sur la lig'ne
nouvelle d'agents et de facteurs nationaux, tels sont
les actes principaux qu'elle signale à l'activité immé-
diate de son gouvernement, et dont elle lui présente
la formule dans ces trois propositions :
CI Les capitaux doivent s'unir pour lutter avec
force et énergie contre la concurrence de puissants
adversaires et organiser des entreprises industrielles
sur une grande échelle ;
» Nous devons développer l'emploi de la vapeur
dans la marine marchande, et agir dès à présent avec
prudence et énergie pour être prêts à soutenir la con-
currence quand le moment sera venu;
» Il faut établir des maisons de commerce dans les
ports étrangers.
» Autour de ces trois points principaux, ajoute le
rapport, les autres de moindre importance, et que
nous n'avons pas perdus de vue dans nos recherches,
se groupent d'eux-mêmes. D (Page 196.)
Certes, ce n'est point dans la perspective d'un
projet chimérique ou de son problématique succès
que les hommes pratiques, spéciaux et positifs, com-
posant la commission d'enquête, auraient la témérité
de pousser à des efforts coûteux et à des innovations
le gouvernement qui les consulte. Aux yeux de la
commission et aux termes de son rapport, l'exécution
du canal n'est pas seulement possible, elle est inévi-
table.
Avantages commerciaux et moraux du canal, — Il
n'est pas aisé de concevoir qu'on ait nié les avan-
tages du percement de l'isthme pour le commerce et
la civilisation. Cette question, on pourrait le dire, a
été tranchée par ces paroles d'un membre éloquent et
illustre du présent cabinet anglais , M. Gladstone :
« Tout homme qui jette les yeux sur la carte du
monde ne peut s'empêcher d'être saisi de l'ardent
désir d'ouvrir cette langue de terre, obstacle à la
jonction des deux mers. »
On sait que dans vingt-deux meetings unanimes,
le Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, Irlande), par la
voix de ses armateurs, de ses négociants, de ses ma-
nufacturiers, a reconnu et proclamé la « haute
utilité » du canal de Suez.
L'enquête hollandaise est une répétition et une con-
firmation de ce jugement sous presque toutes les for-
mes, et pour en fournir la preuve, nous n'avons parmi
les textes que l'embarras du choix.
Déjà le rapport du ministre de l'intérieur proposant
l'enquête, et le décret royal instituant la commission,
avaient dit : « Le percement de l'isthme de Suez, qui
doit tant abréger la route des Indes, aura la plus grande
influence sur le commerce général du monde. » (Rap-
port du ministre, page 60.—Décret royal, page 63.)
La commission d'enquête est de la même opinion :
« La tâche qu'il a plu à Votre Majesté de confier à
la commission chargée de rechercher les conséquen-
communiquaient jadis entre elles, il ne peut pas
exister d'obstacles bien sérieux à rétablir ce que la
nature elle-même avait formé, et dont à travers les
siècles elle a voulu conserver au génie de l'homme
les jalons, par les quatre vastes dépressions actuelles
des lacs Amers, Timsah, Ballah et Menzaleh, restées
avec beaucoup d'autres points de la ligne au-dessous
du niveau des deux mers.
Historiquement, le rapport rappelle ensuite qu'un
travail analogue, sinon absolument identique, a été
accompli plusieurs fois par les anciens maîtres de
l'Egypte. «L'idée d'établir une communication entre la
Méditerranée et la mer Rouge par un canal n'est pas
une idée nouvelle ; il est certain qu'autrefois il existait
un canal qui réunissait par le Nil la mer Rouge à la
Méditerranée. Il suivait à peu près la même di-
rection que celle qu'on a intention de donner au canal
d'eau douce par la vallée de Toumilat et la partie
méridionale du grand canal maritime. Il était fer-
mé vers le neuvième siècle de notre ère. Le sol n'a
pas néanmoins perdu toutes les traces de son exis-
tence. » (Pages 74-5.)
Le rapport mentionne encore le projet médité et
préparé par le général Bonaparte, et il rappelle aux
conseillers du sultan cette mémorable inspiration du
premier consul. Il Le gouvernement turc trouvera
peut-être un jour sa conservation et sa gloire dans
l'exécution de ce projet. »
C'est ainsi que, pas à pas, par l'observation des lieux,
par l'expérience historique, par l'autorité du génie,
le rapport conduit son lecteur vers la question tech-
nique, qu'il résume et résout en ces mots :
« Le rapport de la commission internationale publié
vers la fin de 1856, a démontré d'une manière incon-
testable que le projet du percement est exécutable.
L'examen qui a fait abandonner les anciennes er-
reurs a conduit aussi à une meilleure connaissance
du terrain qui sépare les deux mers, et il a été
consaté que ni le terrain ni le niveau des deux
mers ne présentent des obstacles insurmontables à
l'art. »
Enfin, ce n'est point seulement par l'ensemble et le
détail de ces considérations concordantes, c'est en-
core plus par les mesures très -graves dont elle re-
commande l'adoption urgente en vue de cet événe-
ment, que la commission hollandaise atteste toute la
fermeté de son jugement sur la proximité certaine et
inévitable de ce qu'elle nomme «une grande révolution
pour les marines commerciales du monde.» Orga-
nisation plus vigoureuse du commerce néerlandais,
impulsion et encouragement à la transformation de la
marine à voile en marine à hélice, envoi sur la lig'ne
nouvelle d'agents et de facteurs nationaux, tels sont
les actes principaux qu'elle signale à l'activité immé-
diate de son gouvernement, et dont elle lui présente
la formule dans ces trois propositions :
CI Les capitaux doivent s'unir pour lutter avec
force et énergie contre la concurrence de puissants
adversaires et organiser des entreprises industrielles
sur une grande échelle ;
» Nous devons développer l'emploi de la vapeur
dans la marine marchande, et agir dès à présent avec
prudence et énergie pour être prêts à soutenir la con-
currence quand le moment sera venu;
» Il faut établir des maisons de commerce dans les
ports étrangers.
» Autour de ces trois points principaux, ajoute le
rapport, les autres de moindre importance, et que
nous n'avons pas perdus de vue dans nos recherches,
se groupent d'eux-mêmes. D (Page 196.)
Certes, ce n'est point dans la perspective d'un
projet chimérique ou de son problématique succès
que les hommes pratiques, spéciaux et positifs, com-
posant la commission d'enquête, auraient la témérité
de pousser à des efforts coûteux et à des innovations
le gouvernement qui les consulte. Aux yeux de la
commission et aux termes de son rapport, l'exécution
du canal n'est pas seulement possible, elle est inévi-
table.
Avantages commerciaux et moraux du canal, — Il
n'est pas aisé de concevoir qu'on ait nié les avan-
tages du percement de l'isthme pour le commerce et
la civilisation. Cette question, on pourrait le dire, a
été tranchée par ces paroles d'un membre éloquent et
illustre du présent cabinet anglais , M. Gladstone :
« Tout homme qui jette les yeux sur la carte du
monde ne peut s'empêcher d'être saisi de l'ardent
désir d'ouvrir cette langue de terre, obstacle à la
jonction des deux mers. »
On sait que dans vingt-deux meetings unanimes,
le Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, Irlande), par la
voix de ses armateurs, de ses négociants, de ses ma-
nufacturiers, a reconnu et proclamé la « haute
utilité » du canal de Suez.
L'enquête hollandaise est une répétition et une con-
firmation de ce jugement sous presque toutes les for-
mes, et pour en fournir la preuve, nous n'avons parmi
les textes que l'embarras du choix.
Déjà le rapport du ministre de l'intérieur proposant
l'enquête, et le décret royal instituant la commission,
avaient dit : « Le percement de l'isthme de Suez, qui
doit tant abréger la route des Indes, aura la plus grande
influence sur le commerce général du monde. » (Rap-
port du ministre, page 60.—Décret royal, page 63.)
La commission d'enquête est de la même opinion :
« La tâche qu'il a plu à Votre Majesté de confier à
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