Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1860 01 octobre 1860
Description : 1860/10/01 (A5,N103). 1860/10/01 (A5,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529969v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
306 L'ISTHME DE SUEZ,
pendant la campagne commencée vont se concentrer
sur la mise en communication de la Méditerranée avec
le lac Timsah, au centre de l'isthme. Ce travail sera
poursuivi avec la plus grande activité ; nous pouvons
annoncer que déjà l'entrepreneur général, M. Hardon,
est parti pour l'Égypte, et qu'il y sera suivi, dans le
courant d'octobre, par M. Ferdinand de Lesseps, ré-
solu de s'y installer jusqu'au printemps prochain, afin
de présider à l'accélération de l'œuvre et de lui
donner par sa présence toute l'impulsion possible ; il
sera accompagné et assisté par M. Mougel-Bey, di-
recteur général des travaux.
On sait avec quelle persévérance quelques préju-
gés de l'autre côté de la Manche s'obstinent à sou-
tenir que l'entreprise du canal est impossible; qu'elle
n'a pas d'utilité pratique et qu'elle ne peut aboutir
qu'à la ruine. Nous avons eu encore récemment un
exemple malheureux de cette incurable opiniâtreté ;
elle ne veut voir, dans les partisans du canal, c'est-
à-dire dans l'universalité de l'opinion, que des com-
plices ou des dupes, les uns incités par le désir de
dépouiller des actionnaires trop crédules, les autres
éblouis par les mirages de leur imagination. Pour
ces préjugés, soit sincérité, soit prétexte, le perce-
ment de l'isthme n'est qu'une conjuration ourdie au
profit de la France contre les intérêts de l'Angleterre.
Or,si nous trouvons une réunion d'hommes capables
et graves, sympathiques par leurs habitudes et leurs
sentiments au gouvernement britannique, patriotes
dévoués et appréhendant pour leur patrie les consé-
quences de la route nouvelle, citoyens consciencieux
et chargés par leur gouvernement, que certes ils ne
veulent point tromper, d'une enquête dont ils ressen-
tent profondément l'importance et l'influence sur l'a-
venir national ; si pourtant cette réunion, dans sa
loyauté et sa droiture, après les recherches les plus
complètes, après les études les plus attentives, dé-
truit l'une après l'autre les objections arbitraires op-
posées au percement; si, contrairement à ces passions
ou à ces préventions, elle atteste, elle affirme, elle
prouve que l'œuvre est possible, facile, certaine ; que
les progrès qu'elle promet au commerce universel,
et particulièrement au commerce britannique lui-
même, sont éclatants et indubitables ; qu'une honora-
ble et large rémunération est assurée aux capitaux
engagés, nous pensons que dès lors ces hostilités
systématiques auraient essuyé le plus rude échec qui
puisse leur être infligé, et que désormais elles de-
vraient perdre tout crédit, même pour ces esprits
faciles et superficiels qui, se laissant guider au pres-
tige d'un nom, aiment mieux recevoir de ce nom
leur opinion toute faite que de s'en faire une par
eux-mêmes.
Or, la commission hollandaise remplit toutes les
rares conditions que nous venons d'énumérer; et,
cela étant, nous ne connaissons point de plus souve-
raine solution pour l'Angleterre et pour l'Europe
que la publication du rapport de la commission hol-
landaise. Ce rapport est et restera pour la Com-
pagnie la plus victorieuse dénégation des imputations
injurieuses accumulées par lord Palmerston envers
elle et son très-honorable président.
A ce titre comme à tant d'autres, le rapport de la
commission hollandaise méritait une place dans la
collection des documents relatifs au percement de
l'isthme de Suez, et nous attendons sa publication
annoncée pour nous y arrêter avec plus de détails
et justifier l'intérêt que nous y attachons.
ERNEST DISPLACES.
LES CHEMINS DE FER DE L'INDE.
On sait de quelle importance est pour l'avenir du
canal de Suez la prospérité matérielle de l'Inde; ces
contrées d'une fertilité sans égale peuvent fournir à
l'Europe une quantité presque indéfinie des riches pro-
duits de leur sol. Mais pendant longtemps le com-
merce intérieur de l'Inde a presque été restreint aux
produits voisins des côtes de cette péninsule, parce
que les communications pour les transports man-
quaient à l'intérieur. Il est donc très-intéressant pour
les membres de la Compagnie universelle de con-
naître les améliorations et les extensions que reçoi-
vent les routes de l'Inde et principalement ses voies
ferrées. Nous pouvons fournir sur ce sujet à nos lec-
teurs des renseignements authentiques capables de
les satisfaire, et d'augmenter encore leur confiance en
l'entreprise à laquelle ils sont associés par leur sym-
pathie et leurs capitaux.
En dix ans un vaste système de chemins de fer a
été créé dans l'Inde par l'énergie privée. Depuis 1850,
huit Compagnies ont été formées en Angleterre pour
exécuter sur cet immense territoire dix lignes dis-
tinctes, et 800,000 tonnes de fer avec sept cents ingé-
nieurs et ouvriers européens ont été envoyés dans le
pays. Ces projets embrassent un capital d'environ
1,400 millions de francs. Ces Compagnies ont entrepris
la tâche gigantesque d'ouvrir près de 8,000 kilomètres
de communications à un prix comparativement aussi
bas que celui des chemins américains à bon marché.
En dix ans, elles ont complété le cinquième de ce tra-
vail, et ont tellement avancé le reste qu'il sera terminé
dans quatre ans. On a rencontré des difficultés d'art
inconnues en Europe ; des milles de sables mouvants
et de rivières ont été couverts par des ponts, et la
voie de fer a monté le long des croupes des chaînes
de montagnes. Voici au surplus les progrès accomplis
d'après un tableau de M. Danvers, secrétaire de la
division des chemins de fer au gouvernement de
l'Inde.
Les huit Compagnies maintenant à l'œuvre qu.
pendant la campagne commencée vont se concentrer
sur la mise en communication de la Méditerranée avec
le lac Timsah, au centre de l'isthme. Ce travail sera
poursuivi avec la plus grande activité ; nous pouvons
annoncer que déjà l'entrepreneur général, M. Hardon,
est parti pour l'Égypte, et qu'il y sera suivi, dans le
courant d'octobre, par M. Ferdinand de Lesseps, ré-
solu de s'y installer jusqu'au printemps prochain, afin
de présider à l'accélération de l'œuvre et de lui
donner par sa présence toute l'impulsion possible ; il
sera accompagné et assisté par M. Mougel-Bey, di-
recteur général des travaux.
On sait avec quelle persévérance quelques préju-
gés de l'autre côté de la Manche s'obstinent à sou-
tenir que l'entreprise du canal est impossible; qu'elle
n'a pas d'utilité pratique et qu'elle ne peut aboutir
qu'à la ruine. Nous avons eu encore récemment un
exemple malheureux de cette incurable opiniâtreté ;
elle ne veut voir, dans les partisans du canal, c'est-
à-dire dans l'universalité de l'opinion, que des com-
plices ou des dupes, les uns incités par le désir de
dépouiller des actionnaires trop crédules, les autres
éblouis par les mirages de leur imagination. Pour
ces préjugés, soit sincérité, soit prétexte, le perce-
ment de l'isthme n'est qu'une conjuration ourdie au
profit de la France contre les intérêts de l'Angleterre.
Or,si nous trouvons une réunion d'hommes capables
et graves, sympathiques par leurs habitudes et leurs
sentiments au gouvernement britannique, patriotes
dévoués et appréhendant pour leur patrie les consé-
quences de la route nouvelle, citoyens consciencieux
et chargés par leur gouvernement, que certes ils ne
veulent point tromper, d'une enquête dont ils ressen-
tent profondément l'importance et l'influence sur l'a-
venir national ; si pourtant cette réunion, dans sa
loyauté et sa droiture, après les recherches les plus
complètes, après les études les plus attentives, dé-
truit l'une après l'autre les objections arbitraires op-
posées au percement; si, contrairement à ces passions
ou à ces préventions, elle atteste, elle affirme, elle
prouve que l'œuvre est possible, facile, certaine ; que
les progrès qu'elle promet au commerce universel,
et particulièrement au commerce britannique lui-
même, sont éclatants et indubitables ; qu'une honora-
ble et large rémunération est assurée aux capitaux
engagés, nous pensons que dès lors ces hostilités
systématiques auraient essuyé le plus rude échec qui
puisse leur être infligé, et que désormais elles de-
vraient perdre tout crédit, même pour ces esprits
faciles et superficiels qui, se laissant guider au pres-
tige d'un nom, aiment mieux recevoir de ce nom
leur opinion toute faite que de s'en faire une par
eux-mêmes.
Or, la commission hollandaise remplit toutes les
rares conditions que nous venons d'énumérer; et,
cela étant, nous ne connaissons point de plus souve-
raine solution pour l'Angleterre et pour l'Europe
que la publication du rapport de la commission hol-
landaise. Ce rapport est et restera pour la Com-
pagnie la plus victorieuse dénégation des imputations
injurieuses accumulées par lord Palmerston envers
elle et son très-honorable président.
A ce titre comme à tant d'autres, le rapport de la
commission hollandaise méritait une place dans la
collection des documents relatifs au percement de
l'isthme de Suez, et nous attendons sa publication
annoncée pour nous y arrêter avec plus de détails
et justifier l'intérêt que nous y attachons.
ERNEST DISPLACES.
LES CHEMINS DE FER DE L'INDE.
On sait de quelle importance est pour l'avenir du
canal de Suez la prospérité matérielle de l'Inde; ces
contrées d'une fertilité sans égale peuvent fournir à
l'Europe une quantité presque indéfinie des riches pro-
duits de leur sol. Mais pendant longtemps le com-
merce intérieur de l'Inde a presque été restreint aux
produits voisins des côtes de cette péninsule, parce
que les communications pour les transports man-
quaient à l'intérieur. Il est donc très-intéressant pour
les membres de la Compagnie universelle de con-
naître les améliorations et les extensions que reçoi-
vent les routes de l'Inde et principalement ses voies
ferrées. Nous pouvons fournir sur ce sujet à nos lec-
teurs des renseignements authentiques capables de
les satisfaire, et d'augmenter encore leur confiance en
l'entreprise à laquelle ils sont associés par leur sym-
pathie et leurs capitaux.
En dix ans un vaste système de chemins de fer a
été créé dans l'Inde par l'énergie privée. Depuis 1850,
huit Compagnies ont été formées en Angleterre pour
exécuter sur cet immense territoire dix lignes dis-
tinctes, et 800,000 tonnes de fer avec sept cents ingé-
nieurs et ouvriers européens ont été envoyés dans le
pays. Ces projets embrassent un capital d'environ
1,400 millions de francs. Ces Compagnies ont entrepris
la tâche gigantesque d'ouvrir près de 8,000 kilomètres
de communications à un prix comparativement aussi
bas que celui des chemins américains à bon marché.
En dix ans, elles ont complété le cinquième de ce tra-
vail, et ont tellement avancé le reste qu'il sera terminé
dans quatre ans. On a rencontré des difficultés d'art
inconnues en Europe ; des milles de sables mouvants
et de rivières ont été couverts par des ponts, et la
voie de fer a monté le long des croupes des chaînes
de montagnes. Voici au surplus les progrès accomplis
d'après un tableau de M. Danvers, secrétaire de la
division des chemins de fer au gouvernement de
l'Inde.
Les huit Compagnies maintenant à l'œuvre qu.
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