Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1860 01 octobre 1860
Description : 1860/10/01 (A5,N103). 1860/10/01 (A5,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529969v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
314 L'ISTHME DE SUEZ,
quentes traces de l'action des feux souterrains. Je
citerai aussi les faits suivants : l'antique Heroopolis
des Grecs, qui s'élevait, jadis, florissante sur les bords
de la mer Rouge, n'existe plus et a été probablement
enfouie sous l'accumulation des sables, dans un ancien
soulèvement des côtes. La ville musulmane de Golt-
soum, qui remplaça l'Arsinoë des anciens, et qui, dans
la géographie des Arabes, donna son nom à la mer
Rouge (Bahar Goltsoum), a également disparu, sans
doute par la même cause. Certaines montagnes de la
province du Hedjaz, à l'ouest de Médine, qui, au temps
de Diodore de Sicile, s'élevaient aux bords de la mer,
sont aujourd'hui à plus de 4 milles dans l'intérieur
v des terres ; enfin la ville de Yambô el Nakhal, entre
Médine et le littoral, était, au temps de Ptolémée, tout
près du rivage, et elle en est éloignée maintenant d'une
journée de marche. Je ne pousserai pas plus loin
mes citations, trop nombreuses déjà. Je me bornerai à
vous renvoyer, pour plus amples informations sur cet
objet, au remarquable ouvrage de MM. Feret et Gali-
nier [Voyage en Abyasinie, etc., etc., en 1839. Paris, 1847),
dont plusieurs chapitres du premier volume sont con-
sacrés à de savantes dissertations sur ce fait sci 'nti
tique que je viens à peine d'effleurer.
Le mouillage des grands navires à Djeddah est placé
entre deux bancs parallèles à la côte, à une distance
d'un mille et demi environ. La p!us grande largeur
comprise entre les deux bancs est d'un demi-mille en-
viron, et l'étendue du mouillage d'à peu près 1,500 mè-
tres. Le fond, de sable et de roches madréporiques, n'est
généralement pas d'une bonne tenue, et parfois, par de
forts vents du N.-O., les navires sont obligés de s'y
enfourcher sur leurs ancres ; il est de cinq brasses en-
viron. Quant aux petits navires du pays, appelés
sambouks et baghelas, ils vont jeter l'ancre par une
ou deux brasses, près de la pointe dite Ghatesse.
Je n'ai point la prétention de faire ici une description
hydrographique de la rade de Djeddah, ni d'indiquer
la route précise que doit suivre un navire qui se dispose
à venir y prendre son mouillage; il vous suffira pour
cela de jeter les yeux sur l'excellente carte anglaise
dressée par le capitaine Elwon et le lieutenant Pinching,
dont se servent les marins européens de toutes les na-
tions, carte augmentée et rectifiée par les travaux du
capitaine Pullen, du Cyclops, qui vont être' prochaine-
ment publiés en Angleterre, si même ils ne le sont
déjà. Je me bornerai seulement à dire ici qu'un navire
venant de la partie nord au mouillage de Djeddah, doit
d'abord aller reconnaître le grand banc qui est au
large, appelé Chab-el-Kabir; ceci fait, il met alors le
cap sur le sommet de la chaîne de montagnes que l'on
aperçoit au loin dans les terres, pic qui a la forme d'un
cône, et que pour cette raison on est convenu de dési-
gner sous le nom de Pain de sucre. Ce point se trouve
alors, à peu près, est-quart-sud-est du monde. Après
avoir couru quelque temps ainsi, le navire vient, d'or-
dinaire, reconnaître le banc Aboul'Khadir ou un de ceux
qui l'avoisinent ; la route est alors modifiée (est, quel-
ques degrés nord), et le cap est mis droit sur le mina-
ret de la grande mosquée, si l'on se trouve, par exem-
ple, entre le banc Aboul'Ktiadir et celui d'Aboul'Nakhela,
et droit sur le mât du fort de la Marine, si l'on se
trouve au N. du premier de ces deux bancs. A partir de
ce moment, le navire doit faire plusieurs routes et ne
naviguer qu'avec une excessive précaution, à cause des
passes extrêmement étroites dans lesquelles il doit s'en-
gager pour venir jeter son ancre au mouillage que j'ai
déjà indiqué plus haut. Si le navire vient de la par-
tie sud, il doit s'attacher à reconnaître d'abord soit le
banc d'Aboul'Nakhela, soit celui d'Aboul'Khadir, ci-des-
sus désignés, et il règle sa route, dès lors, à peu de
différence près, comme je l'ai dit Je vous demande
pardon de cette longue et ennuyeuse digression nauti-
que ; je reviens à la ville de Djeddah.
Djeddah a la forme d'un trapèze allongé dont le côté
de la terre serait moins étendu que celui du côté de la
mer. Elle a 6,000 pas de tour ; sa longueur, du nord au
sud est de 1,800 pas environ, et sa largeur de la port)
de la Marine à cel'e de la Mecque à l'est, 1,200. Un mur
d'enceinte, flanqué de distance en distance de tours
carrées, rondes ou hexagones, au nombre de treize,
l'entoure d9 toutes parts; il a, à sa base, 2 mètres
d'épaisseur environ, et, dans sa partie supérieure,
50 centimètres au plus; l'élévation, à partir du sol,
est à peu près partout de 5 mètres. Une sorte de che-
min de ronde, à moitié délabré, suit, à l'intérieur, ce
mur d'enceinte et permet, en cas d'attaque, d'utiliser
les meurtrières dont il est percé à hauteur d'appui.
Les ouvrages de défense de la ville sont, en com-
mençant par la partie du sud : 1° le fort dit Bord Jad-
jenoun qui, s'avançant un peu dans la mer, commande
le port et la rade; il a une batterie supérieure en très-
mauvais état, et une seconde inférieure, couverte, celle-
ci mieux tenue. Ce fort, comme toutes les bâtisses de la
ville, est construit avec des pierres qu'on retire soit de
la mer, soit des excavations que l'on fait le long du ri-
vage, pierres de formations madréporiques, s'écaillant et
se brisant aisément, et qui ne sauraient résister long-
temps à l'action de la chaleur atmosphérique combinée
avec l'air humide de la mer et les fortes rosées de la
nuit; aussi, pour donner plus de solidité à leurs cons-
tructions, les indigènes placent horizontalement, de
distance en distance, des pièces de bois qui ont pour
objet de s'opposer à l'affaissement subit de la bâtisse.
Le fort dont il s'agit est construit de cette façon, et l'on
peut dès lors se faire une idée de la facilité avec la-
quelle il serait détruit s'il avait à essuyer le feu d'un
navire de guerre. Il est, d'ailleurs, armé de 22 pièces
de canon, dont 12 dans la batterie couverte et 10 dans
les embrasures supérieures, plus 2 mortiers ; 2° une
assez bonne batterie de 4 pièces, dite Tabia-âkili, éta-
blie dans l'intérieur de la ville, à une centaine de mètres
en arrière du rempart, entre le fort sus-mentionne et la
porte du Yemen; 3° la porte du Yemen, flanquée de
deux tourelles armées de 2 pièces hors d'usage ;
4° la tour dite Bordj-el-Kassab, à l'extrémité S.-E. de la
ville, percée de 6 embrasures et armée de 4 pièces ; -
5° la batterie dite Tabia-el-âlaoui, établie, comme celle
de Akili, dans l'intérieur de la ville, entre la tour ou
Bordj-el-Kassab et la porte de la Mecque. Cette batterie,
en assez bon état, est armée de 3 pièces ; 60 la porte
de la Mecque, flanquée de deux ouvrages de défense,
quentes traces de l'action des feux souterrains. Je
citerai aussi les faits suivants : l'antique Heroopolis
des Grecs, qui s'élevait, jadis, florissante sur les bords
de la mer Rouge, n'existe plus et a été probablement
enfouie sous l'accumulation des sables, dans un ancien
soulèvement des côtes. La ville musulmane de Golt-
soum, qui remplaça l'Arsinoë des anciens, et qui, dans
la géographie des Arabes, donna son nom à la mer
Rouge (Bahar Goltsoum), a également disparu, sans
doute par la même cause. Certaines montagnes de la
province du Hedjaz, à l'ouest de Médine, qui, au temps
de Diodore de Sicile, s'élevaient aux bords de la mer,
sont aujourd'hui à plus de 4 milles dans l'intérieur
v des terres ; enfin la ville de Yambô el Nakhal, entre
Médine et le littoral, était, au temps de Ptolémée, tout
près du rivage, et elle en est éloignée maintenant d'une
journée de marche. Je ne pousserai pas plus loin
mes citations, trop nombreuses déjà. Je me bornerai à
vous renvoyer, pour plus amples informations sur cet
objet, au remarquable ouvrage de MM. Feret et Gali-
nier [Voyage en Abyasinie, etc., etc., en 1839. Paris, 1847),
dont plusieurs chapitres du premier volume sont con-
sacrés à de savantes dissertations sur ce fait sci 'nti
tique que je viens à peine d'effleurer.
Le mouillage des grands navires à Djeddah est placé
entre deux bancs parallèles à la côte, à une distance
d'un mille et demi environ. La p!us grande largeur
comprise entre les deux bancs est d'un demi-mille en-
viron, et l'étendue du mouillage d'à peu près 1,500 mè-
tres. Le fond, de sable et de roches madréporiques, n'est
généralement pas d'une bonne tenue, et parfois, par de
forts vents du N.-O., les navires sont obligés de s'y
enfourcher sur leurs ancres ; il est de cinq brasses en-
viron. Quant aux petits navires du pays, appelés
sambouks et baghelas, ils vont jeter l'ancre par une
ou deux brasses, près de la pointe dite Ghatesse.
Je n'ai point la prétention de faire ici une description
hydrographique de la rade de Djeddah, ni d'indiquer
la route précise que doit suivre un navire qui se dispose
à venir y prendre son mouillage; il vous suffira pour
cela de jeter les yeux sur l'excellente carte anglaise
dressée par le capitaine Elwon et le lieutenant Pinching,
dont se servent les marins européens de toutes les na-
tions, carte augmentée et rectifiée par les travaux du
capitaine Pullen, du Cyclops, qui vont être' prochaine-
ment publiés en Angleterre, si même ils ne le sont
déjà. Je me bornerai seulement à dire ici qu'un navire
venant de la partie nord au mouillage de Djeddah, doit
d'abord aller reconnaître le grand banc qui est au
large, appelé Chab-el-Kabir; ceci fait, il met alors le
cap sur le sommet de la chaîne de montagnes que l'on
aperçoit au loin dans les terres, pic qui a la forme d'un
cône, et que pour cette raison on est convenu de dési-
gner sous le nom de Pain de sucre. Ce point se trouve
alors, à peu près, est-quart-sud-est du monde. Après
avoir couru quelque temps ainsi, le navire vient, d'or-
dinaire, reconnaître le banc Aboul'Khadir ou un de ceux
qui l'avoisinent ; la route est alors modifiée (est, quel-
ques degrés nord), et le cap est mis droit sur le mina-
ret de la grande mosquée, si l'on se trouve, par exem-
ple, entre le banc Aboul'Ktiadir et celui d'Aboul'Nakhela,
et droit sur le mât du fort de la Marine, si l'on se
trouve au N. du premier de ces deux bancs. A partir de
ce moment, le navire doit faire plusieurs routes et ne
naviguer qu'avec une excessive précaution, à cause des
passes extrêmement étroites dans lesquelles il doit s'en-
gager pour venir jeter son ancre au mouillage que j'ai
déjà indiqué plus haut. Si le navire vient de la par-
tie sud, il doit s'attacher à reconnaître d'abord soit le
banc d'Aboul'Nakhela, soit celui d'Aboul'Khadir, ci-des-
sus désignés, et il règle sa route, dès lors, à peu de
différence près, comme je l'ai dit Je vous demande
pardon de cette longue et ennuyeuse digression nauti-
que ; je reviens à la ville de Djeddah.
Djeddah a la forme d'un trapèze allongé dont le côté
de la terre serait moins étendu que celui du côté de la
mer. Elle a 6,000 pas de tour ; sa longueur, du nord au
sud est de 1,800 pas environ, et sa largeur de la port)
de la Marine à cel'e de la Mecque à l'est, 1,200. Un mur
d'enceinte, flanqué de distance en distance de tours
carrées, rondes ou hexagones, au nombre de treize,
l'entoure d9 toutes parts; il a, à sa base, 2 mètres
d'épaisseur environ, et, dans sa partie supérieure,
50 centimètres au plus; l'élévation, à partir du sol,
est à peu près partout de 5 mètres. Une sorte de che-
min de ronde, à moitié délabré, suit, à l'intérieur, ce
mur d'enceinte et permet, en cas d'attaque, d'utiliser
les meurtrières dont il est percé à hauteur d'appui.
Les ouvrages de défense de la ville sont, en com-
mençant par la partie du sud : 1° le fort dit Bord Jad-
jenoun qui, s'avançant un peu dans la mer, commande
le port et la rade; il a une batterie supérieure en très-
mauvais état, et une seconde inférieure, couverte, celle-
ci mieux tenue. Ce fort, comme toutes les bâtisses de la
ville, est construit avec des pierres qu'on retire soit de
la mer, soit des excavations que l'on fait le long du ri-
vage, pierres de formations madréporiques, s'écaillant et
se brisant aisément, et qui ne sauraient résister long-
temps à l'action de la chaleur atmosphérique combinée
avec l'air humide de la mer et les fortes rosées de la
nuit; aussi, pour donner plus de solidité à leurs cons-
tructions, les indigènes placent horizontalement, de
distance en distance, des pièces de bois qui ont pour
objet de s'opposer à l'affaissement subit de la bâtisse.
Le fort dont il s'agit est construit de cette façon, et l'on
peut dès lors se faire une idée de la facilité avec la-
quelle il serait détruit s'il avait à essuyer le feu d'un
navire de guerre. Il est, d'ailleurs, armé de 22 pièces
de canon, dont 12 dans la batterie couverte et 10 dans
les embrasures supérieures, plus 2 mortiers ; 2° une
assez bonne batterie de 4 pièces, dite Tabia-âkili, éta-
blie dans l'intérieur de la ville, à une centaine de mètres
en arrière du rempart, entre le fort sus-mentionne et la
porte du Yemen; 3° la porte du Yemen, flanquée de
deux tourelles armées de 2 pièces hors d'usage ;
4° la tour dite Bordj-el-Kassab, à l'extrémité S.-E. de la
ville, percée de 6 embrasures et armée de 4 pièces ; -
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de Akili, dans l'intérieur de la ville, entre la tour ou
Bordj-el-Kassab et la porte de la Mecque. Cette batterie,
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