Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1860 15 septembre 1860
Description : 1860/09/15 (A5,N102). 1860/09/15 (A5,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529968f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 293
ling dans le projet du canal de Suez. L'opinion dans
notre pays, cependant, est que sa réponse ne contredit
en réalité aucun des points avancés par Sa Seigneurie.
M. de Lesseps plaide que le vice-roi « a sanctionné »
l'accord, et que depuis il n'y a pas fait « d'objections. »
Mais on remarque qu'il ne dit point si la sanction ou
la soumission subséquentes ont été le résultat de la
pression.
» M. de Lesseps insinue aussi que l'emprunt de
800,000 livres sterling récemment contracté par le vice-
roi avec une maison de Paris était, non une transaction
politique, mais simplement l'expression de la confiance
des capitalistes, désireux de prêter leur argent à bas
prix; les conditions, en effet, sont environ de moitié
au-dessous de celles qu'on eût imposées en Égypte.
M. de Lesseps n'explique point la cause de la confiance
des prêteurs français, si excessive en comparaison de
celle qu'on a partout ailleurs. »
Évidemment le Manchester Guardian ne connaît point
ou ne veut point connaître les termes de la discus-
sion. L'allégation à laquelle M. de Lesseps a répondu
était celle-ci : Il a été porté au débit du vice-roi à
son insu et sans son consentement, un certain nombre
d'actions de la Compagnie universelle ; Sa Seigneurie
laissait entendre très-nettement qu'encore à l'heure
où elle parlait cette opération restait ignorée du
vice-roi. M. de Lesseps a répondu que le vice-roi avait
une pleine connaissance de l'affaire, qu'il la connais-
sait si bien qu'il l'avait sanctionnée et qu'elle avait
fait l'objet d'un acte officiel avec le ministre des fi-
nances d'Égypte. C'était, ce semble, la dénégation la
plus absolue et la plus explicite de l'accusation in-
croyable hasardée par lord Palmerston. D'un autre
côté, nous avons donné sur ce fait des explications
peut-être plus complètes. Nous avons cité le texte du
rapport de M. de Lesseps à l'assemblée générale des
actionnaires, en date du 15 mai dernier, dans lequel
toute cette transaction était exposée dans tous ses
détails, avec la déclaration que son origine remontait
à l'ouverture de la souscription universelle ; ce même
rapport constatant que le compte dans lequel Son
Altesse était débitée de cette somme lui avait été sou-
mis et qu'elle l'avait approuvé longtemps avant le
15 mai. De là sans doute la preuve parfaitement
incontestable que l'allégation du noble lord n'avait
aucune espèce de fondement. Aussi le Manchester
Guardian veut-il à présent placer la question sur un
autre terrain.
Il ne s'agit plus, selon lui, de ce qu'a dit lord
Palmerston, mais de ce qu'il n'a pas dit. Il n'a pas
pu dire, en effet, qu'on avait exercé une pression sur
le vice-roi pour obtenir son engagement, puisqu'à
l'heure où il parlait il prétendait que le vice-roi ne le
connaissait pas encore. Cependant le journal de Man-
chester voudrait aujourd'hui faire croire que lord
Palmerston n'aurait dénoncé que cette pression
prétendue. Soit; c'est là un aveu assez clair du
peu de vérité des affirmations données par le noble
lord à la Chambre des communes, et, à ce point de
vue, nous n'avons qu'à renvoyer le Times, auquel
nous avons répondu dans l'article précédent, au
Manchester Guardian.
Mais nous avouons que nous sommes plus embar-
rassé de prouver à notre contradicteur, comme il
l'exige, qu'aucune pression n'a été exercée sur S. A.
le vice-roi. Comment prouver, en effet, cette absence
de pression si les faits acquis n'y suffisent pas?
On dénature après coup la pensée de lord Palmerston ;
il a bien dit que le prince avait été dupé, mais nous
défions le Manchester Guardian de citer une seule de ses
paroles desquelles il puisse résulter que Mohammed-
Saïd a été tyrannisé. La pression dont on nous parle
est-elle donc possible, est-elle seulement présumable?
Quel est l'oppresseur et quel serait l'opprimé ? L'op-
presseur, ce serait un simple individu sans puissance
matérielle , sans d'autres armes que son caractère,
sa probité et son dévouement ! L'opprimé serait un
prince dans ses États, entouré de son armée, fort de
son autorité, de ses richesses et de son droit ! et in-
dépendamment de tout cela ayant à ses côtés une
puissance formidable, toute disposée à le protéger, à
l'encourager, à le pousser en cas de besoin dans sa résis-
tance contre cette tyrannie; et cette puissance, le Man-
chester Guardian la connaît, elle s'appelle l'Angleterre.
Dans ces conditions , qui peut douter que le
vice-roi n'ait été parfaitement libre d'obéir à son
inclination et de suivre les mouvements de sa seule
volonté ! Et suffit-il de l'embarras où se trouve notre
confrère, voulant colorer la légèreté des paroles pro-
noncées à la Chambre des communes pour donner,
même au delà de la Manche, quelque crédit à cette
incroyable fable? Oui, une pression très-active a été
exercée dans l'affaire du canal de Suez et en Egypte
et en Turquie! Mais cette pression, elle ne peut être
reprochée ni à la Compagnie ni à son président. Ici
les preuves abondent, et nous ne nous bornerons
point à une simple assertion ; c'est le Journal de
Constantinople qui a lui même déclaré que la Porte
comprenait très-bien la grandeur et l'utilité de l'œu-
vre qu'on lui proposait, et qu'elle n'était arrêtée que
par l'opposition qu'elle trouvait dans un gouverne-
ment désigné avec la plus limpide transparence.
C'est la Porte elle-même qui a publié officiellement,
après de longues et mûres délibérations, n'avoir
point d'objections à faire à l'exécution du canal, ren-
voyant la responsabilité de l'opposition à l'Angleterre.
C'est, pendant la guerre d'Italie, la présence sou-
daine et menaçante de la flotte anglaise devant Alexan-
drie ; ce sont les démarches et les menaces faites
plusieurs fois au vice-roi , par les agents britan-
niques en Egypte ; ce sont les clameurs pous-
sées, les attaques répandues contre le vice-roi dans
les journaux anglais, organes du premier ministre;
ce sont enfin ses discours eux-mêmes. Ici la pres-
ling dans le projet du canal de Suez. L'opinion dans
notre pays, cependant, est que sa réponse ne contredit
en réalité aucun des points avancés par Sa Seigneurie.
M. de Lesseps plaide que le vice-roi « a sanctionné »
l'accord, et que depuis il n'y a pas fait « d'objections. »
Mais on remarque qu'il ne dit point si la sanction ou
la soumission subséquentes ont été le résultat de la
pression.
» M. de Lesseps insinue aussi que l'emprunt de
800,000 livres sterling récemment contracté par le vice-
roi avec une maison de Paris était, non une transaction
politique, mais simplement l'expression de la confiance
des capitalistes, désireux de prêter leur argent à bas
prix; les conditions, en effet, sont environ de moitié
au-dessous de celles qu'on eût imposées en Égypte.
M. de Lesseps n'explique point la cause de la confiance
des prêteurs français, si excessive en comparaison de
celle qu'on a partout ailleurs. »
Évidemment le Manchester Guardian ne connaît point
ou ne veut point connaître les termes de la discus-
sion. L'allégation à laquelle M. de Lesseps a répondu
était celle-ci : Il a été porté au débit du vice-roi à
son insu et sans son consentement, un certain nombre
d'actions de la Compagnie universelle ; Sa Seigneurie
laissait entendre très-nettement qu'encore à l'heure
où elle parlait cette opération restait ignorée du
vice-roi. M. de Lesseps a répondu que le vice-roi avait
une pleine connaissance de l'affaire, qu'il la connais-
sait si bien qu'il l'avait sanctionnée et qu'elle avait
fait l'objet d'un acte officiel avec le ministre des fi-
nances d'Égypte. C'était, ce semble, la dénégation la
plus absolue et la plus explicite de l'accusation in-
croyable hasardée par lord Palmerston. D'un autre
côté, nous avons donné sur ce fait des explications
peut-être plus complètes. Nous avons cité le texte du
rapport de M. de Lesseps à l'assemblée générale des
actionnaires, en date du 15 mai dernier, dans lequel
toute cette transaction était exposée dans tous ses
détails, avec la déclaration que son origine remontait
à l'ouverture de la souscription universelle ; ce même
rapport constatant que le compte dans lequel Son
Altesse était débitée de cette somme lui avait été sou-
mis et qu'elle l'avait approuvé longtemps avant le
15 mai. De là sans doute la preuve parfaitement
incontestable que l'allégation du noble lord n'avait
aucune espèce de fondement. Aussi le Manchester
Guardian veut-il à présent placer la question sur un
autre terrain.
Il ne s'agit plus, selon lui, de ce qu'a dit lord
Palmerston, mais de ce qu'il n'a pas dit. Il n'a pas
pu dire, en effet, qu'on avait exercé une pression sur
le vice-roi pour obtenir son engagement, puisqu'à
l'heure où il parlait il prétendait que le vice-roi ne le
connaissait pas encore. Cependant le journal de Man-
chester voudrait aujourd'hui faire croire que lord
Palmerston n'aurait dénoncé que cette pression
prétendue. Soit; c'est là un aveu assez clair du
peu de vérité des affirmations données par le noble
lord à la Chambre des communes, et, à ce point de
vue, nous n'avons qu'à renvoyer le Times, auquel
nous avons répondu dans l'article précédent, au
Manchester Guardian.
Mais nous avouons que nous sommes plus embar-
rassé de prouver à notre contradicteur, comme il
l'exige, qu'aucune pression n'a été exercée sur S. A.
le vice-roi. Comment prouver, en effet, cette absence
de pression si les faits acquis n'y suffisent pas?
On dénature après coup la pensée de lord Palmerston ;
il a bien dit que le prince avait été dupé, mais nous
défions le Manchester Guardian de citer une seule de ses
paroles desquelles il puisse résulter que Mohammed-
Saïd a été tyrannisé. La pression dont on nous parle
est-elle donc possible, est-elle seulement présumable?
Quel est l'oppresseur et quel serait l'opprimé ? L'op-
presseur, ce serait un simple individu sans puissance
matérielle , sans d'autres armes que son caractère,
sa probité et son dévouement ! L'opprimé serait un
prince dans ses États, entouré de son armée, fort de
son autorité, de ses richesses et de son droit ! et in-
dépendamment de tout cela ayant à ses côtés une
puissance formidable, toute disposée à le protéger, à
l'encourager, à le pousser en cas de besoin dans sa résis-
tance contre cette tyrannie; et cette puissance, le Man-
chester Guardian la connaît, elle s'appelle l'Angleterre.
Dans ces conditions , qui peut douter que le
vice-roi n'ait été parfaitement libre d'obéir à son
inclination et de suivre les mouvements de sa seule
volonté ! Et suffit-il de l'embarras où se trouve notre
confrère, voulant colorer la légèreté des paroles pro-
noncées à la Chambre des communes pour donner,
même au delà de la Manche, quelque crédit à cette
incroyable fable? Oui, une pression très-active a été
exercée dans l'affaire du canal de Suez et en Egypte
et en Turquie! Mais cette pression, elle ne peut être
reprochée ni à la Compagnie ni à son président. Ici
les preuves abondent, et nous ne nous bornerons
point à une simple assertion ; c'est le Journal de
Constantinople qui a lui même déclaré que la Porte
comprenait très-bien la grandeur et l'utilité de l'œu-
vre qu'on lui proposait, et qu'elle n'était arrêtée que
par l'opposition qu'elle trouvait dans un gouverne-
ment désigné avec la plus limpide transparence.
C'est la Porte elle-même qui a publié officiellement,
après de longues et mûres délibérations, n'avoir
point d'objections à faire à l'exécution du canal, ren-
voyant la responsabilité de l'opposition à l'Angleterre.
C'est, pendant la guerre d'Italie, la présence sou-
daine et menaçante de la flotte anglaise devant Alexan-
drie ; ce sont les démarches et les menaces faites
plusieurs fois au vice-roi , par les agents britan-
niques en Egypte ; ce sont les clameurs pous-
sées, les attaques répandues contre le vice-roi dans
les journaux anglais, organes du premier ministre;
ce sont enfin ses discours eux-mêmes. Ici la pres-
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