Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1860 15 septembre 1860
Description : 1860/09/15 (A5,N102). 1860/09/15 (A5,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529968f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
292 L'ISTHME DE SUEZ,
Ainsi ce n'est point seulement l'officier anonyme de
la marine française qui reconnaît les bonnes conditions
de navigabilité de la mer Rouge, ce sont également
des Anglais très-compétents, assemblés dans le but
de perfectionner la sûreté de cette mer par l'érection
de phares sur ses points les plus difficultueux.
Nous pouvons rappeler, en outre, que sur cette pau-
vre mer Rouge si calomniée nous possédons un autre
témoignage encore plus favorable et plus explicite
que celui du correspondant du Journal des Débats,
c'est le témoignage du capitaine Harris, l'un des of-
ficiers les plus distingués de la marine indienne. Le
capitaine Harris est peut-être le seul marin au monde
qui dans sa vie ait traversé 70 fois le golfe Arabique,
et à Londres, le 24 juin 1857, dans un meeting présidé
par sir James Duke, membre du parlement, il attesta,
avec tout le poids de son expérience personnelle, que
la mer Rouge était parfaitement navigable. C'est ce
qu'à son tour est venu confirmer, après en avoir fait
l'épreuve, l'auteur de la lettre adressée à M. Ferdi-
nand de Lesseps, d'accord avec tous les naviga-
teurs modernes qui depuis un siècle ont exploré
ces parages: du côté des Anglais Moresby, Wellsted,
le capitaine Elliot , l'amiral Malcolm, l'amiral
Adam, etc.; du côté des Français les capitaines Jehenne,
Pâris , Huchet de Ceintré , les amiraux Rosilly,
Laguerre, Jaurès, etc. Il est vrai qu'en Angleterre on
a fait longtemps un épouvantail des périls de la na-
vigation de la mer Rouge; ce sont ces périls qu'on
opposait au projet de l'infortuné lieutenant Waghorn ;
on ne craignait point d'affirmer contre lui que pen-
dant des saisons entières les steamers ne pourraient
pas surmonter les obstacles qu'ils devaient rencontrer
à l'entrée du détroit de Bab-el-Mandeb. On est bien
loin aujourd'hui de ces préjugés de 1834 et de 1837;
mais on a toujours entretenu de l'autre côté du dé-
troit ces erreurs savamment propagées sur la navi-
gation de la mer Rouge, et on les oppose aujourd'hui
au canal de Suez comme on les opposait autrefois au
projet de Waghorn.
L'auteur de la lettre a voulu achever de dissiper
ces fantômes, et certes, le calme, la force, la cons-
cience de sa démonstration sont très-propres à pro-
duire ce résultat. Il ne conteste point, car il est
toujours sincère et vrai, que la mer Rouge n'ait
point la plupart des inconvénients des mers étroites ;
mais nous ne sachons pas que la mer Adriatique
ou le canal de la Manche soient désertés par
les navigateurs pour ces mêmes inconvénients et
même de plus considérables; mais le Times, dans
son analyse, exagère beaucoup les paroles de l'écri-
vain : il ne dit pas, comme on le lui fait dire, que
la mer Rouge soit incontestablement une mer dan-
gereuse ; il dit qu'elle présente des nécessités de sur-
veillance et de vigilance qui lui sont communes avec
beaucoup d'autres mers; il dit que les nuits bru-
meuses de notre climat sont sur la mer Rouge d'une
clarté qui peut rivaliser avec certains de nos jours;
que le soleil s'y voile rarement; que les eaux y ont une
transparence telle que le changement de couleur
avertit le navigateur vigilant de l'approche d'un
récif ou d'un banc assez à temps pour l'éviter ; il dit
enfin que les plus grands vapeurs à hélice et à roues
parcourent, pour le compte de l'Angleterre, ce chenal
toutes les années, et que, cependant, on n'y connaît
qu'un sinistre, la perte de l'Alma, dont les causes
sont loin d'être éclaircies. Il rappelle ensuite que cette
mer n'est pas éclairée par les nombreux fanaux si
fréquents sur nos côtes; que l'hydrographie n'en est
pas parfaitement connue, et que le jour où ces per-
fectionnements auront été introduits sur ce parcours,
on sera certainement étonné des terreurs factices qui
ont été inspirées à l'endroit de la mer Rouge. Déjà,
et par l'heureuse initiative du vice-roi d'Égypte, des
phares se préparent sur les trois principaux écueils
qu'on signale dans cette mer; l'intérêt de la na-
vigation, lorsque le canal sera ouvert, multipliera
infailliblement ces guides du navigateur ; la Compa-
gnie elle-même sera suffisamment intéressée à en fa-
voriser l'établissement. Il n'y a rien dans ces idées
dont l'exécution ne soit facile, et rien qui puisse auto-
riser les épigrammes par lesquelles on a essayé de les
discréditer.
La lettre insérée dans le Journal des Débats est donc
un véritable service rendu à la science nautique et en
même temps à l'entreprise du percement de l'isthme
de Suez ; elle prouve une fois de plus combien sont
illusoires les objections intéressées qu'un entêtement
systématique ne cesse de faire à la poursuite de ce
projet. Mais nous ne pouvons supposer que ce soit
là le motif qui ait décidé le Times à tâcher de le dis-
créditer, après les déclarations réitérées par ce journal
de son vif désir de voir réussir cette œuvre d'utilité
universelle.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES RECTIFICATIONS.
Publiée en Angleterre, la réponse de M. Ferdinand
de Lesseps aux dernières allégations de lord Pal-
merston a nécessairement fait impression dans ce
pays. Jusqu'à présent un seul journal a cherché à en
contester la force, mais il est remarquable qu'en même
temps il s'est soigneusement abstenu de la reproduire.
Ce journal, c'est le Manchester Guardian, qui, à tort ou
à raison, passe pour un des zélateurs les plus fidèles de
la politique du noble lord. Suivant notre habitude,
citons d'abord les observations de ce journal :
« M. de Lesseps a essayé une réponse à cette asser-
tion de lord Palmerston, que le vice-roi d'Égypte s'est
laissé attraper jusqu'à souscrire environ 3 millions ster-
Ainsi ce n'est point seulement l'officier anonyme de
la marine française qui reconnaît les bonnes conditions
de navigabilité de la mer Rouge, ce sont également
des Anglais très-compétents, assemblés dans le but
de perfectionner la sûreté de cette mer par l'érection
de phares sur ses points les plus difficultueux.
Nous pouvons rappeler, en outre, que sur cette pau-
vre mer Rouge si calomniée nous possédons un autre
témoignage encore plus favorable et plus explicite
que celui du correspondant du Journal des Débats,
c'est le témoignage du capitaine Harris, l'un des of-
ficiers les plus distingués de la marine indienne. Le
capitaine Harris est peut-être le seul marin au monde
qui dans sa vie ait traversé 70 fois le golfe Arabique,
et à Londres, le 24 juin 1857, dans un meeting présidé
par sir James Duke, membre du parlement, il attesta,
avec tout le poids de son expérience personnelle, que
la mer Rouge était parfaitement navigable. C'est ce
qu'à son tour est venu confirmer, après en avoir fait
l'épreuve, l'auteur de la lettre adressée à M. Ferdi-
nand de Lesseps, d'accord avec tous les naviga-
teurs modernes qui depuis un siècle ont exploré
ces parages: du côté des Anglais Moresby, Wellsted,
le capitaine Elliot , l'amiral Malcolm, l'amiral
Adam, etc.; du côté des Français les capitaines Jehenne,
Pâris , Huchet de Ceintré , les amiraux Rosilly,
Laguerre, Jaurès, etc. Il est vrai qu'en Angleterre on
a fait longtemps un épouvantail des périls de la na-
vigation de la mer Rouge; ce sont ces périls qu'on
opposait au projet de l'infortuné lieutenant Waghorn ;
on ne craignait point d'affirmer contre lui que pen-
dant des saisons entières les steamers ne pourraient
pas surmonter les obstacles qu'ils devaient rencontrer
à l'entrée du détroit de Bab-el-Mandeb. On est bien
loin aujourd'hui de ces préjugés de 1834 et de 1837;
mais on a toujours entretenu de l'autre côté du dé-
troit ces erreurs savamment propagées sur la navi-
gation de la mer Rouge, et on les oppose aujourd'hui
au canal de Suez comme on les opposait autrefois au
projet de Waghorn.
L'auteur de la lettre a voulu achever de dissiper
ces fantômes, et certes, le calme, la force, la cons-
cience de sa démonstration sont très-propres à pro-
duire ce résultat. Il ne conteste point, car il est
toujours sincère et vrai, que la mer Rouge n'ait
point la plupart des inconvénients des mers étroites ;
mais nous ne sachons pas que la mer Adriatique
ou le canal de la Manche soient désertés par
les navigateurs pour ces mêmes inconvénients et
même de plus considérables; mais le Times, dans
son analyse, exagère beaucoup les paroles de l'écri-
vain : il ne dit pas, comme on le lui fait dire, que
la mer Rouge soit incontestablement une mer dan-
gereuse ; il dit qu'elle présente des nécessités de sur-
veillance et de vigilance qui lui sont communes avec
beaucoup d'autres mers; il dit que les nuits bru-
meuses de notre climat sont sur la mer Rouge d'une
clarté qui peut rivaliser avec certains de nos jours;
que le soleil s'y voile rarement; que les eaux y ont une
transparence telle que le changement de couleur
avertit le navigateur vigilant de l'approche d'un
récif ou d'un banc assez à temps pour l'éviter ; il dit
enfin que les plus grands vapeurs à hélice et à roues
parcourent, pour le compte de l'Angleterre, ce chenal
toutes les années, et que, cependant, on n'y connaît
qu'un sinistre, la perte de l'Alma, dont les causes
sont loin d'être éclaircies. Il rappelle ensuite que cette
mer n'est pas éclairée par les nombreux fanaux si
fréquents sur nos côtes; que l'hydrographie n'en est
pas parfaitement connue, et que le jour où ces per-
fectionnements auront été introduits sur ce parcours,
on sera certainement étonné des terreurs factices qui
ont été inspirées à l'endroit de la mer Rouge. Déjà,
et par l'heureuse initiative du vice-roi d'Égypte, des
phares se préparent sur les trois principaux écueils
qu'on signale dans cette mer; l'intérêt de la na-
vigation, lorsque le canal sera ouvert, multipliera
infailliblement ces guides du navigateur ; la Compa-
gnie elle-même sera suffisamment intéressée à en fa-
voriser l'établissement. Il n'y a rien dans ces idées
dont l'exécution ne soit facile, et rien qui puisse auto-
riser les épigrammes par lesquelles on a essayé de les
discréditer.
La lettre insérée dans le Journal des Débats est donc
un véritable service rendu à la science nautique et en
même temps à l'entreprise du percement de l'isthme
de Suez ; elle prouve une fois de plus combien sont
illusoires les objections intéressées qu'un entêtement
systématique ne cesse de faire à la poursuite de ce
projet. Mais nous ne pouvons supposer que ce soit
là le motif qui ait décidé le Times à tâcher de le dis-
créditer, après les déclarations réitérées par ce journal
de son vif désir de voir réussir cette œuvre d'utilité
universelle.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES RECTIFICATIONS.
Publiée en Angleterre, la réponse de M. Ferdinand
de Lesseps aux dernières allégations de lord Pal-
merston a nécessairement fait impression dans ce
pays. Jusqu'à présent un seul journal a cherché à en
contester la force, mais il est remarquable qu'en même
temps il s'est soigneusement abstenu de la reproduire.
Ce journal, c'est le Manchester Guardian, qui, à tort ou
à raison, passe pour un des zélateurs les plus fidèles de
la politique du noble lord. Suivant notre habitude,
citons d'abord les observations de ce journal :
« M. de Lesseps a essayé une réponse à cette asser-
tion de lord Palmerston, que le vice-roi d'Égypte s'est
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