Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1860 15 septembre 1860
Description : 1860/09/15 (A5,N102). 1860/09/15 (A5,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529968f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 291
s'obstine assez puérilement, qu'il nous permette le
mot, à représenter comme un leurre (bubble) le pro-
jet 'e creuser un canal à travers l'isthme de Suez.
Après tant de discussions, après tant de preuves ac-
cumulées, après les attestations si multipliées de la
science et de l'art, une pareille opiniâtreté n'est que
compromettante pour l'autorité d'un journal aussi
considérable et habituellement aussi bien informé. Le
correspondant du Times lui-même a assisté à l'assem-
blée générale tenue le 15 mai dernier; il a entendu
et analysé avec une impartialité à laquelle nous ai-
mons à rendre hommage le compte rendu présenté
par M. Ferdinand de Lesseps aux actionnaires; il a
vu l'unanimité, l'enthousiasme, la confiance avec les-
quels ce rapport a été accueilli par une réunion
dont il a pu par ses propres yeux apprécier le ca-
ractère ; et après cela nous osons dire que le mot
bubble, s'il a glissé de sa plume, n'exprime cer-
tainement pas sa pensée.
Nous faisons une réserve analogue sur la manière
dont il a qualifié les dernières paroles de lord Pal-
merston, à propos des affaires de la Compagnie uni-
verselle. Le langage de Sa Seigneurie n'a pas été
sévère, il a été passionné jusqu'à l'injustice, et bien
loin d'être vrai, il est le contraire de la vérité. Les
erreurs que le premier ministre d'Angleterre a
entassées en cette occasion ont été signalées et re-
dressées dans la lettre écrite aux correspondants de
la Compagnie par le président-fondateur, lettre qui
figure en tête de notre présent numéro, et qui a été
publiée dans un grand nombre de journaux français
et étrangers.
Nous osons dire encore que nous avons nous-même
réfuté, en les énumérant, chacune de ces inexactitudes
dans notre numéro du 1er de ce mois, après avoir
préalablement cité le texte des allégations avancées
par le noble l')rd. Toutefois le correspondant du
Times écrivait avant que cette double réponse eùt
été publiée, et nous devons ajouter que le Times a eu
la loyauté de reproduire la lettre de M. de Lesseps.
Cette satisfaction nous suffit et nous la jugeons très-
complète.
La lettre insérée dans le Journal des Débats n'était
donc rien moins que nécessaire pour servir d'antidote
aux attaques de lord Palmerston ; le meilleur anti-
dote à leur opposer, c'était la rectification des faits,
le relevé des erreurs qui ont servi de prétexte à ces
attaques. Une défense directe était sans doute trop
facile et trop efficace pour recourir maladroitement
à une défense indirecte.
Nous ne serions point surpris toutefois que
les tristes moyens par lesquels on a tenté encore de
porter atteinte à la moralité et à la gravité de l'en -
treprise aient provoqué cette déclaration spontanée
du Journal des Débats, qui semble contrarier ou affli-
ger le correspondant du Times. Quand lord Palmerston
proteste contre l'évidence, le correspondant doit il
donc s'étonner que d'un autre côté on proteste pour
l'évidence? Quand lord Palmerston baffoue l'intelli-
gence de toute l'Europe en l'accusant de se laisser
duper par un mirage et une tromperie, est il éton-
nant que l'intelligence à son tour, l'intelligence con-
vaincue et raisonnée vienne renouveler devant ces né-
gations arbitraires l'expression de sa conviction et
de sa foi ? Et ce nouvel éclat de l'incrédulité systé-
matique de lord Palmeston ne devait-il pas provo-
quer une manifestation réitérée des sympathies de la
presse pour une œuvre qu'elle a si fermement soute-
nue, et des motifs sur lesquels elle fonde ce concours.
Cependant la lettre publiée par le Journal des Débats
est d'une haute valeur; c'est ce qui ressort des ef-
forts mêmes du Times pour en atténuer la portée.
Nous regrettons de lui voir encore recourir pour cela
à de bien petits subterfuges. Cette lettre, dit-il, n'est
livrée au public qu'en août et sa date est de mai.
Qu'importe à la question? Qu'importe encore que
M. de Lesseps ait voulu la garder comme une arme
de réserve ? Pourtant nous pouvons d'un mot détruire
ce terrible argument : M. de Lesseps est étranger à
cette publication, en même temps qu'il n'a qu'à s'en
louer. On ajoute encore que la lettre n'a point de
signature : c'est une erreur, elle est revêtue de la
signature du secrétaire de la rédaction, et nous n'au-
rions pas à chercher loin dans les colonnes du Times
pour y trouver l'opinion que cette signature au con-
traire donne dans ce journal aux articles qui la pré-
cèdent un caractère plus particulier de gravité. Nous
n'en savons rien ; ce n'est pas notre avis que nous
avons à exprimer ici, c'est l'avis du Times que nous
constatons.
Gràce à ces légers coups d'épingle, entend-il nier
l'authenticité de la lettre ou l'autorité et l'expérience
de la personne de qui elle émane? Il le voudrait peut-
être, il ne le peut. Cet écrit évidemment est l'œuvre
d'un homme du métier, d'un esprit observateur,
d'un marin qui parle de ce qu'il vient de voir. Nous
pouvons là-dessus offrir au Times les affirmations
les plus positives.
Mais il est dans la lettre une circonstance qui, à elle
seule, eût dû le préserver de toutes ces équivoques :
c'est la citation en anglais d'un extrait d'un document
anglais, attestant que la mer Rouge depuis plusieurs
années a pu être fréquentée et traversée par les
bateaux à vapeur avec sécurité, et même sans l'as-
sistance des phares, par les nombreux bateaux à va-
peur qui ne cessent de la sillonner. La nature de ce
document est assez bien définie dans la lettre pour
que le Times, si bien informé des affaires d'Egypte,
puisse savoir ce dont il s'agit et à quoi s'en tenir ;
il est dans tous les cas fâcheux que le correspondant,
dans son analyse, ait oublié cette circonstance impor-
tante. b
s'obstine assez puérilement, qu'il nous permette le
mot, à représenter comme un leurre (bubble) le pro-
jet 'e creuser un canal à travers l'isthme de Suez.
Après tant de discussions, après tant de preuves ac-
cumulées, après les attestations si multipliées de la
science et de l'art, une pareille opiniâtreté n'est que
compromettante pour l'autorité d'un journal aussi
considérable et habituellement aussi bien informé. Le
correspondant du Times lui-même a assisté à l'assem-
blée générale tenue le 15 mai dernier; il a entendu
et analysé avec une impartialité à laquelle nous ai-
mons à rendre hommage le compte rendu présenté
par M. Ferdinand de Lesseps aux actionnaires; il a
vu l'unanimité, l'enthousiasme, la confiance avec les-
quels ce rapport a été accueilli par une réunion
dont il a pu par ses propres yeux apprécier le ca-
ractère ; et après cela nous osons dire que le mot
bubble, s'il a glissé de sa plume, n'exprime cer-
tainement pas sa pensée.
Nous faisons une réserve analogue sur la manière
dont il a qualifié les dernières paroles de lord Pal-
merston, à propos des affaires de la Compagnie uni-
verselle. Le langage de Sa Seigneurie n'a pas été
sévère, il a été passionné jusqu'à l'injustice, et bien
loin d'être vrai, il est le contraire de la vérité. Les
erreurs que le premier ministre d'Angleterre a
entassées en cette occasion ont été signalées et re-
dressées dans la lettre écrite aux correspondants de
la Compagnie par le président-fondateur, lettre qui
figure en tête de notre présent numéro, et qui a été
publiée dans un grand nombre de journaux français
et étrangers.
Nous osons dire encore que nous avons nous-même
réfuté, en les énumérant, chacune de ces inexactitudes
dans notre numéro du 1er de ce mois, après avoir
préalablement cité le texte des allégations avancées
par le noble l')rd. Toutefois le correspondant du
Times écrivait avant que cette double réponse eùt
été publiée, et nous devons ajouter que le Times a eu
la loyauté de reproduire la lettre de M. de Lesseps.
Cette satisfaction nous suffit et nous la jugeons très-
complète.
La lettre insérée dans le Journal des Débats n'était
donc rien moins que nécessaire pour servir d'antidote
aux attaques de lord Palmerston ; le meilleur anti-
dote à leur opposer, c'était la rectification des faits,
le relevé des erreurs qui ont servi de prétexte à ces
attaques. Une défense directe était sans doute trop
facile et trop efficace pour recourir maladroitement
à une défense indirecte.
Nous ne serions point surpris toutefois que
les tristes moyens par lesquels on a tenté encore de
porter atteinte à la moralité et à la gravité de l'en -
treprise aient provoqué cette déclaration spontanée
du Journal des Débats, qui semble contrarier ou affli-
ger le correspondant du Times. Quand lord Palmerston
proteste contre l'évidence, le correspondant doit il
donc s'étonner que d'un autre côté on proteste pour
l'évidence? Quand lord Palmerston baffoue l'intelli-
gence de toute l'Europe en l'accusant de se laisser
duper par un mirage et une tromperie, est il éton-
nant que l'intelligence à son tour, l'intelligence con-
vaincue et raisonnée vienne renouveler devant ces né-
gations arbitraires l'expression de sa conviction et
de sa foi ? Et ce nouvel éclat de l'incrédulité systé-
matique de lord Palmeston ne devait-il pas provo-
quer une manifestation réitérée des sympathies de la
presse pour une œuvre qu'elle a si fermement soute-
nue, et des motifs sur lesquels elle fonde ce concours.
Cependant la lettre publiée par le Journal des Débats
est d'une haute valeur; c'est ce qui ressort des ef-
forts mêmes du Times pour en atténuer la portée.
Nous regrettons de lui voir encore recourir pour cela
à de bien petits subterfuges. Cette lettre, dit-il, n'est
livrée au public qu'en août et sa date est de mai.
Qu'importe à la question? Qu'importe encore que
M. de Lesseps ait voulu la garder comme une arme
de réserve ? Pourtant nous pouvons d'un mot détruire
ce terrible argument : M. de Lesseps est étranger à
cette publication, en même temps qu'il n'a qu'à s'en
louer. On ajoute encore que la lettre n'a point de
signature : c'est une erreur, elle est revêtue de la
signature du secrétaire de la rédaction, et nous n'au-
rions pas à chercher loin dans les colonnes du Times
pour y trouver l'opinion que cette signature au con-
traire donne dans ce journal aux articles qui la pré-
cèdent un caractère plus particulier de gravité. Nous
n'en savons rien ; ce n'est pas notre avis que nous
avons à exprimer ici, c'est l'avis du Times que nous
constatons.
Gràce à ces légers coups d'épingle, entend-il nier
l'authenticité de la lettre ou l'autorité et l'expérience
de la personne de qui elle émane? Il le voudrait peut-
être, il ne le peut. Cet écrit évidemment est l'œuvre
d'un homme du métier, d'un esprit observateur,
d'un marin qui parle de ce qu'il vient de voir. Nous
pouvons là-dessus offrir au Times les affirmations
les plus positives.
Mais il est dans la lettre une circonstance qui, à elle
seule, eût dû le préserver de toutes ces équivoques :
c'est la citation en anglais d'un extrait d'un document
anglais, attestant que la mer Rouge depuis plusieurs
années a pu être fréquentée et traversée par les
bateaux à vapeur avec sécurité, et même sans l'as-
sistance des phares, par les nombreux bateaux à va-
peur qui ne cessent de la sillonner. La nature de ce
document est assez bien définie dans la lettre pour
que le Times, si bien informé des affaires d'Egypte,
puisse savoir ce dont il s'agit et à quoi s'en tenir ;
il est dans tous les cas fâcheux que le correspondant,
dans son analyse, ait oublié cette circonstance impor-
tante. b
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