Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1860 01 septembre 1860
Description : 1860/09/01 (A5,N101). 1860/09/01 (A5,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299671
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 275
Une explication sur ce dernier point. Nous ne sa-
vons si, en effet, l'emprunt Laffitte est garanti sur les
revenus de la douane d'Egypte ; mais il est vrai que
pour l'un des nombreux emprunts contractés en An-
gleterre par le gouvernement turc, le tribut annuel
payé par l'Egypte à la Porte fut affecté à sa sûreté.
On demanda de plus que le tribut lui-même fût ga-
ranti sur les recettes de la douane d'Alexandrie.
Toujours plein de déférence envers la Porte et voulant
la seconder dans ses négociations, le vice-roi se
prêta à cette exigence, quoique rien ne l'y obligeât.
Mais comme le tribut est toujours très-exactement
payé, même d'avance, les revenus de la douane d'A-
lexandrie n'en sont pas moins en fait à la complète
disposition du gouvernement égyptien.
ERNEST DESPLACES.
LES ERREURS-DE LORD PALMERSTON.
Il nous parait impossible d'accumuler dans un
égal nombre de phrases autant d'inexactitudes et
d'erreurs qu'en présente la réponse de lord Pal-
merston aux interpellations de M. Seymour. Jamais
orateur officiel n'ignora ou n'altéra aussi déplora-
blement les faits dont il avait à entretenir devant
le monde la représentation de son pays.
Avant d'entrer dans les considérations générales
qu'appelle l'ensemble de cet incident, c'est le point
que nous tenons d'abord à constater et à démon-
trer.
Pour l'ordre et la simplicité de la discussion, com-
mençons par rectifier la confusion ou l'association
créées par Sa Seigneurie entre les opérations de
la Compagnie et le récent emprunt égyptien. Ces
deux affaires n'ont rien de commun; elles sont abso-
lument étrangères l'une à l'autre; elles n'ont au-
cune espèce de relation soit prochaine, soit éloignée.
Les allégations du premier ministre n'ont aucune es-
pèce de fondement. Première erreur de fait.
L'avenir s'avance, et le noble lord sent que tout a
l'heure va lui faillir sa thèse de l'impraticabilité du ca-
nal. Il prend donc ses précautions et se retranche dans
une autre embuscade : l'entreprise coûtera des sacrifi-
ces d'argent, de temps et de travail bien au-dessus des
forces d'une compagnie quelconque. Jusque là nous
n'avons rien à dire : lord Palmerston est maître de
son opinion arbitraire. Mais il ajoute que cette opi-
nion est justifiée par la marche des travaux. Dans
quelle autorité, dans quel document lord Pal-
merston a-t-il pu puiser une pareille allégation? Nous
le défions d'en indiquer un seul digne d'être cité. La
marche des travaux au contraire, les fouilles, les ex-
périmentations, les études de toute espèce ne ces-
sent de donner les résultats les plus satisfaisants. La
confiance des ingénieurs est plus profonde et plus
inébranlable que jamais, comme aussi celle de l'en-
trepreneur général et des agents expérimentés et ha-
biles qu'il entretient sur les lieux. Et cet entrepre-
neur ne peut obtenir des bénéfices que par la réali-
sation des économies qu'il compte apporter dans les
devis estimatifs. Enfin la découverte de matériaux
abondants et précieux sur le sol même de l'isthme a
encore singulièrement amélioré les perspectives de
l'exécution. La marche des travaux pour tous ceux
qui la connaissent, même superficiellement, a cons-
tamment conduit à des conclusions opposées à celles
que le noble lord veut lui prêter gratuitement.
Deuxième erreur de fait.
D'après Sa Seigneurie, les obsessions de M. de
Lesseps auraient conduit la crédulité du vice-roi à
souscrire une somme de 32 millions d'actions en rem-
placement d'une souscription non réalisée par une
maison de Trieste. Or il était public à Alexandrie,
avant l'ouverture de la souscription en Europe, que
le vice-roi s'était inscrit pour 64,000 actions sur les
registres de la Compagnie future, dès 1858, et les
agents anglais en Egypte avaient fait certainement
connaître cette circonstance à leur ministre. De plus,
cet engagement réciproque est constaté par les
prospectus publiés lors de l'émission de la souscrip-
tion générale datant de novembre 1859, et dans les-
quels la somme d'actions dont il s'agit était spé-
cialement réservée au gouvernement égyptien.
Les dates contredisent donc formellement l'asser-
tion de l'orateur, et la souscription antérieure d'E-
gypte n'a pas pu être substituée à la souscription
postérieure de Trieste. Les deux sommes, en outre,
diffèrent sensiblement. La vérité est que le vice-roi,
pénétré non-seulement de la grandeur, mais aussi
des avantages de l'entreprise, a, dès l'abord, sponta-
nément insisté pour y garder une participation con
sidérable, et c'est cette participation qu'il avait pri-
mitivement fixée lui-même à la somme de 64,000
actions de 500 fr. chacune. Troisième erreur de
fait.
Mais, depuis, cette souscription s'est augmentée, et
lord Palmerston ne craint point d'avancer que M. de
Lesseps a lui-même fabriqué cette augmentation, en
débitant le prince à son insu et sans son consente-
ment.
En même temps Sa Seigneurie donne à entendre
que cette opération est toute récente. Cette double
allégation n'a pas un mot de vrai. Bien plus, elle
était d'avance réfutée par les documents publics in-
sérés dans la presse anglaise, et que lord Palmerston
n'a pas daigné, sans doute, se donner la peine de con-
sulter. Dans son compte rendu à l'assemblée générale
du 15 mai, le président fondateur de la Compagnie
universelle avait, en effet, exposé toutes les phases
et tous les détails de cette transaction ; il en avait
Une explication sur ce dernier point. Nous ne sa-
vons si, en effet, l'emprunt Laffitte est garanti sur les
revenus de la douane d'Egypte ; mais il est vrai que
pour l'un des nombreux emprunts contractés en An-
gleterre par le gouvernement turc, le tribut annuel
payé par l'Egypte à la Porte fut affecté à sa sûreté.
On demanda de plus que le tribut lui-même fût ga-
ranti sur les recettes de la douane d'Alexandrie.
Toujours plein de déférence envers la Porte et voulant
la seconder dans ses négociations, le vice-roi se
prêta à cette exigence, quoique rien ne l'y obligeât.
Mais comme le tribut est toujours très-exactement
payé, même d'avance, les revenus de la douane d'A-
lexandrie n'en sont pas moins en fait à la complète
disposition du gouvernement égyptien.
ERNEST DESPLACES.
LES ERREURS-DE LORD PALMERSTON.
Il nous parait impossible d'accumuler dans un
égal nombre de phrases autant d'inexactitudes et
d'erreurs qu'en présente la réponse de lord Pal-
merston aux interpellations de M. Seymour. Jamais
orateur officiel n'ignora ou n'altéra aussi déplora-
blement les faits dont il avait à entretenir devant
le monde la représentation de son pays.
Avant d'entrer dans les considérations générales
qu'appelle l'ensemble de cet incident, c'est le point
que nous tenons d'abord à constater et à démon-
trer.
Pour l'ordre et la simplicité de la discussion, com-
mençons par rectifier la confusion ou l'association
créées par Sa Seigneurie entre les opérations de
la Compagnie et le récent emprunt égyptien. Ces
deux affaires n'ont rien de commun; elles sont abso-
lument étrangères l'une à l'autre; elles n'ont au-
cune espèce de relation soit prochaine, soit éloignée.
Les allégations du premier ministre n'ont aucune es-
pèce de fondement. Première erreur de fait.
L'avenir s'avance, et le noble lord sent que tout a
l'heure va lui faillir sa thèse de l'impraticabilité du ca-
nal. Il prend donc ses précautions et se retranche dans
une autre embuscade : l'entreprise coûtera des sacrifi-
ces d'argent, de temps et de travail bien au-dessus des
forces d'une compagnie quelconque. Jusque là nous
n'avons rien à dire : lord Palmerston est maître de
son opinion arbitraire. Mais il ajoute que cette opi-
nion est justifiée par la marche des travaux. Dans
quelle autorité, dans quel document lord Pal-
merston a-t-il pu puiser une pareille allégation? Nous
le défions d'en indiquer un seul digne d'être cité. La
marche des travaux au contraire, les fouilles, les ex-
périmentations, les études de toute espèce ne ces-
sent de donner les résultats les plus satisfaisants. La
confiance des ingénieurs est plus profonde et plus
inébranlable que jamais, comme aussi celle de l'en-
trepreneur général et des agents expérimentés et ha-
biles qu'il entretient sur les lieux. Et cet entrepre-
neur ne peut obtenir des bénéfices que par la réali-
sation des économies qu'il compte apporter dans les
devis estimatifs. Enfin la découverte de matériaux
abondants et précieux sur le sol même de l'isthme a
encore singulièrement amélioré les perspectives de
l'exécution. La marche des travaux pour tous ceux
qui la connaissent, même superficiellement, a cons-
tamment conduit à des conclusions opposées à celles
que le noble lord veut lui prêter gratuitement.
Deuxième erreur de fait.
D'après Sa Seigneurie, les obsessions de M. de
Lesseps auraient conduit la crédulité du vice-roi à
souscrire une somme de 32 millions d'actions en rem-
placement d'une souscription non réalisée par une
maison de Trieste. Or il était public à Alexandrie,
avant l'ouverture de la souscription en Europe, que
le vice-roi s'était inscrit pour 64,000 actions sur les
registres de la Compagnie future, dès 1858, et les
agents anglais en Egypte avaient fait certainement
connaître cette circonstance à leur ministre. De plus,
cet engagement réciproque est constaté par les
prospectus publiés lors de l'émission de la souscrip-
tion générale datant de novembre 1859, et dans les-
quels la somme d'actions dont il s'agit était spé-
cialement réservée au gouvernement égyptien.
Les dates contredisent donc formellement l'asser-
tion de l'orateur, et la souscription antérieure d'E-
gypte n'a pas pu être substituée à la souscription
postérieure de Trieste. Les deux sommes, en outre,
diffèrent sensiblement. La vérité est que le vice-roi,
pénétré non-seulement de la grandeur, mais aussi
des avantages de l'entreprise, a, dès l'abord, sponta-
nément insisté pour y garder une participation con
sidérable, et c'est cette participation qu'il avait pri-
mitivement fixée lui-même à la somme de 64,000
actions de 500 fr. chacune. Troisième erreur de
fait.
Mais, depuis, cette souscription s'est augmentée, et
lord Palmerston ne craint point d'avancer que M. de
Lesseps a lui-même fabriqué cette augmentation, en
débitant le prince à son insu et sans son consente-
ment.
En même temps Sa Seigneurie donne à entendre
que cette opération est toute récente. Cette double
allégation n'a pas un mot de vrai. Bien plus, elle
était d'avance réfutée par les documents publics in-
sérés dans la presse anglaise, et que lord Palmerston
n'a pas daigné, sans doute, se donner la peine de con-
sulter. Dans son compte rendu à l'assemblée générale
du 15 mai, le président fondateur de la Compagnie
universelle avait, en effet, exposé toutes les phases
et tous les détails de cette transaction ; il en avait
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