Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1860 01 septembre 1860
Description : 1860/09/01 (A5,N101). 1860/09/01 (A5,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299671
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
282 L'ISTHME DE SUEZ,
d'une façon presque régulière et par zones, du nord
entre Suez et Djeddah généralement, variables vers
le milieu de la mer Rouge, et dépendant plus parti-
culièrement du sud aux approches du détroit de Bab-
el-Mandeb.
» Les bâtiments -à voiles - doivent tenir grand
compte des saisons qui modifient dans un sens ou
dans l'autre ces directions générales, mais non pas
absolues des vents, pour éviter les trop longues con-
trariétés; mais contrariété n'est pas danger.
» Le soleil se voile rarement dans la mer Rouge ;
ce n'est pas d'ordinaire de son absence que l'on se
plaint. Les eaux y ont une transparence telle que le
changement de couleur, suivant le fond, avertit le
navigateur vigilant de l'approche d'un récif ou d'un
banc assez à temps pour l'éviter.
» Les hautes terres d'Afrique ou d'Asie montrent
toùr à tour, souvent en même temps, des cimes re-
connaissables ou des points de la côte déterminés,
qui servent à rectifier par des relèvements la posi-
tion du bâtiment.
» Enfin la mer Rouge, coupée en deux par le tro-
pique du cancer, ne connaît presque pas de nuits
plus longues que les jours, et quelles nuits! Si vous
ne les connaissiez aussi bien que moi, Monsieur,
je me laisserais aller à les décrire, ces nuits du
golfe arabique plus claires que beaucoup de nos jours
d'Europe; mais, rassurez-vous, je termine cette lettre
déjà trop longue, et je conclus.
» Quand l'hydrographie de la mer Rouge, si bien
préparée par le grand et beau travail du capitaine
Moresby, de la marine britannique, aura été com-
plétée ; quand des phares à grande portée et des
balises bien placées éclaireront les parages difficiles
et signaleront les principaux dangers ; quand des
pilotes formés par une navigation de plus en plus ac-
tive attendront les navires aux atterrages, et au besoin
les dirigeront durant toute une campagne, comme
cela a lieu encore aujourd'hui dans l'archipel, j'es-
time qu'alors la mer Rouge sera pour les bâtiments
à vapeur une mer facile à pratiquer, et pour les bâ-
timents à voiler beaucoup moins difficile que d'au-
tres mers dont on ne s'effraie pas et qu'on fréquente
tous les jours.
» S. A. Mohammed-Saïd, se souvenant d'avoir été
marin, est allé au-devant des conseils et des vœux
des navigateurs en ordonnant l'érection immédiate
de trois phares : deux de premier ordre pour éclairer
le golfe de Suez sur la pointe, Zaffarana et le banc
Uhsruffee; un de deuxième ordre sur l'écueil, Dœdale,
le plus dangereux de la mer Rouge. C'est un magni-
fique commencement.
» Lorsque la mer Rouge, et je me plais à n'en pas
douter avec vous, Monsieur, ne sera plus que le
prolongement naturel du canal de Suez jusqu'à
l'océan Indien, elle devra être, comme le canal lui-
même, essentiellement neutre. Pourquoi un droit de
feux, acquitté avec empressement, on peut en être
assuré, par tous les navires fréquentant le canal, ne
pourvoirait-il pas à l'établissement et à l'entretien
de tous les phares, bouées et balises nécessaires à
la navigation entre Suez et Périm, et placés sous la
sauvegarde de l'utilité publique?
» J'ai l'honneur d'être, etc.
» Pour extrait : F. CAMUS. »
UN DOCUMENT SUR LA SYRIE.
Parmi les documents officiels communiqués au
Parlementaire anglais sur les sanglants événements
de Syrie, il est un qui a particulièrement fixé notre
attention : c'est un récit et un résumé complet de
toute cette douloureuse histoire. Ce travail a été
adressé par M. Cyril Graham à lord Dufferin, mem-
bre de la commission européenne en Syrie pour le
gouvernement britannique. Le noble lord lui-même,
en transmettant cette relation à son gouvernement,
motive en ces termes la confiance que lui inspire son
exactitude : « M. Graham est un des hommes les
» plus capables d'arriver à la vérité par sa connais-
D sance des Arabes, ses relations personnelles avec les
» Druses et les Maronites, associées avec les occasions
» qu'il a eues de visiter les lieux où ces tragédies
» se sont accomplies. »
Malgré son étendue, nous croyons que nos lecteurs
nous sauront gré de leur soumettre cette pièce inté-
ressante , au moins dans ses principales parties :
JULES ROSÉ.
I
M. Graham à lord Dufferin.
«Beyrouth, le 18 juillet.
» Il faut se rappeler que, pendant l'été de l'année der-
nière, une escarmouche eut lieu au village de Beit-Mizi,
à deux heures et demie de Beyrouth, un dimanche après
midi. Plusieurs personnes y perdirent la vie, mais l'af-
faire n'eut heureusement pas de suite pour le moment.
Toutefois les mauvaises dispositions qui s'étaient déjà
fait jour entre les Druses et les Maronites ne furent
naturellement pas dissipées, et bien qu'une réconcilia-
tion complète fût proclamée, on craignit dès lors que les
hostilités ne vinssent à se renouveler en 1860, si le gou-
vernement ne prenait des mesures pour arrêter l'effu.
sion du sang.
Il Les Druses ont été les premiers agresseurs, car au
commencement du mois de mai un moine a été trouvé
assassiné dans un couvent à mi-chemin entre Der-el-
Kammar; et bien qu'on n'ait pas découvert les meur--
triers, on n'a pas douté que ce ne fussent les Druses,
car un chrétien n'aurait pas osé touchar un prêtre. Les.
chrétiens ont alors usé de représailles et ont tué le pre-,
mier Druse qu'ils ont rencontré. Ensuite deux chrétiens
d'une façon presque régulière et par zones, du nord
entre Suez et Djeddah généralement, variables vers
le milieu de la mer Rouge, et dépendant plus parti-
culièrement du sud aux approches du détroit de Bab-
el-Mandeb.
» Les bâtiments -à voiles - doivent tenir grand
compte des saisons qui modifient dans un sens ou
dans l'autre ces directions générales, mais non pas
absolues des vents, pour éviter les trop longues con-
trariétés; mais contrariété n'est pas danger.
» Le soleil se voile rarement dans la mer Rouge ;
ce n'est pas d'ordinaire de son absence que l'on se
plaint. Les eaux y ont une transparence telle que le
changement de couleur, suivant le fond, avertit le
navigateur vigilant de l'approche d'un récif ou d'un
banc assez à temps pour l'éviter.
» Les hautes terres d'Afrique ou d'Asie montrent
toùr à tour, souvent en même temps, des cimes re-
connaissables ou des points de la côte déterminés,
qui servent à rectifier par des relèvements la posi-
tion du bâtiment.
» Enfin la mer Rouge, coupée en deux par le tro-
pique du cancer, ne connaît presque pas de nuits
plus longues que les jours, et quelles nuits! Si vous
ne les connaissiez aussi bien que moi, Monsieur,
je me laisserais aller à les décrire, ces nuits du
golfe arabique plus claires que beaucoup de nos jours
d'Europe; mais, rassurez-vous, je termine cette lettre
déjà trop longue, et je conclus.
» Quand l'hydrographie de la mer Rouge, si bien
préparée par le grand et beau travail du capitaine
Moresby, de la marine britannique, aura été com-
plétée ; quand des phares à grande portée et des
balises bien placées éclaireront les parages difficiles
et signaleront les principaux dangers ; quand des
pilotes formés par une navigation de plus en plus ac-
tive attendront les navires aux atterrages, et au besoin
les dirigeront durant toute une campagne, comme
cela a lieu encore aujourd'hui dans l'archipel, j'es-
time qu'alors la mer Rouge sera pour les bâtiments
à vapeur une mer facile à pratiquer, et pour les bâ-
timents à voiler beaucoup moins difficile que d'au-
tres mers dont on ne s'effraie pas et qu'on fréquente
tous les jours.
» S. A. Mohammed-Saïd, se souvenant d'avoir été
marin, est allé au-devant des conseils et des vœux
des navigateurs en ordonnant l'érection immédiate
de trois phares : deux de premier ordre pour éclairer
le golfe de Suez sur la pointe, Zaffarana et le banc
Uhsruffee; un de deuxième ordre sur l'écueil, Dœdale,
le plus dangereux de la mer Rouge. C'est un magni-
fique commencement.
» Lorsque la mer Rouge, et je me plais à n'en pas
douter avec vous, Monsieur, ne sera plus que le
prolongement naturel du canal de Suez jusqu'à
l'océan Indien, elle devra être, comme le canal lui-
même, essentiellement neutre. Pourquoi un droit de
feux, acquitté avec empressement, on peut en être
assuré, par tous les navires fréquentant le canal, ne
pourvoirait-il pas à l'établissement et à l'entretien
de tous les phares, bouées et balises nécessaires à
la navigation entre Suez et Périm, et placés sous la
sauvegarde de l'utilité publique?
» J'ai l'honneur d'être, etc.
» Pour extrait : F. CAMUS. »
UN DOCUMENT SUR LA SYRIE.
Parmi les documents officiels communiqués au
Parlementaire anglais sur les sanglants événements
de Syrie, il est un qui a particulièrement fixé notre
attention : c'est un récit et un résumé complet de
toute cette douloureuse histoire. Ce travail a été
adressé par M. Cyril Graham à lord Dufferin, mem-
bre de la commission européenne en Syrie pour le
gouvernement britannique. Le noble lord lui-même,
en transmettant cette relation à son gouvernement,
motive en ces termes la confiance que lui inspire son
exactitude : « M. Graham est un des hommes les
» plus capables d'arriver à la vérité par sa connais-
D sance des Arabes, ses relations personnelles avec les
» Druses et les Maronites, associées avec les occasions
» qu'il a eues de visiter les lieux où ces tragédies
» se sont accomplies. »
Malgré son étendue, nous croyons que nos lecteurs
nous sauront gré de leur soumettre cette pièce inté-
ressante , au moins dans ses principales parties :
JULES ROSÉ.
I
M. Graham à lord Dufferin.
«Beyrouth, le 18 juillet.
» Il faut se rappeler que, pendant l'été de l'année der-
nière, une escarmouche eut lieu au village de Beit-Mizi,
à deux heures et demie de Beyrouth, un dimanche après
midi. Plusieurs personnes y perdirent la vie, mais l'af-
faire n'eut heureusement pas de suite pour le moment.
Toutefois les mauvaises dispositions qui s'étaient déjà
fait jour entre les Druses et les Maronites ne furent
naturellement pas dissipées, et bien qu'une réconcilia-
tion complète fût proclamée, on craignit dès lors que les
hostilités ne vinssent à se renouveler en 1860, si le gou-
vernement ne prenait des mesures pour arrêter l'effu.
sion du sang.
Il Les Druses ont été les premiers agresseurs, car au
commencement du mois de mai un moine a été trouvé
assassiné dans un couvent à mi-chemin entre Der-el-
Kammar; et bien qu'on n'ait pas découvert les meur--
triers, on n'a pas douté que ce ne fussent les Druses,
car un chrétien n'aurait pas osé touchar un prêtre. Les.
chrétiens ont alors usé de représailles et ont tué le pre-,
mier Druse qu'ils ont rencontré. Ensuite deux chrétiens
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