Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 265
Roche, qu'un long séjour en Egypte a depuis longtemps
initié à la connaissance de ces contrées. Ce rapport en
effet n'est pas seulement intéressant au point de vue
de l'observation médicale, il l'est aussi par son carac-
tère descriptif des localités et ses informations sur les
diverses ressources qu'elles présentent.
» Port-Saïd, qui sera l'embouchure méditerranéenne
du canal des deux mers, présente par sa position, son
sol et son importance un aspect particulier. Ce n'est
pas le désert sec et sablonneux plus ou moins acci-
denté : c'est le littoral de la Méditerranée. Il y a un an
à peine que la première tente fut plantée sur cette
plage déserte et que le premier coup de pioche y fut
donné. Deux mois après il n'existait encore que des
tentes et des huttes en nattes. Quelle transformation
depuis ce moment ! Sur une ligne de plus de 800 mètres,
à partir d'un appontement qui s'avance en mer à près
de 200 mètres, s'élèvent un phare, des ateliers, les ma-
gasins de la Compagnie, les habitations des ouvriers,
maîtres et contre-maîtres, les bureaux, les machines dis-
tillatoires, le four, la scierie mécanique, etc.; il y a
jusqu'à un chemin de fer. La vapeur siffle faisant
mouvoir dragues et grues ; les ateliers sont construits
selon les besoins du travail, bien aérés et abrités du
soleil. Les habitations et les magasins s'étendent sur
une seule ligne parallèle au rivage et faisant face
à la mer. Ces constructions en bois sont recouvertes,
les unes en planches, les autres en toile goudronnée,
quelques-unes en roseaux sur lesquels on a étendu une
couche de mortier. On construit en ce moment le vil-
lage arabe; les maisons sont en roseau, recouvertes
de mortier blanchi à la chaux.
» L'eau est fournie par deux appareils distillatoires
et additionnée de différents sels dans les proportions
indiquées par les règles hygiéniques. L'usage en a dé-
montré la salubrité ; chacun la trouve agréable et lé-
gère. Damiette fournit de la viande de bœuf et de mou-
ton, des légumes et des fruits frais ; le reste est envoyé
partie de cette ville, partie d'Alexandrie. La chaleur est
modérée en été et très-supportable, les vents soufflant
constamment du nord.
» On n'avait pas laissé que d'avoir des craintes rela-
tivement aux terres du lac qui, remuées, pouvaient
engendrer des fièvres intermittentes. M. l'ingénieur en
chef de Port-Saïd a fait une expérience : un canal de
1,000 mètres de longueur sur 3 mètres de largeur et
1 mètre de profondeur a été creusé depuis le pied du
phare jusqu'au lac; parmi les Arabes employés à ce
travail pas un n'a contracté de maladie ; il n'y a pas eu
un seul cas de fièvre intermittente. Sous la couche de
vase, qui est de Onl,20 à om,25, partout on a rencontré
du gros sable ; aujourd'hui les dragues creusent, élar-
gissent ce canal et ne rencontrent que le même sol.
» La station de Kantara est placée au sud de Port-
Saïd sur la ligne du canal, à l'extrémité du lac Menza-
leh et au commencement du lac Ballah. Les terrains
qui environnent cette position sont au niveau de la mer.
Cette station se compose de plusieurs maisons en pisé.
Le magasin est bien fourni en vivres et en denrées qui
viennent du Caire directement et de Salaieh. L'eau
douce vient de Tel-Daphné, situé en ligne directe à 8 ki-
lomètres de Kantara : c'est de l'eau du Nil amenée par
un canal qui se détache de l'ancienne branche pélu-
siaque.
» Ferdane est en plein désert au pied du seuil d'El-
Guisr. Cette station, composée aujourd'hui de maisons
en pisé et de plusieurs huttes, est approvisionnée d'une
eau excellente provenant du puits d'Abou-Souerf situé
dans l'Ouadée; elle doit acquérir une grande impor-
tance tant que le seuil d'El-Guisr ne sera pas ouvert. A
partir de Ferdane commence en effet le plateau de Guisr
s'élevant graduellement et d'une manière insensible.
Le sol que ce canal aura à traverser est indiqué par de
larges puits de sondages espacés sur la ligne à 400 mè
très. Du sable presque compacte, du gravier, quelques
couches de sables argileux, telles sont les terres à re-
muer. Le plateau de Timsah fait partie du seuil de Guisr;
c'est là que devront nécessairement se construire la ville
et le port de jonction des quatre parties du monde. Le
canal maritime débouche dans le lac à 2 kilomètres à
l'est de la ville future et traverse le bassin qui arrive
auprès de la ville.
» Le Scheik-Ennedek est bâti à l'extrémité d'un pla-
teau qui domine les derniers bas-fonds du lac Timsah.
C'est sur ce plateau, l'un des plus élevés de l'isthme, que
se trouve l'établissement de Toussoumville, établisse-
ment qui cause un certain étonnement. Ce n'est plus le
désert ; la tente a fait place à des maisons alignées :
c'est le commencement d'une ville. Le silence a disparu,
le mouvement est partout. La basse-cour est peuplée
d'animaux domestiques ; les espèces ovines et bovines y
sont entretenues sur pied; les légumes frais ne man-
quent pas. L'eau est apportée soit de Birf-Soucol, excel-
lent puits d'eau douce, soit du lac Maxamah situé dans
l'Ouadée, dont l'eau vient du Nil par le canal de Nekos
qui passe à Tel-el-Kébir. La civilisation moderne retrouve
dans ce désert plus d'étapes et de jalons posés par l'an-
cienne civilisation que l'on n'avait le droit de l'es-
pérer.
» Dans l'installation des habitations de Toussoumville
on trouve des lits en fer avec des moustiquières et des
draps; il y a même des divans.
» La nécessité de reconnaître les carrières de Gebel-
Géneffé avait fait établir en ce point une station impor-
tante. Aujourd'hui, par suite de la détermination prise
de concentrer tous les efforts sur la partie du canal
comprise entre Port-Saïd et Timsah, le personnel de Gé-
neffé a été transporté dans la vallée de l'Ouadée et chargé
de travaux nécessaires pour amener l'eau douce du lac
Maxamah jusqu'à Bir-Abou-Ballah.
» La vallée de l'Ouadée, ancienne terre de Gessen,
s'étend du lac Timsah jusqu'au Delta de l'Egypte, dont
elle est une dépendance. Le canal des Ptolomées par-
courait cette vallée; le canal de jonction doit la par-
courir. C'est dans le lit même de l'ancien canal que l'on
a établi une rigole pour amener l'eau douce du lac
Maxamah jusqu'auprès de Timsah, à Bir-Abou-Ballah;
de là elle sera envoyée sur le^^aïl^ê^îuisr jusqu'à Fer-
dane. On pose les tuyaux de couduitd r le seuil, on
creuse la rigole à Maxamah : avant'fëèïs mois l'eau
Roche, qu'un long séjour en Egypte a depuis longtemps
initié à la connaissance de ces contrées. Ce rapport en
effet n'est pas seulement intéressant au point de vue
de l'observation médicale, il l'est aussi par son carac-
tère descriptif des localités et ses informations sur les
diverses ressources qu'elles présentent.
» Port-Saïd, qui sera l'embouchure méditerranéenne
du canal des deux mers, présente par sa position, son
sol et son importance un aspect particulier. Ce n'est
pas le désert sec et sablonneux plus ou moins acci-
denté : c'est le littoral de la Méditerranée. Il y a un an
à peine que la première tente fut plantée sur cette
plage déserte et que le premier coup de pioche y fut
donné. Deux mois après il n'existait encore que des
tentes et des huttes en nattes. Quelle transformation
depuis ce moment ! Sur une ligne de plus de 800 mètres,
à partir d'un appontement qui s'avance en mer à près
de 200 mètres, s'élèvent un phare, des ateliers, les ma-
gasins de la Compagnie, les habitations des ouvriers,
maîtres et contre-maîtres, les bureaux, les machines dis-
tillatoires, le four, la scierie mécanique, etc.; il y a
jusqu'à un chemin de fer. La vapeur siffle faisant
mouvoir dragues et grues ; les ateliers sont construits
selon les besoins du travail, bien aérés et abrités du
soleil. Les habitations et les magasins s'étendent sur
une seule ligne parallèle au rivage et faisant face
à la mer. Ces constructions en bois sont recouvertes,
les unes en planches, les autres en toile goudronnée,
quelques-unes en roseaux sur lesquels on a étendu une
couche de mortier. On construit en ce moment le vil-
lage arabe; les maisons sont en roseau, recouvertes
de mortier blanchi à la chaux.
» L'eau est fournie par deux appareils distillatoires
et additionnée de différents sels dans les proportions
indiquées par les règles hygiéniques. L'usage en a dé-
montré la salubrité ; chacun la trouve agréable et lé-
gère. Damiette fournit de la viande de bœuf et de mou-
ton, des légumes et des fruits frais ; le reste est envoyé
partie de cette ville, partie d'Alexandrie. La chaleur est
modérée en été et très-supportable, les vents soufflant
constamment du nord.
» On n'avait pas laissé que d'avoir des craintes rela-
tivement aux terres du lac qui, remuées, pouvaient
engendrer des fièvres intermittentes. M. l'ingénieur en
chef de Port-Saïd a fait une expérience : un canal de
1,000 mètres de longueur sur 3 mètres de largeur et
1 mètre de profondeur a été creusé depuis le pied du
phare jusqu'au lac; parmi les Arabes employés à ce
travail pas un n'a contracté de maladie ; il n'y a pas eu
un seul cas de fièvre intermittente. Sous la couche de
vase, qui est de Onl,20 à om,25, partout on a rencontré
du gros sable ; aujourd'hui les dragues creusent, élar-
gissent ce canal et ne rencontrent que le même sol.
» La station de Kantara est placée au sud de Port-
Saïd sur la ligne du canal, à l'extrémité du lac Menza-
leh et au commencement du lac Ballah. Les terrains
qui environnent cette position sont au niveau de la mer.
Cette station se compose de plusieurs maisons en pisé.
Le magasin est bien fourni en vivres et en denrées qui
viennent du Caire directement et de Salaieh. L'eau
douce vient de Tel-Daphné, situé en ligne directe à 8 ki-
lomètres de Kantara : c'est de l'eau du Nil amenée par
un canal qui se détache de l'ancienne branche pélu-
siaque.
» Ferdane est en plein désert au pied du seuil d'El-
Guisr. Cette station, composée aujourd'hui de maisons
en pisé et de plusieurs huttes, est approvisionnée d'une
eau excellente provenant du puits d'Abou-Souerf situé
dans l'Ouadée; elle doit acquérir une grande impor-
tance tant que le seuil d'El-Guisr ne sera pas ouvert. A
partir de Ferdane commence en effet le plateau de Guisr
s'élevant graduellement et d'une manière insensible.
Le sol que ce canal aura à traverser est indiqué par de
larges puits de sondages espacés sur la ligne à 400 mè
très. Du sable presque compacte, du gravier, quelques
couches de sables argileux, telles sont les terres à re-
muer. Le plateau de Timsah fait partie du seuil de Guisr;
c'est là que devront nécessairement se construire la ville
et le port de jonction des quatre parties du monde. Le
canal maritime débouche dans le lac à 2 kilomètres à
l'est de la ville future et traverse le bassin qui arrive
auprès de la ville.
» Le Scheik-Ennedek est bâti à l'extrémité d'un pla-
teau qui domine les derniers bas-fonds du lac Timsah.
C'est sur ce plateau, l'un des plus élevés de l'isthme, que
se trouve l'établissement de Toussoumville, établisse-
ment qui cause un certain étonnement. Ce n'est plus le
désert ; la tente a fait place à des maisons alignées :
c'est le commencement d'une ville. Le silence a disparu,
le mouvement est partout. La basse-cour est peuplée
d'animaux domestiques ; les espèces ovines et bovines y
sont entretenues sur pied; les légumes frais ne man-
quent pas. L'eau est apportée soit de Birf-Soucol, excel-
lent puits d'eau douce, soit du lac Maxamah situé dans
l'Ouadée, dont l'eau vient du Nil par le canal de Nekos
qui passe à Tel-el-Kébir. La civilisation moderne retrouve
dans ce désert plus d'étapes et de jalons posés par l'an-
cienne civilisation que l'on n'avait le droit de l'es-
pérer.
» Dans l'installation des habitations de Toussoumville
on trouve des lits en fer avec des moustiquières et des
draps; il y a même des divans.
» La nécessité de reconnaître les carrières de Gebel-
Géneffé avait fait établir en ce point une station impor-
tante. Aujourd'hui, par suite de la détermination prise
de concentrer tous les efforts sur la partie du canal
comprise entre Port-Saïd et Timsah, le personnel de Gé-
neffé a été transporté dans la vallée de l'Ouadée et chargé
de travaux nécessaires pour amener l'eau douce du lac
Maxamah jusqu'à Bir-Abou-Ballah.
» La vallée de l'Ouadée, ancienne terre de Gessen,
s'étend du lac Timsah jusqu'au Delta de l'Egypte, dont
elle est une dépendance. Le canal des Ptolomées par-
courait cette vallée; le canal de jonction doit la par-
courir. C'est dans le lit même de l'ancien canal que l'on
a établi une rigole pour amener l'eau douce du lac
Maxamah jusqu'auprès de Timsah, à Bir-Abou-Ballah;
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