Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 263
On lit dans le Journal des Débats:
« Les nouvelles qui nous parviennent de la mer
Rouge sont dignes d'attention. Tandis que le littoral
égyptien semble participer aux sentiments humains et
tolérants dont le gouvernement de Saïd-Pacha lui donne
l'exemple, les provinces ottomanes de la côte asiatique
ressentent le contre-coup des événements de Syrie, de
façon à inspirer les plus sérieuses inquiétudes.
» Une grande fermentation régnait dans les villes de
l'Hedjaz et de l'Yémen, et particulièrement à Djeddah,
de sinistre mémoire. Après les massacres dont cette
ville avait été complice, on se souvient qu'une contri-
bution lui avait été imposée à titre d'indemnité par les
gouvernements de France et d'Angleterre, d'accord
avec la Porte. Cette contribution n'a pas été payée, et
le gouvernement ottoman est notoirement incapable
de contraindre Djeddah à s'acquitter. En 1858, la gar-
nison turque laissa assassiner les consuls et traîner aux
ruisseaux les pavillons des deux nations sans interve-
nir. Des chrétiens, poursuivis par la populace furieuse,
vinrent demander asile dans les casernes turques, les
officiers et les soldats du sultan les laissèrent égorger
sous leurs yeux. Au moment du massacre, il y avait
sur rade un bâtiment de guerre anglais, qui reçut à
son bord les quelques chrétiens échappés à la mort, et
appareilla pour venir à Suez demander et attendre des
instructions. De pareilles atrocités ont de tout temps
autorisé des représailles immédiates, et personne alors
ne mit en doute que si un bâtiment français se fût
trouvé dans la mer Rouge, il eût pris sur lin de sup-
pléer sans hésitation et sans délai aux instructions
qu'il ne pouvait avoir. On ne prévoit pas de tels cri-
mes. Mais ce qu'on put prévoir alors comme aujour-
d'hui, c'est que la Porte ne ferait rien sans y être con-
trainte.
» Ce ne fut que six mois après l'attentat que la
France et l'Angleterre se firent enfin justice elles-
mêmes. Le Duchayla avait dû se rendre dans la mer
Rouge, partant de Toulon et doublant le cap de Donne-
Espérance.
» Après l'exécution des principaux coupables, les
pavillons consulaires furent de nouveau arborés à Djed-
dah et salués par les batteries turques, mais l'impunité
n'en était pas moins acquise à la ville qui, tout entière,
avait été complice.
» Malgré l'énergie déployée en cette occasion par
notre agent et consul général en Egypte, M. Sabatier,
on ne saurait nier que l'intervalle qui s'écoula entre le
crime et la répression ne nuisit à l'effet moral qu'on
en attendait.
» On voit par les nouvelles de Damas, qui nous arri-
vent chaque jour, et qu'on a pu lire hier dans ce jour-
nal, ce que peuvent coûter de sang et de larmes les
hésitations et les délais. Ce ne sont pas les avertisse-
ments et les pronostics qui ont manqué à la diploma-
tie pour l'engager à hâter ses délibérations. Quand le
bâtiment anglais Cyclops quitta Djeddah pour aller
chercher des ordres à Suez, sa présence sur les lieux
n'était plus nécessaire, il n'y avait plus personne à
tuer. Il n'en est pas encore de même heureusement en
Syrie et dans tout le reste de l'Asie ottomane. Il ne
suffit plus de pacifier le Liban, il faut empêcher la
guerre d'extermination de détendre. Ceux qui veulent
prolonger l'existence de l'empire ottoman doivent le
souhaiter et le comprendre, mieux encore que ceux
qui, comme nous, ont placé la question d'humanité
avant toute préoccupation politique. Nous appelons
l'attention publique, et en particulier celle des gouver-
nements représentés par des consuls dans les villes de
la mer Rouge, sur ces positions si isolées et si com-
promises. Nous leur signalons aussi l'île de Candie, à
peine pacifiée, et qu'on nous représente comme très-
agitée et à la veille de quelque nouveau soulèvement.
Nous espérons que la convention européenne aura eu
le temps d'apprécier les progrès du mal qui la débor-
daient, d'en prévoir et d'en indiquer le remède.
Il On nous assure que M. le commandant de La Ron-
cière, si regretté sur les côtes de Syrie, mais où notre
armée va désormais suffire à tout, s'est rendu, avec la
Zénobie, à Candie, au premier bruit des mouvements
de cette île.
» Nous voudrions apprendre aussi qu'un pavillon
français a paru dans la mer Rouge. N'est-il pas à re-
gretter que l'isthme de Suez ne soit pas ouvert, et que
la France n'ait pas son port d'Aden dans le golfe Ara-
bique?
» F. CAMUS. »
LE VICE-ROI D'EGYPTE ET LES OFFICIERS FRANÇAIS.
On écrit d'Alexandrie (Egypte), le 28 juillet, au
Messager du Midi :
( Le vapeur le Vectis, arrivé ici le 26, avait à son
bord M. le colonel d'état-major Osmont, envoyé par le
gouvernement français à Beyrouth. Ce colonel a passé
par l'Egypte pour se rendre plus vite à son poste. Son
Altesse le vice-roi, ayant appris qu'il ne se trouvait
dans le moment aucun paquebot français pour le con-
duire à sa destination, a gracieusement offert son ba-
teau à vapeur le Saïd à M. Béclard, consul général de
France en Egypte.
» M. Béclard eût accepté l'offre de Son Altesse si
dans la nuit du 26 au 21, n'était arrivé le Néron, vapeur
français, qui est parti ce matin 28, à quatre heures,
pour emmener le colonel Osmont à Beyrouth. D
LES FINANCES ÉGYPTIENNES.
On lit dans le Constitutionnel, sous la date du
14 août :
« S. Exc. Draneht-Bey, arrivé par le paquebot anglais
d'Alexandrie, est porteur de la ratification du traité
qu'il avait négocié au nom de S. A. le vice-roi d'Egypte
et le Comptoir d'escompte de Paris et la maison Charles
Laffitte et Comp., de Paris, ayant pour but de faire
avance au gouvernement égyptien de sommes suffi-
On lit dans le Journal des Débats:
« Les nouvelles qui nous parviennent de la mer
Rouge sont dignes d'attention. Tandis que le littoral
égyptien semble participer aux sentiments humains et
tolérants dont le gouvernement de Saïd-Pacha lui donne
l'exemple, les provinces ottomanes de la côte asiatique
ressentent le contre-coup des événements de Syrie, de
façon à inspirer les plus sérieuses inquiétudes.
» Une grande fermentation régnait dans les villes de
l'Hedjaz et de l'Yémen, et particulièrement à Djeddah,
de sinistre mémoire. Après les massacres dont cette
ville avait été complice, on se souvient qu'une contri-
bution lui avait été imposée à titre d'indemnité par les
gouvernements de France et d'Angleterre, d'accord
avec la Porte. Cette contribution n'a pas été payée, et
le gouvernement ottoman est notoirement incapable
de contraindre Djeddah à s'acquitter. En 1858, la gar-
nison turque laissa assassiner les consuls et traîner aux
ruisseaux les pavillons des deux nations sans interve-
nir. Des chrétiens, poursuivis par la populace furieuse,
vinrent demander asile dans les casernes turques, les
officiers et les soldats du sultan les laissèrent égorger
sous leurs yeux. Au moment du massacre, il y avait
sur rade un bâtiment de guerre anglais, qui reçut à
son bord les quelques chrétiens échappés à la mort, et
appareilla pour venir à Suez demander et attendre des
instructions. De pareilles atrocités ont de tout temps
autorisé des représailles immédiates, et personne alors
ne mit en doute que si un bâtiment français se fût
trouvé dans la mer Rouge, il eût pris sur lin de sup-
pléer sans hésitation et sans délai aux instructions
qu'il ne pouvait avoir. On ne prévoit pas de tels cri-
mes. Mais ce qu'on put prévoir alors comme aujour-
d'hui, c'est que la Porte ne ferait rien sans y être con-
trainte.
» Ce ne fut que six mois après l'attentat que la
France et l'Angleterre se firent enfin justice elles-
mêmes. Le Duchayla avait dû se rendre dans la mer
Rouge, partant de Toulon et doublant le cap de Donne-
Espérance.
» Après l'exécution des principaux coupables, les
pavillons consulaires furent de nouveau arborés à Djed-
dah et salués par les batteries turques, mais l'impunité
n'en était pas moins acquise à la ville qui, tout entière,
avait été complice.
» Malgré l'énergie déployée en cette occasion par
notre agent et consul général en Egypte, M. Sabatier,
on ne saurait nier que l'intervalle qui s'écoula entre le
crime et la répression ne nuisit à l'effet moral qu'on
en attendait.
» On voit par les nouvelles de Damas, qui nous arri-
vent chaque jour, et qu'on a pu lire hier dans ce jour-
nal, ce que peuvent coûter de sang et de larmes les
hésitations et les délais. Ce ne sont pas les avertisse-
ments et les pronostics qui ont manqué à la diploma-
tie pour l'engager à hâter ses délibérations. Quand le
bâtiment anglais Cyclops quitta Djeddah pour aller
chercher des ordres à Suez, sa présence sur les lieux
n'était plus nécessaire, il n'y avait plus personne à
tuer. Il n'en est pas encore de même heureusement en
Syrie et dans tout le reste de l'Asie ottomane. Il ne
suffit plus de pacifier le Liban, il faut empêcher la
guerre d'extermination de détendre. Ceux qui veulent
prolonger l'existence de l'empire ottoman doivent le
souhaiter et le comprendre, mieux encore que ceux
qui, comme nous, ont placé la question d'humanité
avant toute préoccupation politique. Nous appelons
l'attention publique, et en particulier celle des gouver-
nements représentés par des consuls dans les villes de
la mer Rouge, sur ces positions si isolées et si com-
promises. Nous leur signalons aussi l'île de Candie, à
peine pacifiée, et qu'on nous représente comme très-
agitée et à la veille de quelque nouveau soulèvement.
Nous espérons que la convention européenne aura eu
le temps d'apprécier les progrès du mal qui la débor-
daient, d'en prévoir et d'en indiquer le remède.
Il On nous assure que M. le commandant de La Ron-
cière, si regretté sur les côtes de Syrie, mais où notre
armée va désormais suffire à tout, s'est rendu, avec la
Zénobie, à Candie, au premier bruit des mouvements
de cette île.
» Nous voudrions apprendre aussi qu'un pavillon
français a paru dans la mer Rouge. N'est-il pas à re-
gretter que l'isthme de Suez ne soit pas ouvert, et que
la France n'ait pas son port d'Aden dans le golfe Ara-
bique?
» F. CAMUS. »
LE VICE-ROI D'EGYPTE ET LES OFFICIERS FRANÇAIS.
On écrit d'Alexandrie (Egypte), le 28 juillet, au
Messager du Midi :
( Le vapeur le Vectis, arrivé ici le 26, avait à son
bord M. le colonel d'état-major Osmont, envoyé par le
gouvernement français à Beyrouth. Ce colonel a passé
par l'Egypte pour se rendre plus vite à son poste. Son
Altesse le vice-roi, ayant appris qu'il ne se trouvait
dans le moment aucun paquebot français pour le con-
duire à sa destination, a gracieusement offert son ba-
teau à vapeur le Saïd à M. Béclard, consul général de
France en Egypte.
» M. Béclard eût accepté l'offre de Son Altesse si
dans la nuit du 26 au 21, n'était arrivé le Néron, vapeur
français, qui est parti ce matin 28, à quatre heures,
pour emmener le colonel Osmont à Beyrouth. D
LES FINANCES ÉGYPTIENNES.
On lit dans le Constitutionnel, sous la date du
14 août :
« S. Exc. Draneht-Bey, arrivé par le paquebot anglais
d'Alexandrie, est porteur de la ratification du traité
qu'il avait négocié au nom de S. A. le vice-roi d'Egypte
et le Comptoir d'escompte de Paris et la maison Charles
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