Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1860 01 août 1860
Description : 1860/08/01 (A5,N99). 1860/08/01 (A5,N99).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299656
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 247
cipe, les récipients en bois comme moyen de conser-
ver l'eau doivent être prohibés.
Un four a été installé, il est chauffé avec le bois
qui ne manque pas dans les environs ; le pain est
d'excellente qualité, et je dois avouer à la louange
du boulanger que l'on n'en fait pas de meilleur en
France.
Les Européens vivent en commun par catégories ;
ils forment trois tables : chefs de service, contre-
maîtres et employés, ouvriers. La cuisine est la même
pour tous, seulement la table des chefs est mieux
servie que celle des contre-maîtres, et celle-ci mieux
que celle des ouvriers ; le prix de la pension est
différent. Il n'y a pas de plaintes sur le régime ;
chacun est content.
La nourriture et le travail des ouvriers sont ainsi
réglés : le matin avant six heures, une tasse de café
avec petit verre et du pain ; à onze heures, repos et
Ulner, la soupe, deux plats, fromage et café; d'une
heure à six heures, travail ; à souper, même régime
qu'à dîner ; à chaque repas une demi-bouteille de vin.
Le travail est de dix heures. Pendant les chaleurs j'ai
conseillé de faire commencer le travail plus tôt et
de finir plus tard, afin d'avoir plus d'heures de re-
pos pendant la journée. La nourriture des Arabes est
riz ou lentilles, unrotoli; biscuit, demi-rotoli; huile,
demi-verre; café le jeudi et le dimanche soir. Jamais
les Arabes n'ont été aussi bien nourris.
Dans l'installation des habitations on trouve des
lits en fer avec des moustiquières et des draps ; il y
a même des divans. Les ouvriers européens couchent
sur des lits de camp élevés; j'ai recommandé d'éviter
l'entassement; les Arabes couchent sous la tente.
Les observations météorologiques, par suite de cir-
constances particulières, n'ont pas été régulièrement
faites ; elles présentent des lacunes ; toutefois les ob-
servations thermométriques sont assez complètes pour
donner des indications nécessaires à la santé.
Le maximum de chaleur, à part les jours de kamsin,
a été dans le mois d'août : le thermomètre montait
jusqu'à 38 degrés dans la journée et descendait la
nuit à 19. La température ordinaire de ce mois le
plus chaud était de 19 à 23 degrés le matin, et de
34 à 38 à midi. Le mois le plus froid a été le mois de
janvier. Le minimum de chaleur a été'de 10 degrés,
et le maximum de 23. La température ordinaire était
de 11 à 12 degrés le matin, et de 15 à 16 à midi. Le
mois de février est celui qui a présenté la tempéra-
ture la plus basse : le thermomètre est descendu un
jour à 70,50; c'est aussi le mois où les variations de
température sont les plus brusques ; du reste, on n'a
pas remarqué que ces variations aient exercé une
influence notable sur la santé , surtout lorsque l'on
avait eu soin de prendre quelques précautions.
Nous avons pu constater avec M. le directeur gé-
néral des travaux un de ces faits de variation. A 6
heures du soir, le 11 avril, le thermomètre, sous l'in-
fluence du kamsin, marquait 37 degrés; le 12, à
4 heures du matin , il était descendu à 11 de-
grés, différence pendant la nuit, 26 degrés. Lorsque
nous avons constaté ce fait, que déjà j'avais indiqué
l'année dernière, nous avons été fort étonnés ; car cha-
cun dans la station disait : « il fait plus froid qu'hier, »
sans se douter d'un aussi grand abaissement de tem-
pérature. En France, cette circonstance eût donné
lieu à des bronchites plus ou moins intenses. Per-
sonne à Toussoum ne s'est ressenti de cette brusque
variation.
Service,
A Toussoum, il y a un médecin, M. Papateodoro,
et un pharmacien, M. Richard Wos, une ambulance
de sept lits qui a été organisée provisoirement dans
une des baraques en bois envoyées de France. On
construit en ce moment une maison en pisé destinée
au même but ; il y auia quatorze lits. Comme hôpi-
tal, les baraques en bois doivent être rejetées; elles
valent mieux que la tente, mais elles valent moins
qu'une maison en pisé : elles sont chaudes le jour,
laissent passer le vent et pénétrer l'humidité pendant
la nuit.
La pharmacie a été organisée d'après une note que
j'avais dressée au mois de juillet dernier.
Quant au service des malades, lorsqu'il y en a,
voici le règlement adopté. Le matin, le médecin fait
sa visite à l'ambulance, examine - ceux qui se présen-
tent, dicte au pharmacien ce qu'il y a à faire, et, s'il
est nécessaire qu'ils n'aillent pas au travail, leur
donne un billet d'exemption. Lorsqu'un individu reste
dans la chambre et ne peut venir à la consultation,
le médecin va le visiter, et le fait transporter à l'hô-
pital, s'il le juge nécessaire. Deux fois par jour, il y
.a visite et consultation. Cette simple organisation
prévient le développement des maladies; car nul, ex-
cepté les chefs qui ont une chambre seule, ne peut
demeurer dans la chambrée; s'il est malade, il doit
aller à l'ambulance. Les Arabes sont traités sous la
tente.
Quant au service sanitaire, le médecin suit les ins-
tructions adoptées en juillet 1859 : il surveille la
nourriture, la propreté des habitations, etc., etc. En
un mot, il fait la police médicale.
Le pharmacien remplit les fonctions d'économe, et
veille à l'entretien de la literie, au service et à la
propreté de l'ambulance.
En somme, le service est aussi bien fait que possi-
ble avec le matériel qui existe : le médecin et le phar-
macien-économe remplissent très - convenablement
leurs fonctions.
STATION DE GÉNEFFÉ ET SUEZ.
La nécessité de reconnaître les carrières du Gebel-
cipe, les récipients en bois comme moyen de conser-
ver l'eau doivent être prohibés.
Un four a été installé, il est chauffé avec le bois
qui ne manque pas dans les environs ; le pain est
d'excellente qualité, et je dois avouer à la louange
du boulanger que l'on n'en fait pas de meilleur en
France.
Les Européens vivent en commun par catégories ;
ils forment trois tables : chefs de service, contre-
maîtres et employés, ouvriers. La cuisine est la même
pour tous, seulement la table des chefs est mieux
servie que celle des contre-maîtres, et celle-ci mieux
que celle des ouvriers ; le prix de la pension est
différent. Il n'y a pas de plaintes sur le régime ;
chacun est content.
La nourriture et le travail des ouvriers sont ainsi
réglés : le matin avant six heures, une tasse de café
avec petit verre et du pain ; à onze heures, repos et
Ulner, la soupe, deux plats, fromage et café; d'une
heure à six heures, travail ; à souper, même régime
qu'à dîner ; à chaque repas une demi-bouteille de vin.
Le travail est de dix heures. Pendant les chaleurs j'ai
conseillé de faire commencer le travail plus tôt et
de finir plus tard, afin d'avoir plus d'heures de re-
pos pendant la journée. La nourriture des Arabes est
riz ou lentilles, unrotoli; biscuit, demi-rotoli; huile,
demi-verre; café le jeudi et le dimanche soir. Jamais
les Arabes n'ont été aussi bien nourris.
Dans l'installation des habitations on trouve des
lits en fer avec des moustiquières et des draps ; il y
a même des divans. Les ouvriers européens couchent
sur des lits de camp élevés; j'ai recommandé d'éviter
l'entassement; les Arabes couchent sous la tente.
Les observations météorologiques, par suite de cir-
constances particulières, n'ont pas été régulièrement
faites ; elles présentent des lacunes ; toutefois les ob-
servations thermométriques sont assez complètes pour
donner des indications nécessaires à la santé.
Le maximum de chaleur, à part les jours de kamsin,
a été dans le mois d'août : le thermomètre montait
jusqu'à 38 degrés dans la journée et descendait la
nuit à 19. La température ordinaire de ce mois le
plus chaud était de 19 à 23 degrés le matin, et de
34 à 38 à midi. Le mois le plus froid a été le mois de
janvier. Le minimum de chaleur a été'de 10 degrés,
et le maximum de 23. La température ordinaire était
de 11 à 12 degrés le matin, et de 15 à 16 à midi. Le
mois de février est celui qui a présenté la tempéra-
ture la plus basse : le thermomètre est descendu un
jour à 70,50; c'est aussi le mois où les variations de
température sont les plus brusques ; du reste, on n'a
pas remarqué que ces variations aient exercé une
influence notable sur la santé , surtout lorsque l'on
avait eu soin de prendre quelques précautions.
Nous avons pu constater avec M. le directeur gé-
néral des travaux un de ces faits de variation. A 6
heures du soir, le 11 avril, le thermomètre, sous l'in-
fluence du kamsin, marquait 37 degrés; le 12, à
4 heures du matin , il était descendu à 11 de-
grés, différence pendant la nuit, 26 degrés. Lorsque
nous avons constaté ce fait, que déjà j'avais indiqué
l'année dernière, nous avons été fort étonnés ; car cha-
cun dans la station disait : « il fait plus froid qu'hier, »
sans se douter d'un aussi grand abaissement de tem-
pérature. En France, cette circonstance eût donné
lieu à des bronchites plus ou moins intenses. Per-
sonne à Toussoum ne s'est ressenti de cette brusque
variation.
Service,
A Toussoum, il y a un médecin, M. Papateodoro,
et un pharmacien, M. Richard Wos, une ambulance
de sept lits qui a été organisée provisoirement dans
une des baraques en bois envoyées de France. On
construit en ce moment une maison en pisé destinée
au même but ; il y auia quatorze lits. Comme hôpi-
tal, les baraques en bois doivent être rejetées; elles
valent mieux que la tente, mais elles valent moins
qu'une maison en pisé : elles sont chaudes le jour,
laissent passer le vent et pénétrer l'humidité pendant
la nuit.
La pharmacie a été organisée d'après une note que
j'avais dressée au mois de juillet dernier.
Quant au service des malades, lorsqu'il y en a,
voici le règlement adopté. Le matin, le médecin fait
sa visite à l'ambulance, examine - ceux qui se présen-
tent, dicte au pharmacien ce qu'il y a à faire, et, s'il
est nécessaire qu'ils n'aillent pas au travail, leur
donne un billet d'exemption. Lorsqu'un individu reste
dans la chambre et ne peut venir à la consultation,
le médecin va le visiter, et le fait transporter à l'hô-
pital, s'il le juge nécessaire. Deux fois par jour, il y
.a visite et consultation. Cette simple organisation
prévient le développement des maladies; car nul, ex-
cepté les chefs qui ont une chambre seule, ne peut
demeurer dans la chambrée; s'il est malade, il doit
aller à l'ambulance. Les Arabes sont traités sous la
tente.
Quant au service sanitaire, le médecin suit les ins-
tructions adoptées en juillet 1859 : il surveille la
nourriture, la propreté des habitations, etc., etc. En
un mot, il fait la police médicale.
Le pharmacien remplit les fonctions d'économe, et
veille à l'entretien de la literie, au service et à la
propreté de l'ambulance.
En somme, le service est aussi bien fait que possi-
ble avec le matériel qui existe : le médecin et le phar-
macien-économe remplissent très - convenablement
leurs fonctions.
STATION DE GÉNEFFÉ ET SUEZ.
La nécessité de reconnaître les carrières du Gebel-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65299656/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65299656/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65299656/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65299656
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65299656
Facebook
Twitter