Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
260 L'ISTHME DE SUEZ,
raitpourde nouvelles garanties, de nouveaux sacrifices,
de nouveaux protocoles, de nouveaux armements et, à
coup sûr, s'il en était besoin, pour de nouvelles guerres
européennes.
» Nous ne voyons point, avons-nous dit, d'objection
à la convention qui vient d'être conclue, mais nous pen-
sons qu'il doit être entendu que c'est le dernier exemple
d'affection que la Turquie doive attendre de nous. Ce
que nous lui avons sacrifié, nous ne le connaissons que
trop ; nous savons aussi ce que nous avons reçu en re-
tour. Nos conseils ont été négligés, nos projets d'amé-
lioration dédaignés, nos concitoyens et les prédicateurs
de notre religion brutalement égorgés sur le théâtre
même de leurs prédications. Nous le répétons, nous pen-
sons avoir assez fait, et désormais nous devons renoncer
à la tâche de veiller aux destinées delà Turquie. Nous
ne pouvons pour toujours accepter l'office de tuteur de
cet empire décrépit qui semble ne jamais arriver à l'âge
de sagesse et ne pouvoir jamais procéder avec quelque
perspective de succès à l'administration de ses propres
affaires. C'est sans doute un tour de force merveilleux
de faire tenir une pyramide sur sa pointe, mais la mer-
veille perd de son charme si elle est trop souvent ré-
pétée, et le manipulateur lui-même le plus expert doit
finir, selon nous, à en arriver à cette conclusion : que
dans une lutte perpétuelle contre les lois de la gravi-
tation, ce silencieux et invincible adversaire est tou-
jours sûr de finir par l'emporter. »
DISCOURS IMPÉRIAL DE CHALONS.
Le 7 août, à dix heures, l'E pereur, au camp de
Châlons, a passé la revue de départ du 5e régiment de
ligne, colonel Caubert ; du 130 régiment, colonel Darri-
eau, et du ltr escadron du l'r de hussards, capitaine
Stockly.
Les troupes étaient en tenue de campagne et pré-
sentaient l'aspect le plus martial.
Avant le défilé, Sa Majesté a distribué quelques
croix et médailles ; les troupes étant formées en carré,
les drapeaux au centre, l'Empereur a prononcé l'allo-
cution suivante :
« Soldats,
» Vous partez pour la Syrie, et la France salue avec
» bonheur une expédition qui n'a qu'un but, celui de
» faire triompher les droits de la justice et de l'hu-
» manité.
» Vous n'allez pas, en effet, faire la guerre à une
puissance quelconque, mais vous allez aider le sultan
» à faire rentrer dans l'obéissance des sujets aveuglés
» par un fanatisme d'un autre siècle.
» Sur cette terre lointaine, riche en grands souvenirs,
» vous ferez votre devoir et vous vous montrerez les
» dignes enfants de ces héros qui ont porté glorieuse-
» ment dans ce pays la bannière du Christ.
» Vous ne partez pas en grand nombre, mais votre
» courage et votre prestige y suppléeront; car partout
» aujourd'hui où l'on voit passer le drapeau de la
» France, les nations savent qu'il y a une grande cause
» qui le précède, un grand peuple qui le suit. »
Après ces paroles a eu lieu le défilé aux cris en-
thousiastes de : Vive rjTtMpereur ! Ii
(Moniteur.)
LE TIMES ET LA TURQUIE.
Nous avons voulu reproduire dans son entier l'ar-
ticle très-notable publié par le Times du 6 août sur
la situation actuelle de la Turquie et la politique qu'il
conseille à son pays de suivre à l'égard de cet empire.
Ces hautes questions, qui touchent aux destinées des
races et à la distribution de la puissance entre les
États du monde, ne sont pas habituellement de notre
compétence, et autant que possible nous nous abste-
nons de nous y mêler. Nous faisons toutefois exception
à cette règle dans le cas actuel, et nous en devons
dire nos raisons.
Il existe une connexité incontestable entre l'œuvre
dont nous sommes les représentants dans la presse et
les intérêts de l'empire ottoman. C'est donc pour nous
un fait digne de la plus grande attention que le lan-
gage d'un journal aussi influent et aussi considérable
dans son pays sonnant en quelque sorte le glas
de mort de la Turquie et lui signifiant qu'elle
ne doit plus compter désormais sur l'assistance de
l'Angleterre. Cet acte devient encore plus grave quand
nous le voyons appuyé par plusieurs autres organes
de la presse britannique, et spécialement par l'Econo-
miste dans son dernier numéro du 11 de ce mois C'est
là dans l'opinion anglaise l'indice d'une tendance que
nous devions signaler.
Or, nous ne pouvons oublier que l'Angleterre et par-
ticulièrement le Times n'ont cessé d'exprimer la pré-
tention de se poser comme les protecteurs exclusifs de
la Turquie et d'exiger d'elle, en conséquence, des con-
cessions et une prépondérance proportionnelles à l'im-
portance de ce rôle. C'est ainsi que la diplomatie an-
glaise s'est appliquée à maintenir la Porte dans un
état de suspicion contre ses alliés les meilleurs et les
plus éprouvés. Par exemple, que ne lui a-t-on pas dit
de l'ambition et des projets français relativement à
l'Égypte? Quelles fables ne lui a-t-on point débitées à
propos de la prétendue conspiration cachée sous le
projet de canal de Suez ? Quels efforts n'ont pas été
tentés pour contrecarrer sur presque toutes les ques-
tions l'influence française à Constantinople ? Tout
cela n'avait qu'un but et qu'une pensée : dominer
sans partage les conseils du Divan, présenter l'An-
gleterre seule comme la sauvegarde, la conservatrice
de l'empire. Et, à la première complication profonde
et difficile sans doute, voilà l'Angleterre songeant à
abdiquer ce protectorat exigeant et prête à abandon-
raitpourde nouvelles garanties, de nouveaux sacrifices,
de nouveaux protocoles, de nouveaux armements et, à
coup sûr, s'il en était besoin, pour de nouvelles guerres
européennes.
» Nous ne voyons point, avons-nous dit, d'objection
à la convention qui vient d'être conclue, mais nous pen-
sons qu'il doit être entendu que c'est le dernier exemple
d'affection que la Turquie doive attendre de nous. Ce
que nous lui avons sacrifié, nous ne le connaissons que
trop ; nous savons aussi ce que nous avons reçu en re-
tour. Nos conseils ont été négligés, nos projets d'amé-
lioration dédaignés, nos concitoyens et les prédicateurs
de notre religion brutalement égorgés sur le théâtre
même de leurs prédications. Nous le répétons, nous pen-
sons avoir assez fait, et désormais nous devons renoncer
à la tâche de veiller aux destinées delà Turquie. Nous
ne pouvons pour toujours accepter l'office de tuteur de
cet empire décrépit qui semble ne jamais arriver à l'âge
de sagesse et ne pouvoir jamais procéder avec quelque
perspective de succès à l'administration de ses propres
affaires. C'est sans doute un tour de force merveilleux
de faire tenir une pyramide sur sa pointe, mais la mer-
veille perd de son charme si elle est trop souvent ré-
pétée, et le manipulateur lui-même le plus expert doit
finir, selon nous, à en arriver à cette conclusion : que
dans une lutte perpétuelle contre les lois de la gravi-
tation, ce silencieux et invincible adversaire est tou-
jours sûr de finir par l'emporter. »
DISCOURS IMPÉRIAL DE CHALONS.
Le 7 août, à dix heures, l'E pereur, au camp de
Châlons, a passé la revue de départ du 5e régiment de
ligne, colonel Caubert ; du 130 régiment, colonel Darri-
eau, et du ltr escadron du l'r de hussards, capitaine
Stockly.
Les troupes étaient en tenue de campagne et pré-
sentaient l'aspect le plus martial.
Avant le défilé, Sa Majesté a distribué quelques
croix et médailles ; les troupes étant formées en carré,
les drapeaux au centre, l'Empereur a prononcé l'allo-
cution suivante :
« Soldats,
» Vous partez pour la Syrie, et la France salue avec
» bonheur une expédition qui n'a qu'un but, celui de
» faire triompher les droits de la justice et de l'hu-
» manité.
» Vous n'allez pas, en effet, faire la guerre à une
puissance quelconque, mais vous allez aider le sultan
» à faire rentrer dans l'obéissance des sujets aveuglés
» par un fanatisme d'un autre siècle.
» Sur cette terre lointaine, riche en grands souvenirs,
» vous ferez votre devoir et vous vous montrerez les
» dignes enfants de ces héros qui ont porté glorieuse-
» ment dans ce pays la bannière du Christ.
» Vous ne partez pas en grand nombre, mais votre
» courage et votre prestige y suppléeront; car partout
» aujourd'hui où l'on voit passer le drapeau de la
» France, les nations savent qu'il y a une grande cause
» qui le précède, un grand peuple qui le suit. »
Après ces paroles a eu lieu le défilé aux cris en-
thousiastes de : Vive rjTtMpereur ! Ii
(Moniteur.)
LE TIMES ET LA TURQUIE.
Nous avons voulu reproduire dans son entier l'ar-
ticle très-notable publié par le Times du 6 août sur
la situation actuelle de la Turquie et la politique qu'il
conseille à son pays de suivre à l'égard de cet empire.
Ces hautes questions, qui touchent aux destinées des
races et à la distribution de la puissance entre les
États du monde, ne sont pas habituellement de notre
compétence, et autant que possible nous nous abste-
nons de nous y mêler. Nous faisons toutefois exception
à cette règle dans le cas actuel, et nous en devons
dire nos raisons.
Il existe une connexité incontestable entre l'œuvre
dont nous sommes les représentants dans la presse et
les intérêts de l'empire ottoman. C'est donc pour nous
un fait digne de la plus grande attention que le lan-
gage d'un journal aussi influent et aussi considérable
dans son pays sonnant en quelque sorte le glas
de mort de la Turquie et lui signifiant qu'elle
ne doit plus compter désormais sur l'assistance de
l'Angleterre. Cet acte devient encore plus grave quand
nous le voyons appuyé par plusieurs autres organes
de la presse britannique, et spécialement par l'Econo-
miste dans son dernier numéro du 11 de ce mois C'est
là dans l'opinion anglaise l'indice d'une tendance que
nous devions signaler.
Or, nous ne pouvons oublier que l'Angleterre et par-
ticulièrement le Times n'ont cessé d'exprimer la pré-
tention de se poser comme les protecteurs exclusifs de
la Turquie et d'exiger d'elle, en conséquence, des con-
cessions et une prépondérance proportionnelles à l'im-
portance de ce rôle. C'est ainsi que la diplomatie an-
glaise s'est appliquée à maintenir la Porte dans un
état de suspicion contre ses alliés les meilleurs et les
plus éprouvés. Par exemple, que ne lui a-t-on pas dit
de l'ambition et des projets français relativement à
l'Égypte? Quelles fables ne lui a-t-on point débitées à
propos de la prétendue conspiration cachée sous le
projet de canal de Suez ? Quels efforts n'ont pas été
tentés pour contrecarrer sur presque toutes les ques-
tions l'influence française à Constantinople ? Tout
cela n'avait qu'un but et qu'une pensée : dominer
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de l'empire. Et, à la première complication profonde
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