Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 269
crifices humains; il est le dieu Brahmine d'amour de
paix et de merci.
» L'orateur conclut en exprimant l'espoir que ces re-
marques suffiraient pour détruire dans ceux qui l'en-
tendraient la notion inhumaine que Jaggernaut voulait
des sacrifices humains; tout chrétien qu'il était, il se
croyait obligé de rétablir la vérité sur ce Jaggernaut,
très-mal connu. »
JULES ROSÉ.
LE CANAL DE SUEZ A L'ACADÉMIE DE MARSEILLE.
Un savant des plus estimés en Egypte, et qui a
rendu à ce pays lès services les plus durables, M. Clot-
Bey, a été récemment nommé membre de l'Académie
de Marseille. A sa réception, il a prononcé sur le
canal de Suez un discours auquel ses connaissances
locales et scientifiques donnent une haute autorité.
Nous nous empressons de le reproduire :
« MESSIEURS,
» Je suis on ne peut plus flatté et reconnaissant de
l'honneur que vous voulez bien me faire en m'admet-
tant dans le sein d'une académie qui renferme l'élite
des hommes distingués de Marseille.
» Ce témoignage de bienveillance me touche d'autant
plus, que j'ai puisé dans votre ville l'instruction médi-
cale qui m'a fait une position dans le monde.
» Permettez-ixoi, avant d'entrer en matière, de rendre
un hommage public au savant et modeste M. Salze,
que je suis appelé à remplacer. C'est avec des senti-
ments de respect que je m'assieds à la place de celui
qui fut mon maître, et qui pendant quarante ans a si
dignement occupé ce fauteuil. Je m'unis a vous, Mes-
sieurs, et aux nombreux amis que cet homme de bien a
laissés, pour entourer sa mémoire de nos regrets et de
nos sympathies.
» Comme la plus grande partie de mon existence s'est
passée en Egypte, vous ne serez point étonnés si ma
pensée y retourne et si je vous entretiens d'un sujet
qui se rattache à cette contrée, surtout lorsqu'il se
trouve être du plus haut intérêt pour Marseille. Je
veux parler de la grande entreprise du percement de
l'isthme de Suez, dont on s'occupe tant en ce moment.
» La connaissance que j'ai acquise des lieux me per-
mettra de vous donner sur ce sujet des détails de na-
ture à vous intéreser.
» MESSIEURS,
» Il est de ces œuvres grandioses qui signalent une
époque à l'admiration des siècles à venir par la splen-
deur du génie qui les conçut et les réalisa, et surtout
par les résultats qu'elles produisent dans l'intérêt de la
civilisation et de l'humanité. L'entreprise du percement
de l'isthme de Suez est un de ces grands travaux : cepen-
dant l'idée première en est à la fois des plus élémen-
taires et des plus naturelles. Il suffit de jeter les yeux
sur la carte du monde pour que la pensée naisse ins-
tinctivement dans l'esprit, de couper cette langue de
terre qui sépare l'Océan de la Méditerranée. On se de-
mande pourquoi cette entrave à la navigation, alors
qu'en faisant disparaître cet obstacle on abrégerait de
trois mille lieues la route de l'Inde. D'ailleurs pour peu
que l'on réfléchisse, on arrive à être convaincu que
l'isthme est de formation postérieure, et qu'à une époque
plus ou moins reculée il y avait là un détroit.
» En effet, ce point de séparation entre l'Asie et
l'Afrique comprend à peine un espace de vingt-cinq
lieues. Le sol, de la même nature que le désert, pré-
sente l'aspect d'une vallée où les eaux ont laissé, comme
traces de leur passage, des gal3ts et de vastes mares
d'eau marine. Il est évident qu'il existe une cause de
cette déclivité du sol. Pour qui a vu les lieux, les eaux
de la mer ont parcouru ces sables qu'elles ont quittés
plus tard, laissant çà et là des traces de leur passage.
Des études géologiques nous donnent une nouvelle
preuve de cette assertion, car elles constatent l'exis-
tence de coquillages particuliers à la mer Rouge, re-
trouvés vers les bords de la Méditerranée, ce qui s'expli-
que très-bien par l'effet du flux des eaux de l'Océan
qui ont dû toujours établir un courant du sud au
nord.
» D'autre part, la tradition nous apprend qu'au temps
de Moïse, l'isthme n'avait pas la moitié de son étendue
actuelle, puisque les Hébreux traversèrent le golfe Ara-
bique au delà du lac Timsah. N'est-il pas permis de sup-
poser qu'à une époque antérieure de quelques siècles
à Moïse les deux mers étaient unies ?
» Quoi qu'il en soit, il est constant que dès la plus
haute antiquité, la nécessité d'établir des communica-
tions entre le golfe Arabique et la Méditerranée s'est
fait sentir. Il n'est pas douteux que Sésostris et Nécos
eurent la pensée de pratiquer un canal direct entre
les deux mers, et s'ils n'exécutèrent point ce projet, le
seul motif qui les arrêta fut la crainte de submerger la
basse Egypte, crainte chimérique que la science n'a
détruite, néanmoins, que dans ces derniers temps. Mais
les deux Pharaons travaillèrent cependant à la jonction
des deux mers par le Nil, au moyen d'un canal achevé
sous Darius, fils d'Hystaspe. Hérodote rapporte qu'il le
vit couvert de barques de Bubaste à Pathumos.
» Les Lagides entretinrent ce canal auquel Ptolémée
Philopator fit des améliorations. Peu avant l'ère chré-
tienne, Strabon le vit en pleine activité. L'empereur
Adrien lui donna des accroissements considérables ;
mais lorsque les Arabes s'emparèrent de l'Egypte, il
n'était déjà plus navigable. Cependant, appréciant les
avantages qu'offrait la navigation de ce canal pour
l'approvisionnement de l'Arabie, le calife Omar ordonna
à Amrou de le rétablir.
» Mais dans l'état de décadence où tomba plus tard
l'Egypte, on ne songea plus à l'entretenir; peut-être
même contribua-t-on à le combler pour isoler cette con-
trée de la Mecque. Ce ne fut que onze siècles après, à
l'époque de l'expédition française, que le général Bona-
parte, en explorant les lieux, conçut la pensée de réta-
blir le canal, et chargea M. Lepè e de faire un travail
à ce sujet. L'habile ingénieur français confirma, comme
ses devanciers, la différence de niveau ds deux mers,
crifices humains; il est le dieu Brahmine d'amour de
paix et de merci.
» L'orateur conclut en exprimant l'espoir que ces re-
marques suffiraient pour détruire dans ceux qui l'en-
tendraient la notion inhumaine que Jaggernaut voulait
des sacrifices humains; tout chrétien qu'il était, il se
croyait obligé de rétablir la vérité sur ce Jaggernaut,
très-mal connu. »
JULES ROSÉ.
LE CANAL DE SUEZ A L'ACADÉMIE DE MARSEILLE.
Un savant des plus estimés en Egypte, et qui a
rendu à ce pays lès services les plus durables, M. Clot-
Bey, a été récemment nommé membre de l'Académie
de Marseille. A sa réception, il a prononcé sur le
canal de Suez un discours auquel ses connaissances
locales et scientifiques donnent une haute autorité.
Nous nous empressons de le reproduire :
« MESSIEURS,
» Je suis on ne peut plus flatté et reconnaissant de
l'honneur que vous voulez bien me faire en m'admet-
tant dans le sein d'une académie qui renferme l'élite
des hommes distingués de Marseille.
» Ce témoignage de bienveillance me touche d'autant
plus, que j'ai puisé dans votre ville l'instruction médi-
cale qui m'a fait une position dans le monde.
» Permettez-ixoi, avant d'entrer en matière, de rendre
un hommage public au savant et modeste M. Salze,
que je suis appelé à remplacer. C'est avec des senti-
ments de respect que je m'assieds à la place de celui
qui fut mon maître, et qui pendant quarante ans a si
dignement occupé ce fauteuil. Je m'unis a vous, Mes-
sieurs, et aux nombreux amis que cet homme de bien a
laissés, pour entourer sa mémoire de nos regrets et de
nos sympathies.
» Comme la plus grande partie de mon existence s'est
passée en Egypte, vous ne serez point étonnés si ma
pensée y retourne et si je vous entretiens d'un sujet
qui se rattache à cette contrée, surtout lorsqu'il se
trouve être du plus haut intérêt pour Marseille. Je
veux parler de la grande entreprise du percement de
l'isthme de Suez, dont on s'occupe tant en ce moment.
» La connaissance que j'ai acquise des lieux me per-
mettra de vous donner sur ce sujet des détails de na-
ture à vous intéreser.
» MESSIEURS,
» Il est de ces œuvres grandioses qui signalent une
époque à l'admiration des siècles à venir par la splen-
deur du génie qui les conçut et les réalisa, et surtout
par les résultats qu'elles produisent dans l'intérêt de la
civilisation et de l'humanité. L'entreprise du percement
de l'isthme de Suez est un de ces grands travaux : cepen-
dant l'idée première en est à la fois des plus élémen-
taires et des plus naturelles. Il suffit de jeter les yeux
sur la carte du monde pour que la pensée naisse ins-
tinctivement dans l'esprit, de couper cette langue de
terre qui sépare l'Océan de la Méditerranée. On se de-
mande pourquoi cette entrave à la navigation, alors
qu'en faisant disparaître cet obstacle on abrégerait de
trois mille lieues la route de l'Inde. D'ailleurs pour peu
que l'on réfléchisse, on arrive à être convaincu que
l'isthme est de formation postérieure, et qu'à une époque
plus ou moins reculée il y avait là un détroit.
» En effet, ce point de séparation entre l'Asie et
l'Afrique comprend à peine un espace de vingt-cinq
lieues. Le sol, de la même nature que le désert, pré-
sente l'aspect d'une vallée où les eaux ont laissé, comme
traces de leur passage, des gal3ts et de vastes mares
d'eau marine. Il est évident qu'il existe une cause de
cette déclivité du sol. Pour qui a vu les lieux, les eaux
de la mer ont parcouru ces sables qu'elles ont quittés
plus tard, laissant çà et là des traces de leur passage.
Des études géologiques nous donnent une nouvelle
preuve de cette assertion, car elles constatent l'exis-
tence de coquillages particuliers à la mer Rouge, re-
trouvés vers les bords de la Méditerranée, ce qui s'expli-
que très-bien par l'effet du flux des eaux de l'Océan
qui ont dû toujours établir un courant du sud au
nord.
» D'autre part, la tradition nous apprend qu'au temps
de Moïse, l'isthme n'avait pas la moitié de son étendue
actuelle, puisque les Hébreux traversèrent le golfe Ara-
bique au delà du lac Timsah. N'est-il pas permis de sup-
poser qu'à une époque antérieure de quelques siècles
à Moïse les deux mers étaient unies ?
» Quoi qu'il en soit, il est constant que dès la plus
haute antiquité, la nécessité d'établir des communica-
tions entre le golfe Arabique et la Méditerranée s'est
fait sentir. Il n'est pas douteux que Sésostris et Nécos
eurent la pensée de pratiquer un canal direct entre
les deux mers, et s'ils n'exécutèrent point ce projet, le
seul motif qui les arrêta fut la crainte de submerger la
basse Egypte, crainte chimérique que la science n'a
détruite, néanmoins, que dans ces derniers temps. Mais
les deux Pharaons travaillèrent cependant à la jonction
des deux mers par le Nil, au moyen d'un canal achevé
sous Darius, fils d'Hystaspe. Hérodote rapporte qu'il le
vit couvert de barques de Bubaste à Pathumos.
» Les Lagides entretinrent ce canal auquel Ptolémée
Philopator fit des améliorations. Peu avant l'ère chré-
tienne, Strabon le vit en pleine activité. L'empereur
Adrien lui donna des accroissements considérables ;
mais lorsque les Arabes s'emparèrent de l'Egypte, il
n'était déjà plus navigable. Cependant, appréciant les
avantages qu'offrait la navigation de ce canal pour
l'approvisionnement de l'Arabie, le calife Omar ordonna
à Amrou de le rétablir.
» Mais dans l'état de décadence où tomba plus tard
l'Egypte, on ne songea plus à l'entretenir; peut-être
même contribua-t-on à le combler pour isoler cette con-
trée de la Mecque. Ce ne fut que onze siècles après, à
l'époque de l'expédition française, que le général Bona-
parte, en explorant les lieux, conçut la pensée de réta-
blir le canal, et chargea M. Lepè e de faire un travail
à ce sujet. L'habile ingénieur français confirma, comme
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