Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1860 01 août 1860
Description : 1860/08/01 (A5,N99). 1860/08/01 (A5,N99).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299656
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 245
Du reste, on n'a pas remarqué que la température
et l'humidité aient eu une influence notable sur l'état
général de la santé ; seulement, quelques individus
ont paru, faute de précautions, affectés par les
brusques variations de température.
Le baromètre au point de vue de la santé n'a donné
aucune indication; seulement il a régulièrement
averti des changements qui allaient se manifester
dans l'atmosphère. On n'a pas remarqué que les
vents faibles ou forts, du nord au sud, fussent une
cause déterminante de maladie ; il en a été de même
pour la pluie et la rosée.
Lorsque ces dernières ont eu une action directe
sur la santé, ce n'a été qu'accidentellement et par
défaut de précautions.
Les maladies les plus graves ont été en août ; une
diarrhée assez rebelle en septembre, un cas de dyssen-
terie en mars, quelques ophthalmies légères ducs au
kamsin. -
Ces maladies ont guéri avec rapidité. Une seule
maladie grave et mortelle a eu lieu à Port-Saïd le
21 mars, c'est une néphrite aiguë (maladie des reins)
qui s'est déclarée subitement chez un ouvrier maltais
arrivé depuis un mois, et qui a été enlevé en qua-
rante-huit heures ; cette maladie tout accidentelle et
individuelle ne peut être attribuée à une cause locale
ou météorologique comme circonstance déterminante.
En général, la santé de Port-Saïd a été des plus
satisfaisantes ; les maladies qui ont présenté quelque
gravité ont été rapidement guéries.
Port-Saïd peut être jusqu'à ce jour considéré comme
l'endroit de l'isthme le plus favorable à la santé et
à l'acclimatement ; pour certaines maladies, je crois
cette localité préférable à l'intérieur, la température
étant moins élevée et plus régulière.
Il est un fait important qui mérite d'être signalé :
dans un rapport, je vous faisais part de mes craintes
relativement aux terres du lac qui, remuées, pou-
vaient engendrer des fièvres intermittentes. M. l'in-
génieur en chef de Port-Saïd a fait une expérience
qui doit nous rassurer : un canal de 1,000 mètres
environ de longueur sur 3 mètres de largeur et
1 mètre de profondeur a été creusé depuis le pied du
phare jusqu'au lac ; parmi les Arabes employés à ce
travail, pas un n'a contracté de maladie ; il n'y a
pas eu un seul cas de fièvre intermittente. Sous la
couche de vase, qui est de 20 à 25 centimètres, partout
on a rencontré du gros sable ; aujourd'hui, les dra-
gues creusent, élargissent ce canal et ne rencontrent
que le même sol.
Service.
Le service médical de Port-Saïd se compose d'un
médecin, M. Zerb, qui remplit les fonctions de phar-
macien ; la plupart des affections sont traitées à do-
micile, de sorte que le médecin doit tout faire.
Pendant mon dernier séjour à Port-Saïd, j'ai fait
organiser une infirmerie de quatre lits afin de pou-
voir isoler les cas de maladie grave.
La pharmacie est bien tenue ; les médicaments sont
de bonne qualité ; quant au service des malades, le
médecin se rend deux fois par jour et plus souvent
si cela est nécessaire près des individus alités. Chaque
matin, il passe dans les chambrées d'ouvriers pour
voir s'il n'y a pas de malades ; le soir, il fait une
seconde tournée. Nous avons pris des mesures pour
établir un bureau médical près des travaux, où trois
fois par jour les ouvriers trouveront le médecin et
pourront lui demander des avis. En résumé, avec les
éléments dont on dispose à Port-Saïd, je crois qu'il
est impossible de mieux faire. Mais il y a urgence à
organiser au plus tôt un hôpital et un service com-
plet de santé.
STATION DE KANTARA.
La station de Kantara est placée au sud de Port-
Saïd, sur la ligne du canal, à l'extrémité du lac
Menzaleh et au commencement du lac Ballah. Les
terrains qui environnent cette position sont au ni-
veau de la mer.
Cette station se compose de plusieurs maisons en
pisé, d'une ambulance construite en briques, d'un
chalet et d'une grande baraque en bois, plus des
huttes en nattes ; toutes ces maisons et baraques
sont situées auprès du mamelon sur lequel se trou-
vait un ancien poste militaire gardant la route de
Syrie en Egypte. Sur ce point culminant, on a élevé
l'ambulance.
Le magasin de Kantara est bien fourni en vivres et
denrées ; ils viennent du Caire directement et de
Salaieh.
On a établi un puits et monté une noria ; l'eau
qu'elle fournit est bonne pour les Arabes qui vien-
nent de Syrie en Egypte ; ils y font boire leurs cha-
meaux. Elle sert aussi pour faire du mortier, des bri-
ques et pour les usages domestiques. L'eau douce
vient de Tel-Daphné, situé en ligne directe à 8 kilo-
mètres de Kantara ; c'est de l'eau du Nil amenée par
un canal qui se détache de l'ancienne branche pélu-
siaque. J'ai visité à Tel-Daphné ce canal, il est en
parfait état ; l'eau, depuis quelques jours, était deve-
nue saumâtre, par suite de l'eau salée du lac Menza-
leh qui s'y était mélangée. Les chameaux devaient
remonter le canal plus haut pour trouver de l'eau
parfaitement douce. Le chef de la station attendait
un vent du sud ou du sud-ouest afin d'établir une
digue en travers du canal et d'empêcher ce mé-
lange.
La qualité des eaux et des vivres, la propreté
et la salubrité des maisons ne laissent rien à dé-
sirer, et elles sont attentivement surveillées par le
médecin.
Du reste, on n'a pas remarqué que la température
et l'humidité aient eu une influence notable sur l'état
général de la santé ; seulement, quelques individus
ont paru, faute de précautions, affectés par les
brusques variations de température.
Le baromètre au point de vue de la santé n'a donné
aucune indication; seulement il a régulièrement
averti des changements qui allaient se manifester
dans l'atmosphère. On n'a pas remarqué que les
vents faibles ou forts, du nord au sud, fussent une
cause déterminante de maladie ; il en a été de même
pour la pluie et la rosée.
Lorsque ces dernières ont eu une action directe
sur la santé, ce n'a été qu'accidentellement et par
défaut de précautions.
Les maladies les plus graves ont été en août ; une
diarrhée assez rebelle en septembre, un cas de dyssen-
terie en mars, quelques ophthalmies légères ducs au
kamsin. -
Ces maladies ont guéri avec rapidité. Une seule
maladie grave et mortelle a eu lieu à Port-Saïd le
21 mars, c'est une néphrite aiguë (maladie des reins)
qui s'est déclarée subitement chez un ouvrier maltais
arrivé depuis un mois, et qui a été enlevé en qua-
rante-huit heures ; cette maladie tout accidentelle et
individuelle ne peut être attribuée à une cause locale
ou météorologique comme circonstance déterminante.
En général, la santé de Port-Saïd a été des plus
satisfaisantes ; les maladies qui ont présenté quelque
gravité ont été rapidement guéries.
Port-Saïd peut être jusqu'à ce jour considéré comme
l'endroit de l'isthme le plus favorable à la santé et
à l'acclimatement ; pour certaines maladies, je crois
cette localité préférable à l'intérieur, la température
étant moins élevée et plus régulière.
Il est un fait important qui mérite d'être signalé :
dans un rapport, je vous faisais part de mes craintes
relativement aux terres du lac qui, remuées, pou-
vaient engendrer des fièvres intermittentes. M. l'in-
génieur en chef de Port-Saïd a fait une expérience
qui doit nous rassurer : un canal de 1,000 mètres
environ de longueur sur 3 mètres de largeur et
1 mètre de profondeur a été creusé depuis le pied du
phare jusqu'au lac ; parmi les Arabes employés à ce
travail, pas un n'a contracté de maladie ; il n'y a
pas eu un seul cas de fièvre intermittente. Sous la
couche de vase, qui est de 20 à 25 centimètres, partout
on a rencontré du gros sable ; aujourd'hui, les dra-
gues creusent, élargissent ce canal et ne rencontrent
que le même sol.
Service.
Le service médical de Port-Saïd se compose d'un
médecin, M. Zerb, qui remplit les fonctions de phar-
macien ; la plupart des affections sont traitées à do-
micile, de sorte que le médecin doit tout faire.
Pendant mon dernier séjour à Port-Saïd, j'ai fait
organiser une infirmerie de quatre lits afin de pou-
voir isoler les cas de maladie grave.
La pharmacie est bien tenue ; les médicaments sont
de bonne qualité ; quant au service des malades, le
médecin se rend deux fois par jour et plus souvent
si cela est nécessaire près des individus alités. Chaque
matin, il passe dans les chambrées d'ouvriers pour
voir s'il n'y a pas de malades ; le soir, il fait une
seconde tournée. Nous avons pris des mesures pour
établir un bureau médical près des travaux, où trois
fois par jour les ouvriers trouveront le médecin et
pourront lui demander des avis. En résumé, avec les
éléments dont on dispose à Port-Saïd, je crois qu'il
est impossible de mieux faire. Mais il y a urgence à
organiser au plus tôt un hôpital et un service com-
plet de santé.
STATION DE KANTARA.
La station de Kantara est placée au sud de Port-
Saïd, sur la ligne du canal, à l'extrémité du lac
Menzaleh et au commencement du lac Ballah. Les
terrains qui environnent cette position sont au ni-
veau de la mer.
Cette station se compose de plusieurs maisons en
pisé, d'une ambulance construite en briques, d'un
chalet et d'une grande baraque en bois, plus des
huttes en nattes ; toutes ces maisons et baraques
sont situées auprès du mamelon sur lequel se trou-
vait un ancien poste militaire gardant la route de
Syrie en Egypte. Sur ce point culminant, on a élevé
l'ambulance.
Le magasin de Kantara est bien fourni en vivres et
denrées ; ils viennent du Caire directement et de
Salaieh.
On a établi un puits et monté une noria ; l'eau
qu'elle fournit est bonne pour les Arabes qui vien-
nent de Syrie en Egypte ; ils y font boire leurs cha-
meaux. Elle sert aussi pour faire du mortier, des bri-
ques et pour les usages domestiques. L'eau douce
vient de Tel-Daphné, situé en ligne directe à 8 kilo-
mètres de Kantara ; c'est de l'eau du Nil amenée par
un canal qui se détache de l'ancienne branche pélu-
siaque. J'ai visité à Tel-Daphné ce canal, il est en
parfait état ; l'eau, depuis quelques jours, était deve-
nue saumâtre, par suite de l'eau salée du lac Menza-
leh qui s'y était mélangée. Les chameaux devaient
remonter le canal plus haut pour trouver de l'eau
parfaitement douce. Le chef de la station attendait
un vent du sud ou du sud-ouest afin d'établir une
digue en travers du canal et d'empêcher ce mé-
lange.
La qualité des eaux et des vivres, la propreté
et la salubrité des maisons ne laissent rien à dé-
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