Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1860 01 août 1860
Description : 1860/08/01 (A5,N99). 1860/08/01 (A5,N99).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299656
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. * 243
envers la personne du président de la Compagnie
universelle. Nous nous trompions malheureusement :
plus le journal anglais ressent l'impuissance de ses
efforts, et plus il semble s'enfoncer dans une voie où
il ne trouvera que le discrédit et l'indignation de
tous les honnêtes gens. En pareille matière, nous ne
connaissons pas contre de semblables procédés de
plus efficace châtiment que la reproduction de la
calomnie elle-même. Voici donc les allégations in-
croyables que nous nous étonnons de rencontrer même
dans le Morning Pont, sous la date du 30 juillet :
« On dit qu'à la dernière assemblée générale des
» actionnaires du canal de Suez il a été produit des
» comptes d'où il résulte qu'un million de francs a
» été dépensé pour frais de direction ; que sur cette
» somme, 500,000 francs ont élé comptés pour les voya-
* ges de M. de Lesseps, une autre part pour l'ameu-
» blement de son appartement à Paris, et 4CO,000 francs
» pour les appointements des membres de la direction
» qui se compose de M. de Lesseps avec un ou deux
» associés. D
Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'il n'y a rien
de vrai dans les nobles inventions du Morning
Post. Il nous suffit d'en appeler aux souvenirs de
toutes les personnes présentes à l'assemblée générale,
au texte des rapports qui ont été soumis à cette
assemblée et qu'elle a unanimement adoptés, enfin
à ces comptes eux-mêmes que le diffamateur a l'au-
dace de mentionner et qui restent un démenti ma-
tériel à chacune de ses assertions.
ERNEST DESPLACES.
RAPPORT
Sur l'état sanitaire et médical de l'isthme de Suez
et dépendances.
Malgré son étendue, nous croyons devoir publier
en entier le rapport officiel du médecin en chef de
la Compagnie universelle sur l'état sanitaire de
l'isthme. Nos lecteurs se rappelleront que dans noire
dernier numéro nous leur avions fait la promesse
de leur soumettre ce document ; c'est un engage-
ment que nous tenons à remplir.
Les détails qui abondent ,dans cet exposé sont la
meilleure réponse qu'on puisse faire à ces assertions
gratuites dont la presse anglaise se rend parfois
l'écho sur la situation des travailleurs et l'insalubrité
des stations où ils sont groupés. Ils donneront en
même temps au public la mesure des soins et de la
sollicitude qu'apporte l'administration au maintien
du bien-être et de la santé des ouvriers et des em-
ployés de toute sorte qui concourent à ces travaux.
Après cette lecture, personne, nous le pensons, ne
pourra nous contredire dans cette assertion que nulle
part, même en Europe, plus de précautions n'ont été
prises, plus d'attention n'a été déployée pour entre-
tenir dans le meilleur état moral et physique une
agglomération d'hommes réunis pour l'exécution d'un
grand ouvrage d'utilité publique. Ces mesures
sont destinées à se développer encore, et nous aurons
d'autres occasions de faire connaître par des ren-
seignements certains les nouveaux progrès qui doi-
vent s'opérer.
Le rapport de M. Aubert-Roche n'est pas seulement
intéressant au point de vue de l'observation médicale,
il l'est aussi par son caractère descriptif des localités
et ses informations sur les diverses ressources qu'elles
présentent. C'est de tout point un excellent com-
plément à tout ce que nous avons publié à ce su-
jet. Nos lecteurs y trouveront la preuve que la Com-
pagnie n'a rien négligé de ce qu'exigeaient d'elle
les devoirs d'humanité, ainsi que les études, les pré-
paratifs et les dispositions indispensables au grand
but qui lui reste à poursuivre et à atteindre.
Voici le texte du rapport :
J. MONGIN.
Monsieur le président,
Port-Saïd par sa position, son sol, son importance,
présente sous le rapport sanitaire et médical un as-
pect particulier et soulève des questions toutes spé-
ciales. Ce n'est pas le désert sec et sablonneux plus ou
moins accidenté: c'est le littoral de la Méditerranée.
Les terrains sont humides, salés, au niveau de l'eau ;
on vit dans une atmosphère saturée d'humidité : les
conditions de santé sont donc ici toutes différentes
de celles qui existent dans l'intérieur et dans les au-
tres stations de l'isthme.
Vous devez vous souvenir, monsieur le président,
du jour où la première tente fut plantée sur cette
plage déserte et où vous avez donné le premier coup
de pioche, il y a un an à peine. Deux mois après,
il n'existait encore que des tentes et des huttes en
nattes. Quel changement depuis ce moment! Sur
une ligne de plus de 800 mètres, à partir d'un ap-
pontement qui s'avance en mer à près de 200 mètres,
s'élèvent un phare, des ateliers, les magasins de la
Compagnie, les habitations des ouvriers, maîtres et
contre maîtres, les bureaux, les machines distilla-
toires, le four, la scierie mécanique, etc.; il y a
jusqu'à un chemin de fer. La vapeur siffle faisant
mouvoir dragues et grues ; les ateliers sont construits
selon les besoins du travail, bien aérés et abrités du
soleil.
Les habitations et les magasins s'étendent sur une
seule ligne parallèle au rivage et faisant face à la
mer. Ces constructions sont en bois, recouvertes les
unes en planches, les autres en toile goudronnée,
quelques-unes en roseaux sur lesquels on a étendu
une couche de mortier. Cette dernière couverture est
préférable contre la chaleur. Le sol des habitations
envers la personne du président de la Compagnie
universelle. Nous nous trompions malheureusement :
plus le journal anglais ressent l'impuissance de ses
efforts, et plus il semble s'enfoncer dans une voie où
il ne trouvera que le discrédit et l'indignation de
tous les honnêtes gens. En pareille matière, nous ne
connaissons pas contre de semblables procédés de
plus efficace châtiment que la reproduction de la
calomnie elle-même. Voici donc les allégations in-
croyables que nous nous étonnons de rencontrer même
dans le Morning Pont, sous la date du 30 juillet :
« On dit qu'à la dernière assemblée générale des
» actionnaires du canal de Suez il a été produit des
» comptes d'où il résulte qu'un million de francs a
» été dépensé pour frais de direction ; que sur cette
» somme, 500,000 francs ont élé comptés pour les voya-
* ges de M. de Lesseps, une autre part pour l'ameu-
» blement de son appartement à Paris, et 4CO,000 francs
» pour les appointements des membres de la direction
» qui se compose de M. de Lesseps avec un ou deux
» associés. D
Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'il n'y a rien
de vrai dans les nobles inventions du Morning
Post. Il nous suffit d'en appeler aux souvenirs de
toutes les personnes présentes à l'assemblée générale,
au texte des rapports qui ont été soumis à cette
assemblée et qu'elle a unanimement adoptés, enfin
à ces comptes eux-mêmes que le diffamateur a l'au-
dace de mentionner et qui restent un démenti ma-
tériel à chacune de ses assertions.
ERNEST DESPLACES.
RAPPORT
Sur l'état sanitaire et médical de l'isthme de Suez
et dépendances.
Malgré son étendue, nous croyons devoir publier
en entier le rapport officiel du médecin en chef de
la Compagnie universelle sur l'état sanitaire de
l'isthme. Nos lecteurs se rappelleront que dans noire
dernier numéro nous leur avions fait la promesse
de leur soumettre ce document ; c'est un engage-
ment que nous tenons à remplir.
Les détails qui abondent ,dans cet exposé sont la
meilleure réponse qu'on puisse faire à ces assertions
gratuites dont la presse anglaise se rend parfois
l'écho sur la situation des travailleurs et l'insalubrité
des stations où ils sont groupés. Ils donneront en
même temps au public la mesure des soins et de la
sollicitude qu'apporte l'administration au maintien
du bien-être et de la santé des ouvriers et des em-
ployés de toute sorte qui concourent à ces travaux.
Après cette lecture, personne, nous le pensons, ne
pourra nous contredire dans cette assertion que nulle
part, même en Europe, plus de précautions n'ont été
prises, plus d'attention n'a été déployée pour entre-
tenir dans le meilleur état moral et physique une
agglomération d'hommes réunis pour l'exécution d'un
grand ouvrage d'utilité publique. Ces mesures
sont destinées à se développer encore, et nous aurons
d'autres occasions de faire connaître par des ren-
seignements certains les nouveaux progrès qui doi-
vent s'opérer.
Le rapport de M. Aubert-Roche n'est pas seulement
intéressant au point de vue de l'observation médicale,
il l'est aussi par son caractère descriptif des localités
et ses informations sur les diverses ressources qu'elles
présentent. C'est de tout point un excellent com-
plément à tout ce que nous avons publié à ce su-
jet. Nos lecteurs y trouveront la preuve que la Com-
pagnie n'a rien négligé de ce qu'exigeaient d'elle
les devoirs d'humanité, ainsi que les études, les pré-
paratifs et les dispositions indispensables au grand
but qui lui reste à poursuivre et à atteindre.
Voici le texte du rapport :
J. MONGIN.
Monsieur le président,
Port-Saïd par sa position, son sol, son importance,
présente sous le rapport sanitaire et médical un as-
pect particulier et soulève des questions toutes spé-
ciales. Ce n'est pas le désert sec et sablonneux plus ou
moins accidenté: c'est le littoral de la Méditerranée.
Les terrains sont humides, salés, au niveau de l'eau ;
on vit dans une atmosphère saturée d'humidité : les
conditions de santé sont donc ici toutes différentes
de celles qui existent dans l'intérieur et dans les au-
tres stations de l'isthme.
Vous devez vous souvenir, monsieur le président,
du jour où la première tente fut plantée sur cette
plage déserte et où vous avez donné le premier coup
de pioche, il y a un an à peine. Deux mois après,
il n'existait encore que des tentes et des huttes en
nattes. Quel changement depuis ce moment! Sur
une ligne de plus de 800 mètres, à partir d'un ap-
pontement qui s'avance en mer à près de 200 mètres,
s'élèvent un phare, des ateliers, les magasins de la
Compagnie, les habitations des ouvriers, maîtres et
contre maîtres, les bureaux, les machines distilla-
toires, le four, la scierie mécanique, etc.; il y a
jusqu'à un chemin de fer. La vapeur siffle faisant
mouvoir dragues et grues ; les ateliers sont construits
selon les besoins du travail, bien aérés et abrités du
soleil.
Les habitations et les magasins s'étendent sur une
seule ligne parallèle au rivage et faisant face à la
mer. Ces constructions sont en bois, recouvertes les
unes en planches, les autres en toile goudronnée,
quelques-unes en roseaux sur lesquels on a étendu
une couche de mortier. Cette dernière couverture est
préférable contre la chaleur. Le sol des habitations
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