Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1860 01 août 1860
Description : 1860/08/01 (A5,N99). 1860/08/01 (A5,N99).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299656
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
250 L'ISTHME DE SUEZ,
et qu'il ne s'imprègne pas de matières organiques.
Nul ne couche et ne doit coucher sur le sol.
3° Alimentalion. L'alimentation est suffisante; les
vivres et l'eau sont de bonne qualité : on doit en-
gager à consommer plus de riz ; les viandes salées
ont été supprimées pendant l'été. On doit rejeter les
récipients en bois pour conserver l'eau, parce qu'elle
s'y corrompt, ainsi que nous en avons acquis la cer-
titude. Il faut donner la plus grande surveillance à
l'usage des boissons alcooliques; l'absinthe a été
complétement supprimée. En ce qui concerne la qua-
lité des vivres et des boissons, la Compagnie doit se
montrer sévère et inflexible.
4° Météorologie. Les circonstances météorologi-
ques, température ou humidité, ne semblent pas
avoir eu grande influence sur la santé générale,
lorsque l'on a pris le soin d'user de quelques-unes
des précautions indiquées dans les instructions de
juillet 1859. Ces circonstances n'ont agi que sur cer-
tains tempéraments , et lorsqu'elles se sont brusque-
ment manifestées; la présence des brouillards sur
les lacs et l'abaissement subit de température ne
semblent avoir eu d'autre résultat que de rendre un
peu plus longues les indispositions régnantes.
5° Etablissements sanitaires et personnel médical.
Il y a deux infirmeries, l'une à Toussoum, qui compte
sept lits ; l'autre, à Port-Saïd, qui en compte quatre.
On construit à Toussoum et à Kantara des ambu-
lances: elles sont bien situées. A Port-Saïd, un hô-
pital est de toute nécessité.
Quatre médecins, un pharmacien et un infirmier
suffisent au service. Le pharmacien réside à Tous-
soum ; cependant, l'extension que vont prendre les
travaux nécessite une organisation plus complète du
service de santé.
6° Service sanitaire. Le service sanitaire est bien
fait. D'après mes recommandations expresses, les
médecins ont porté leur attention sur l'hygiène, la
cause des maladies et les moyens prophylactiques ;
ils surveillent la salubrité, la qualité des vivres et des
boissons; leurs rapports font fd de leur sollicitude
à cet égard. Ils ont compris le rôle qu'ils avaient à
remplir. La Compagnie doit les aider et les encoura-
ger, afin qu'ils puissent faire une bonne police médi-
cale sur le parcours du futur canal.
70 Service médical. Il y a eu zèle et dévouement
dans le traitement des malades, surtout lorsque la
maladie a présenté quelque gravité. Je me fais un
devoir de signaler le zèle et la bienveillance employés
par les médecins et par le pharmacien, ainsi que
leur empressement à prodiguer leurs soins et leurs
avis dans toutes les indispositions.
Excepté à Toussoum, où se trouve un pharmacien,
dans tous les autres campements les médecins font
la pharmacie, et ils la font simplement. Dans le dé-
sert il ne faut pas droguer.
J'ai trouvé les médicaments en ordre et bien con-
servés; nul ne s'est plaint de leur qualité.
La literie et les objets nécessaires aux malades
ont été confiés aux médecins, qui doivent en avoir
soin.
Jusqu'à présent, on a pourvu aux exigences du
service médical; mais il y aura insuffisance aussitôt
que l'on augmentera le chiffre des travailleurs.
8° Santé générale. La santé générale dans l'is-
thme a été bonne. Depuis le commencement des tra-
vaux, en mai 1859, il y a eu, jusqu'aujourd'hui,
quatre morts. Le premier malade a succombé à une
seconde attaque de dyssenterie à Toussoum; cette
rechute avait pour cause l'excès d'alimentation et
de boisson ; le deuxième est le chef du campement
de Géneffé, emporté subitement par un anévrisme du
cœur dont il était affecté depuis plusieurs années ; le
troisième est mort à Alexandrie à la suite d'une re-
chute de dyssenterie, causée par l'absinthe et l'araki ;
le quatrième est le marin maltais mort à Port-Saïd
d'une néphrite aiguë (inflammation des reins), en
quarante-huit heures.
De ces morts, deux seulement pourraient à la ri-
gueur être attribuées à des circonstances de climat
et de localité, coïncidant avec la mauvaise qualité
des vivres et des boissons : ce sont les deux cas de
dyssenterie ; et encore auraient-ils guéri comme les
autres attaqués, s'ils n'avaient pas commis d'excès.
Quant aux deux autres morts, ce ne sont que des
accidents tout particuliers.
D'après le chiffre de la population de l'isthme, la
mortalité a été moitié moindre qu'en France.
La salubrité de l'isthme est démontrée par les re-
levés des maladies : il résulte des chiffres que la
moyenne des journée de chaque malade a été de
cinq jours, tandis qu'en France la moyenne, selon
les localités, est de douze à vingt-cinq jours.
La santé dans l'isthme a donc été, sinon meil-
leure, au moins identique à celle des localités les
plus salubres de l'Europe.
Alexandrie, le 25 juin 1860.
Le médecin en chef de la Compagnie,
L. ACBERT-ROCHE.
EMPLACEMENT DE PÉLUSE.
Nous sommes heureux de pouvoir publier aujour-
d'hui la note suivante du savant M. Jomard, en ré-
ponse à M. le capitaine Spratt sur l'emplacement de
Péluse.
J. MONGIN. -
et qu'il ne s'imprègne pas de matières organiques.
Nul ne couche et ne doit coucher sur le sol.
3° Alimentalion. L'alimentation est suffisante; les
vivres et l'eau sont de bonne qualité : on doit en-
gager à consommer plus de riz ; les viandes salées
ont été supprimées pendant l'été. On doit rejeter les
récipients en bois pour conserver l'eau, parce qu'elle
s'y corrompt, ainsi que nous en avons acquis la cer-
titude. Il faut donner la plus grande surveillance à
l'usage des boissons alcooliques; l'absinthe a été
complétement supprimée. En ce qui concerne la qua-
lité des vivres et des boissons, la Compagnie doit se
montrer sévère et inflexible.
4° Météorologie. Les circonstances météorologi-
ques, température ou humidité, ne semblent pas
avoir eu grande influence sur la santé générale,
lorsque l'on a pris le soin d'user de quelques-unes
des précautions indiquées dans les instructions de
juillet 1859. Ces circonstances n'ont agi que sur cer-
tains tempéraments , et lorsqu'elles se sont brusque-
ment manifestées; la présence des brouillards sur
les lacs et l'abaissement subit de température ne
semblent avoir eu d'autre résultat que de rendre un
peu plus longues les indispositions régnantes.
5° Etablissements sanitaires et personnel médical.
Il y a deux infirmeries, l'une à Toussoum, qui compte
sept lits ; l'autre, à Port-Saïd, qui en compte quatre.
On construit à Toussoum et à Kantara des ambu-
lances: elles sont bien situées. A Port-Saïd, un hô-
pital est de toute nécessité.
Quatre médecins, un pharmacien et un infirmier
suffisent au service. Le pharmacien réside à Tous-
soum ; cependant, l'extension que vont prendre les
travaux nécessite une organisation plus complète du
service de santé.
6° Service sanitaire. Le service sanitaire est bien
fait. D'après mes recommandations expresses, les
médecins ont porté leur attention sur l'hygiène, la
cause des maladies et les moyens prophylactiques ;
ils surveillent la salubrité, la qualité des vivres et des
boissons; leurs rapports font fd de leur sollicitude
à cet égard. Ils ont compris le rôle qu'ils avaient à
remplir. La Compagnie doit les aider et les encoura-
ger, afin qu'ils puissent faire une bonne police médi-
cale sur le parcours du futur canal.
70 Service médical. Il y a eu zèle et dévouement
dans le traitement des malades, surtout lorsque la
maladie a présenté quelque gravité. Je me fais un
devoir de signaler le zèle et la bienveillance employés
par les médecins et par le pharmacien, ainsi que
leur empressement à prodiguer leurs soins et leurs
avis dans toutes les indispositions.
Excepté à Toussoum, où se trouve un pharmacien,
dans tous les autres campements les médecins font
la pharmacie, et ils la font simplement. Dans le dé-
sert il ne faut pas droguer.
J'ai trouvé les médicaments en ordre et bien con-
servés; nul ne s'est plaint de leur qualité.
La literie et les objets nécessaires aux malades
ont été confiés aux médecins, qui doivent en avoir
soin.
Jusqu'à présent, on a pourvu aux exigences du
service médical; mais il y aura insuffisance aussitôt
que l'on augmentera le chiffre des travailleurs.
8° Santé générale. La santé générale dans l'is-
thme a été bonne. Depuis le commencement des tra-
vaux, en mai 1859, il y a eu, jusqu'aujourd'hui,
quatre morts. Le premier malade a succombé à une
seconde attaque de dyssenterie à Toussoum; cette
rechute avait pour cause l'excès d'alimentation et
de boisson ; le deuxième est le chef du campement
de Géneffé, emporté subitement par un anévrisme du
cœur dont il était affecté depuis plusieurs années ; le
troisième est mort à Alexandrie à la suite d'une re-
chute de dyssenterie, causée par l'absinthe et l'araki ;
le quatrième est le marin maltais mort à Port-Saïd
d'une néphrite aiguë (inflammation des reins), en
quarante-huit heures.
De ces morts, deux seulement pourraient à la ri-
gueur être attribuées à des circonstances de climat
et de localité, coïncidant avec la mauvaise qualité
des vivres et des boissons : ce sont les deux cas de
dyssenterie ; et encore auraient-ils guéri comme les
autres attaqués, s'ils n'avaient pas commis d'excès.
Quant aux deux autres morts, ce ne sont que des
accidents tout particuliers.
D'après le chiffre de la population de l'isthme, la
mortalité a été moitié moindre qu'en France.
La salubrité de l'isthme est démontrée par les re-
levés des maladies : il résulte des chiffres que la
moyenne des journée de chaque malade a été de
cinq jours, tandis qu'en France la moyenne, selon
les localités, est de douze à vingt-cinq jours.
La santé dans l'isthme a donc été, sinon meil-
leure, au moins identique à celle des localités les
plus salubres de l'Europe.
Alexandrie, le 25 juin 1860.
Le médecin en chef de la Compagnie,
L. ACBERT-ROCHE.
EMPLACEMENT DE PÉLUSE.
Nous sommes heureux de pouvoir publier aujour-
d'hui la note suivante du savant M. Jomard, en ré-
ponse à M. le capitaine Spratt sur l'emplacement de
Péluse.
J. MONGIN. -
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