Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
234 L'ISTHME DE SUEZ,
du canal d'irrigation, fait presque entièrement partie
des concessions territoriales accordées à la Compagnie
par le gouvernement égyptien. Tout fait espérer que
cette célèbre contrée recouvrera un jour son ancien
renom. Déjà à Bir-abou-Ballah (mot à mot : le Père du
Puits des Dattes, c'est le lieu où la Bible place l'entre-
vue de Jacob avec Joseph) des essais de culture ont
été faits et ont pleinement réussi ; les fruits et les lé-
gumes de toutes sortes y poussent à l'envi. La Compa-
gnie a établi en cet endroit plusieurs briqueteries qui
fonctionnent très-bien et fournissent de la brique ex-
cellente. La chaux y est également de très-bonne
qualité.
» Avant d'arriver à Maxama, nous avons côtoyé
plusieurs fois le vieux canal des Pharaons, dont les
berges sont encore dans un merveilleux état de con-
servation. Si, après notre intéressante excursion, il avait
pu nous rester des doutes sur la solidité des travaux
de canalisation en Egypte, la vue seule de cette anti-
que voie les aurait bientôt dissipés.
» Eu résumé, l'aspect général de l'isthme, tel qu'il
se présente aujourd'hui, est l'un des plus beaux spec-
tacles auxquels il soit donné d'assister. Sur tous les
points, le triomphe de l'homme sur la nature est com-
plet ou assuré. Aussi, bien à plaindre seraient ceux-là
qui, après avoir, comme nous, parcouru ces plaines et
ces vallées couvertes de pionniers aussi courageux
qu'intelligents; après avoir, comme nous, admiré les
brillants résultats déjà obtenus et dû réduire à leur
juste proportion des obstacles qui, d'ailleurs, étaient
prévus, oseraient encore entretenir le doute et la mé-
fiance. Bien à plaindre seraient ceux-là, car ils feraient,
ainsi, preuve de la plus insigne mauvaise foi ou du
plus triste aveuglement, v
E. T. BAIGNIÈRES.
MOUVEMENT DE LA NAVIGATION A PORT-SAID.
A la suite de notre chronique, nous pensons qu'on
lira avec intérêt le tableau de la navigation à Port-
Saïd dans les quinze mois qui viennent d'expirer.
Nous ne connaissons point de meilleure réponse à
toutes les fables qui ont été répandues sur la rade de
Péluse. On a dit en premier lieu que les limons ap-
portés par le Nil empêcheraient les navires d'avan-
cer ; on a prétendu ensuite que la violence des vents
et de la mer les briseraient sur le rivage. Après les
expériences faites par la marine du vice-roi et les
agents de la Compagnie, ces fictions n'étaient plus
soutenables; mais aujourd'hui elles s'évanouissent à
jamais devant le témoignage des faits accomplis par
la marine commerciale. Au 11 juin dernier, vingt-
huit navires jaugeant ensemble 7,586 tonnes avaient
abordé à Port-Saïd ; quelques-uns d'entre eux y
ayant fait plusieurs voyages portent à cinquante
bàtiments les navires entrés dans ce port. Cinquante
déchargements y ont donc été opérés; cinquante na-
vires ont séjourné plus ou moins longtemps sur cette
rade encore ouverte, et sur ce nombre de bâtiments,
dans toute cette période, au milieu de toutes ces
opérations du débarquement, pas un seul accident
n'est survenu. Les navires ont séjourné, ont déposé
leur cargaison, ont remis à la voile avec la plus par-
faite sécurité. Le port de Saïd a donc aujourd'hui
fait son épreuve complète, et ici encore les espérances
et len prévisions de la Compagnie ont été dépassées
par l'événement. Voici l'état nominatif des navires
ci-dessus mentionnés :
J. MúKGIN.
( Voir le tableau ci-cordre.)
LES DOULEURS DU MORNING POST.
Le correspondant du Morning Post en Egypte est
plongé dans un abîme de consternation. Rien ne lui
réussit ; contre toutes ses batteries contre le canal de
Suez tombent avec fracas les unes sur les autres :
toutes les fables qu'il a imaginées et répandues sur
les impossibilités pratiques de l'entreprise se sont
successivement évanouies devant la simple constata-
tion des faits. Dans son désespoir il avait inventé une
dernière ressource : le vice-roi était hostile au pro-
jet ; il en était mécontent et fatigué ; il le subissait
par une espèce de violence morale qu'on exerçait
sur lui ; il était en froid et presque en rupture avec le
président de la Compagnie universelle. Nous avons
dû encore rectifier ces nouvelles inexactitudes. Mais
aujourd'hui le correspondant sent ce terrain suprême
s'ébouler lui-même sous ses pieds. Il est condamné à
raconter à ses lecteurs trompés l'entente parfaite qui
existe entre Son Altesse et M. Ferdinand de Lesseps.
Il est réduit à énumérer les preuves éclatantes par
lesquelles Mohammed-Saïd vient d'attester une fois
de plus toute l'importance et tout l'intérêt qu'il at-
tache à l'exécution d'une pensée qui sera la gloire de
sa personne et le plus bfau titre de sa famiPe.
Nous n'avons point à rechercher jusqu'à quel degré
les détails dont le correspondant se fait l'éditeur sont
exacts sur tous les points; il nous suffit d'être d'ac-
cord avec lui sur ce fait que Son Altesse vient de'
donner à la Compagnie universelle les plus irrécu-
sables témoignages de sa fidélité 4 sa pensée et à ses
engagements.
Dans son rapport à rassemblée générale, le prési-
dent avait exposé la situation financière de la Com-
pagnie. D'après les instructions précises du vice-roi,
et, pour conserver intact à l'œuvre son caractère
d'universalité, le fonds social devait être réparti entre
les divers peuples, de façon à ce qu'il ne pût jamais
ctre accusé d'appartenir à aucune nationalité exclu-
sive. Le fondateur de la Compagnie se conforma
scrupuleusement à ces prescriptions. Une partie du
capital fut donc souscrit par divers banquiers euro-
péens qui se chargeaient de distribuer ces actions
du canal d'irrigation, fait presque entièrement partie
des concessions territoriales accordées à la Compagnie
par le gouvernement égyptien. Tout fait espérer que
cette célèbre contrée recouvrera un jour son ancien
renom. Déjà à Bir-abou-Ballah (mot à mot : le Père du
Puits des Dattes, c'est le lieu où la Bible place l'entre-
vue de Jacob avec Joseph) des essais de culture ont
été faits et ont pleinement réussi ; les fruits et les lé-
gumes de toutes sortes y poussent à l'envi. La Compa-
gnie a établi en cet endroit plusieurs briqueteries qui
fonctionnent très-bien et fournissent de la brique ex-
cellente. La chaux y est également de très-bonne
qualité.
» Avant d'arriver à Maxama, nous avons côtoyé
plusieurs fois le vieux canal des Pharaons, dont les
berges sont encore dans un merveilleux état de con-
servation. Si, après notre intéressante excursion, il avait
pu nous rester des doutes sur la solidité des travaux
de canalisation en Egypte, la vue seule de cette anti-
que voie les aurait bientôt dissipés.
» Eu résumé, l'aspect général de l'isthme, tel qu'il
se présente aujourd'hui, est l'un des plus beaux spec-
tacles auxquels il soit donné d'assister. Sur tous les
points, le triomphe de l'homme sur la nature est com-
plet ou assuré. Aussi, bien à plaindre seraient ceux-là
qui, après avoir, comme nous, parcouru ces plaines et
ces vallées couvertes de pionniers aussi courageux
qu'intelligents; après avoir, comme nous, admiré les
brillants résultats déjà obtenus et dû réduire à leur
juste proportion des obstacles qui, d'ailleurs, étaient
prévus, oseraient encore entretenir le doute et la mé-
fiance. Bien à plaindre seraient ceux-là, car ils feraient,
ainsi, preuve de la plus insigne mauvaise foi ou du
plus triste aveuglement, v
E. T. BAIGNIÈRES.
MOUVEMENT DE LA NAVIGATION A PORT-SAID.
A la suite de notre chronique, nous pensons qu'on
lira avec intérêt le tableau de la navigation à Port-
Saïd dans les quinze mois qui viennent d'expirer.
Nous ne connaissons point de meilleure réponse à
toutes les fables qui ont été répandues sur la rade de
Péluse. On a dit en premier lieu que les limons ap-
portés par le Nil empêcheraient les navires d'avan-
cer ; on a prétendu ensuite que la violence des vents
et de la mer les briseraient sur le rivage. Après les
expériences faites par la marine du vice-roi et les
agents de la Compagnie, ces fictions n'étaient plus
soutenables; mais aujourd'hui elles s'évanouissent à
jamais devant le témoignage des faits accomplis par
la marine commerciale. Au 11 juin dernier, vingt-
huit navires jaugeant ensemble 7,586 tonnes avaient
abordé à Port-Saïd ; quelques-uns d'entre eux y
ayant fait plusieurs voyages portent à cinquante
bàtiments les navires entrés dans ce port. Cinquante
déchargements y ont donc été opérés; cinquante na-
vires ont séjourné plus ou moins longtemps sur cette
rade encore ouverte, et sur ce nombre de bâtiments,
dans toute cette période, au milieu de toutes ces
opérations du débarquement, pas un seul accident
n'est survenu. Les navires ont séjourné, ont déposé
leur cargaison, ont remis à la voile avec la plus par-
faite sécurité. Le port de Saïd a donc aujourd'hui
fait son épreuve complète, et ici encore les espérances
et len prévisions de la Compagnie ont été dépassées
par l'événement. Voici l'état nominatif des navires
ci-dessus mentionnés :
J. MúKGIN.
( Voir le tableau ci-cordre.)
LES DOULEURS DU MORNING POST.
Le correspondant du Morning Post en Egypte est
plongé dans un abîme de consternation. Rien ne lui
réussit ; contre toutes ses batteries contre le canal de
Suez tombent avec fracas les unes sur les autres :
toutes les fables qu'il a imaginées et répandues sur
les impossibilités pratiques de l'entreprise se sont
successivement évanouies devant la simple constata-
tion des faits. Dans son désespoir il avait inventé une
dernière ressource : le vice-roi était hostile au pro-
jet ; il en était mécontent et fatigué ; il le subissait
par une espèce de violence morale qu'on exerçait
sur lui ; il était en froid et presque en rupture avec le
président de la Compagnie universelle. Nous avons
dû encore rectifier ces nouvelles inexactitudes. Mais
aujourd'hui le correspondant sent ce terrain suprême
s'ébouler lui-même sous ses pieds. Il est condamné à
raconter à ses lecteurs trompés l'entente parfaite qui
existe entre Son Altesse et M. Ferdinand de Lesseps.
Il est réduit à énumérer les preuves éclatantes par
lesquelles Mohammed-Saïd vient d'attester une fois
de plus toute l'importance et tout l'intérêt qu'il at-
tache à l'exécution d'une pensée qui sera la gloire de
sa personne et le plus bfau titre de sa famiPe.
Nous n'avons point à rechercher jusqu'à quel degré
les détails dont le correspondant se fait l'éditeur sont
exacts sur tous les points; il nous suffit d'être d'ac-
cord avec lui sur ce fait que Son Altesse vient de'
donner à la Compagnie universelle les plus irrécu-
sables témoignages de sa fidélité 4 sa pensée et à ses
engagements.
Dans son rapport à rassemblée générale, le prési-
dent avait exposé la situation financière de la Com-
pagnie. D'après les instructions précises du vice-roi,
et, pour conserver intact à l'œuvre son caractère
d'universalité, le fonds social devait être réparti entre
les divers peuples, de façon à ce qu'il ne pût jamais
ctre accusé d'appartenir à aucune nationalité exclu-
sive. Le fondateur de la Compagnie se conforma
scrupuleusement à ces prescriptions. Une partie du
capital fut donc souscrit par divers banquiers euro-
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