Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. - 233
leur numéro,ainsi que la date de leur inscription et le
prix de la journée.
Cette carte est rendue à l'ouvrier au moment du re-
pos, puis il la remet de nouveau quand le travail re-
commence et elle lui est restituée le soir. Tous les
appels et signaux sont faits au moyen du clairon
et avec une précision parfaite.
Les cartes sont de différentes couleurs d'après le
prix de la journée, et c'est une ambition générale
d'avoir une carte rouge, c'est-à dire de premier rang,
non pas seulement parce que le prix de la journée est
plus élevé, mais encore parce que l'homme qui la
possède a sur ses camarades une sorte d'autorité mo-
rale à laquelle les Arabes tiennent beaucoup.
Les punitions corporelles ont élé bannies : le chan-
gement d'atelier ou le renvoi sont les seules dont on
ait besoin et on n'a eu recours à la seconde que dans
des cas très-rares, parce que l'ouvrier renvoyé ne
trouve plus à s'employer ailleurs et est mal vu dans
les environs.
Les résultats que M. de Lesseps a constatés pen-
dant son voyage lui ont donc prouvé que partout les
travaux sont poussés avec intelligence et vigueur,
que la meilleure entente n'a cessé de régner sur les
chantiers, et que les indigènes menés avec sagesse et
équité rendrontplus de services qu'on n'osait l'espérer,
puisque les gens de l'art reconnaissent en eux, des
qualités physiques que les ouvriers d'Europe travail-
lant dans leur propre pays réalisent bien rarement. »
Pour extrait : J. RosÉ.
MÊME SUJET.
A la suite de ce document nous ne croyons pas
inutile de reproduire une dernière lettre du corres-
pondant du Constitutionnel, auquel nous en avons
déjà emprunté deux sur le même voyage dans notre
dernier numéro.
JULES ROSÉ.
« Alexandrie, le 20 juin 1860.
» Toussoumville, d'où je datais ma dernière lettre,
est situé sur un plateau élevé, au bord du lac Timsah.
Cet établissement, très-régulièrement bâti, a tout l'as-
pect d'une petite ville européenne. Ses maisons blan-
ches couvertes en tuiles; ses rues bien alignées; l'ani-
mation qui y règne, tout cela forme un contraste char-
mant avec les horizons mornes et grisâtres qui l'en-
tourent.
» Quoique situé dans la partie la plus déserte de
l'isthme, Toussoumville est amplement pourvu de tout
ce qui est nécessaire à l'alimentation de ses habitants
et aux besoins des travaux. L'eau est fournie moitié
par un puits creusé à Toussoum même, et n oitié par
le puits d'Abou-Soueyr, situé à deux heures de dis-
tance.
» Ici, comme partout, l'air est très-sain, toutes les
physionomies respirent la santé.
» Toussoum, qui possède à ses portes le tombeau
d'un cheik vénéré, connu sous le nom de cheik Enne-
dek, est un lieu de pèlerinage et de dévotion très-fré-
quenté par les Arabes, surtout à l'époque du baïram.
» M. de Lesseps vient de donner des ordres pour
la construction d'une mosquée. Cette décision de l'émi-
nent président de la Compagnie a été accueillie avec
joie et reconnaissance par les indigènes, et son nom,
déjà populaire et aimé chez les musulmans, se trouve
maintenant dans toutes les bouches, mêlé aux salama-
leks les plus chaleureux.
» Et à propos de ces indigènes, laissez-moi vous dire
que l'idée que l'on se faiL de leur caractère et de leur
valeur est généralement fausse. Assurément ils n'ont
ni l'énergie, ni l'esprit d'initiative des Européens ; mais
ils n'ont pas, non plus, cette paresse, et cette absence
d'idée qu'on leur attribue trop généralement. S'ils n'ap-
portent pas dans le travail la fougue de nos compa-
triotes, ils savent, en revanche, résister bien mieux
qu'eux aux rigueurs du climat, et cette force de résis-
tance est telle, que, dans un temps donné, la somme de
leur travail égale, si elle ne la dépasse, celle fournie par
les Européens. Si vous ajoutez à cela le merveilleux es-
prit d'imitation qui leur est propre, la douceur de leurs
mœurs et, enfin, leur sobriété bien connue, qui leur
permet de se contenter d'un modeste salaire (un franc
par jour, je crois), vous conviendrez avec moi que ces
braves gens ne sont pas, comme on veut bien le dire,
dépourvus de tout mérite. Pour ma part, je les trouve
tout à fait dignes de la sollicitude dont ils sont l'objet
de la part de la Compagnie.
» Le 16, nous quittions Toussoumville et le canal
maritime pour opérer notre retour vers Alexandrie.
Après avoir traversé le lac Timsah dans sa plus grande
étendue, nous sommes arrivés sur l'emplacement que
doivent occuper la ville et le port intérieur du lac ; ja-
mais la nature n'a autant fait pour épargner le travail des
hommes. La jetée, les bassins sont, pour ainsi dire,
préparés à l'avance. Les pierres et d'autres matériaux
abondent dans les environs. Des ouvriers européens,
des Suisses, cette fois et des fellahs en grand nombre,
sont en ce moment occupés à l'exploitation de carrières
situées sur le plateau même qu'occupera la ville.
» Une conduite d'ean, partant du lac Maxama et di-
rigée sur le centre de l'isthme, passe tout près de là;
les travaux, d'ailleurs faciles, sont avancés. Sur tout le
parcours de la route de Timsah à Maxama, de nom-
breux amas de tuyaux en terre, ainsi que d'autres
objets nécessaires au travail, sont déposés de distance
en distance, absolument comme dans le premier venu
de nos chantiers de France. Dès à présent, M. de Les.
seps pourrait dire, lui : « Il n'y a plus de désert. »
» Cette prise d'eau, qui desservira Toussoumville et
les établissements. environnants, sera très-avantageuse
et permettra d'attendre tout à l'aise l'exécution des
travaux du canal de jonction et d'eau douce du Nil.
» Le canal arrivera au lac Timsab en arrosant toute
la terre de Gessen, cette vallée jadi_s au-
jourd'hui, cache ses 4 mètres de t sous- e
couche de 15 à 20 centimètres de~~Ië~
n La terre de Gessen, par le Mf T~êm~~E~~s~ e
leur numéro,ainsi que la date de leur inscription et le
prix de la journée.
Cette carte est rendue à l'ouvrier au moment du re-
pos, puis il la remet de nouveau quand le travail re-
commence et elle lui est restituée le soir. Tous les
appels et signaux sont faits au moyen du clairon
et avec une précision parfaite.
Les cartes sont de différentes couleurs d'après le
prix de la journée, et c'est une ambition générale
d'avoir une carte rouge, c'est-à dire de premier rang,
non pas seulement parce que le prix de la journée est
plus élevé, mais encore parce que l'homme qui la
possède a sur ses camarades une sorte d'autorité mo-
rale à laquelle les Arabes tiennent beaucoup.
Les punitions corporelles ont élé bannies : le chan-
gement d'atelier ou le renvoi sont les seules dont on
ait besoin et on n'a eu recours à la seconde que dans
des cas très-rares, parce que l'ouvrier renvoyé ne
trouve plus à s'employer ailleurs et est mal vu dans
les environs.
Les résultats que M. de Lesseps a constatés pen-
dant son voyage lui ont donc prouvé que partout les
travaux sont poussés avec intelligence et vigueur,
que la meilleure entente n'a cessé de régner sur les
chantiers, et que les indigènes menés avec sagesse et
équité rendrontplus de services qu'on n'osait l'espérer,
puisque les gens de l'art reconnaissent en eux, des
qualités physiques que les ouvriers d'Europe travail-
lant dans leur propre pays réalisent bien rarement. »
Pour extrait : J. RosÉ.
MÊME SUJET.
A la suite de ce document nous ne croyons pas
inutile de reproduire une dernière lettre du corres-
pondant du Constitutionnel, auquel nous en avons
déjà emprunté deux sur le même voyage dans notre
dernier numéro.
JULES ROSÉ.
« Alexandrie, le 20 juin 1860.
» Toussoumville, d'où je datais ma dernière lettre,
est situé sur un plateau élevé, au bord du lac Timsah.
Cet établissement, très-régulièrement bâti, a tout l'as-
pect d'une petite ville européenne. Ses maisons blan-
ches couvertes en tuiles; ses rues bien alignées; l'ani-
mation qui y règne, tout cela forme un contraste char-
mant avec les horizons mornes et grisâtres qui l'en-
tourent.
» Quoique situé dans la partie la plus déserte de
l'isthme, Toussoumville est amplement pourvu de tout
ce qui est nécessaire à l'alimentation de ses habitants
et aux besoins des travaux. L'eau est fournie moitié
par un puits creusé à Toussoum même, et n oitié par
le puits d'Abou-Soueyr, situé à deux heures de dis-
tance.
» Ici, comme partout, l'air est très-sain, toutes les
physionomies respirent la santé.
» Toussoum, qui possède à ses portes le tombeau
d'un cheik vénéré, connu sous le nom de cheik Enne-
dek, est un lieu de pèlerinage et de dévotion très-fré-
quenté par les Arabes, surtout à l'époque du baïram.
» M. de Lesseps vient de donner des ordres pour
la construction d'une mosquée. Cette décision de l'émi-
nent président de la Compagnie a été accueillie avec
joie et reconnaissance par les indigènes, et son nom,
déjà populaire et aimé chez les musulmans, se trouve
maintenant dans toutes les bouches, mêlé aux salama-
leks les plus chaleureux.
» Et à propos de ces indigènes, laissez-moi vous dire
que l'idée que l'on se faiL de leur caractère et de leur
valeur est généralement fausse. Assurément ils n'ont
ni l'énergie, ni l'esprit d'initiative des Européens ; mais
ils n'ont pas, non plus, cette paresse, et cette absence
d'idée qu'on leur attribue trop généralement. S'ils n'ap-
portent pas dans le travail la fougue de nos compa-
triotes, ils savent, en revanche, résister bien mieux
qu'eux aux rigueurs du climat, et cette force de résis-
tance est telle, que, dans un temps donné, la somme de
leur travail égale, si elle ne la dépasse, celle fournie par
les Européens. Si vous ajoutez à cela le merveilleux es-
prit d'imitation qui leur est propre, la douceur de leurs
mœurs et, enfin, leur sobriété bien connue, qui leur
permet de se contenter d'un modeste salaire (un franc
par jour, je crois), vous conviendrez avec moi que ces
braves gens ne sont pas, comme on veut bien le dire,
dépourvus de tout mérite. Pour ma part, je les trouve
tout à fait dignes de la sollicitude dont ils sont l'objet
de la part de la Compagnie.
» Le 16, nous quittions Toussoumville et le canal
maritime pour opérer notre retour vers Alexandrie.
Après avoir traversé le lac Timsah dans sa plus grande
étendue, nous sommes arrivés sur l'emplacement que
doivent occuper la ville et le port intérieur du lac ; ja-
mais la nature n'a autant fait pour épargner le travail des
hommes. La jetée, les bassins sont, pour ainsi dire,
préparés à l'avance. Les pierres et d'autres matériaux
abondent dans les environs. Des ouvriers européens,
des Suisses, cette fois et des fellahs en grand nombre,
sont en ce moment occupés à l'exploitation de carrières
situées sur le plateau même qu'occupera la ville.
» Une conduite d'ean, partant du lac Maxama et di-
rigée sur le centre de l'isthme, passe tout près de là;
les travaux, d'ailleurs faciles, sont avancés. Sur tout le
parcours de la route de Timsah à Maxama, de nom-
breux amas de tuyaux en terre, ainsi que d'autres
objets nécessaires au travail, sont déposés de distance
en distance, absolument comme dans le premier venu
de nos chantiers de France. Dès à présent, M. de Les.
seps pourrait dire, lui : « Il n'y a plus de désert. »
» Cette prise d'eau, qui desservira Toussoumville et
les établissements. environnants, sera très-avantageuse
et permettra d'attendre tout à l'aise l'exécution des
travaux du canal de jonction et d'eau douce du Nil.
» Le canal arrivera au lac Timsab en arrosant toute
la terre de Gessen, cette vallée jadi_s au-
jourd'hui, cache ses 4 mètres de t sous- e
couche de 15 à 20 centimètres de~~Ië~
n La terre de Gessen, par le Mf T~êm~~E~~s~ e
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