Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
32 L'ISTHME DE SUEZ,
Pharaon entouré de ses deux fils, tous les trois revê-
tus des coiffures et des attributs de la divinité.
La partie postérieure est recouverte de cartouches
royaux et de longues lignes d'hiéroglyphes.
En partant de Tel-e-Mascouta où nous avions dé-
jeuné, on gravit les coteaux en pente douce qui
forment les limites de la vallée du côté du nord en
suivant une longue zone que S A. le vice-roi avait
fait tracer par deux sillons pour lui servir de route
carrossable dans un temps où il comptait faire une
excursion dans l'isthme.
Le sol est uni et résistant, et dans tous les points
où l'eau arrive il est couvert d'une forte végé-
tation.
Dientôt nous vimes les eaux du lac Maxama briller
à l'horizon, et nous trouvâmes une forte brigade de
travaileurs indigènes creusant la petite rig'ole qui va
amener les eaux jusque sur le seuil élevé d'El-
Guisr.
Le chef de ce chantier important fit remarquer
avec quelle vigueur et quelle adresse les Arabes
manient la pioche et la pelle, et ce fait "est important
à noter, car on a prétendu "pendant trop long-
temps qu'ils étaient rebelles à remploi des outils eu-
ropéens.
Aucun ouvrier au contraire ne peut déployer plus
d'adresse et plus de force, et les nôtres .s'épujeraient
bien vite et ne pourraient fournir une quantité de
travail égale à la leur dans ce climat de l'Egypte.
Le soir il y eut une réunion de tous les fellahs em-
ployés sur le chantier, une danse autour d'un grand
monceau de broussailles qu'ils avaient ramassées, et
ils firent retentirent l'air de leurs acclamations répé-
tées. Ils paraissaient tous heureux de trouver cha-
que semaine une paie régulière de leur salaire, et les
soins qu'on leur prodigue ont, en outre, excité en
eux une véritable reconnaissance.
Cette observation est commune à tous les chantiers
qui ont été organisés d'une manière tout à fait con-
venable par l'entrepreneur général.
La journée du 17 fut employée -à franchir la dis-
tance qui sépare Maxama de Zagazig ; nous longions
pendant toute la route les restes du canal de Nécos,
dont parle Hérodote, et qui était dérivé du Nil à côté
de Bubaste.
m
Après une courte halte à Abassée, qui est peut-être
le Pithoum de l'Écriture, et suivant d'autres auteurs,
Phacusa, qui renfermait un atelier monétaire impor-
tant du temps des Ptolémées, nous arrivâmes à
Zagazig, dont la position se distingue de loin à
cause des immenses ruines de Bubaste, aujourd'hui
connu des Arabes sous le nom de Tel-Bastah.
Le lendemain, le chemin de fer nous mena à Benha,
distant de 40. kilomètres. Cette ligne auxiliaire, qui* a
été construite en entier par les gens du pays, est un
véritable modèle du genre, et ce qui est bien fait pour
donner une idée de ce qu'on doit obtenir de ce peu-
ple égyptien, c'est que le remblai, sur lequel est éta-
blie la voie, a été fait en sept jours par vingt mille
fellahs.
Des cantonniers sont établis sur tout le parcours,
et ils entretiennent parfaitement la voie et font le
service avec autant de régularité qu'en Europe. A
Denha, le train venant de Caire fut charg'é de remor-
quer notre wagon jusqu'à Alexandrie.
M. de Lesseps, qui à son arrivée avait fait une vi-
site aux carrières qu'on exploite à Mex pour le compte
de la Compagnie, manifesta le désir de les revoir et
s'y rendit le 23 juin.
Quinze jours avaient suffi pour changer la face des
choses et montrer l'activité que déploient partout les
agents chargés de l'exécution des travaux.
Les carrières de Mex s'étendent à l'ouest-sud ouest
d'Alexandrie dans la cavité que décrit la rade ; elles
sont situées à moins d'une heure de distance delà
ville.
Les pierres calcaires qu'on extrait sont destinées
aux enrochements de la jetée ouest de Port-Saïd.
On pourra exploiter, dans le lieu qui a été choisi;
400,000 mètres cubes, bien plus que suffisants pour por-
ter cette jetée à une distance de 1,500 mètres en mer.
Pour faciliter l'embarquement des blocs, on cons-
truit deux môles, qui, en se courbant l'un vers l'au-
tre, formeront un bassin où il sera toujours possible
de faire les chargements.
En attendant le complément du matériel qui est
attendu de France, on dispose déjà d'un chemin de
fer de service, de wagons et de nombreux outils. Près
de trois cents ouvriers procèdent chaque jour à l'ex-
traction de pierres et des gros blocs dont on a be-
soin.
La manière dont l'exploitation est entamée est ra-
tionnelle et ingénieuse, le lieu a été très-bien choisi,
et il n'y a pas à douter qu'on n'obtienne de véritables
économies sur les frais prévus. Ainsi il est bien avéré
aujourd'hui que le prix ne dépassera jamais 10 fr.
et pourra tomber au-dessous pour lm. c. tout
immergé et mis en place à Port-Saïd.
L'organisation des ouvriers n'est pas moins satis-
faisante ; comme les gens du pays se sont présentés
en foule, il a été possible de faire un choix, et les ate-
liers ne comptent que des hommes d'élite.
Le chef de section chargé de l'exploitation, qui a
l'expérience de ces sortes de travaux en France, dé-
clare que certains de ces ouvriers font deux fois plus
de besogne que des Européens n'en peuvent faire, et
c'est par l'émulation et l'amour-propre qu'il les con-
duit.
Ils ont subi une sorte d'embrigademen t militaire, et
chaque matin, quand la journée commence, ils remet-
tent aux surveillants une carte portant leur nom et
Pharaon entouré de ses deux fils, tous les trois revê-
tus des coiffures et des attributs de la divinité.
La partie postérieure est recouverte de cartouches
royaux et de longues lignes d'hiéroglyphes.
En partant de Tel-e-Mascouta où nous avions dé-
jeuné, on gravit les coteaux en pente douce qui
forment les limites de la vallée du côté du nord en
suivant une longue zone que S A. le vice-roi avait
fait tracer par deux sillons pour lui servir de route
carrossable dans un temps où il comptait faire une
excursion dans l'isthme.
Le sol est uni et résistant, et dans tous les points
où l'eau arrive il est couvert d'une forte végé-
tation.
Dientôt nous vimes les eaux du lac Maxama briller
à l'horizon, et nous trouvâmes une forte brigade de
travaileurs indigènes creusant la petite rig'ole qui va
amener les eaux jusque sur le seuil élevé d'El-
Guisr.
Le chef de ce chantier important fit remarquer
avec quelle vigueur et quelle adresse les Arabes
manient la pioche et la pelle, et ce fait "est important
à noter, car on a prétendu "pendant trop long-
temps qu'ils étaient rebelles à remploi des outils eu-
ropéens.
Aucun ouvrier au contraire ne peut déployer plus
d'adresse et plus de force, et les nôtres .s'épujeraient
bien vite et ne pourraient fournir une quantité de
travail égale à la leur dans ce climat de l'Egypte.
Le soir il y eut une réunion de tous les fellahs em-
ployés sur le chantier, une danse autour d'un grand
monceau de broussailles qu'ils avaient ramassées, et
ils firent retentirent l'air de leurs acclamations répé-
tées. Ils paraissaient tous heureux de trouver cha-
que semaine une paie régulière de leur salaire, et les
soins qu'on leur prodigue ont, en outre, excité en
eux une véritable reconnaissance.
Cette observation est commune à tous les chantiers
qui ont été organisés d'une manière tout à fait con-
venable par l'entrepreneur général.
La journée du 17 fut employée -à franchir la dis-
tance qui sépare Maxama de Zagazig ; nous longions
pendant toute la route les restes du canal de Nécos,
dont parle Hérodote, et qui était dérivé du Nil à côté
de Bubaste.
m
Après une courte halte à Abassée, qui est peut-être
le Pithoum de l'Écriture, et suivant d'autres auteurs,
Phacusa, qui renfermait un atelier monétaire impor-
tant du temps des Ptolémées, nous arrivâmes à
Zagazig, dont la position se distingue de loin à
cause des immenses ruines de Bubaste, aujourd'hui
connu des Arabes sous le nom de Tel-Bastah.
Le lendemain, le chemin de fer nous mena à Benha,
distant de 40. kilomètres. Cette ligne auxiliaire, qui* a
été construite en entier par les gens du pays, est un
véritable modèle du genre, et ce qui est bien fait pour
donner une idée de ce qu'on doit obtenir de ce peu-
ple égyptien, c'est que le remblai, sur lequel est éta-
blie la voie, a été fait en sept jours par vingt mille
fellahs.
Des cantonniers sont établis sur tout le parcours,
et ils entretiennent parfaitement la voie et font le
service avec autant de régularité qu'en Europe. A
Denha, le train venant de Caire fut charg'é de remor-
quer notre wagon jusqu'à Alexandrie.
M. de Lesseps, qui à son arrivée avait fait une vi-
site aux carrières qu'on exploite à Mex pour le compte
de la Compagnie, manifesta le désir de les revoir et
s'y rendit le 23 juin.
Quinze jours avaient suffi pour changer la face des
choses et montrer l'activité que déploient partout les
agents chargés de l'exécution des travaux.
Les carrières de Mex s'étendent à l'ouest-sud ouest
d'Alexandrie dans la cavité que décrit la rade ; elles
sont situées à moins d'une heure de distance delà
ville.
Les pierres calcaires qu'on extrait sont destinées
aux enrochements de la jetée ouest de Port-Saïd.
On pourra exploiter, dans le lieu qui a été choisi;
400,000 mètres cubes, bien plus que suffisants pour por-
ter cette jetée à une distance de 1,500 mètres en mer.
Pour faciliter l'embarquement des blocs, on cons-
truit deux môles, qui, en se courbant l'un vers l'au-
tre, formeront un bassin où il sera toujours possible
de faire les chargements.
En attendant le complément du matériel qui est
attendu de France, on dispose déjà d'un chemin de
fer de service, de wagons et de nombreux outils. Près
de trois cents ouvriers procèdent chaque jour à l'ex-
traction de pierres et des gros blocs dont on a be-
soin.
La manière dont l'exploitation est entamée est ra-
tionnelle et ingénieuse, le lieu a été très-bien choisi,
et il n'y a pas à douter qu'on n'obtienne de véritables
économies sur les frais prévus. Ainsi il est bien avéré
aujourd'hui que le prix ne dépassera jamais 10 fr.
et pourra tomber au-dessous pour lm. c. tout
immergé et mis en place à Port-Saïd.
L'organisation des ouvriers n'est pas moins satis-
faisante ; comme les gens du pays se sont présentés
en foule, il a été possible de faire un choix, et les ate-
liers ne comptent que des hommes d'élite.
Le chef de section chargé de l'exploitation, qui a
l'expérience de ces sortes de travaux en France, dé-
clare que certains de ces ouvriers font deux fois plus
de besogne que des Européens n'en peuvent faire, et
c'est par l'émulation et l'amour-propre qu'il les con-
duit.
Ils ont subi une sorte d'embrigademen t militaire, et
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