Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1860 01 juillet 1860
Description : 1860/07/01 (A5,N97). 1860/07/01 (A5,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529963c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
216 L'ISTHME DE SUEZ,
ger Mohammed-Saïd au nombre de ces Rajahs in-
diens dont, un beau matin, la Grande-Bretagne dé-
clare les territoires annexés à ses Etats.
Aj outons que le Times, si ses préviccupations sont sincè-
res, devrait au contraire tousses applaudissements à la
conduite de Mohammed-Saïd. Qu'a-t-il voulu en effet,
et quelles instructions a-t-il données à son manda-
taire ? Il n'a cessé d'ordonner que la Compagnie gar-
dât son caractère universel ; qu'elle ne prît la couleur
d'aucune nationalité exclusive ; qu'en conséquence le
capital social fût réparti entre les diverses nations.
Ces instructions ont été fidèlement observées. Une
partie notable du capital a été souscrite par l'Au-
triche et des banquiers étrangers. Mais la guerre
d'Italie est survenue, et les troubles d'affaires résul-
tant de cette conflagration ayant amené- quelque in-
certitude parmi ces souscripteurs, le prince égyptien
s'est mis à leur place. Dans quel but? Peut-être pour
apaiser l'une des plus vives inquiétudes du Times,
ne cessant de redouter que la Compagnie ne fût
toute française, et à coup sûr pour ne point donner
ce prétexte aux adversaires de l'ouvrage qu'il consi-
dère comme son titre de gloire devant les contempo-
rains et la postérité. Le vice-roi a moins fait pour
le canal universel qu'il n'a fait pour ce chemin de
Suez qu'à Londres on appelle le chemin anglais ; il
juge convenable de se réserver une large part, mais
uniquement une part dans une opération dont le bril-
lant avenir lui est-démontré s'il ne l'est point pour le
Times, et enfin notre confrère pourrait-il le blâmer
s'il avait prévu le moment où l'Angleterre elle-même,
revenue de ses erreurs et de ses préjugés, se repen-
tirait de n'avoir point su prendre son rang dans la
communauté de cette œuvre universelle, et serait
bien aise de trouver dans les mains du gouvernement
égyptien les moyens de réparer la faute qu'elle re-
connaîtrait avoir commise.
Dans tous les cas, Mohammed-Saïd n'est certaine-
ment justiciable ni du Times, ni de l'Angleterre pour
l'administration de ses affaires financières, et, en
cette circonstance, il a donné une preuve nouvelle
du prix essentiel qu'il attachait à conserver à la
Compagnie du canal de Suez le principe d'univer-
salité et de communauté internationale dont sa sous-
cription est la dernière, sinon la plus forte garantie.
Nous passons, sans daigner nous y arrêter, sur
une autre manœuvre tendant à éveiller les défiances
égyptiennes. Le Morning Post se donne la peine de
supposer que le projet échouant, des demandes d'in-
demnité seront élevées contre le trésor du vice-roi.
Ces .charitables insinuations resteront infructueu-
ses ; le vice - roi connaît la loyauté de M. Ferdi-
nand de Lesseps, elle correspond à celle de Son Al-
tesse ; et comme le vice-roi a rempli et remplira
fidèlement ses engagements envers la Compagnie,
la Compagnie tomberait à la fois dans le ridicule et
dans l'odieux si elle prétendait mettre à la charge
du trésor égyptien ses pertes dans le cas où le canal
ne pourrait s'exécuter. C'est là un de ces principes
de droit public et de droit commun sur lequel il
serait puéril d'insister.
Le canal de Suez s'achèvera, le canal de Suez
sera le passage du commerce entre l'Orient et l'Oc-
cident, et dès lors il sera également profitable et aux
intérêts de l'humanité et à ceux de ses actionnaires.
Né des nécessités du temps, enraciné dans les senti-
ments et les besoins de l'opinion publique, on peut
dire qu'il est désormais un de ces événements qui
s'imposent à toutes les résistances. C'est pourquoi
nous ne pouvons comprendre cette guerre de chicane
qu'on essaie encore de lui faire dans la presse de
Londres, et qui ne peut avoir d'autre résultat que
de discréditer aux yeux des peuples le libéralisme
et le bon sens proverbial de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLE DÉFECTION DE L'OPPOSITION ANGLAISE.
VExaminer et le Morning Advertiser ont toujours
déployé une vive antipathie à rencontre du canal de
Suez ; ils n'ont jamais voulu y voir qu'un travail
impossible, et surtout une conspiration contre les in-
térêts anglais en Orient. Ils sont loin encore d'être
guéris de toutes leurs préventions, mais ils com-
mencent à revenir aux simples lois du raisonne-
ment. Ils sont, par exemple, toujours parfaitement
convaincus que les souscripteurs de la Compagnie, en
s'engageant dans cette opération, n'ont pensé qu'à
jouer un mauvais tour à l'Angleterre : c'est la haine
de l'Angleterre qui les a jetés dans ce guêpier; mais
en même temps, ils disent que tous ces calculs n'ont
pas la valeur d'une paille, et que c'est leur faire beau-
coup trop d'honneur que de s'en occuper.
Nous sommes parfaitement de cet avis, tout en
protestant une fois de plus à nos deux confrères qu'ils
sont absolument dans l'erreur, quant aux sentiments
des souscripteurs et à ceux de l'opinion française.
Combien de fois faudra-t- il donc le dire à nos voisins :
N'est-il pas misérable de les voir supposer que les
plus éminents ingénieurs de l'Europe et plusieurs de
ses administrateurs délégués par leur propre gouver-
nement, que ces gouvernements eux-mêmes, que tous
les corps savants du continent se sont mis, de com-
plicité avec M. de Lesseps, à conspirer la perte de
quelques pauvres actionnaires ignorants et crédules,
enrégimentés, pour nuire à l'Angleterre, par l'Autri
che, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et la Hollande,
et que cette conspiration si profonde n'aurait même
pas su ce qu'elle faisait, puisque, comme le dit avec
beaucoup de bon sens l'Examiner, tout ce mauvais
vouloir ne peut aboutir à rien. Les actionnaires ne
pensent et n'ont jamais pensé à pelcr l'isthme de
ger Mohammed-Saïd au nombre de ces Rajahs in-
diens dont, un beau matin, la Grande-Bretagne dé-
clare les territoires annexés à ses Etats.
Aj outons que le Times, si ses préviccupations sont sincè-
res, devrait au contraire tousses applaudissements à la
conduite de Mohammed-Saïd. Qu'a-t-il voulu en effet,
et quelles instructions a-t-il données à son manda-
taire ? Il n'a cessé d'ordonner que la Compagnie gar-
dât son caractère universel ; qu'elle ne prît la couleur
d'aucune nationalité exclusive ; qu'en conséquence le
capital social fût réparti entre les diverses nations.
Ces instructions ont été fidèlement observées. Une
partie notable du capital a été souscrite par l'Au-
triche et des banquiers étrangers. Mais la guerre
d'Italie est survenue, et les troubles d'affaires résul-
tant de cette conflagration ayant amené- quelque in-
certitude parmi ces souscripteurs, le prince égyptien
s'est mis à leur place. Dans quel but? Peut-être pour
apaiser l'une des plus vives inquiétudes du Times,
ne cessant de redouter que la Compagnie ne fût
toute française, et à coup sûr pour ne point donner
ce prétexte aux adversaires de l'ouvrage qu'il consi-
dère comme son titre de gloire devant les contempo-
rains et la postérité. Le vice-roi a moins fait pour
le canal universel qu'il n'a fait pour ce chemin de
Suez qu'à Londres on appelle le chemin anglais ; il
juge convenable de se réserver une large part, mais
uniquement une part dans une opération dont le bril-
lant avenir lui est-démontré s'il ne l'est point pour le
Times, et enfin notre confrère pourrait-il le blâmer
s'il avait prévu le moment où l'Angleterre elle-même,
revenue de ses erreurs et de ses préjugés, se repen-
tirait de n'avoir point su prendre son rang dans la
communauté de cette œuvre universelle, et serait
bien aise de trouver dans les mains du gouvernement
égyptien les moyens de réparer la faute qu'elle re-
connaîtrait avoir commise.
Dans tous les cas, Mohammed-Saïd n'est certaine-
ment justiciable ni du Times, ni de l'Angleterre pour
l'administration de ses affaires financières, et, en
cette circonstance, il a donné une preuve nouvelle
du prix essentiel qu'il attachait à conserver à la
Compagnie du canal de Suez le principe d'univer-
salité et de communauté internationale dont sa sous-
cription est la dernière, sinon la plus forte garantie.
Nous passons, sans daigner nous y arrêter, sur
une autre manœuvre tendant à éveiller les défiances
égyptiennes. Le Morning Post se donne la peine de
supposer que le projet échouant, des demandes d'in-
demnité seront élevées contre le trésor du vice-roi.
Ces .charitables insinuations resteront infructueu-
ses ; le vice - roi connaît la loyauté de M. Ferdi-
nand de Lesseps, elle correspond à celle de Son Al-
tesse ; et comme le vice-roi a rempli et remplira
fidèlement ses engagements envers la Compagnie,
la Compagnie tomberait à la fois dans le ridicule et
dans l'odieux si elle prétendait mettre à la charge
du trésor égyptien ses pertes dans le cas où le canal
ne pourrait s'exécuter. C'est là un de ces principes
de droit public et de droit commun sur lequel il
serait puéril d'insister.
Le canal de Suez s'achèvera, le canal de Suez
sera le passage du commerce entre l'Orient et l'Oc-
cident, et dès lors il sera également profitable et aux
intérêts de l'humanité et à ceux de ses actionnaires.
Né des nécessités du temps, enraciné dans les senti-
ments et les besoins de l'opinion publique, on peut
dire qu'il est désormais un de ces événements qui
s'imposent à toutes les résistances. C'est pourquoi
nous ne pouvons comprendre cette guerre de chicane
qu'on essaie encore de lui faire dans la presse de
Londres, et qui ne peut avoir d'autre résultat que
de discréditer aux yeux des peuples le libéralisme
et le bon sens proverbial de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLE DÉFECTION DE L'OPPOSITION ANGLAISE.
VExaminer et le Morning Advertiser ont toujours
déployé une vive antipathie à rencontre du canal de
Suez ; ils n'ont jamais voulu y voir qu'un travail
impossible, et surtout une conspiration contre les in-
térêts anglais en Orient. Ils sont loin encore d'être
guéris de toutes leurs préventions, mais ils com-
mencent à revenir aux simples lois du raisonne-
ment. Ils sont, par exemple, toujours parfaitement
convaincus que les souscripteurs de la Compagnie, en
s'engageant dans cette opération, n'ont pensé qu'à
jouer un mauvais tour à l'Angleterre : c'est la haine
de l'Angleterre qui les a jetés dans ce guêpier; mais
en même temps, ils disent que tous ces calculs n'ont
pas la valeur d'une paille, et que c'est leur faire beau-
coup trop d'honneur que de s'en occuper.
Nous sommes parfaitement de cet avis, tout en
protestant une fois de plus à nos deux confrères qu'ils
sont absolument dans l'erreur, quant aux sentiments
des souscripteurs et à ceux de l'opinion française.
Combien de fois faudra-t- il donc le dire à nos voisins :
N'est-il pas misérable de les voir supposer que les
plus éminents ingénieurs de l'Europe et plusieurs de
ses administrateurs délégués par leur propre gouver-
nement, que ces gouvernements eux-mêmes, que tous
les corps savants du continent se sont mis, de com-
plicité avec M. de Lesseps, à conspirer la perte de
quelques pauvres actionnaires ignorants et crédules,
enrégimentés, pour nuire à l'Angleterre, par l'Autri
che, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et la Hollande,
et que cette conspiration si profonde n'aurait même
pas su ce qu'elle faisait, puisque, comme le dit avec
beaucoup de bon sens l'Examiner, tout ce mauvais
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