Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
226 L'ISTHME DE SUEZ,
lation exacte des faits relatifs à la grande entreprise
du percement du canal de Suez.
» Le soin bienveillant que vous avez pris de nous
adresser ce livre nous a fait éprouver la plus vive
satisfaction. Vous nous avez ainsi fourni les moyens
d'apprécier par nous-même les détails d'un fait mer-
veilleux, d'un événement extraordinaire qui se pro-
duit dans notre siècle. Nous voyons dans cet obli-
geant envoi la preuve certaine d'une sincère amitié
qui subsiste entre nous, quelque grande que soit
d'ailleurs la distance qui nous tient éloignés l'un de
l'autre.
» Comme nous ne pourrons prendre une exacte
connaissance de ce livre qu'après qu'il aura été tra-
duit en arabe, nous allons, avec l'aide de Dieu, nous
occuper d'en faire faire immédiatement la traduction,
afin de nous former une opinion raisonnée sur son
contenu.
» Puissent le bien-être et la tranquillité être tou-
jours votre partage.
» En date du 1" Chaual, 1276 (30 avril 1860).
» Signature et cachet: ABDALLAH,
» Emir de la Mecque la Vénérée. »
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre correspondance d'Alexandrie nous transmet un
document qui sera, nous n'en doutons pas, accueilli par
nos lecteurs avec un vif intérêt : c'est une sorte de jour-
nal complet de l'inspection que vient d'effectuer le pré-
sident de la Compagnie universelle sur le terrain de
l'isthme, et la description des travaux en exécution,
ou prêts à être exécutés. Ce document a été rédigé,
comme on le verra, par l'un des compagnons de
voyage de M. de Lesseps et par un homme de l'art.
Malgré les renseignements que nous avons déjà
publiés sur cette exploration, nous pensons devoir
reproduire en entier cette pièce importante ; elle
fournit en effet une multitude de détails précis et
nouveaux sur les localités et sur le mouvement des
opérations; elle nous paraît, en un mot, le résumé le
plus propre.à éclairer, sur l'état de l'entreprise et sur
les facilités et les avantages qu'elle présente, les mem-
bres de la Compagnie universelle. Il ne nous reste
qu'à la citer, elle n'a pas besoin de commentaires.
JULES RosÉ.
«Le 6 juin, M. de Lesseps partit d'Alexandrie, à 9
heures du matin, pour un voyage dans l'isthme,
accompagné de M. de Chancel, un des administra-
teurs de la Compagnie; de M. Ceccaldi, élève consul
de France; de M. Bel, supérieur des Lazaristes d'A-
lexandrie ; du commandant de l'aviso de guerre
français VEcldreur, M. Duroch, et de plusieurs offi-
ciers de ce bâtiment; M. de Montant, ingénieur,
délégué du directeur général des travaux, M. Aubert-
Roche, médecin en chef, et M. Alfred Feinieux, direc-
teur des travaux de l'entreprise et délégué de M. Har-
don, voyageaient aussi avec M. de Lesseps.
On devait parcourir l'isthme dans la partie qui
s'étend entre Port-Saïd et Timsah, où vont s'exécuter
les travaux, et revenir par l'Ouadée, en suivant le
tracé du canal de communication.
Le chemin de fer d'Alexandrie au Caire transporta
d'abord les voyageurs à Tautah, et ensuite un em-
branchement qui traverse le Delta et met ainsi en
communication les deux branches du Nil, au grand
profit de l'agriculture, les mena à Samanoud, l'an-
cienne Sebennytus, qui est encore aujourd'hui une
ville assez riche.
Entre Samanoud et Mansourah, qui sont situés sur
la branche de Damiette, le Nil présente en ce moment
de l'année quelques endroits difficiles pour la navi-
gation ; aussi avait-il été résolu qu'on se rendrait à
Mansourah par terre. Des montures étaient prépa-
rées, des chameaux se chargèrent des bagages, et
la caravane s'avança en suivant la berge du Nil, qui
est couverte d'arbres et de verdure.
On arriva à Mansourah au coucher du soleil, pour
s'embarquer sur des dahabiehs, qui se mirent en
marche vers Damiette, où on parvint le 8 avant le
jour, ayant souvent mis pied à terre pour visiter les
villages qui peuplent la rive.
Après un court séjour à Damiette, une nouvelle
navigation à travers le lac Menzaleh amena bientôt
M. de Lesseps et la caravane à Port-Saïd. Le 9 juin, en
nous réveillant, nous entendions résonner les mar-
teaux et nous voyions fumer au loin les cheminées
des machines et des forges de Port-Saïd.
La nouvelle ville présente du côté du lac, comme
du côté de la mer, un aspect des plus saisissants :
construite suivant une ligne qui s'étend le long du
rivage sur les petites dunes qui ont offert dès l'abord
un endroit éle\é pour s'établir, elle montre à l'œil,
comme dans un panorama, la série de ses divers éta-
blissements.
Après avoir mis pied à terre, leur examen com-
mença immédiatement ; mais ce qui attira en pre-
mier'lieu l'attention fut l'atelier des dragues, dont
les résultats sont déjà satisfaisants.
On pourra se faire une idée du spectacle animé
d'un chantier qui renferme déjà le matériel apporté
par plus dé cinquante navires, et qui est déjà sil-
lonné par des chemins de fer de service et peuplé de
nombreux travailleurs européens et indigènes.
M. de Lesseps dut être frappé des changements
qu'a subi la colonie depuis sa dernière visite, et il
exprima à plusieurs reprises le plaisir qu'il éprouvait
de voir le bien-être et la satisfaction peints sur tous
les visages.
Le soir, les ouvriers vinrent le saluer de leurs ac-
lation exacte des faits relatifs à la grande entreprise
du percement du canal de Suez.
» Le soin bienveillant que vous avez pris de nous
adresser ce livre nous a fait éprouver la plus vive
satisfaction. Vous nous avez ainsi fourni les moyens
d'apprécier par nous-même les détails d'un fait mer-
veilleux, d'un événement extraordinaire qui se pro-
duit dans notre siècle. Nous voyons dans cet obli-
geant envoi la preuve certaine d'une sincère amitié
qui subsiste entre nous, quelque grande que soit
d'ailleurs la distance qui nous tient éloignés l'un de
l'autre.
» Comme nous ne pourrons prendre une exacte
connaissance de ce livre qu'après qu'il aura été tra-
duit en arabe, nous allons, avec l'aide de Dieu, nous
occuper d'en faire faire immédiatement la traduction,
afin de nous former une opinion raisonnée sur son
contenu.
» Puissent le bien-être et la tranquillité être tou-
jours votre partage.
» En date du 1" Chaual, 1276 (30 avril 1860).
» Signature et cachet: ABDALLAH,
» Emir de la Mecque la Vénérée. »
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre correspondance d'Alexandrie nous transmet un
document qui sera, nous n'en doutons pas, accueilli par
nos lecteurs avec un vif intérêt : c'est une sorte de jour-
nal complet de l'inspection que vient d'effectuer le pré-
sident de la Compagnie universelle sur le terrain de
l'isthme, et la description des travaux en exécution,
ou prêts à être exécutés. Ce document a été rédigé,
comme on le verra, par l'un des compagnons de
voyage de M. de Lesseps et par un homme de l'art.
Malgré les renseignements que nous avons déjà
publiés sur cette exploration, nous pensons devoir
reproduire en entier cette pièce importante ; elle
fournit en effet une multitude de détails précis et
nouveaux sur les localités et sur le mouvement des
opérations; elle nous paraît, en un mot, le résumé le
plus propre.à éclairer, sur l'état de l'entreprise et sur
les facilités et les avantages qu'elle présente, les mem-
bres de la Compagnie universelle. Il ne nous reste
qu'à la citer, elle n'a pas besoin de commentaires.
JULES RosÉ.
«Le 6 juin, M. de Lesseps partit d'Alexandrie, à 9
heures du matin, pour un voyage dans l'isthme,
accompagné de M. de Chancel, un des administra-
teurs de la Compagnie; de M. Ceccaldi, élève consul
de France; de M. Bel, supérieur des Lazaristes d'A-
lexandrie ; du commandant de l'aviso de guerre
français VEcldreur, M. Duroch, et de plusieurs offi-
ciers de ce bâtiment; M. de Montant, ingénieur,
délégué du directeur général des travaux, M. Aubert-
Roche, médecin en chef, et M. Alfred Feinieux, direc-
teur des travaux de l'entreprise et délégué de M. Har-
don, voyageaient aussi avec M. de Lesseps.
On devait parcourir l'isthme dans la partie qui
s'étend entre Port-Saïd et Timsah, où vont s'exécuter
les travaux, et revenir par l'Ouadée, en suivant le
tracé du canal de communication.
Le chemin de fer d'Alexandrie au Caire transporta
d'abord les voyageurs à Tautah, et ensuite un em-
branchement qui traverse le Delta et met ainsi en
communication les deux branches du Nil, au grand
profit de l'agriculture, les mena à Samanoud, l'an-
cienne Sebennytus, qui est encore aujourd'hui une
ville assez riche.
Entre Samanoud et Mansourah, qui sont situés sur
la branche de Damiette, le Nil présente en ce moment
de l'année quelques endroits difficiles pour la navi-
gation ; aussi avait-il été résolu qu'on se rendrait à
Mansourah par terre. Des montures étaient prépa-
rées, des chameaux se chargèrent des bagages, et
la caravane s'avança en suivant la berge du Nil, qui
est couverte d'arbres et de verdure.
On arriva à Mansourah au coucher du soleil, pour
s'embarquer sur des dahabiehs, qui se mirent en
marche vers Damiette, où on parvint le 8 avant le
jour, ayant souvent mis pied à terre pour visiter les
villages qui peuplent la rive.
Après un court séjour à Damiette, une nouvelle
navigation à travers le lac Menzaleh amena bientôt
M. de Lesseps et la caravane à Port-Saïd. Le 9 juin, en
nous réveillant, nous entendions résonner les mar-
teaux et nous voyions fumer au loin les cheminées
des machines et des forges de Port-Saïd.
La nouvelle ville présente du côté du lac, comme
du côté de la mer, un aspect des plus saisissants :
construite suivant une ligne qui s'étend le long du
rivage sur les petites dunes qui ont offert dès l'abord
un endroit éle\é pour s'établir, elle montre à l'œil,
comme dans un panorama, la série de ses divers éta-
blissements.
Après avoir mis pied à terre, leur examen com-
mença immédiatement ; mais ce qui attira en pre-
mier'lieu l'attention fut l'atelier des dragues, dont
les résultats sont déjà satisfaisants.
On pourra se faire une idée du spectacle animé
d'un chantier qui renferme déjà le matériel apporté
par plus dé cinquante navires, et qui est déjà sil-
lonné par des chemins de fer de service et peuplé de
nombreux travailleurs européens et indigènes.
M. de Lesseps dut être frappé des changements
qu'a subi la colonie depuis sa dernière visite, et il
exprima à plusieurs reprises le plaisir qu'il éprouvait
de voir le bien-être et la satisfaction peints sur tous
les visages.
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