Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1860 01 juillet 1860
Description : 1860/07/01 (A5,N97). 1860/07/01 (A5,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529963c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
210 L'ISTHME DE SUEZ,
Son Altesse Impériale n'a cessé pour ainsi dire
jusqu'à son dernier jour de prodiguer à l'œuvre les
plus sensibles témoignages de son intérêt et de sa
sollicitude.
C'est encore un des côtés par lesquels l'âme du
frère de Napoléon Ier et de l'oncle de Napoléon III
correspondait si sûrement avec la fibre fran-
çaise.
Dans la modestie de notre mission il nous apparte-
nait de rappeler ces faits à nos lecteurs, en déposant
au pied de cette tombe cet humble tribut de souve-
nir et de reconnaissance.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons, dans notre dernier numéro, annoncé
le voyage d'inspection que le président de la Com-
pagnie universelle se préparait à effectuer sur le
terrain de l'isthme. Nos dernières nouvelles d'Alexan-
drie nous apprennent que ce voyage est terminé.
M. de Lesseps était accompagné, entre autres per-
nnes, par M. le commandant de l'Eclaireur, mouillé
dans le port d'Alexandrie, par une partie de son état-
major et par M. Chikaldi, élève consul attaché au
consulat français en Egypte. Il était le 19 juin de re-
tour à Alexandrie, parfaitement satisfait de son ins-
pection.
Les travaux marchent en effet avec l'ensemble le
plus digne d'éloges ; les carrières de Merx étaient en
pleine exploitation ; les premiers chargements de
pierre étaient partis pour Port-Saïd ; ces envois de-
vaient continuer sans interruption.
A Port-Saïd on a commencé le barrage et la plan-
tation des pieux destinés à la fondation d'un îlot,
dont la construction a été décidée à 15,000 mètres en
mer pour la prolongation ultérieure de l'appontement
par les fonds de 6 mètres. On espère que cette cons-
truction et son raccord avec l'appontement déjà
exécuté pourront se réaliser avant l'hiver. Dans tous
les cas, ce travail important sera poussé avec éner-
gie.
Dans le lac Menzaleh, le piquetage de la rigole de
service est achevé ; les dragues montées vont être
mises en fonction sur cette partie de la ligne, de façon
à établir la plus prompte communication possible
entre Port-Saïd et El-Kantara à l'autre exti émité du
lac.
D'El-Kantara] à El-Ferdanne, au pied du seuil d'El-
Guisr, le tracé est prêt; il suitleslagunes du lacBallah,
à un niveau généralement inférieur à celui de la mer; il
est donc immédiatement attaquable par les dragues
qui pourront être employées à cette destination. A
partir d'El-Ferdanne, les sondages sont creusés ou se
creusent de 400 mètres en 400 mètres jusqu'au seuil
d'El-Guisr. La caravane en avait visité douze ou
quinze; les résultats donnés par ces sondages étaient
des plus remarquables et des plus satisfaisants : ils
constatent que jusqu'au seuil d'El-Guisr, on trouve
l'eau au niveau de la mer ; le sol, formé de gravier
et de sable glaiseux, est suffisamment consistant
pour assurer la solidité des berges. Du côté d'El-Fer-
danne, il faudra traverser, sur un parcours de 2 à
3 kilomètres, des sables coulants ; mais ces sables
recouvrent le sol solide seulement d'une couche dont
l'épaisseur varie entre 50 centimètres et 3m,50 au
maximum Cette solidité du fond donne la certitude
que, dans cette localité exceptionnelle, le terrain ne
peut amener pour l'établissement du canal aucun
obstacle sérieux.
En même temps, on travaille activement à termi-
ner la conduite d'eau douce qui, prise dans le lac
Maxamma, ira aboutir au centre de l'isthme. La ca-
ravane en a suivi le tracé, du plateau de Timsah à
Maxamma ; les tuyaux s'approvisionnent actuelle-
ment sur les chantiers qui se succèdent sur la ligne
de la conduite; la tranchée de la prise d'eau à Maxam-
ma est ouverte, on la poursuit sans désemparer.
Nous nous bornons à ces détails sommaires, parce
que nous retrouvons dans deux des correspondances
du Constitutionnel à peu près tous les détails contenus
dans notre propre correspondance.
Nous terminerons donc en citant à nos lecteurs les
deux lettres publiées par ce journal dans ses numéros
des 27 et 28 juin.
JULES ROSÉ.
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
Port-Saïd, 10 juin.
C'est de Port-Saïd que je vous écris, car, ainsi que
je vous l'annonçais dans ma dernière lettre, nous avons
quitté Alexandrie, le G juin, pour entreprendre une ex-
cursion dans l'isthme. Je n'espérais pas pouvoir vous
donner de mes nouvelles avant notre retour; mais le
vapeur de la Compagnie du canal de Suez, qui se
trouve en ce moment dans la rade, et qui doit partir
cette nuit pour Alexandrie, m'offre une occasion que
je saisis avec empressement.
Notre voyage depuis Alexandrie jusqu'à Port-Saïd
s'est effectué à l'aide des différents moyens de locomo-
tion en usage ici, à savoir: en chemin de fer, d'A-
lexandrie à Kankab, puis à Samanouh; en caravane, de
Samanouh à Mansourah; et, enfin, en barques, sur le
Nil jusqu'à Damiette, et sur le lac Menzaleh jusqu'à
Port-Saïd.
Cette partie de notre voyage a laissé chez moi de
nombreuses et profondes impressions. Damiette, Man-
sourali ! ces deux noms occupent assez de place dans
notre histoire pour n'avoir pas besoin d'expliquer le
genre d'émotions qu'un Français éprouve en visitant
ces lieux, où l'un de nos grands rois a vaincu et souf-
fert. En parcourant du regard les plaines de Damiette et
la prison de Mansourah, on aime à se rappeler que
Son Altesse Impériale n'a cessé pour ainsi dire
jusqu'à son dernier jour de prodiguer à l'œuvre les
plus sensibles témoignages de son intérêt et de sa
sollicitude.
C'est encore un des côtés par lesquels l'âme du
frère de Napoléon Ier et de l'oncle de Napoléon III
correspondait si sûrement avec la fibre fran-
çaise.
Dans la modestie de notre mission il nous apparte-
nait de rappeler ces faits à nos lecteurs, en déposant
au pied de cette tombe cet humble tribut de souve-
nir et de reconnaissance.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons, dans notre dernier numéro, annoncé
le voyage d'inspection que le président de la Com-
pagnie universelle se préparait à effectuer sur le
terrain de l'isthme. Nos dernières nouvelles d'Alexan-
drie nous apprennent que ce voyage est terminé.
M. de Lesseps était accompagné, entre autres per-
nnes, par M. le commandant de l'Eclaireur, mouillé
dans le port d'Alexandrie, par une partie de son état-
major et par M. Chikaldi, élève consul attaché au
consulat français en Egypte. Il était le 19 juin de re-
tour à Alexandrie, parfaitement satisfait de son ins-
pection.
Les travaux marchent en effet avec l'ensemble le
plus digne d'éloges ; les carrières de Merx étaient en
pleine exploitation ; les premiers chargements de
pierre étaient partis pour Port-Saïd ; ces envois de-
vaient continuer sans interruption.
A Port-Saïd on a commencé le barrage et la plan-
tation des pieux destinés à la fondation d'un îlot,
dont la construction a été décidée à 15,000 mètres en
mer pour la prolongation ultérieure de l'appontement
par les fonds de 6 mètres. On espère que cette cons-
truction et son raccord avec l'appontement déjà
exécuté pourront se réaliser avant l'hiver. Dans tous
les cas, ce travail important sera poussé avec éner-
gie.
Dans le lac Menzaleh, le piquetage de la rigole de
service est achevé ; les dragues montées vont être
mises en fonction sur cette partie de la ligne, de façon
à établir la plus prompte communication possible
entre Port-Saïd et El-Kantara à l'autre exti émité du
lac.
D'El-Kantara] à El-Ferdanne, au pied du seuil d'El-
Guisr, le tracé est prêt; il suitleslagunes du lacBallah,
à un niveau généralement inférieur à celui de la mer; il
est donc immédiatement attaquable par les dragues
qui pourront être employées à cette destination. A
partir d'El-Ferdanne, les sondages sont creusés ou se
creusent de 400 mètres en 400 mètres jusqu'au seuil
d'El-Guisr. La caravane en avait visité douze ou
quinze; les résultats donnés par ces sondages étaient
des plus remarquables et des plus satisfaisants : ils
constatent que jusqu'au seuil d'El-Guisr, on trouve
l'eau au niveau de la mer ; le sol, formé de gravier
et de sable glaiseux, est suffisamment consistant
pour assurer la solidité des berges. Du côté d'El-Fer-
danne, il faudra traverser, sur un parcours de 2 à
3 kilomètres, des sables coulants ; mais ces sables
recouvrent le sol solide seulement d'une couche dont
l'épaisseur varie entre 50 centimètres et 3m,50 au
maximum Cette solidité du fond donne la certitude
que, dans cette localité exceptionnelle, le terrain ne
peut amener pour l'établissement du canal aucun
obstacle sérieux.
En même temps, on travaille activement à termi-
ner la conduite d'eau douce qui, prise dans le lac
Maxamma, ira aboutir au centre de l'isthme. La ca-
ravane en a suivi le tracé, du plateau de Timsah à
Maxamma ; les tuyaux s'approvisionnent actuelle-
ment sur les chantiers qui se succèdent sur la ligne
de la conduite; la tranchée de la prise d'eau à Maxam-
ma est ouverte, on la poursuit sans désemparer.
Nous nous bornons à ces détails sommaires, parce
que nous retrouvons dans deux des correspondances
du Constitutionnel à peu près tous les détails contenus
dans notre propre correspondance.
Nous terminerons donc en citant à nos lecteurs les
deux lettres publiées par ce journal dans ses numéros
des 27 et 28 juin.
JULES ROSÉ.
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
Port-Saïd, 10 juin.
C'est de Port-Saïd que je vous écris, car, ainsi que
je vous l'annonçais dans ma dernière lettre, nous avons
quitté Alexandrie, le G juin, pour entreprendre une ex-
cursion dans l'isthme. Je n'espérais pas pouvoir vous
donner de mes nouvelles avant notre retour; mais le
vapeur de la Compagnie du canal de Suez, qui se
trouve en ce moment dans la rade, et qui doit partir
cette nuit pour Alexandrie, m'offre une occasion que
je saisis avec empressement.
Notre voyage depuis Alexandrie jusqu'à Port-Saïd
s'est effectué à l'aide des différents moyens de locomo-
tion en usage ici, à savoir: en chemin de fer, d'A-
lexandrie à Kankab, puis à Samanouh; en caravane, de
Samanouh à Mansourah; et, enfin, en barques, sur le
Nil jusqu'à Damiette, et sur le lac Menzaleh jusqu'à
Port-Saïd.
Cette partie de notre voyage a laissé chez moi de
nombreuses et profondes impressions. Damiette, Man-
sourali ! ces deux noms occupent assez de place dans
notre histoire pour n'avoir pas besoin d'expliquer le
genre d'émotions qu'un Français éprouve en visitant
ces lieux, où l'un de nos grands rois a vaincu et souf-
fert. En parcourant du regard les plaines de Damiette et
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