Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juin 1860 15 juin 1860
Description : 1860/06/15 (A5,N96). 1860/06/15 (A5,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529962z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
194 L'ISTHME DE SUEZ,
dirigés par des contre-maîtres européens, ils pro-
duisent autant que de bons manœuvres travaillant
à la tâche dans les ateliers français.
M. Ferdinand de Lesseps était sur le point de partir
pour Port-Saïd, où il visitera les stations de l'isthme;
il sera accompagné par le commandant et des offi-
ciers du bateau à vapeur de guerre français l'Eclai-
reur, actuellement à Alexandrie; il amène avec lui,
pour les ouvriers indigènes, un iman qui a été au-
mônier de la flotte égyptienne, et un prêtre catholi-
que pour les ouvriers européens.
Le vice-roi était rentré à Alexandrie le 31 mai, et
le 1er juin M. Ferdinand de Lesseps avait eu l'hon-
neur de dîner avec Son Altesse, ainsi que M. Ruys-
senaers, agent supérieur de la Compagnie en Egypte.
Le même jour M. de Lesseps avait eu une nouvelle
conférence avec le vice-roi.
Tout se présente sous les meilleurs aspects pour les
affaires de la Compagnie.
ERNEST DESPLACES.
LES TRAVAUX DE L'ISTHME AU POINT DE VUE ANGLAIS.
Tout le monde est aujourd'hui d'accord pour faire
hâter la solution du problème contenu dans la ques-
tion du percement deTisthme de Suez. Comme on
l'a vu dans notre dernier numéro, la presse anglaise,
et principalement la presse ministérielle, proteste
contre toute opposition politique provenant du cabi-
net de Saint-James à l'égard de ce projet. Mais entre
une partie de l'opinion britannique et l'Europe à peu
près unanime, il y a encore un dissentiment à tran-
cher. D'après le Times, les esprits éclairés qui, en Angle-
terre, ont quelque connaissance de la question, désirent
fortement le succès de l'entreprise ; ils la considèrent
comme une source d'avantages et pour l'humanité
et pour leur pays. Toutefois, ils sont encore ar-
rêtés dans leur adhésion sans réserve par une
crainte; ils redoutent les obstacles que présenteraient
à leur avis, le sol, le désert aride et la nature des
travaux. Cette appréhension n'est nullement parta-
gée par le sentiment universel, par l'Europe savante
et spécialement, comme l'a prouvé l'assemblée gé-
nérale du 15 mai, par le corps des actionnaires, plus
intéressés que personne à voir clair dans cette cir-
constance. Dès lors, comme nous l'avons dit si sou-
vent, la situation est fort simple ; c'est à l'événement
à prononcer entre les deux opinions opposées.
On sait que là-dessus la Compagnie a pris une ré-
solution qui doit concilier tous les avis. Une commu-
nication entre les deux mers est-elle réellement pra-
ticable? C'est ce que peut, à frais réduits, décider
rétablissement d'un premier canal de service destiné
à démontrer de quel côté est l'erreur. Si, comme
nous n'en doutons pas, le succès couronne cette
épreuve, les dernières objections des hommes sin-
cères s'évanouissent ; si, au contraire, il était dé-
montré que les appréhensions entretenues de l'autre
côté du détroit sont fondées par suite des difficultés
que rencontrerait la communication proposée, la
Compagnie sera naturellement la première à recon-
naître qu'elle s'est trompée avec les premiers ingé-
nieurs du continent, et que l'œuvre ne peut pas être
poursuivie.
C'est dans le but de donner à l'une ou à l'autre
opinion l'autorité du fait que des travaux sont com -
mencés, pour faire communiquer immédiatement la
Méditerranée avec le lac Timsah, situé au centre de
l'isthme. Ces travaux, nous avons le droit d'y comp-
ter, vont être poussés avec énergie et activité, et
dans une période peu lointaine, conformément aux
termes du rapport de M. de Lesseps, tous les doutes
seront levés et la vérité nettement constatée par
l'événement lui-même.
Nos lecteurs certainement auront remarqué comme
nous l'attitude prise par la presse anglaise à propos
de ces opérations ; elle trouve qu'elles n'avancent pa-
assez vite ; elle les signale comme une simple dé-
monstration calculée pour faire illusion au public et
n'ayant pas pour ainsi dire de substance en elle-
même. Il y a quelque temps nos voisins parlaient
d'un tout autre style : ils dénonçaient au contraire
les travaux comme marchant avec ensemble vers
une solution rapide ; ils se plaignaient que sous cou-
leur d'opérations préparatoires, on se livrât à des
travaux définitifs ; la prérogative de la Porte était
méconnue ; et c'est en conséquence de toutes ces cla-
meurs que l'ambassadeur britannique à Constantino-
ple décidait les conseillers du sultan à dépêcher
Mouktar-Bey auprès du vice-roi, afin d'arrêter la
marche de ces redoutables travaux qui se trouvent
n'être plus aujourd'hui qu'une chimère ou une sim-
ple mystification.
S'il en était ainsi, nous pourrions répondre à nos
contradicteurs qu'ils feraient un crime à la Compa-
gnie des conséquences de leurs propres actes S'il y
avait eu quelque embarras ou quelque lenteur dans
le mouvement général des travaux, il faudrait sans
doute s'en prendre aux obstacles que n'a cessé de
leur susciter à Ccnstantinople et au Caire la diplo-
matie britannique, obstacles si nettement caractérisés
par la mission dont nous venons de parler.
Il n'est pas contestable que si depuis .1854, date
de la concession du vice-roi, des entraves de toute
nature n'avaient pas été semées sur les pas du pro-
moteur du projet par une intervention étrangère,
l'entreprise serait aujourd'hui beaucoup plus avancée
et probablement en mesure de livrer un passage au
commerce entre les deux mondes ; mais il n'en est pas
moins vrai que ce temps n'a pas été perdu. L'affaire,
par ces résistances mêmes, s'est consolidée et enraci-
dirigés par des contre-maîtres européens, ils pro-
duisent autant que de bons manœuvres travaillant
à la tâche dans les ateliers français.
M. Ferdinand de Lesseps était sur le point de partir
pour Port-Saïd, où il visitera les stations de l'isthme;
il sera accompagné par le commandant et des offi-
ciers du bateau à vapeur de guerre français l'Eclai-
reur, actuellement à Alexandrie; il amène avec lui,
pour les ouvriers indigènes, un iman qui a été au-
mônier de la flotte égyptienne, et un prêtre catholi-
que pour les ouvriers européens.
Le vice-roi était rentré à Alexandrie le 31 mai, et
le 1er juin M. Ferdinand de Lesseps avait eu l'hon-
neur de dîner avec Son Altesse, ainsi que M. Ruys-
senaers, agent supérieur de la Compagnie en Egypte.
Le même jour M. de Lesseps avait eu une nouvelle
conférence avec le vice-roi.
Tout se présente sous les meilleurs aspects pour les
affaires de la Compagnie.
ERNEST DESPLACES.
LES TRAVAUX DE L'ISTHME AU POINT DE VUE ANGLAIS.
Tout le monde est aujourd'hui d'accord pour faire
hâter la solution du problème contenu dans la ques-
tion du percement deTisthme de Suez. Comme on
l'a vu dans notre dernier numéro, la presse anglaise,
et principalement la presse ministérielle, proteste
contre toute opposition politique provenant du cabi-
net de Saint-James à l'égard de ce projet. Mais entre
une partie de l'opinion britannique et l'Europe à peu
près unanime, il y a encore un dissentiment à tran-
cher. D'après le Times, les esprits éclairés qui, en Angle-
terre, ont quelque connaissance de la question, désirent
fortement le succès de l'entreprise ; ils la considèrent
comme une source d'avantages et pour l'humanité
et pour leur pays. Toutefois, ils sont encore ar-
rêtés dans leur adhésion sans réserve par une
crainte; ils redoutent les obstacles que présenteraient
à leur avis, le sol, le désert aride et la nature des
travaux. Cette appréhension n'est nullement parta-
gée par le sentiment universel, par l'Europe savante
et spécialement, comme l'a prouvé l'assemblée gé-
nérale du 15 mai, par le corps des actionnaires, plus
intéressés que personne à voir clair dans cette cir-
constance. Dès lors, comme nous l'avons dit si sou-
vent, la situation est fort simple ; c'est à l'événement
à prononcer entre les deux opinions opposées.
On sait que là-dessus la Compagnie a pris une ré-
solution qui doit concilier tous les avis. Une commu-
nication entre les deux mers est-elle réellement pra-
ticable? C'est ce que peut, à frais réduits, décider
rétablissement d'un premier canal de service destiné
à démontrer de quel côté est l'erreur. Si, comme
nous n'en doutons pas, le succès couronne cette
épreuve, les dernières objections des hommes sin-
cères s'évanouissent ; si, au contraire, il était dé-
montré que les appréhensions entretenues de l'autre
côté du détroit sont fondées par suite des difficultés
que rencontrerait la communication proposée, la
Compagnie sera naturellement la première à recon-
naître qu'elle s'est trompée avec les premiers ingé-
nieurs du continent, et que l'œuvre ne peut pas être
poursuivie.
C'est dans le but de donner à l'une ou à l'autre
opinion l'autorité du fait que des travaux sont com -
mencés, pour faire communiquer immédiatement la
Méditerranée avec le lac Timsah, situé au centre de
l'isthme. Ces travaux, nous avons le droit d'y comp-
ter, vont être poussés avec énergie et activité, et
dans une période peu lointaine, conformément aux
termes du rapport de M. de Lesseps, tous les doutes
seront levés et la vérité nettement constatée par
l'événement lui-même.
Nos lecteurs certainement auront remarqué comme
nous l'attitude prise par la presse anglaise à propos
de ces opérations ; elle trouve qu'elles n'avancent pa-
assez vite ; elle les signale comme une simple dé-
monstration calculée pour faire illusion au public et
n'ayant pas pour ainsi dire de substance en elle-
même. Il y a quelque temps nos voisins parlaient
d'un tout autre style : ils dénonçaient au contraire
les travaux comme marchant avec ensemble vers
une solution rapide ; ils se plaignaient que sous cou-
leur d'opérations préparatoires, on se livrât à des
travaux définitifs ; la prérogative de la Porte était
méconnue ; et c'est en conséquence de toutes ces cla-
meurs que l'ambassadeur britannique à Constantino-
ple décidait les conseillers du sultan à dépêcher
Mouktar-Bey auprès du vice-roi, afin d'arrêter la
marche de ces redoutables travaux qui se trouvent
n'être plus aujourd'hui qu'une chimère ou une sim-
ple mystification.
S'il en était ainsi, nous pourrions répondre à nos
contradicteurs qu'ils feraient un crime à la Compa-
gnie des conséquences de leurs propres actes S'il y
avait eu quelque embarras ou quelque lenteur dans
le mouvement général des travaux, il faudrait sans
doute s'en prendre aux obstacles que n'a cessé de
leur susciter à Ccnstantinople et au Caire la diplo-
matie britannique, obstacles si nettement caractérisés
par la mission dont nous venons de parler.
Il n'est pas contestable que si depuis .1854, date
de la concession du vice-roi, des entraves de toute
nature n'avaient pas été semées sur les pas du pro-
moteur du projet par une intervention étrangère,
l'entreprise serait aujourd'hui beaucoup plus avancée
et probablement en mesure de livrer un passage au
commerce entre les deux mondes ; mais il n'en est pas
moins vrai que ce temps n'a pas été perdu. L'affaire,
par ces résistances mêmes, s'est consolidée et enraci-
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