Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1860 01 juin 1860
Description : 1860/06/01 (A5,N95). 1860/06/01 (A5,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529961j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
178 L'ISTHME DE SUEZ,
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LA PRESSE ANGLAISE.
L'unanimité de l'assemblée générale du 15 mai, le
rapport largement publié de M. Ferdinand de Lesseps,
les délibérations prises, la fermeté des résolutions
votées ont produit universellement une sensation sa-
tisfaite dont l'expression se retrouve dans tous les
journaux de l'Europe continentale. Notre correspon-
dance particulière d'Angleterre nous apprend que
ces résultats ont également obtenu un grand reten-
tissement dans l'opinion publique de l'autre côté de
la Manche.
Beaucoup d'erreurs sur l'affaire du canal de Suez
ont été obstinément entretenues dans la Grande-Bre-
tagne. Il en survit encore, qui, à leur tour, ne résiste-
ront pas à l'évidence; mais il en est une qui n'est plus
possible, c'est celle que la défiance, le décourage-
ment ou la désunion avaient pu se glisser dans ce
corps des 25,000 souscripteurs qui, du sein de tous
les peuples, étaient accourus s'associer à l'exécution de
cette noble entreprise. Ces illusions fondées peut-êtresur
quelques ténébreuses menées, qui n'auraient une fois
de plus constaté que leur impuissance, doivent main-
tenant être complétement dissipées pour tous ceux
qui les ont partagées, soit en Orient, soit en Occident.
La presse anglaise, qui attendait, non sans curio-
sité, l'issue de cette réunion, en a recueilli les actes
et les a communiqués à ses lecteurs; ils ont donné
lieu à des commentaires, et à une discussion que,
suivant notre usage, nous nous faisons un devoir de
reproduire. Nous mettons au rang de nos premiers
devoirs celui de ne cacher au public aucune des ob-
jections qui peuvent nous être faites. La discussion
et la publicité, voilà notre force, et nous tenons par
conséquent à ce que nos lecteurs puissent juger en
toute connaissance de cause entre nos contradicteurs
et nous. Nous commençons par les citer, nous leur
répondrons ensuite.
Depuis le 15 mai, le Times s'est occupé dans quatre
de ses numéros du canal de Suez. Le 17, dans sa cor-
respondance de Paris, il enregistrait le compte rendu
de l'assemblée générale, et à ce compte rendu, nous
devons tous nos hommages pour sa bonne foi et pour
son impartialité. Le 18, il publiait un article de fond
à propos de l'assemblée générale. Le 23 une lettre de
son correspondant d'Alexandrie lui donnait des dé-
tails sur les impossibilités prétendues du percement
de l'isthme; et le 24 il éditait un nouvel article, 'sur
l'irrémédiable gravité des obstacles matériels que son
correspondant lui avait dénoncés.
Nous reproduisons successivement et dans leur or-
dre le texte de ces quatre pièces, et nous les faisons
suivre d'un article d'un au+re journal important de
Londres, le Daily-News, quoique sous des formes moins
sérieuses, et peut-être moins convenables, il ne soit
guère qu'une répétition des pensées du Times. Mais
nous avons voulu donner une idée complète de cette
polémique, et faire connaître autant que possible
et son esprit et les arguments qu'elle emploie.
A beaucoup près, nous ne croyons pas avoir à nous
en plaindre; il nous semble au contraire que sous
tous les rapports elle est de nature à fortifier encore
la conviction universelle ; car en vérité, ces objections
ne tiennent pas sur leurs pieds. Elles ne s'adressent
d'ailleurs qu'au côté pratique du projet'; et comme nous
ne demandons à l'Angleterre et au gouvernement an-
glais que de leur prouver, en l'exécutant, que l'oeuvre
est exécutable, il nous suffit que, tout en se procla-
mant incrédule à la possibilité de cette exécution, la
presse anglaise déclare qu'on ne doit pas empêcher
cette épreuve; à ce point de vue, ses déclarations
nous paraissent très-satisfaisantes.
Après cette courte introduction, laissons la parole
au Times et au Daily-News,
Compte rendu de l'assemblée générale par le TIMES.
« Paris, 15 mai, 6 heures du soir.
» La première réunion générale des actionnaires de
la Compagnie universelle du canal maritime de Suez
s'est tenue aujourd'hui dans la salle Herz. Cette vaste
salle brillamment éclairée était complètement remplie,
et dans la réunion on remarquait plusieurs dames. Un
peu après trois heures, M. de Lesseps parut sur la plate-
forme accompagné par le comité de direction. Il dé-
clara que l'assemblée était légalement constituée, la
réunion étant en ce moment composée de 380 action-
naires représentant 33,300 actions. Ensuite il se mit à
lire le rapport, commençant par donner une esquisse
historique des gouvernements qui avaient régi l'Egypte
dans les soixante dernières années. Il poursuivit en
exposant les actes qui s'étaient succédé depuis l'an-
née 1854, date à laquelle le vice-roi actuel de l'Egypte,
Mohammed-Saïd, accorda à M. de Lesseps le privi-
lége de percer le canal. La Compagnie a été formée
dans l'année 1858 avec un capital de 200 millions de
francs, souscrit en entier en peu de jours, la moitié en
France et le reste dans d'autres pays. M. de Lesseps
expliqua à la réunion la grande opposition que le projet
avait rencontrée de la part de l'ambassadeur anglais à
Constantinople, qui, a-t-il dit, réussi à obtenir un ordre
d'arrêter les travaux après qu'ils eurent été commencés.
Il prononça alors un haut éloge des classes commer-
ciales de l'Angleterre qui l'ont soutenu dans ces diffi-
cultés, et par ce moyen ont neutralisé l'opposition sou-
levée à Constantinople. M. de Lesseps a lu ce rapport
volumineux d'une voix claire et distincte, et il a été
bruyamment applaudi. Le rapport a été adopté à l'una-
nimité. »
Observations du TIMES sur le même sujet.
« Le premier grand pas d'une grande aventure a été
enfin raconté au monde. Dans une salle magnifique,
brillamment éclairée, resplendissante de décorations,
M. de Lesseps, le célèbre promoteur du projet du canal de
Suez, a paru mardi dernier devant un auditoire parisien,
et a déclaré que le travail de la Compagnie était main-
tenant commencé. C'était la première assemblée géné-
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LA PRESSE ANGLAISE.
L'unanimité de l'assemblée générale du 15 mai, le
rapport largement publié de M. Ferdinand de Lesseps,
les délibérations prises, la fermeté des résolutions
votées ont produit universellement une sensation sa-
tisfaite dont l'expression se retrouve dans tous les
journaux de l'Europe continentale. Notre correspon-
dance particulière d'Angleterre nous apprend que
ces résultats ont également obtenu un grand reten-
tissement dans l'opinion publique de l'autre côté de
la Manche.
Beaucoup d'erreurs sur l'affaire du canal de Suez
ont été obstinément entretenues dans la Grande-Bre-
tagne. Il en survit encore, qui, à leur tour, ne résiste-
ront pas à l'évidence; mais il en est une qui n'est plus
possible, c'est celle que la défiance, le décourage-
ment ou la désunion avaient pu se glisser dans ce
corps des 25,000 souscripteurs qui, du sein de tous
les peuples, étaient accourus s'associer à l'exécution de
cette noble entreprise. Ces illusions fondées peut-êtresur
quelques ténébreuses menées, qui n'auraient une fois
de plus constaté que leur impuissance, doivent main-
tenant être complétement dissipées pour tous ceux
qui les ont partagées, soit en Orient, soit en Occident.
La presse anglaise, qui attendait, non sans curio-
sité, l'issue de cette réunion, en a recueilli les actes
et les a communiqués à ses lecteurs; ils ont donné
lieu à des commentaires, et à une discussion que,
suivant notre usage, nous nous faisons un devoir de
reproduire. Nous mettons au rang de nos premiers
devoirs celui de ne cacher au public aucune des ob-
jections qui peuvent nous être faites. La discussion
et la publicité, voilà notre force, et nous tenons par
conséquent à ce que nos lecteurs puissent juger en
toute connaissance de cause entre nos contradicteurs
et nous. Nous commençons par les citer, nous leur
répondrons ensuite.
Depuis le 15 mai, le Times s'est occupé dans quatre
de ses numéros du canal de Suez. Le 17, dans sa cor-
respondance de Paris, il enregistrait le compte rendu
de l'assemblée générale, et à ce compte rendu, nous
devons tous nos hommages pour sa bonne foi et pour
son impartialité. Le 18, il publiait un article de fond
à propos de l'assemblée générale. Le 23 une lettre de
son correspondant d'Alexandrie lui donnait des dé-
tails sur les impossibilités prétendues du percement
de l'isthme; et le 24 il éditait un nouvel article, 'sur
l'irrémédiable gravité des obstacles matériels que son
correspondant lui avait dénoncés.
Nous reproduisons successivement et dans leur or-
dre le texte de ces quatre pièces, et nous les faisons
suivre d'un article d'un au+re journal important de
Londres, le Daily-News, quoique sous des formes moins
sérieuses, et peut-être moins convenables, il ne soit
guère qu'une répétition des pensées du Times. Mais
nous avons voulu donner une idée complète de cette
polémique, et faire connaître autant que possible
et son esprit et les arguments qu'elle emploie.
A beaucoup près, nous ne croyons pas avoir à nous
en plaindre; il nous semble au contraire que sous
tous les rapports elle est de nature à fortifier encore
la conviction universelle ; car en vérité, ces objections
ne tiennent pas sur leurs pieds. Elles ne s'adressent
d'ailleurs qu'au côté pratique du projet'; et comme nous
ne demandons à l'Angleterre et au gouvernement an-
glais que de leur prouver, en l'exécutant, que l'oeuvre
est exécutable, il nous suffit que, tout en se procla-
mant incrédule à la possibilité de cette exécution, la
presse anglaise déclare qu'on ne doit pas empêcher
cette épreuve; à ce point de vue, ses déclarations
nous paraissent très-satisfaisantes.
Après cette courte introduction, laissons la parole
au Times et au Daily-News,
Compte rendu de l'assemblée générale par le TIMES.
« Paris, 15 mai, 6 heures du soir.
» La première réunion générale des actionnaires de
la Compagnie universelle du canal maritime de Suez
s'est tenue aujourd'hui dans la salle Herz. Cette vaste
salle brillamment éclairée était complètement remplie,
et dans la réunion on remarquait plusieurs dames. Un
peu après trois heures, M. de Lesseps parut sur la plate-
forme accompagné par le comité de direction. Il dé-
clara que l'assemblée était légalement constituée, la
réunion étant en ce moment composée de 380 action-
naires représentant 33,300 actions. Ensuite il se mit à
lire le rapport, commençant par donner une esquisse
historique des gouvernements qui avaient régi l'Egypte
dans les soixante dernières années. Il poursuivit en
exposant les actes qui s'étaient succédé depuis l'an-
née 1854, date à laquelle le vice-roi actuel de l'Egypte,
Mohammed-Saïd, accorda à M. de Lesseps le privi-
lége de percer le canal. La Compagnie a été formée
dans l'année 1858 avec un capital de 200 millions de
francs, souscrit en entier en peu de jours, la moitié en
France et le reste dans d'autres pays. M. de Lesseps
expliqua à la réunion la grande opposition que le projet
avait rencontrée de la part de l'ambassadeur anglais à
Constantinople, qui, a-t-il dit, réussi à obtenir un ordre
d'arrêter les travaux après qu'ils eurent été commencés.
Il prononça alors un haut éloge des classes commer-
ciales de l'Angleterre qui l'ont soutenu dans ces diffi-
cultés, et par ce moyen ont neutralisé l'opposition sou-
levée à Constantinople. M. de Lesseps a lu ce rapport
volumineux d'une voix claire et distincte, et il a été
bruyamment applaudi. Le rapport a été adopté à l'una-
nimité. »
Observations du TIMES sur le même sujet.
« Le premier grand pas d'une grande aventure a été
enfin raconté au monde. Dans une salle magnifique,
brillamment éclairée, resplendissante de décorations,
M. de Lesseps, le célèbre promoteur du projet du canal de
Suez, a paru mardi dernier devant un auditoire parisien,
et a déclaré que le travail de la Compagnie était main-
tenant commencé. C'était la première assemblée géné-
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