Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1860 15 mai 1860
Description : 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18. 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
146 L'ISTHME DE SUEZ,
l'ascendant moral et matériel que va donner à
l'entreprise ce concours unanime, cet accoid intime
et complet entre tous les membres de cette grande
association. Si ses adversaires fondaient une dernière
espérance sur les discordes qu'on s'est peut-être
efforcé d'introduire dans son sein, ces illusions sont
aujourd'hui souverainement dissipées. Forte de son
union et de son droit, appuyée sur la protection de
gouvernements puissants et sur la sympathie de
tous les peuples, la Compagnie universelle vient de
proclamer &on inébranlable volonté de poursuivre
l'achèvement d'une œuvre à laquelle se rattachent
les plus grands intérêts de la civilisation et de l'hu-
manité.
En comblant notre attente, cette issue n'a rien qui
nous étonne ; elle ne fait que réaliser nos propres
prévisions. En communication directe et journalière
avec un grand nombre de souscripteurs, nous con-
naissions d'avance les sentiments dont leur masse
s'était inspirée, et nous en avons souvent reproduit
les énergiques manifestations.
Cependant l'attitude et la physionomie de l'assemblée
générale ont fait sur nous une impression que nous ne
chercherons pas à dissimuler. Non, ce n'était point lit
une réunion de simples spéculateurs, émus unique-
ment d'une préoccupation industrielle. Sans doute, et
c'est justice, ils n'envisageaient pas avec indifférence
les avantages d'une affaire dont leur intelligence a
compris tout l'avenir ; mais une idée plus haute échauf-
fait tous ces cœurs et planait au dessus du calcul
mercantile. L'idée d'un grand service à rendre, le de-
voir d'une grande mission à remplir, l'honneur d'ou-
vr.'r aux destinées humaines une neuve et plus large
carrière, la gloire de résoudre ce grand problème
étudié et resté insoluble pour tant d'hommes illustres
et tant de siècles, tout cela vibrait par élans dans les
sensations que suscitait la parole écoutée sympathi-
quement par cette foule attentive.
En effet, les applaudissements les plus vifs, et ils
ont fréquemment éclaté dans cette séance, n'ont pas
salué les passages où il était question des avantages
pécuniaires promis à la Compagnie ; leur plus grande
ardeur s'est réservée pour l'expression de la persé-
vérance, du dévouement à l'œuvre en elle-même ; un
ong murmure d'approbation et en quelque sorte d'es-
prit national satisfait a parcouru l'assemblée au récit
de l'intérêt actif et de la protection efficace que le gou-
vernement français n'avait cessé d'accorder à cette
conception. Le concours de la presse, son zèle inva-
riable pour l'entreprise, ont aussi reçu un brillant
hommage, et lorsqu'en quelques mots fortement ac-
centués le président a proclamé la résolution de l'as-
semblée à poursuivre l'œuvre dont l'achèvement lui
est dévolue par ses contrats, l'assemblée entière a con-
firmé cet engagement par une triple salve d'accla-
mations.
Au surplus, toutes nos observations pâliraient à
côté du simple compte rendu de cette séance elle-même.
Nous avons cherché à la reproduire avec ses mou-
vements, et on la trouvera dans son étendue à la
suite de cet article. Naturellement, le rapport pré-
senté par le président fondateur en est le fond. Nous
n'insisterons point aujourd'hui sur ce document re-
marquable et qui est l'historique de toute la marche
des opérations et des faits dans leurs diverses vicissi-
tudes ; nous nous réservons de l'étudier et d'y revenir.
Contentons-nous pour l'instant de dire qu'il se divise
en trois parties distinctes : la première retrace dans
leur enchaînement et leur succession les progrès qui
ont conduit la Compagnie à son heureuse et inatta-
quable situation actuelle; la seconde expose l'état
actuel des travaux, leur passé et les dispositions prises
pour leur donner une activité nouvelle ; la troisième
partie est consacrée à la situation financière, et elle
est telle que la première communication à établir
entre les deux mers pourra être effectuée, comme nous
l'avions indiqué, sans un nouvel appel de fonds.
Les devis rectifiés par le Conseil supérieur des tra-
vaux, le contrat passé avec l'entrepreneur général,
établissent d'un autre côté que le canal avec ses ac-
cessoires pourra être exécuté au moyen d'une somme
de 130 millions. Ces chiffres nous promettent donc
dès à présent une économie considérable dans les
prévisions primitives, d'où le Conseil d'administra-
tion tire l'espoir fondé que le capital social pourra
plus tard être réduit dans des proportions analogues.
A côté de ce document il en est un autre que nous
recommandons à l'attention de nos lecteurs et qui le
complète dans une certaine mesure : c'est un rapport
rédigé par M. Mougel-Bey, ingénieur en chef, direc-
teur général des travaux, et adressé au Conseil d'ad-
ministration, à la suite d'un voyage d'inspection que
cet ingénieur vient de faire sur le terrain de l'isthme.
On trouvera dans ce rapport la confirmation des
ressources immenses et inattendues que présentent
les localités pour l'exécution du canal et pour les be-
soins des travailleurs eux-mêmes, ainsi que les per-
fectionnements importants qu'on ne cesse d'apporter
dans l'ensemble de l' œu vre.
Malgré les documents précédemment publiés, les
constatations pratiques et compétentes de M. Mougel-
Bey, ses détails, ses descriptions, ses observations
personnelles ne perdront rien de leur intérêt, et
achèveront de démontrer la facilité de l'entreprise et
les chances heureuses que la nature a accumulées
autour d'elle.
Pour conclure, les difficultés matérielles dont on a
voulu faire si grand bruit s'évanouissent devant
l'expérience ; elles n'existent pas, elles n'ont jamais
existé pour ceux qui ont visité l'isthme, et nous
pourrions citer un des généraux illustres de l'armée
anglaise dans les Indes qui déclarait tout récemment,
l'ascendant moral et matériel que va donner à
l'entreprise ce concours unanime, cet accoid intime
et complet entre tous les membres de cette grande
association. Si ses adversaires fondaient une dernière
espérance sur les discordes qu'on s'est peut-être
efforcé d'introduire dans son sein, ces illusions sont
aujourd'hui souverainement dissipées. Forte de son
union et de son droit, appuyée sur la protection de
gouvernements puissants et sur la sympathie de
tous les peuples, la Compagnie universelle vient de
proclamer &on inébranlable volonté de poursuivre
l'achèvement d'une œuvre à laquelle se rattachent
les plus grands intérêts de la civilisation et de l'hu-
manité.
En comblant notre attente, cette issue n'a rien qui
nous étonne ; elle ne fait que réaliser nos propres
prévisions. En communication directe et journalière
avec un grand nombre de souscripteurs, nous con-
naissions d'avance les sentiments dont leur masse
s'était inspirée, et nous en avons souvent reproduit
les énergiques manifestations.
Cependant l'attitude et la physionomie de l'assemblée
générale ont fait sur nous une impression que nous ne
chercherons pas à dissimuler. Non, ce n'était point lit
une réunion de simples spéculateurs, émus unique-
ment d'une préoccupation industrielle. Sans doute, et
c'est justice, ils n'envisageaient pas avec indifférence
les avantages d'une affaire dont leur intelligence a
compris tout l'avenir ; mais une idée plus haute échauf-
fait tous ces cœurs et planait au dessus du calcul
mercantile. L'idée d'un grand service à rendre, le de-
voir d'une grande mission à remplir, l'honneur d'ou-
vr.'r aux destinées humaines une neuve et plus large
carrière, la gloire de résoudre ce grand problème
étudié et resté insoluble pour tant d'hommes illustres
et tant de siècles, tout cela vibrait par élans dans les
sensations que suscitait la parole écoutée sympathi-
quement par cette foule attentive.
En effet, les applaudissements les plus vifs, et ils
ont fréquemment éclaté dans cette séance, n'ont pas
salué les passages où il était question des avantages
pécuniaires promis à la Compagnie ; leur plus grande
ardeur s'est réservée pour l'expression de la persé-
vérance, du dévouement à l'œuvre en elle-même ; un
ong murmure d'approbation et en quelque sorte d'es-
prit national satisfait a parcouru l'assemblée au récit
de l'intérêt actif et de la protection efficace que le gou-
vernement français n'avait cessé d'accorder à cette
conception. Le concours de la presse, son zèle inva-
riable pour l'entreprise, ont aussi reçu un brillant
hommage, et lorsqu'en quelques mots fortement ac-
centués le président a proclamé la résolution de l'as-
semblée à poursuivre l'œuvre dont l'achèvement lui
est dévolue par ses contrats, l'assemblée entière a con-
firmé cet engagement par une triple salve d'accla-
mations.
Au surplus, toutes nos observations pâliraient à
côté du simple compte rendu de cette séance elle-même.
Nous avons cherché à la reproduire avec ses mou-
vements, et on la trouvera dans son étendue à la
suite de cet article. Naturellement, le rapport pré-
senté par le président fondateur en est le fond. Nous
n'insisterons point aujourd'hui sur ce document re-
marquable et qui est l'historique de toute la marche
des opérations et des faits dans leurs diverses vicissi-
tudes ; nous nous réservons de l'étudier et d'y revenir.
Contentons-nous pour l'instant de dire qu'il se divise
en trois parties distinctes : la première retrace dans
leur enchaînement et leur succession les progrès qui
ont conduit la Compagnie à son heureuse et inatta-
quable situation actuelle; la seconde expose l'état
actuel des travaux, leur passé et les dispositions prises
pour leur donner une activité nouvelle ; la troisième
partie est consacrée à la situation financière, et elle
est telle que la première communication à établir
entre les deux mers pourra être effectuée, comme nous
l'avions indiqué, sans un nouvel appel de fonds.
Les devis rectifiés par le Conseil supérieur des tra-
vaux, le contrat passé avec l'entrepreneur général,
établissent d'un autre côté que le canal avec ses ac-
cessoires pourra être exécuté au moyen d'une somme
de 130 millions. Ces chiffres nous promettent donc
dès à présent une économie considérable dans les
prévisions primitives, d'où le Conseil d'administra-
tion tire l'espoir fondé que le capital social pourra
plus tard être réduit dans des proportions analogues.
A côté de ce document il en est un autre que nous
recommandons à l'attention de nos lecteurs et qui le
complète dans une certaine mesure : c'est un rapport
rédigé par M. Mougel-Bey, ingénieur en chef, direc-
teur général des travaux, et adressé au Conseil d'ad-
ministration, à la suite d'un voyage d'inspection que
cet ingénieur vient de faire sur le terrain de l'isthme.
On trouvera dans ce rapport la confirmation des
ressources immenses et inattendues que présentent
les localités pour l'exécution du canal et pour les be-
soins des travailleurs eux-mêmes, ainsi que les per-
fectionnements importants qu'on ne cesse d'apporter
dans l'ensemble de l' œu vre.
Malgré les documents précédemment publiés, les
constatations pratiques et compétentes de M. Mougel-
Bey, ses détails, ses descriptions, ses observations
personnelles ne perdront rien de leur intérêt, et
achèveront de démontrer la facilité de l'entreprise et
les chances heureuses que la nature a accumulées
autour d'elle.
Pour conclure, les difficultés matérielles dont on a
voulu faire si grand bruit s'évanouissent devant
l'expérience ; elles n'existent pas, elles n'ont jamais
existé pour ceux qui ont visité l'isthme, et nous
pourrions citer un des généraux illustres de l'armée
anglaise dans les Indes qui déclarait tout récemment,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65299604/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65299604/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65299604/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65299604
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65299604
Facebook
Twitter