Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1860 01 juillet 1860
Description : 1860/07/01 (A5,N97). 1860/07/01 (A5,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529963c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 223
Ouadi el Nar, Mezdelefé, El Akhechabeïn, Djamê Nemra
ou Djamê Ibrahim, à trois milles environ sur la droite
du Djebet Arafat, la station même de Arafat, Hedabet
Ouf, El Thina, Chadad, Abou Hedjar, Kabouet El Kor,
Berket el Mâssel, El Hada ou Ras Kora, Karn el Mena-
zel et Taïf. Les Arabes Koreiche, Hadeil, Biacha et au-
tres y ont leurs campements. A partir de Chedad,
environ, le terrain s'élève sensiblement, et la partie de
la route entre Kaliouet el Kor et Hada ou Ras Kora
est très abrupte et difficile. Hada, au dire des indigènes
est un délicieux et pittoresque endroit, un véritable
jardin couvert d'arbres fruitiers de toutes sortes, pom-
miers, pêchers, abricotiers, amandiers, figuiers, grena-
diers, citroniers, etc., et surtout d'abondantes vignes
qui produisent des raisins excellents. C'est à peu près
la même végétation qu'à Taïf, si réputé dans tout le
Hedjaz. On peut dire que le pâté montagneux de Hada
à Taïf est la Suisse de l'Arabie, mais la Suisse avec tou-
tes les productions des climats chauds et tempérés,
avec les végétations des zones tropicales, telles, par
exemple, que le bananier, qui y est très-abondant, et
dont la culture est fort productive dans ce pays qu'ar-
rosent de nombreux cours d'eau.
Il y a une autre route qui va de la Mecque à Taïf, et
qui, passant plus au nord, évite aux voyageurs le che-
min accidenté et assez difficile du Djebel Kora. Les sta-
tions principales de cette seconde voie de communication
sont : El Aelam, El Boroud, El Zeïma, El Seïl, ruisseau
qui fertilise une riche vallée, et Taïf. Cette route, qui
exige d'ordinaire trois journées de marche de caravane,
est rarement prise par les voyageurs à cause du peu
de sécurité qu'elle leur offre.
On compte, en général, dix journées environ de
marche de caravane pour la première de ces diverses
routes que je viens d'indiquer, oaee pour la seconde,
cinq pour la troisième, vingt heures pour la quatrième,
et dix-huit pour la cinquième et'dernière.
Presque partout le sol du Hedjaz est inculte et im -
productif; les plaines y sont, en général, pierreuses
et sablonneuses, les montagnes pelées[et dénudées. On
le voit, ce n'est pas sans quelques raisons que Ptolé-
mée lui donna le nom d'Arabie Déserte. Pourtant ce se-
rait une erreur de croire que tout le pays est infécond
et stérile et qu'il est dépourvu partout de végétation ;
la preuve en est dans la délicieuse et pittoresque con-
trée de Taïf dont je viens de parler. Là, des cours
d'eau descendant des montagnes fertilisent de riches
vallées ; le climat plus tempéré à cause de l'élévation du
plateau, a permis de créer des jardins charmants pleins
de fraîcheur et de verdure ; là, partout où il y a de la
terre végétale, elle est soigneusement travaillée et mise
en culture. Il en est de même des riants districts du
Ouadi-Fathima, de Beder, de Safra et de la va'lée dite
Ouadi-Djedeïdé, où, grâces à des puits nombreux et à
des sources dont les eaux vont se perdre un peu plus
loin dans les sables, après avoir servi aux irrigations
des jardins, la végétation est également abondante et
riche, et où des bois touffus de palmiers ou dattiers
ont jusqu'à 2 et 3 milles d'étendue. Il est donc plus
exact de dire qu'en général partout où le terrain est
plat, l'aridité est désespérante, et que sur les hauts
plateaux, daais les pays montagneux et accidentés, la
végétation est relativement abondante et belle. Ce sont
autant de vertes et riantes oasis qui ont d'autant plus
de charme que les grands espaces qui les séparent
sont déserts et incultes. Malheureusement, ces oasis
sont la rare exception dans le Hedjaz, et tout le monde
n'est pas assez heureux pour jouir du plaisir d'y ha-
biter ; tels, par exemple, les chrétiens, auxquels l'ac-
cès de l'intérieur est interdit tant ils y courraient de
dangers pour leur vie; tels aussi les habitants indi-
gènes du littoral que leurs affaires et leurs intérêts
forcent à séjourner dans les villes malsaines des bords
de la mer.
Je me suis servi tantôt des mots nombreux cours d'eau.
Il ne faudrait pas se méprendre sur cette expression.
Il n'y a dans tout le Hedjaz aucune rivière ou cours
d'eau digne de ce nom. Ce ne sont partout que des
torrents qui, dans la saison des pluies, descendent des
montagnes dans les plaines ou quelques sources d'un
volume peu considérable qui, dans les pays mon-
tagneux, s'écoulent en minces filets dans les vallées
qu'ils fertilisent. Aussi je ne sais sur quelle autorité
et pour quel motif Ptolémée a placé dans l'Arabie Dé-
serte une rivière qui se jetterait dans la mer entre la
Mecque et Yambô. Il n'y en a, à coup sûr, aucune
trace de nos jours.
Cette pauvreté du sol du Hedjaz empêche les popu-
lations de s'adonner aux travaux de l'agriculture, et ne
contribue pas peu à entretenir au sein de certaines tri-
bus, celle des Harb par exemple, cet esprit de rapines
et de brigandage qui en font la terreur de la contrée
et le désespoir de l'autorité supérieure, qui n'a jamais
pu les soumettre et les dompter.
Les céréales nécessaires à l'alimentation de toutes
ces populations, blé, orge, maïs, fèves, lentilles et riz
arrivent par mer du dehors, de l'Egypte principale-
ment, des côtes plus fortunées du Yemen et de l'Inde,
Ces arrivages ont lieu dans les ports de Djeddah, de
Rabô et de Yambô, d'où ces céréales s'écoulent rapide-
ment, au moyen des caravanes, dans l'intérieur de la
province. Quelques hectares de terre végétale sont mis
en culture, je l'ai dit, dans certains districts, mais les
récoltes suffisent à peine aux besoins des fractions de
tribus qui, plus favorisées que d'autres, peuvent se li-
vrer aux travaux des champs. Donc, on peut dire qu'il
n'y a pas d'agriculture dans le Hedjaz.
L'élève des bestiaux y est tout aussi négligé que l'a-
griculture et par les mêmes motifs. Cependant, il y a
certaines tribus qui ont de nombreux troupeaux de
moutons et de chèvres, des bœufs et des chevaux.
L'espèce y est pauvre et petite, et les rares pâturages
de la contrée ne contribuent pas peu à la rendre chétive.
A défaut de pâturages frais, ces malheureux troupeaux
sont obligés de se contenter des herbes desséchées
d'un sol brûlé, ou bien de quelque peu de foin ré-
colté avec soin pour les cas fréquents de sécheresse et
qu'on leur distribue avec parcimonie.
Quant à une industrie locale, les Arabes du Hedjaz
n'en ont aucune.
Mais, me direz-vous, si ces Arabes n'ont ni agricul-
ture ni industrie propre, quels sont donc leurs moyens
Ouadi el Nar, Mezdelefé, El Akhechabeïn, Djamê Nemra
ou Djamê Ibrahim, à trois milles environ sur la droite
du Djebet Arafat, la station même de Arafat, Hedabet
Ouf, El Thina, Chadad, Abou Hedjar, Kabouet El Kor,
Berket el Mâssel, El Hada ou Ras Kora, Karn el Mena-
zel et Taïf. Les Arabes Koreiche, Hadeil, Biacha et au-
tres y ont leurs campements. A partir de Chedad,
environ, le terrain s'élève sensiblement, et la partie de
la route entre Kaliouet el Kor et Hada ou Ras Kora
est très abrupte et difficile. Hada, au dire des indigènes
est un délicieux et pittoresque endroit, un véritable
jardin couvert d'arbres fruitiers de toutes sortes, pom-
miers, pêchers, abricotiers, amandiers, figuiers, grena-
diers, citroniers, etc., et surtout d'abondantes vignes
qui produisent des raisins excellents. C'est à peu près
la même végétation qu'à Taïf, si réputé dans tout le
Hedjaz. On peut dire que le pâté montagneux de Hada
à Taïf est la Suisse de l'Arabie, mais la Suisse avec tou-
tes les productions des climats chauds et tempérés,
avec les végétations des zones tropicales, telles, par
exemple, que le bananier, qui y est très-abondant, et
dont la culture est fort productive dans ce pays qu'ar-
rosent de nombreux cours d'eau.
Il y a une autre route qui va de la Mecque à Taïf, et
qui, passant plus au nord, évite aux voyageurs le che-
min accidenté et assez difficile du Djebel Kora. Les sta-
tions principales de cette seconde voie de communication
sont : El Aelam, El Boroud, El Zeïma, El Seïl, ruisseau
qui fertilise une riche vallée, et Taïf. Cette route, qui
exige d'ordinaire trois journées de marche de caravane,
est rarement prise par les voyageurs à cause du peu
de sécurité qu'elle leur offre.
On compte, en général, dix journées environ de
marche de caravane pour la première de ces diverses
routes que je viens d'indiquer, oaee pour la seconde,
cinq pour la troisième, vingt heures pour la quatrième,
et dix-huit pour la cinquième et'dernière.
Presque partout le sol du Hedjaz est inculte et im -
productif; les plaines y sont, en général, pierreuses
et sablonneuses, les montagnes pelées[et dénudées. On
le voit, ce n'est pas sans quelques raisons que Ptolé-
mée lui donna le nom d'Arabie Déserte. Pourtant ce se-
rait une erreur de croire que tout le pays est infécond
et stérile et qu'il est dépourvu partout de végétation ;
la preuve en est dans la délicieuse et pittoresque con-
trée de Taïf dont je viens de parler. Là, des cours
d'eau descendant des montagnes fertilisent de riches
vallées ; le climat plus tempéré à cause de l'élévation du
plateau, a permis de créer des jardins charmants pleins
de fraîcheur et de verdure ; là, partout où il y a de la
terre végétale, elle est soigneusement travaillée et mise
en culture. Il en est de même des riants districts du
Ouadi-Fathima, de Beder, de Safra et de la va'lée dite
Ouadi-Djedeïdé, où, grâces à des puits nombreux et à
des sources dont les eaux vont se perdre un peu plus
loin dans les sables, après avoir servi aux irrigations
des jardins, la végétation est également abondante et
riche, et où des bois touffus de palmiers ou dattiers
ont jusqu'à 2 et 3 milles d'étendue. Il est donc plus
exact de dire qu'en général partout où le terrain est
plat, l'aridité est désespérante, et que sur les hauts
plateaux, daais les pays montagneux et accidentés, la
végétation est relativement abondante et belle. Ce sont
autant de vertes et riantes oasis qui ont d'autant plus
de charme que les grands espaces qui les séparent
sont déserts et incultes. Malheureusement, ces oasis
sont la rare exception dans le Hedjaz, et tout le monde
n'est pas assez heureux pour jouir du plaisir d'y ha-
biter ; tels, par exemple, les chrétiens, auxquels l'ac-
cès de l'intérieur est interdit tant ils y courraient de
dangers pour leur vie; tels aussi les habitants indi-
gènes du littoral que leurs affaires et leurs intérêts
forcent à séjourner dans les villes malsaines des bords
de la mer.
Je me suis servi tantôt des mots nombreux cours d'eau.
Il ne faudrait pas se méprendre sur cette expression.
Il n'y a dans tout le Hedjaz aucune rivière ou cours
d'eau digne de ce nom. Ce ne sont partout que des
torrents qui, dans la saison des pluies, descendent des
montagnes dans les plaines ou quelques sources d'un
volume peu considérable qui, dans les pays mon-
tagneux, s'écoulent en minces filets dans les vallées
qu'ils fertilisent. Aussi je ne sais sur quelle autorité
et pour quel motif Ptolémée a placé dans l'Arabie Dé-
serte une rivière qui se jetterait dans la mer entre la
Mecque et Yambô. Il n'y en a, à coup sûr, aucune
trace de nos jours.
Cette pauvreté du sol du Hedjaz empêche les popu-
lations de s'adonner aux travaux de l'agriculture, et ne
contribue pas peu à entretenir au sein de certaines tri-
bus, celle des Harb par exemple, cet esprit de rapines
et de brigandage qui en font la terreur de la contrée
et le désespoir de l'autorité supérieure, qui n'a jamais
pu les soumettre et les dompter.
Les céréales nécessaires à l'alimentation de toutes
ces populations, blé, orge, maïs, fèves, lentilles et riz
arrivent par mer du dehors, de l'Egypte principale-
ment, des côtes plus fortunées du Yemen et de l'Inde,
Ces arrivages ont lieu dans les ports de Djeddah, de
Rabô et de Yambô, d'où ces céréales s'écoulent rapide-
ment, au moyen des caravanes, dans l'intérieur de la
province. Quelques hectares de terre végétale sont mis
en culture, je l'ai dit, dans certains districts, mais les
récoltes suffisent à peine aux besoins des fractions de
tribus qui, plus favorisées que d'autres, peuvent se li-
vrer aux travaux des champs. Donc, on peut dire qu'il
n'y a pas d'agriculture dans le Hedjaz.
L'élève des bestiaux y est tout aussi négligé que l'a-
griculture et par les mêmes motifs. Cependant, il y a
certaines tribus qui ont de nombreux troupeaux de
moutons et de chèvres, des bœufs et des chevaux.
L'espèce y est pauvre et petite, et les rares pâturages
de la contrée ne contribuent pas peu à la rendre chétive.
A défaut de pâturages frais, ces malheureux troupeaux
sont obligés de se contenter des herbes desséchées
d'un sol brûlé, ou bien de quelque peu de foin ré-
colté avec soin pour les cas fréquents de sécheresse et
qu'on leur distribue avec parcimonie.
Quant à une industrie locale, les Arabes du Hedjaz
n'en ont aucune.
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