Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1860 15 juin 1860
Description : 1860/06/15 (A5,N96). 1860/06/15 (A5,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529962z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 195
neé dans l'opinion du monde ; elle a acquis de puis-
sants appuis, elle a obtenu du gouvernement turc une
déclaration officielle d'adhésion et de sympathie; la
Compagnie a pris possession des terrains qui lui sont
concédés ; elle y a élevé des établissements nombreux ;
elle a pu, par les nouvelles études de ses ingénieurs,
perfectionner les plans primitifs et y effectuer des
modifications garantissant de larges économies ; elle
a découvert des matériaux aussi abondants que pré-
cieux pour ses ouvrages ; elle a vérifié et constaté
la sécurité et la bonne tenue de la baie de Péluse ;
elle a organisé ses services; elle a créé à Port-Saïd
un phare, un appontement s'avançant déjà de 300
mètres dans la mer, un chemin de fer, des entrepôts,
des logements salubres; ello y a installé des
machines distillatoires, en un mot elle a préparé
sur cette plage jusque-là déserte tous les commen-
cements d'une ville, et elle a réparti sur toute la
ligne de l'isthme des stations dont nous avons raconté
les progrès et l'état actuel.
Cependant la presse anglaise n'est pas satisfaite ;
elle déclare que ce grand travail n'a pas toute l'im-
pulsion, tous les développements qu'il devrait avoir;
elle nous gourmande de n'avoir pas fait davan-
tage. Sans recourir aux récriminations, sans re-
chercher à qui la faute, nous nous félicitons, et
nous la félicitons hautement de ces dispositions en-
courageantes. Désormais donc, elle ne dénoncera
plus les travaux pour marcher trop vite ; elle ne les
attaquera que s'ils progressent lentement; elle sera la
première à aiguillonner l'ardeur de la Compagnie,
à fortifier et soutenir le vice-roi dans le concours
qu'il a donné et qu'il donne à l'entreprise, et à secon-
der la Turquie dans le bon vouloir dont elle a fourni
un témoignage public. Ainsi donc, d'un consente-
ment unanime, nous pouvons dire que les opérations
de l'entreprise vont recevoir tout leur élan naturel
dans les limites qui leur sont tracées par les stipula-
tions, et à mesure que les faits viendront jeter la lu-
mière sur ce qui reste de préjugés en Angleterre re-
lativement à la possibilité du canal, nous verrons
l'opinion publique dans ce pays se rectifier ou se raf-
fermir, et applaudir elle-même à un succès qu'elle
désire et que seulement elle n'ose point espérer.
ERNEST DESPLACES.
ACCIDENT AU CHEMIN DE TER DU CAIRE A SUEZ.
Dernièrement, le télégraphe nous annonçait qu'à
la suite d'un violent orage de plaie, une partie
du chemin de fer du Caire à Suez avait été emportée
par les eaux. Nous avions peine à croire à la réalité
de cette nouvelle. Aujourd'hui, elle ne paraît plus
douteuse. Par la même lettre, dans laquelle le corres-
pondant du Times traçait de si noirs tableaux des dé-
sastres qui atteignent et doivent atteindre le canal,
ce même correspondant confirme le fait avec les
détails suivants :
(Correspondance du TIMES.)
« Alexandrie, 11 mai.
» Au commencement de cette semaine nous avons
éprouvé une violente averse de pluie, phénomène
très-rare dans cette saison de l'année : elle a, par
malheur, causé des dommages très-sérieux au chemin
- de fer du Caire à Suez. Une portion des terrassements
dans le désert, sur une étendue d'environ 6 milles (10
kilomètres), a été plus ou moins emportée, et les postes
de télégraphie sont renversés, interrompant ainsi la
communication avec Suez. Cette partie de l'accident
sera bientôt remédiée, mais le mal fait aux terrasse-
ments sera plus difficile à réparer, et on dit qu'il y fau-
dra au moins le travail de deux mille hommes pen-
dant quinze jours. »
Le chemin de fer traverse aussi une partie du dé-
sert de Suez; si les sables entraînés par les vents
dans ces localités couvrent avec tant de facilité et de
rapidité ces espaces, nous nous demandons d'abord
comment il se peut faire qu'ils n'aient jamais gêné
ou entravé la circulation sur ce chemin. Nous ne
voyons à cette objection qu'une réponse : c'est que les
vents respectent trop les Anglais pour souffler dans
une direction qui les contrarierait, et qu'ils réservent
toutes leurs rigueur pour cet infortuné canal tombé
dans la disgrâce de leur correspondance ; à moins,
toutefois, qu'on n'en conclue avec la logique que si les
sables sont parfaitement innocents pour le railway,
ils le seront tout autant pour le canal.
Cependant nous sommes saisi d'une grave inquié-
tude. Dix kilomètres environ du chemin de fer sont
détruits ; il faut, pour remédier à ce malheur, le tra-
vail de deux mille hommes au moins pendant quinze
jours. Or, d'après les assertions des correspondants
britanniques, on ne peut réunir dans le désert une
certaine quantité de travailleurs sans les exposer à
mourir de soif et de faim. S'il en est ainsi, voilà les
communications de l'Angleterre avec la mer Rouge
bien compromises, et la philanthropie qui se lamente
sur le sort des travailleurs du canal, consentirat-
elle, pour la restauration du chemin de fer, à con-
damner d'autres travailleurs aux mêmes extrémités
désolantes?
La question est embarrassante; toutefois, elle a
une solution assez facile : la philanthropie anglaise
peut nous rappeler que déjà ce chemin a été cons-
truit par les ouvriers égyptiens dans ce même désert;
qu'ils n'y ont encouru ni les maladies, ni les priva-
tions dont on nous entretient avec tant de sollicitude,
et que ce qui a été fait pour la construction peut ai-
sément être recommencé pour la réparation.
Nous en sommes d'accord : mais alors un rassem-
blement de travailleurs dans le désert, avec des soins
neé dans l'opinion du monde ; elle a acquis de puis-
sants appuis, elle a obtenu du gouvernement turc une
déclaration officielle d'adhésion et de sympathie; la
Compagnie a pris possession des terrains qui lui sont
concédés ; elle y a élevé des établissements nombreux ;
elle a pu, par les nouvelles études de ses ingénieurs,
perfectionner les plans primitifs et y effectuer des
modifications garantissant de larges économies ; elle
a découvert des matériaux aussi abondants que pré-
cieux pour ses ouvrages ; elle a vérifié et constaté
la sécurité et la bonne tenue de la baie de Péluse ;
elle a organisé ses services; elle a créé à Port-Saïd
un phare, un appontement s'avançant déjà de 300
mètres dans la mer, un chemin de fer, des entrepôts,
des logements salubres; ello y a installé des
machines distillatoires, en un mot elle a préparé
sur cette plage jusque-là déserte tous les commen-
cements d'une ville, et elle a réparti sur toute la
ligne de l'isthme des stations dont nous avons raconté
les progrès et l'état actuel.
Cependant la presse anglaise n'est pas satisfaite ;
elle déclare que ce grand travail n'a pas toute l'im-
pulsion, tous les développements qu'il devrait avoir;
elle nous gourmande de n'avoir pas fait davan-
tage. Sans recourir aux récriminations, sans re-
chercher à qui la faute, nous nous félicitons, et
nous la félicitons hautement de ces dispositions en-
courageantes. Désormais donc, elle ne dénoncera
plus les travaux pour marcher trop vite ; elle ne les
attaquera que s'ils progressent lentement; elle sera la
première à aiguillonner l'ardeur de la Compagnie,
à fortifier et soutenir le vice-roi dans le concours
qu'il a donné et qu'il donne à l'entreprise, et à secon-
der la Turquie dans le bon vouloir dont elle a fourni
un témoignage public. Ainsi donc, d'un consente-
ment unanime, nous pouvons dire que les opérations
de l'entreprise vont recevoir tout leur élan naturel
dans les limites qui leur sont tracées par les stipula-
tions, et à mesure que les faits viendront jeter la lu-
mière sur ce qui reste de préjugés en Angleterre re-
lativement à la possibilité du canal, nous verrons
l'opinion publique dans ce pays se rectifier ou se raf-
fermir, et applaudir elle-même à un succès qu'elle
désire et que seulement elle n'ose point espérer.
ERNEST DESPLACES.
ACCIDENT AU CHEMIN DE TER DU CAIRE A SUEZ.
Dernièrement, le télégraphe nous annonçait qu'à
la suite d'un violent orage de plaie, une partie
du chemin de fer du Caire à Suez avait été emportée
par les eaux. Nous avions peine à croire à la réalité
de cette nouvelle. Aujourd'hui, elle ne paraît plus
douteuse. Par la même lettre, dans laquelle le corres-
pondant du Times traçait de si noirs tableaux des dé-
sastres qui atteignent et doivent atteindre le canal,
ce même correspondant confirme le fait avec les
détails suivants :
(Correspondance du TIMES.)
« Alexandrie, 11 mai.
» Au commencement de cette semaine nous avons
éprouvé une violente averse de pluie, phénomène
très-rare dans cette saison de l'année : elle a, par
malheur, causé des dommages très-sérieux au chemin
- de fer du Caire à Suez. Une portion des terrassements
dans le désert, sur une étendue d'environ 6 milles (10
kilomètres), a été plus ou moins emportée, et les postes
de télégraphie sont renversés, interrompant ainsi la
communication avec Suez. Cette partie de l'accident
sera bientôt remédiée, mais le mal fait aux terrasse-
ments sera plus difficile à réparer, et on dit qu'il y fau-
dra au moins le travail de deux mille hommes pen-
dant quinze jours. »
Le chemin de fer traverse aussi une partie du dé-
sert de Suez; si les sables entraînés par les vents
dans ces localités couvrent avec tant de facilité et de
rapidité ces espaces, nous nous demandons d'abord
comment il se peut faire qu'ils n'aient jamais gêné
ou entravé la circulation sur ce chemin. Nous ne
voyons à cette objection qu'une réponse : c'est que les
vents respectent trop les Anglais pour souffler dans
une direction qui les contrarierait, et qu'ils réservent
toutes leurs rigueur pour cet infortuné canal tombé
dans la disgrâce de leur correspondance ; à moins,
toutefois, qu'on n'en conclue avec la logique que si les
sables sont parfaitement innocents pour le railway,
ils le seront tout autant pour le canal.
Cependant nous sommes saisi d'une grave inquié-
tude. Dix kilomètres environ du chemin de fer sont
détruits ; il faut, pour remédier à ce malheur, le tra-
vail de deux mille hommes au moins pendant quinze
jours. Or, d'après les assertions des correspondants
britanniques, on ne peut réunir dans le désert une
certaine quantité de travailleurs sans les exposer à
mourir de soif et de faim. S'il en est ainsi, voilà les
communications de l'Angleterre avec la mer Rouge
bien compromises, et la philanthropie qui se lamente
sur le sort des travailleurs du canal, consentirat-
elle, pour la restauration du chemin de fer, à con-
damner d'autres travailleurs aux mêmes extrémités
désolantes?
La question est embarrassante; toutefois, elle a
une solution assez facile : la philanthropie anglaise
peut nous rappeler que déjà ce chemin a été cons-
truit par les ouvriers égyptiens dans ce même désert;
qu'ils n'y ont encouru ni les maladies, ni les priva-
tions dont on nous entretient avec tant de sollicitude,
et que ce qui a été fait pour la construction peut ai-
sément être recommencé pour la réparation.
Nous en sommes d'accord : mais alors un rassem-
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