Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1860 01 juin 1860
Description : 1860/06/01 (A5,N95). 1860/06/01 (A5,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529961j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
184 VISTHME DÉ SUEZ,
monde. Voilà la seule question posée, voilà la seule
question répondue ; c'était la seule qu'il importât au
succès et à la conscience du promoteur d'éclairer et
de résoudre.
Dès lors, en effet, l'accord était fait parmi les peu-
ples ; l'œuvre universelle était cimentée par l'appro-
bation universelle, et devant cette communauté
d'adhésion les dissentiments diplomatiques n'étaient
plus qu'un incident qui ne pouvait pas résister à la
pression de l'entente générale. Aussi, et nous ne sau-
rions trop le faire remarquer, ce n'est qu'après cet
incontestable et solennel témoignage des sentiments
du peuple anglais, que la formation de la Compagnie
a été décidée, que les capitaux nécessaires à sa cons-
titution ont été appelés, car la certitude était bien
acquise que la Compagnie fondée pour créer une
nouvelle route commerciale au profit de toutes les
nations, correspondait complètement, de leur aveu,
à ce but et à cette pensée.
M. de Lesseps a donc eu parfaitement raison en
exprimant aux classes commerciales de la Grande-
Bretagne sa gratitude et ses remercîments pour le
secours qu'elles lui avaient prêté, pour cette constata-
tion de l'utilité impartiale et universelle de son projet.
Toutefois le Times distingue : l'éloge limité aux
classes commerciales lui semble bien restreint; un
panégyrique ainsi borné, dit-il, n'est pas absolument
flatteur. « Mais, à tout prendre, il est plus agréable
» qu'une censure sans réserve, et prouve que M. de
» Lesseps a trouvé chez nous quelque chose digne de
» lui plaire. à
Le reproche n'est pas juste et il atteste que l'auteur
de ces réflexions a critiqué le rapport sans le lire :
M. de Lesseps, au contraire, a insisté sur l'accueil tout
bienveillant et tout loyal qu'il avait rencontré dans
toutes les couches de la société anglaise ; ses pa-
roles ont été accueillies dans l'assemblée par les mar-
ques de la plus vive sympathie ; et puisque le Times
a cru devoir exprimer les plaintes dont nous venons
de parler, notre devoir est de rectifier son erreur par
une simple citation.
Après avoir rappelé une déclaration d'hostilité faite
à la Chambre des communes par un premier ministre
contre l'exécution du canal de Suez, le rapport con-
tinue en ces termes :
« Il n'y eut qu'une voix dans toute l'Angleterre et sur
» le continent pour blâmer un langage qui dut être
» bientôt modifié.
» M. Gladstone posa dès lors à la Chambre del
» communes les vrais principes qui devaient à l'ave-
» nir diriger le gouvernement de S. M. B. dans la
» question du canal de Suez. La majorité de la presse
» anglaise nous prêta son appui dans la lutte pour ainsi
» dire personnelle que nous dûmes soutenir.
» Il y a ici des représentants de la presse anglaise,
» et je dois dire que je distingue parfaitement la politi-
» que rétrospective de quelques membres du gou-
» vernement de l'opinion publique, toujours droite et
» éclairée. Dans toutes les circonstances, le peuple an-
» glais m'a fait un accueil dont j'ai été profondément
» touché. Dans les meetings que j'ai réunis sur les divers
» points du territoire que j'ai visités, partout je n'ai
» rencontré que des preuves des sentiments de loyauté du
» peuple anglais DANS TOUS LES RANGS DE LA SOCIÉTÉ.
» C'est une justice que je me plais à lui rendre devant
» une assemblée française. » (Bravo ! bravo ! Bruyants
applaudissements.)
Après ces explications un peu digressives, mais
nécessaires pour caractériser l'état de l'opinion en
Angleterre, et pour rendre au rapport son véritable
esprit en ce qui touche ce pays, reprenons notre ana-
lyse commencée.
De l'indifférence qu'il attribue à l'opinion anglaise
à propos du canal, le Times tire des conséquences na-
turelles, et ses déclarations répétées méritent d'être
reproduites.
D'abord il affirme que « l'opposition anglaise n'a
jamais été ni bien profonde, ni bien étendue; » il
atteste encore que si les Anglais n'ont aucune con-
fiance dans l'entreprise, « ils n'ont pas la moindre
>> objection à la voir poursuivre par d'autres. »
« A parler franchement, l'Angleterre n'en a ja-
» mais été bien alarmée, même à prés en t ; - elle ne
» croit pas que le canal de Suez puisse lui faire le
» moindre mal, même s'il a été conçu dans cette
» pensée, et elle serait bien fâchée de le croire ; elle
» ne croit point davantage aux conséquences ter-
» ribles que, selon quelques esprits, la France retire-
» rait contre l'Angleterre de l'exécution de ce canal. »
Le Times sur tous ces points aime à réitérer ses
protestations ; nous les retrouvons encore plus vigou-
reuses, s'il est possible, dans son second article. Il
ne croit point à la praticabilité du projet ; alors, lui
a-t-on fait observer, s'il est impossible, pourquoi
le combattre? Il comprend toute la vertu de l'argu-
ment, et il répond : « Nous ne voyons en effet aucune
» raison impérative pour un semblable procédé; au-
» tant vaudrait protester contre la navigation aé-
» rienne. » Enfin il sent la nécessité de détruire tou-
tes les interprétations fâcheuses qui, depuis six ans,
étaient données sur le continent et en France aux
inexplicables et injustifiables résistances de quelques
membres du gouvernement britannique.
« Nous pouvons, s'écrie-t-il, fermement assurer
» que parmi le peuple de notre pays il n'existe sur
» ce précieux topique ni la plus légère jalousie, ni
» la plus légère alarme ; pas un homme sur mille ne
» connaît rien et ne désire rien connaître par rap-
» port à ce sujet; les mieux informés seraient même
» bien aises de voir le succès de l'entreprise ; mais
» comme ils la jugent impraticable, ils la vouent à
» l'oubli. »
monde. Voilà la seule question posée, voilà la seule
question répondue ; c'était la seule qu'il importât au
succès et à la conscience du promoteur d'éclairer et
de résoudre.
Dès lors, en effet, l'accord était fait parmi les peu-
ples ; l'œuvre universelle était cimentée par l'appro-
bation universelle, et devant cette communauté
d'adhésion les dissentiments diplomatiques n'étaient
plus qu'un incident qui ne pouvait pas résister à la
pression de l'entente générale. Aussi, et nous ne sau-
rions trop le faire remarquer, ce n'est qu'après cet
incontestable et solennel témoignage des sentiments
du peuple anglais, que la formation de la Compagnie
a été décidée, que les capitaux nécessaires à sa cons-
titution ont été appelés, car la certitude était bien
acquise que la Compagnie fondée pour créer une
nouvelle route commerciale au profit de toutes les
nations, correspondait complètement, de leur aveu,
à ce but et à cette pensée.
M. de Lesseps a donc eu parfaitement raison en
exprimant aux classes commerciales de la Grande-
Bretagne sa gratitude et ses remercîments pour le
secours qu'elles lui avaient prêté, pour cette constata-
tion de l'utilité impartiale et universelle de son projet.
Toutefois le Times distingue : l'éloge limité aux
classes commerciales lui semble bien restreint; un
panégyrique ainsi borné, dit-il, n'est pas absolument
flatteur. « Mais, à tout prendre, il est plus agréable
» qu'une censure sans réserve, et prouve que M. de
» Lesseps a trouvé chez nous quelque chose digne de
» lui plaire. à
Le reproche n'est pas juste et il atteste que l'auteur
de ces réflexions a critiqué le rapport sans le lire :
M. de Lesseps, au contraire, a insisté sur l'accueil tout
bienveillant et tout loyal qu'il avait rencontré dans
toutes les couches de la société anglaise ; ses pa-
roles ont été accueillies dans l'assemblée par les mar-
ques de la plus vive sympathie ; et puisque le Times
a cru devoir exprimer les plaintes dont nous venons
de parler, notre devoir est de rectifier son erreur par
une simple citation.
Après avoir rappelé une déclaration d'hostilité faite
à la Chambre des communes par un premier ministre
contre l'exécution du canal de Suez, le rapport con-
tinue en ces termes :
« Il n'y eut qu'une voix dans toute l'Angleterre et sur
» le continent pour blâmer un langage qui dut être
» bientôt modifié.
» M. Gladstone posa dès lors à la Chambre del
» communes les vrais principes qui devaient à l'ave-
» nir diriger le gouvernement de S. M. B. dans la
» question du canal de Suez. La majorité de la presse
» anglaise nous prêta son appui dans la lutte pour ainsi
» dire personnelle que nous dûmes soutenir.
» Il y a ici des représentants de la presse anglaise,
» et je dois dire que je distingue parfaitement la politi-
» que rétrospective de quelques membres du gou-
» vernement de l'opinion publique, toujours droite et
» éclairée. Dans toutes les circonstances, le peuple an-
» glais m'a fait un accueil dont j'ai été profondément
» touché. Dans les meetings que j'ai réunis sur les divers
» points du territoire que j'ai visités, partout je n'ai
» rencontré que des preuves des sentiments de loyauté du
» peuple anglais DANS TOUS LES RANGS DE LA SOCIÉTÉ.
» C'est une justice que je me plais à lui rendre devant
» une assemblée française. » (Bravo ! bravo ! Bruyants
applaudissements.)
Après ces explications un peu digressives, mais
nécessaires pour caractériser l'état de l'opinion en
Angleterre, et pour rendre au rapport son véritable
esprit en ce qui touche ce pays, reprenons notre ana-
lyse commencée.
De l'indifférence qu'il attribue à l'opinion anglaise
à propos du canal, le Times tire des conséquences na-
turelles, et ses déclarations répétées méritent d'être
reproduites.
D'abord il affirme que « l'opposition anglaise n'a
jamais été ni bien profonde, ni bien étendue; » il
atteste encore que si les Anglais n'ont aucune con-
fiance dans l'entreprise, « ils n'ont pas la moindre
>> objection à la voir poursuivre par d'autres. »
« A parler franchement, l'Angleterre n'en a ja-
» mais été bien alarmée, même à prés en t ; - elle ne
» croit pas que le canal de Suez puisse lui faire le
» moindre mal, même s'il a été conçu dans cette
» pensée, et elle serait bien fâchée de le croire ; elle
» ne croit point davantage aux conséquences ter-
» ribles que, selon quelques esprits, la France retire-
» rait contre l'Angleterre de l'exécution de ce canal. »
Le Times sur tous ces points aime à réitérer ses
protestations ; nous les retrouvons encore plus vigou-
reuses, s'il est possible, dans son second article. Il
ne croit point à la praticabilité du projet ; alors, lui
a-t-on fait observer, s'il est impossible, pourquoi
le combattre? Il comprend toute la vertu de l'argu-
ment, et il répond : « Nous ne voyons en effet aucune
» raison impérative pour un semblable procédé; au-
» tant vaudrait protester contre la navigation aé-
» rienne. » Enfin il sent la nécessité de détruire tou-
tes les interprétations fâcheuses qui, depuis six ans,
étaient données sur le continent et en France aux
inexplicables et injustifiables résistances de quelques
membres du gouvernement britannique.
« Nous pouvons, s'écrie-t-il, fermement assurer
» que parmi le peuple de notre pays il n'existe sur
» ce précieux topique ni la plus légère jalousie, ni
» la plus légère alarme ; pas un homme sur mille ne
» connaît rien et ne désire rien connaître par rap-
» port à ce sujet; les mieux informés seraient même
» bien aises de voir le succès de l'entreprise ; mais
» comme ils la jugent impraticable, ils la vouent à
» l'oubli. »
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