Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1860 01 juin 1860
Description : 1860/06/01 (A5,N95). 1860/06/01 (A5,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529961j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 191
serait moindre que celle d'un canal de la même
étendue ?
R. » Je doute qu'un canal donne des bénéfices en
Egypte, à moins qu'il ne fût semblable à celui des
Dardanelles, capable d'être traversé par des navires de
toute grandeur. »
Après ces démonstrations tirées de ses propres do-
cuments et ces déclarations recueillies de la bouche
de ses concitoyens les plus dignes de sa confiance,
le Times, nous osons l'espérer, renoncera à entraîner
son pays dans l'erreur où il a été jeté lui-même. Il
croyait que le canal, s'il était creusé, ne pourrait
l'être qu'au prix de dépenses fabuleuses; il croyait
que par les ensablements et les éboulements, son
entretien serait encore plus ruineux que sa construc-
tion elle-même. Nous espérons l'avoir fait revenir de
ces illusions de nature à l'affliger, et maintenant nous
pouvons lui citer avec moins de défiance les paroles
du rapport du directeur général des travaux de la
Compagnie, parfaitement confirmatives des déposi-
tions de MM. Chesney, Head et Peaccock. Plusieurs
excavations profondes ont été opérées sur divers
points de l'isthme, et toutes témoignent de la parfaite
consistance du sol qui les borde. Il en a été pratiqué
et il continue à s'en pratiquer au seuil d'el Guisr, le
point culminant et le plus diilicile de toute la ligne.
D'autres expériences analogues ont été faites autour
du lac Timsah, et en voici une entre autres que, d'a-
près le rapport de M. Mougel-Bey, nous soumettons
aux réflexions judicieuses et éclairées du Times :
« Le premier puits ainsi ouvert sur le contre-fort
qui borne au nord le bassin de Timsah, a présenté :
1° à la surface une couche de 1 mètre de grès cal-
caire ; 2° une couche puissante de sable quartzeux
assez compacte pour présenter, sur une profondeur
de 5 mètres, des parois parfaitement verticales, et
d'une nature assez friable cependant pour être faci-
lement attaquée à la pelle. L'excavation, au mo-
ment de notre voyage dans l'isthme, n'était poussée
encore que jusqu'à 6 mètres de profondeur. Elle doit
être descendue à 24 mètres. Ce résultat que nous
choisissons pour le mentionner, est des plus remar-
quables, parce qu'il répond victorieusement aux ob-
jections qu'on présentait relativement à l'éboulement
des talus.
» Il confirme en même temps l'assertion émise dans
l'avant-projet qu'on trouvera dans l'isthme tous les
matériaux nécessaires à l'enrochement des berges du
canal, dans le cas où il paraîtrait indispensable de
procéder dans certains endroits à ce travail. »
Sur la fermeté du terrain, les convictions de la
Compagnie et de ses ingénieurs sont tellement éta-
blies qu'on a l'intention de diminuer la pente des
berges sur toute la longueur du parcours, ce qui
procurera encore une réduction dans les dépenses
générales.
Faut-il maintenant nous arrêter à rectifier toutes les
erreurs de petit détail dans lesquelles le Times est
tombé? Il s'épouvante du prix de 14 fr. pour le mètre
cube de la pierre nécessaire au canal; mais ce prix
est celui qui était prévu dans les devis de la com-
mission internationale. Un entrepreneur s'était chargé
de la fournir à 12 fr. le mètre, c'était donc encore une
preuve de la vérité des estimations du devis. Mais
cet entrepreneur a renoncé à son marché : oui, parce
qu'il n'avait pas alors tout l'outillage nécessaire ettous
les moyens propres à l'avantageuse exécution de ses
engagements. Nous pouvons apprendre au Times que
depuis, cet entrepreneur a demandé le renouvellement
de son marché, à la seule condition de lui accorder des
conditions d'exploitation plus larges; cette offre a été
déclinée par l'entrepreneur général, convaincu que
par suite de la découverte des matériaux précieux
en divers points de l'isthme, il se procurera la pierre
sur les divers emplacements où elle devra être em-
ployée, à un prix moyen au dessous de 10 fr. le mètre
cube, ce qui formera une économie de 4 fr. par mètre
cube sur les estimations primitives.
Nous en pouvons dire autant de diverses autres
matières nécessaires à la construction. Ainsi la pouz-
zolane de Santonin, évaluée à 15 fr. le mètre, rendue
à Port-Saïd, est offerte aujourd'hui à 9 fr., dans les
meilleures qualités; les bois, estimés à 60 fr. le stère,
sont déjà arrivés en grande quantité sur les chantiers
à raison de 25 fr.; les briques, cotées à 16 fr. et à
20 fr. le mille, peuvent être obtenues du gouverne-
ment égyptien à raison de 4 fr. le mille, prises à
Damiette, c'est à dire à 6 fr. au plus, rendues à Port-
Saïd, par le lac Menzaleh; les évaluations des terras-
sements s'abaissent dans des proportions analogues,
en même temps que les perfectionnements de toute
espèce apportés dans les tracés, et la disposition des
travaux ont permis au conseil supérieurde dresser une
nouvelle estimation qui réduit à 130 millions les de-
vis primitifs montant à 200 millions.
C'est encore par un faux renseignement que le
Times prétend que les puits creusés ne fournissent
qu'une eau inutile. Sauf le puits de Geneffé, tous
les autres fournissent de l'eau, non seulement em-
ployée pour l'arrosage et la fabrication du mortier,
mais parfaitement bue par les animaux et même par
les indigènes; car c'est à ces puits que viennent s'ap-
provisionner et s'abreuver les caravanes de passage
se rendant de Syrie en Egypte. Si elle n'est point
parfaitement irréprochable pour les palais européens,
les appareils distillatoires dont on a déjà fait l'essai à
Port-Saïd, et qui ont donné les résultats les plus sa-
tisfaisants et pour le prix et pour la qualité de la bois
son, comblent et combleront cette lacune, en atten-
dant que la tranchée dont on s'occupe en ce moment
vienne porter l'eau douce au centre de l'isthme, d'où
elle pourra être répartie selon les besoins des travailleurs.
serait moindre que celle d'un canal de la même
étendue ?
R. » Je doute qu'un canal donne des bénéfices en
Egypte, à moins qu'il ne fût semblable à celui des
Dardanelles, capable d'être traversé par des navires de
toute grandeur. »
Après ces démonstrations tirées de ses propres do-
cuments et ces déclarations recueillies de la bouche
de ses concitoyens les plus dignes de sa confiance,
le Times, nous osons l'espérer, renoncera à entraîner
son pays dans l'erreur où il a été jeté lui-même. Il
croyait que le canal, s'il était creusé, ne pourrait
l'être qu'au prix de dépenses fabuleuses; il croyait
que par les ensablements et les éboulements, son
entretien serait encore plus ruineux que sa construc-
tion elle-même. Nous espérons l'avoir fait revenir de
ces illusions de nature à l'affliger, et maintenant nous
pouvons lui citer avec moins de défiance les paroles
du rapport du directeur général des travaux de la
Compagnie, parfaitement confirmatives des déposi-
tions de MM. Chesney, Head et Peaccock. Plusieurs
excavations profondes ont été opérées sur divers
points de l'isthme, et toutes témoignent de la parfaite
consistance du sol qui les borde. Il en a été pratiqué
et il continue à s'en pratiquer au seuil d'el Guisr, le
point culminant et le plus diilicile de toute la ligne.
D'autres expériences analogues ont été faites autour
du lac Timsah, et en voici une entre autres que, d'a-
près le rapport de M. Mougel-Bey, nous soumettons
aux réflexions judicieuses et éclairées du Times :
« Le premier puits ainsi ouvert sur le contre-fort
qui borne au nord le bassin de Timsah, a présenté :
1° à la surface une couche de 1 mètre de grès cal-
caire ; 2° une couche puissante de sable quartzeux
assez compacte pour présenter, sur une profondeur
de 5 mètres, des parois parfaitement verticales, et
d'une nature assez friable cependant pour être faci-
lement attaquée à la pelle. L'excavation, au mo-
ment de notre voyage dans l'isthme, n'était poussée
encore que jusqu'à 6 mètres de profondeur. Elle doit
être descendue à 24 mètres. Ce résultat que nous
choisissons pour le mentionner, est des plus remar-
quables, parce qu'il répond victorieusement aux ob-
jections qu'on présentait relativement à l'éboulement
des talus.
» Il confirme en même temps l'assertion émise dans
l'avant-projet qu'on trouvera dans l'isthme tous les
matériaux nécessaires à l'enrochement des berges du
canal, dans le cas où il paraîtrait indispensable de
procéder dans certains endroits à ce travail. »
Sur la fermeté du terrain, les convictions de la
Compagnie et de ses ingénieurs sont tellement éta-
blies qu'on a l'intention de diminuer la pente des
berges sur toute la longueur du parcours, ce qui
procurera encore une réduction dans les dépenses
générales.
Faut-il maintenant nous arrêter à rectifier toutes les
erreurs de petit détail dans lesquelles le Times est
tombé? Il s'épouvante du prix de 14 fr. pour le mètre
cube de la pierre nécessaire au canal; mais ce prix
est celui qui était prévu dans les devis de la com-
mission internationale. Un entrepreneur s'était chargé
de la fournir à 12 fr. le mètre, c'était donc encore une
preuve de la vérité des estimations du devis. Mais
cet entrepreneur a renoncé à son marché : oui, parce
qu'il n'avait pas alors tout l'outillage nécessaire ettous
les moyens propres à l'avantageuse exécution de ses
engagements. Nous pouvons apprendre au Times que
depuis, cet entrepreneur a demandé le renouvellement
de son marché, à la seule condition de lui accorder des
conditions d'exploitation plus larges; cette offre a été
déclinée par l'entrepreneur général, convaincu que
par suite de la découverte des matériaux précieux
en divers points de l'isthme, il se procurera la pierre
sur les divers emplacements où elle devra être em-
ployée, à un prix moyen au dessous de 10 fr. le mètre
cube, ce qui formera une économie de 4 fr. par mètre
cube sur les estimations primitives.
Nous en pouvons dire autant de diverses autres
matières nécessaires à la construction. Ainsi la pouz-
zolane de Santonin, évaluée à 15 fr. le mètre, rendue
à Port-Saïd, est offerte aujourd'hui à 9 fr., dans les
meilleures qualités; les bois, estimés à 60 fr. le stère,
sont déjà arrivés en grande quantité sur les chantiers
à raison de 25 fr.; les briques, cotées à 16 fr. et à
20 fr. le mille, peuvent être obtenues du gouverne-
ment égyptien à raison de 4 fr. le mille, prises à
Damiette, c'est à dire à 6 fr. au plus, rendues à Port-
Saïd, par le lac Menzaleh; les évaluations des terras-
sements s'abaissent dans des proportions analogues,
en même temps que les perfectionnements de toute
espèce apportés dans les tracés, et la disposition des
travaux ont permis au conseil supérieurde dresser une
nouvelle estimation qui réduit à 130 millions les de-
vis primitifs montant à 200 millions.
C'est encore par un faux renseignement que le
Times prétend que les puits creusés ne fournissent
qu'une eau inutile. Sauf le puits de Geneffé, tous
les autres fournissent de l'eau, non seulement em-
ployée pour l'arrosage et la fabrication du mortier,
mais parfaitement bue par les animaux et même par
les indigènes; car c'est à ces puits que viennent s'ap-
provisionner et s'abreuver les caravanes de passage
se rendant de Syrie en Egypte. Si elle n'est point
parfaitement irréprochable pour les palais européens,
les appareils distillatoires dont on a déjà fait l'essai à
Port-Saïd, et qui ont donné les résultats les plus sa-
tisfaisants et pour le prix et pour la qualité de la bois
son, comblent et combleront cette lacune, en atten-
dant que la tranchée dont on s'occupe en ce moment
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elle pourra être répartie selon les besoins des travailleurs.
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