Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1860 15 mai 1860
Description : 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18. 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
SUPPLÉMIJIENT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 153
» cessaire à l'exécution des travaux, notre ami et
» mandataire, M. Ferdinand de Lesseps, présidera
» et dirigera la Société, comme premier fondateur,
» pendant dix ans, à partir du jour où s'ouvrira la
» période de jouissance de la concession de quatre-
» vingt-dix-neuf années, aux termes de l'article 16
» ci-dessus. »
Article 21. — « Sont approuvés les statuts ci-an-
» nexés de la Société créée sous la dénomination
» de Compagnie universelle du Canal maritime de
t » Suez, la présente approbation valant autorisation
» de constitution, dans la forme des sociétés anonymes,
» à dater du jour où le capital social sera entièrement
» souscrit. »
Dans l'instruction qui nous était donnée à la suite
de l'acte du 30 novembre 1854, le vice-roi nous
disait :
Je vous remets cette copie pour que vous la con-
serviez par devers vous.
Parce qu'il était entendu que le moment de met-
tre l'œuvre à exécution n'était pas encore venu. Mais
depuis lors, les événements ayant marché et la situa-
tion d'entente avec la Porte étant un fait hors de
doute, les instructions ajoutées à la fin de février
1856, à l'acte du 5 janvier, modifiaient ainsi la pré-
cédente recommandation : « Je vous remets cette copie
» authentique, afin que votés puissiez constituer la Com-
» pagnie financière. »
En ce qui concerne les travaux, les premières ins-
tructions disaient :
« Quant aux travaux relatifs au creusement du
» canal de Suez, ils ne seront commencés qu'après
» l'autorisation de la Sublime Porte. »
Les dernières instructions s'exprimaient de cette
manière :
« Quant aux travaux relatifs AU PERCEMENT DE L'IS-
» THME, la Compagnie pourra les exécuter elle-même,
» dès que l'autorisation de la Sublime Porte M'aura
» été accordée. »
Le pouvoir de constituer la Compagnie finan-
cière était formel et immédiat ; il ne s'agissait plus
que de garder par devers nous l'acte de concession ; nous
devions eu faire usage, constituer la Compagnie finan-
cière, c'est-à-dire appeler et réunir en société les
capitaux.
On ne parlait plus du creusement, qui aurait pu
s'appliquer au canal d'essai et de petite communica-
tion dont on préparait déjà l'exécution par ordre et
pour le compte du vice-roi, mais on maintenait
une réserve pour l'exécution du percement de l'isthme,
c'est-à-dire pour l'ouverture complète des deux mers
à la grande navigation, en prévision des négociations
diplomatiques, et l'on déclarait que la Compagnie
pourrait effectuer elle-même cette ouverture, dès que
l'autorisation de la Sublime Porte aurait été accordée
non à la Compagnie, qui, une fois constituée, serait
en règle et en pleine investiture de ses droits par les
firmans du vice-roi, mais au vice-roi lui-même. Or,
quelle était à cette époque la situation politique de
l'affaire? Nous la définissions en ces termes dans
une lettre adressée à Vienne :
« Le vice-roi est placé aujourd'hui dans la meil-
» leure situation par les démarches faites depuis un
» an, par une lettre du grand vizir reconnaissant
» l'utilité de l'entreprise, par l'appui et les sympa-
» thies de l'Europe entière. Il ne met pas un seul
» moment en doute l'obtention d'une autorisation
» qui existe déjà moralement et tacitement, et qu'il
» sait devoir être accordée officiellement et publi-
» quement en vingt-quatre heures, le jour où les deux
» gouvernements de France et d'Angleterre seront
» d'accord. »
Il ne fallait donc pas troubler cette bonne situa-
tion, et comme il ne s'agissait pas encore pour la
Compagnie qui était à former d'exécuter elle-même
immédiatement des travaux quelconques, il fut con-
venu que le vice-roi les commencerait en son nom
pour que l'entreprise pût toujours suivre au milieu
des négociations une marche progressive et non
interrompue.
En même temps que le projet de statuts, nous
avions remis à Son Altesse, qui le garda en réserve,
un projet de décret pour régler le traitement et la
paie des ouvriers égyptiens à employer par la Com-
pagnie. Ce projet devait être converti plus tard, s'il
y avait lieu, en un acte officiel que nous regardions
comme un complément nécessaire de l'autorisation
de constituer la Compagnie financière.
Cependant on trouva convenable de savoir dès
ce moment dans quelle proportion les fonctionnaires
et le public de l'Egypte étaient disposés à s'intéresser
dans l'entreprise. A la veille de quitter Alexandrie,
nous laissâmes à M. Ruyssenaërs, agent supérieur
de la Compagnie projetée, un registre destiné à rece-
voir des souscriptions non appuyées de versements
jusqu'à concurrence d'une somme de 45 millions de
francs. Après notre départ d'Alexandrie, cette somme
fut couverte en trois jours par des engagements
individuels.
Le cabinet anglais, qui avait échoué auprès du
gouvernement français dans la tentative d'empêcher
d'un commun accord la Porte de s'entendre directement
avec le vice-roi, se montra inquiet de la force que
donnait à l'entreprise du canal le jugement des plus
savants ingénieurs de l'Europe, et il s'efforça par
tous les moyens possibles d'obtenir isolément un ré-
sultat qu'il devait renoncer de poursuivre avec l'aide
du cabinet français. Quoique son opposition ne fût ni
officielle ni avouée, elle n'en était pas moins active,
et elle s'exerçait sans contre-poids, le gouvernement
français ne voulant pas, avec raison, donner par son
initiative une apparence politique à une opération
» cessaire à l'exécution des travaux, notre ami et
» mandataire, M. Ferdinand de Lesseps, présidera
» et dirigera la Société, comme premier fondateur,
» pendant dix ans, à partir du jour où s'ouvrira la
» période de jouissance de la concession de quatre-
» vingt-dix-neuf années, aux termes de l'article 16
» ci-dessus. »
Article 21. — « Sont approuvés les statuts ci-an-
» nexés de la Société créée sous la dénomination
» de Compagnie universelle du Canal maritime de
t » Suez, la présente approbation valant autorisation
» de constitution, dans la forme des sociétés anonymes,
» à dater du jour où le capital social sera entièrement
» souscrit. »
Dans l'instruction qui nous était donnée à la suite
de l'acte du 30 novembre 1854, le vice-roi nous
disait :
Je vous remets cette copie pour que vous la con-
serviez par devers vous.
Parce qu'il était entendu que le moment de met-
tre l'œuvre à exécution n'était pas encore venu. Mais
depuis lors, les événements ayant marché et la situa-
tion d'entente avec la Porte étant un fait hors de
doute, les instructions ajoutées à la fin de février
1856, à l'acte du 5 janvier, modifiaient ainsi la pré-
cédente recommandation : « Je vous remets cette copie
» authentique, afin que votés puissiez constituer la Com-
» pagnie financière. »
En ce qui concerne les travaux, les premières ins-
tructions disaient :
« Quant aux travaux relatifs au creusement du
» canal de Suez, ils ne seront commencés qu'après
» l'autorisation de la Sublime Porte. »
Les dernières instructions s'exprimaient de cette
manière :
« Quant aux travaux relatifs AU PERCEMENT DE L'IS-
» THME, la Compagnie pourra les exécuter elle-même,
» dès que l'autorisation de la Sublime Porte M'aura
» été accordée. »
Le pouvoir de constituer la Compagnie finan-
cière était formel et immédiat ; il ne s'agissait plus
que de garder par devers nous l'acte de concession ; nous
devions eu faire usage, constituer la Compagnie finan-
cière, c'est-à-dire appeler et réunir en société les
capitaux.
On ne parlait plus du creusement, qui aurait pu
s'appliquer au canal d'essai et de petite communica-
tion dont on préparait déjà l'exécution par ordre et
pour le compte du vice-roi, mais on maintenait
une réserve pour l'exécution du percement de l'isthme,
c'est-à-dire pour l'ouverture complète des deux mers
à la grande navigation, en prévision des négociations
diplomatiques, et l'on déclarait que la Compagnie
pourrait effectuer elle-même cette ouverture, dès que
l'autorisation de la Sublime Porte aurait été accordée
non à la Compagnie, qui, une fois constituée, serait
en règle et en pleine investiture de ses droits par les
firmans du vice-roi, mais au vice-roi lui-même. Or,
quelle était à cette époque la situation politique de
l'affaire? Nous la définissions en ces termes dans
une lettre adressée à Vienne :
« Le vice-roi est placé aujourd'hui dans la meil-
» leure situation par les démarches faites depuis un
» an, par une lettre du grand vizir reconnaissant
» l'utilité de l'entreprise, par l'appui et les sympa-
» thies de l'Europe entière. Il ne met pas un seul
» moment en doute l'obtention d'une autorisation
» qui existe déjà moralement et tacitement, et qu'il
» sait devoir être accordée officiellement et publi-
» quement en vingt-quatre heures, le jour où les deux
» gouvernements de France et d'Angleterre seront
» d'accord. »
Il ne fallait donc pas troubler cette bonne situa-
tion, et comme il ne s'agissait pas encore pour la
Compagnie qui était à former d'exécuter elle-même
immédiatement des travaux quelconques, il fut con-
venu que le vice-roi les commencerait en son nom
pour que l'entreprise pût toujours suivre au milieu
des négociations une marche progressive et non
interrompue.
En même temps que le projet de statuts, nous
avions remis à Son Altesse, qui le garda en réserve,
un projet de décret pour régler le traitement et la
paie des ouvriers égyptiens à employer par la Com-
pagnie. Ce projet devait être converti plus tard, s'il
y avait lieu, en un acte officiel que nous regardions
comme un complément nécessaire de l'autorisation
de constituer la Compagnie financière.
Cependant on trouva convenable de savoir dès
ce moment dans quelle proportion les fonctionnaires
et le public de l'Egypte étaient disposés à s'intéresser
dans l'entreprise. A la veille de quitter Alexandrie,
nous laissâmes à M. Ruyssenaërs, agent supérieur
de la Compagnie projetée, un registre destiné à rece-
voir des souscriptions non appuyées de versements
jusqu'à concurrence d'une somme de 45 millions de
francs. Après notre départ d'Alexandrie, cette somme
fut couverte en trois jours par des engagements
individuels.
Le cabinet anglais, qui avait échoué auprès du
gouvernement français dans la tentative d'empêcher
d'un commun accord la Porte de s'entendre directement
avec le vice-roi, se montra inquiet de la force que
donnait à l'entreprise du canal le jugement des plus
savants ingénieurs de l'Europe, et il s'efforça par
tous les moyens possibles d'obtenir isolément un ré-
sultat qu'il devait renoncer de poursuivre avec l'aide
du cabinet français. Quoique son opposition ne fût ni
officielle ni avouée, elle n'en était pas moins active,
et elle s'exerçait sans contre-poids, le gouvernement
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