Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1860 01 mai 1860
Description : 1860/05/01 (A5,N93). 1860/05/01 (A5,N93).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529959g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 137
NAUFRAGE DU JASON.
Nous avons à mentionner à nos lecteurs un événe-
ment qui, quoiqu'il n'atteigne point directement les
intérêts de la Compagnie univer. elle, n'est pas moins
douloureux pour elle par ses lugubres résultats.
Le trois-màts le Jason, avait (té frété à Marseille
par l'entrepreneur général de la Compagnie, M. Har-
don, et il portait à Port Saïd quelques machines et
des ouvriers destinés à les monter. Les ouvriers
étaient au nombre de vingt et un; l'équipage se com-
posait de onze hommes ; le Jason a péri corps et biens
dans les bouches de Bonifacio, si célèbres par leurs
naufrages, et précisément à l'endroit fignalé par la
catastrophe de la frégate la Sémillant*'.
Quatre personnes seulement ont pu se sauver dans
ce sinistre : le second, un matelot et deux des passa-
gers.
La cargaison était assurée ainsi que le navire.
Le Salut public de Lyon, en reproduisant ce triste
récit, nous apprend que toute la ville en a été péni-
blement émue, tous les passagers du Jason étant des
ouvriers lyonnais.
Deux entrepreneurs de cette ville auraient engagé
ces ouvriers pour se rendre à Port-Saïd dans le but
d'y installer, comme nous l'avons déjà dit, les ma-
chines qui leur avaient été commandées par l'entre-
preneur général,
Le père de l'un des entrepreneurs lyonnais se trou-
vait, d'après le Salut public, au nombre des passagers
du Jason.
Quoique la Compagnie soit en fait étrangère à ce
désastre, nous ne doutons point que, de concert avec
M. Hardon, elle ne prenne des mesures pour venir au
secours des familles malheureuses que cet événement
pourrait laisser dans la détresse.
JULES ROSÉ.
LES ANGLAIS EN EGYPTE.
Sous ce titre, le Times du 23 avril a publié l'arti-
cle suivant :
« Le Caire, 8 avril,
» Une scène des plus désagréables a eu lieu, dans la
soirée du 4, à la grande mosquée, scène qui a amené
pour les Européens l'interdiction d'entrer dans la mos-
quée du Caire. Les voyageurs venant de l'Inde et de
l'Australie, dans leur route du Caire à Suez, avaient
profité de l'occasion pour visiter la grande mosquée
bâtie par le dernier vice-roi, Méhémet-Ali. Pendant le
Ramadan, la mosquée est illuminée, et à l'occasion de
l'anniversaire de la mort de son fondateur qui y est
enterré, son fils, le vice-roi actuel, assistait aux céré-
monies. Quelques-uns de nos compatriotes, qui avaien
auparavant copieusement bu , se présentèrent à la
porte de la mosquée dans un état qui n'était rien moins
que celui de gens sobres. On les avait laissés courtoi-
sement entrer; ils ne trouvèrent rien de mieux à faire
d'abord, cependant, que de pénétrer dans le cercle vice-
royal, où ils se mirent à contrefaire les derviches et
les autres personnages qui accomplissaient les rites de
la religion autour du tombeau du fondateur, cherchant
par tous les moyens possibles à manifester leur mépris
pour les cérémonies religieuses mahométanes.
» Cela irrita naturellement l'assistance, et à un tel
degré que l'attention du vice-roi en fut frappée. Son
Altesse envoya son écuyer Mohammed-Bey, pour faire
observer à ces messieurs qu'ils étaient dans un lieu
consacré au service divin, et qu'ils devaient s'y tenir
convenablement et avec décence, ou bien se retirer, car
autrement le vice-roi ne pourrait répondre des suites
d'une pareille excitation au fanatisme de ses sujets.
» Cette recommandation fut insolemment négligée,
et l'irritation publique prenant un caractère menaçant,
Mohammed-Bey fut obligé de faire entourer cette so-
ciété par des cavas (agents de police), pour la protéger
et en même temps l'expulser du temple.
» Nous nous dispensons de publier les noms de ces
voyageurs venant ainsi insulter à la fois l'opinion pu-
blique, le vice-roi, la mémoire de son père et la reli-
gion qu'il professe. Nous regrettons de devoir dire
qu'une dame anglaise était mêlée dans cette triste
équipée.
» Nous saisissons cette occasion de faire observer que
la conduite des jeunes cadets se rendant aux Indes est
systématiquement insolente pendant leur traversée en
Egypte, et qu'elle est devenue le sujet de plaintes sé-
rieuses et de représentations faites aux autorités an-
glaises dans le pays.
» Dès les premiers moments de leur débarquement,
ils ne cessent de commettre des insultes depuis la sta-
tion du chemin de fer à Alexandrie jusqu'à leur arrivée
au Caire, où, organisés en bandes et armés de bâtons,
ils s'amusent à troubler l'ordre public jusqu'au moment
de leur départ. Il est vraiment à espérer que, pour
l'honneur du caractère anglais, les autorités de l'Inde à
Londres exigeront plus de décorum dans la conduite de
ces messieurs à l'avenir; et que même la menace de
perdre des emplois qu'ils déshonorent sera faite pour
lexasoii l'autorité anglaise, ici, aurait à signaler de
semblables excès. »
Les réflexions finales de cette lettre, qu'a cru de-
voir insérer le Times avec une impartialité qui l'ho-
nore, nous font songer malgré nous à la prétention
qu'affichent nos voisins d'outre-Manche, de protéger
l'Egypte contre l'invasion des Français, lesquels en-
vahisseurs sont de braves et simples ouvriers tra-
vaillant de leur mieux au canal de Suez dans l'inté-
rêt général de la civilisation et du progrès, et contre
lesquels aucune plainte ne s'est élevée depuis qu'ils
ont la main à l'œuvre.
F. MORNAND.
(Opinion nationw e-.)
i f-, -
NAUFRAGE DU JASON.
Nous avons à mentionner à nos lecteurs un événe-
ment qui, quoiqu'il n'atteigne point directement les
intérêts de la Compagnie univer. elle, n'est pas moins
douloureux pour elle par ses lugubres résultats.
Le trois-màts le Jason, avait (té frété à Marseille
par l'entrepreneur général de la Compagnie, M. Har-
don, et il portait à Port Saïd quelques machines et
des ouvriers destinés à les monter. Les ouvriers
étaient au nombre de vingt et un; l'équipage se com-
posait de onze hommes ; le Jason a péri corps et biens
dans les bouches de Bonifacio, si célèbres par leurs
naufrages, et précisément à l'endroit fignalé par la
catastrophe de la frégate la Sémillant*'.
Quatre personnes seulement ont pu se sauver dans
ce sinistre : le second, un matelot et deux des passa-
gers.
La cargaison était assurée ainsi que le navire.
Le Salut public de Lyon, en reproduisant ce triste
récit, nous apprend que toute la ville en a été péni-
blement émue, tous les passagers du Jason étant des
ouvriers lyonnais.
Deux entrepreneurs de cette ville auraient engagé
ces ouvriers pour se rendre à Port-Saïd dans le but
d'y installer, comme nous l'avons déjà dit, les ma-
chines qui leur avaient été commandées par l'entre-
preneur général,
Le père de l'un des entrepreneurs lyonnais se trou-
vait, d'après le Salut public, au nombre des passagers
du Jason.
Quoique la Compagnie soit en fait étrangère à ce
désastre, nous ne doutons point que, de concert avec
M. Hardon, elle ne prenne des mesures pour venir au
secours des familles malheureuses que cet événement
pourrait laisser dans la détresse.
JULES ROSÉ.
LES ANGLAIS EN EGYPTE.
Sous ce titre, le Times du 23 avril a publié l'arti-
cle suivant :
« Le Caire, 8 avril,
» Une scène des plus désagréables a eu lieu, dans la
soirée du 4, à la grande mosquée, scène qui a amené
pour les Européens l'interdiction d'entrer dans la mos-
quée du Caire. Les voyageurs venant de l'Inde et de
l'Australie, dans leur route du Caire à Suez, avaient
profité de l'occasion pour visiter la grande mosquée
bâtie par le dernier vice-roi, Méhémet-Ali. Pendant le
Ramadan, la mosquée est illuminée, et à l'occasion de
l'anniversaire de la mort de son fondateur qui y est
enterré, son fils, le vice-roi actuel, assistait aux céré-
monies. Quelques-uns de nos compatriotes, qui avaien
auparavant copieusement bu , se présentèrent à la
porte de la mosquée dans un état qui n'était rien moins
que celui de gens sobres. On les avait laissés courtoi-
sement entrer; ils ne trouvèrent rien de mieux à faire
d'abord, cependant, que de pénétrer dans le cercle vice-
royal, où ils se mirent à contrefaire les derviches et
les autres personnages qui accomplissaient les rites de
la religion autour du tombeau du fondateur, cherchant
par tous les moyens possibles à manifester leur mépris
pour les cérémonies religieuses mahométanes.
» Cela irrita naturellement l'assistance, et à un tel
degré que l'attention du vice-roi en fut frappée. Son
Altesse envoya son écuyer Mohammed-Bey, pour faire
observer à ces messieurs qu'ils étaient dans un lieu
consacré au service divin, et qu'ils devaient s'y tenir
convenablement et avec décence, ou bien se retirer, car
autrement le vice-roi ne pourrait répondre des suites
d'une pareille excitation au fanatisme de ses sujets.
» Cette recommandation fut insolemment négligée,
et l'irritation publique prenant un caractère menaçant,
Mohammed-Bey fut obligé de faire entourer cette so-
ciété par des cavas (agents de police), pour la protéger
et en même temps l'expulser du temple.
» Nous nous dispensons de publier les noms de ces
voyageurs venant ainsi insulter à la fois l'opinion pu-
blique, le vice-roi, la mémoire de son père et la reli-
gion qu'il professe. Nous regrettons de devoir dire
qu'une dame anglaise était mêlée dans cette triste
équipée.
» Nous saisissons cette occasion de faire observer que
la conduite des jeunes cadets se rendant aux Indes est
systématiquement insolente pendant leur traversée en
Egypte, et qu'elle est devenue le sujet de plaintes sé-
rieuses et de représentations faites aux autorités an-
glaises dans le pays.
» Dès les premiers moments de leur débarquement,
ils ne cessent de commettre des insultes depuis la sta-
tion du chemin de fer à Alexandrie jusqu'à leur arrivée
au Caire, où, organisés en bandes et armés de bâtons,
ils s'amusent à troubler l'ordre public jusqu'au moment
de leur départ. Il est vraiment à espérer que, pour
l'honneur du caractère anglais, les autorités de l'Inde à
Londres exigeront plus de décorum dans la conduite de
ces messieurs à l'avenir; et que même la menace de
perdre des emplois qu'ils déshonorent sera faite pour
lexasoii l'autorité anglaise, ici, aurait à signaler de
semblables excès. »
Les réflexions finales de cette lettre, qu'a cru de-
voir insérer le Times avec une impartialité qui l'ho-
nore, nous font songer malgré nous à la prétention
qu'affichent nos voisins d'outre-Manche, de protéger
l'Egypte contre l'invasion des Français, lesquels en-
vahisseurs sont de braves et simples ouvriers tra-
vaillant de leur mieux au canal de Suez dans l'inté-
rêt général de la civilisation et du progrès, et contre
lesquels aucune plainte ne s'est élevée depuis qu'ils
ont la main à l'œuvre.
F. MORNAND.
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