Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1860 15 mai 1860
Description : 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18. 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
154 L'ISTHME DE SUEZ.
exclusivement privée et commerciale qui n'était pas
encore dans le cas de demander protection, et les ha-
bitudes loyales de notre diplomatie ne permettant pas
à nos agents de suivre officieusement une marche
contraire à la promesse de neutralité et d'abstention
qui leur avait été officiellement recommandée.
De retour en Europe, nous nous empressâmes de
publier en Angleterre et en France un volume conte-
nant, avec d'autres documents officiels, le firman dé-
finitif de concession, le cahier des charges et les pro-
cès verbaux des séances tenues en Egypte par les
délégués de la commission scientifique internationale.
Les membres de cette commission se réunirent à
Paris au mois de juin, et arrêtèrent les bases de leur
rapport général qui devait précéder et guider l'orga-
nisation financière.
Après avoir assisté aux séances de la commission,
nous allâmes rendre compte au vice-roi de ses déli-
bérations. Nous trouvâmes à la cour d'Egypte l'an-
cien grand vizir Réchid-Pacha, qui avait quitté Cons-
tantinople pour rendre visite au vice- roi, et un envoyé
du sultan, Nedjib-Pacha, qui avait apporté à Moham-
med-Saïd de hautes marques de la satisfaction de Sa
Hautesse.
En même temps, le célèbre hatti-humayoum impé-
rial décrété après la conclusion de la paix était pro-
mulgué en Egypte. Il recommandait à tous les gou-
verneurs et vassaux de l'empire de s'occuper de la
création de routes et de canaux propres à rendre les
communications plus faciles, à augmenter les sources de
la richesse du pays et à appeler les capitaux européens.
Ce fut dans ces circonstances que le vice-roi adopta
un budget régulier de dépenses pour l'exécution des
travaux préparatoires indiqués par la commission in-
ternationale, travaux dont il se chargea lui-même en
attendant la constitution de la Compagnie. De plus,
il jugea le moment opportun pour donner cours à
son décret sur l'organisation, le traitement et la paie
des ouvriers égyptiens à employer par la Compa-
gnie. Ce décret, portant la date du 20 juillet 1856, et
dont une expédition légale nous fut remise pour faire
partie des actes constitutifs de notre Société, annon-
çait publiquement que Son Altesse voulait assurer Vexé-
cution des travaux du canal de Suez.
Nous fûmes rappelé à Paris pour nous occuper de
la publication et de la distribution du rapport de la
commission internationale. Ce rapport, véritable mo-
i.ument de la science moderne des ingénieurs, fut ré-
pandu à plusieurs milliers d'exemplaires, et traduit
dans toutes ies langues.
Conformément aux indications de la commission
internationale, non;; retournâmes en Egypte, à la fin
de 1856, pour faire étudier, sur un "bâtiment station-
naire, la rade de Péluse, et pour faire poursuivre les
importants travaux de forage, de nivellement et de
cadaftre qui s'exécutaient dans l'isthme, avec un per-
sonnel déjà nombreux.
Pendant ce temps, le rapport de la commission
internationale avait porté ses fruits. Les corps sa-
vants de toute l'Europe y avaient donné leur adhésion,
et le 2 mars 1857, l'Académie impériale des sciences
de Paris déclarait, par l'organe de son honorable
rapporteur, le baron Charles Dupin, que la conception
et les moyens d'exécution du canal de Suez étaient les
dignes apprêts d'une entreprise utile à l'ensemble du
genre humain.
Le concours de la presse (M. de Lesseps se tourne
à gauche où sont placés les représentants de la
presse) ne pouvait nous manquer dans une entre-
prise où sont engagées les plus hautes questions
de civilisation , et qui, considérée même exclu-
sivement au point de vue économique, méritait
toute l'attention des publicistes. Les adhésions, les en-
couragements nous furent prodigués par les organes
de l'opinion dans le monde entier. Dès lors, ils ne lais-
sèrent pas une allégation hostile ou erronée sans réfu-
tation, pas un de nos intérêts sans défense. Appuyés
sur la vérité, nous eûmes encore le secours de l'élo-
quence. (Bravo ! bravo ! — Longs applaudisse-
ments.) Nous devons exprimer ici la gratitude que
nous a inspirée cette puissante coopération, en ajou-
tant que dans cette croisade de tous les pays en fa-
veur du bon droit, la France s'est distinguée comme
toujours par la fermeté inébranlable de sa droiture et
de sa générosité. (Oui! oui! très-bien! — Mouve-
ment prolongé.)
Nos correspondances de Constantinople s'accor-
daient à nous montrer le grand vizir Réchid-Pacha
et ses collègues comme toujours favorables à l'entre-
prise du canal, mais elles nous signalaient la persis-
tance de l'opposition de l'ambassadeur anglais, qui,
ne se bornant pas à suspendre l'expression officielle
de la ratification de la Porte, cherchait à obtenir quel-
que déclaration hostile. On nous faisait connaître
qu'il fallait un contre-poids i cette opposiiion, autre-
ment le canal pouvait courir des dangers. Ce contre
poids levait être ou l'intervention du gouvernement
français, ou la .pression de l'opinion publique en An-
gleterre. Le premier moyen nous semblait prématuré :
nous n'hésitâmes pas à choisir le second.
Les meetings qui eurent lieu en avril, mai et
juin 1857, dans les principaux centres maritimes et
commerciaux de l'Angleterre, de l'Irlande et de
l'Ecosse, nous donnèrent complète satisfaction. Les
procès-verbaux sténographiés de ces meetings for-
mèrent une enquête intéressante où la question était
sérieusement discutée et étudiée aux points de vue
commercial, industriel et maritime. L'opinion des
chambres de commerce et des armateurs de la Grande-
Bretagne fut unanime pour approuver le tarif de
exclusivement privée et commerciale qui n'était pas
encore dans le cas de demander protection, et les ha-
bitudes loyales de notre diplomatie ne permettant pas
à nos agents de suivre officieusement une marche
contraire à la promesse de neutralité et d'abstention
qui leur avait été officiellement recommandée.
De retour en Europe, nous nous empressâmes de
publier en Angleterre et en France un volume conte-
nant, avec d'autres documents officiels, le firman dé-
finitif de concession, le cahier des charges et les pro-
cès verbaux des séances tenues en Egypte par les
délégués de la commission scientifique internationale.
Les membres de cette commission se réunirent à
Paris au mois de juin, et arrêtèrent les bases de leur
rapport général qui devait précéder et guider l'orga-
nisation financière.
Après avoir assisté aux séances de la commission,
nous allâmes rendre compte au vice-roi de ses déli-
bérations. Nous trouvâmes à la cour d'Egypte l'an-
cien grand vizir Réchid-Pacha, qui avait quitté Cons-
tantinople pour rendre visite au vice- roi, et un envoyé
du sultan, Nedjib-Pacha, qui avait apporté à Moham-
med-Saïd de hautes marques de la satisfaction de Sa
Hautesse.
En même temps, le célèbre hatti-humayoum impé-
rial décrété après la conclusion de la paix était pro-
mulgué en Egypte. Il recommandait à tous les gou-
verneurs et vassaux de l'empire de s'occuper de la
création de routes et de canaux propres à rendre les
communications plus faciles, à augmenter les sources de
la richesse du pays et à appeler les capitaux européens.
Ce fut dans ces circonstances que le vice-roi adopta
un budget régulier de dépenses pour l'exécution des
travaux préparatoires indiqués par la commission in-
ternationale, travaux dont il se chargea lui-même en
attendant la constitution de la Compagnie. De plus,
il jugea le moment opportun pour donner cours à
son décret sur l'organisation, le traitement et la paie
des ouvriers égyptiens à employer par la Compa-
gnie. Ce décret, portant la date du 20 juillet 1856, et
dont une expédition légale nous fut remise pour faire
partie des actes constitutifs de notre Société, annon-
çait publiquement que Son Altesse voulait assurer Vexé-
cution des travaux du canal de Suez.
Nous fûmes rappelé à Paris pour nous occuper de
la publication et de la distribution du rapport de la
commission internationale. Ce rapport, véritable mo-
i.ument de la science moderne des ingénieurs, fut ré-
pandu à plusieurs milliers d'exemplaires, et traduit
dans toutes ies langues.
Conformément aux indications de la commission
internationale, non;; retournâmes en Egypte, à la fin
de 1856, pour faire étudier, sur un "bâtiment station-
naire, la rade de Péluse, et pour faire poursuivre les
importants travaux de forage, de nivellement et de
cadaftre qui s'exécutaient dans l'isthme, avec un per-
sonnel déjà nombreux.
Pendant ce temps, le rapport de la commission
internationale avait porté ses fruits. Les corps sa-
vants de toute l'Europe y avaient donné leur adhésion,
et le 2 mars 1857, l'Académie impériale des sciences
de Paris déclarait, par l'organe de son honorable
rapporteur, le baron Charles Dupin, que la conception
et les moyens d'exécution du canal de Suez étaient les
dignes apprêts d'une entreprise utile à l'ensemble du
genre humain.
Le concours de la presse (M. de Lesseps se tourne
à gauche où sont placés les représentants de la
presse) ne pouvait nous manquer dans une entre-
prise où sont engagées les plus hautes questions
de civilisation , et qui, considérée même exclu-
sivement au point de vue économique, méritait
toute l'attention des publicistes. Les adhésions, les en-
couragements nous furent prodigués par les organes
de l'opinion dans le monde entier. Dès lors, ils ne lais-
sèrent pas une allégation hostile ou erronée sans réfu-
tation, pas un de nos intérêts sans défense. Appuyés
sur la vérité, nous eûmes encore le secours de l'élo-
quence. (Bravo ! bravo ! — Longs applaudisse-
ments.) Nous devons exprimer ici la gratitude que
nous a inspirée cette puissante coopération, en ajou-
tant que dans cette croisade de tous les pays en fa-
veur du bon droit, la France s'est distinguée comme
toujours par la fermeté inébranlable de sa droiture et
de sa générosité. (Oui! oui! très-bien! — Mouve-
ment prolongé.)
Nos correspondances de Constantinople s'accor-
daient à nous montrer le grand vizir Réchid-Pacha
et ses collègues comme toujours favorables à l'entre-
prise du canal, mais elles nous signalaient la persis-
tance de l'opposition de l'ambassadeur anglais, qui,
ne se bornant pas à suspendre l'expression officielle
de la ratification de la Porte, cherchait à obtenir quel-
que déclaration hostile. On nous faisait connaître
qu'il fallait un contre-poids i cette opposiiion, autre-
ment le canal pouvait courir des dangers. Ce contre
poids levait être ou l'intervention du gouvernement
français, ou la .pression de l'opinion publique en An-
gleterre. Le premier moyen nous semblait prématuré :
nous n'hésitâmes pas à choisir le second.
Les meetings qui eurent lieu en avril, mai et
juin 1857, dans les principaux centres maritimes et
commerciaux de l'Angleterre, de l'Irlande et de
l'Ecosse, nous donnèrent complète satisfaction. Les
procès-verbaux sténographiés de ces meetings for-
mèrent une enquête intéressante où la question était
sérieusement discutée et étudiée aux points de vue
commercial, industriel et maritime. L'opinion des
chambres de commerce et des armateurs de la Grande-
Bretagne fut unanime pour approuver le tarif de
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