Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1860 01 mai 1860
Description : 1860/05/01 (A5,N93). 1860/05/01 (A5,N93).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529959g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
134 L'ISTHME DE SUEZ,
dessous d'Alexandrie sont formées de roches calcaires
que la mer corrode et entraîne vers l'est. A ces ma -
tières les flots du large viennent mêler des détritus
de coraux et de coquillages également calcaires, et
par l'analyse il aurait constaté que les sables d'A-
lexandrie à Aboukir avant Rosette n'étaient que des
sables à base de chaux. De Rosette au contraire à
Damiette et jusqu'au bout de la baie de Péluse l'ana-
lyse lui aurait démontré que les sables de ces parages
auraient pour base la silice, ce que M. Spratt inter-
prète comme une preuve que ces sables ne proviennent
que du Nil.
Ainsi donc, jusqu'à Aboukir, les sables calcaires
produits de la mer ; au delà d'Aboukir, les sables sili-
ceux produits par le Nil, voilà tout l'argument de
M. le capitaine Spratt pour démontrer que les ap-
ports du Nil empiètent incessamment sur le Delta
depuis Rosette jusqu'au fond de la baie de Péluse. Ce
système est complètement démenti par la réalité des
choses.
La plage d'Alexandrie est si peu formée exclusive-
ment de sables calcaires que sur toutes les cartes
marines figure l'existence d'un grand banc de sable
siliceux occupant la moitié de la rade de cette ville.
De plus le port neuf s'encombre rapidement de sable
de la même nature. M. Spratt pouvait-il ignorer ce
que n'ignore pas le dernier des marins ayant abordé
à Alexandrie ? En outre, la commission internatio-
nale qui a parcouru toute la côte depuis le golfe des
Arabes (à l'ouest d'Alexandrie) jusqu'auprès d'A-
boukir, a recueilli des sables siliceux tout le long de
cette plage.
Il faut donc ou que M. Spratt allègue que les ap-
ports du Nil s'étendent jusqu'à Alexandrie, ce qui
n'est pas possible, et ce qu'il s'est interdit à lui-même de
soutenir, puisqu'il affirme dans son mémoire que les
dépôts du Nil « n'atteignent pas à l'ouest la pointe
d'Aboukir ; » ou il faut qu'il avoue que les sables si-
ceux de Péluse ne sont pas une preuve de la pré-
sence des apports du Nil, puisqu'on les trouve égale-
ment sur la plage jusque dans le port d'Alexandrie,
où l'action du Nil ne peut pas atteindre et n'atteint
pas.
Il nous semble qu'une seconde fois le système de
M. Spratt tombe de tout son poids.
Quel est cependant le rôle des matières qu'entraîne
incontestablement le Nil ? Ces matières sont-elles pu-
rement limoneuses ou mêlées d'une grande quantité
de sable? Si ces sables sont portés à la mer, influent-
ils sur les plages de la côte orientale du Delta, c'est-
à-dire, vont-ils se décharger dans la baie de Péluse?
Ici la science varie et deux opinions sont en pré-
sence.
L'une rejette d'une manière absolue que le Nilorte
jusqu'à son embouchure en quantité appréciable les
sables roulés par le fleuve dans sa partie supérieure.
Elle en donne pour raison le peu de pente du Nil
dès qu'il approche de son embouchure ; la composi-
tion de son fond presque entièrement formé de ma-
tières limoneuses; elle professe en outre que les barres
du Nil sont, aussi bien que les barres de la plupart
des fleuves, composées d'apports maritimes, et non
d'apports fluviatiles, et elle a publié là-dessus un tra-
vail très-remarquable, qu'on pourra lire dans l'avant-
projet du canal de Sue.
En conséquence de cette théorie, les parties limo-
neux es, seuls apports du fleuve, seraient par leur té-
nuité et leur affinité avec l'eau facilement trans-
portées au loin dans les profondeurs de la mer. Les
sables de la plage et des barres ne seraient que des
apports maritimes. Cette opinion appuie son senli-
ment sur cette observation, qu'en effet on ne trouve
pour ainsi dire sur le lido égyptien, jusqu'au cap
Cassius, aucune trace de limon.
M. Spratt a compris la force de cette objection ; il
l'a combattue, prétendant que le sable et le limon
mêlés ensemble et jetés par le Nil dans la mer se dé-
lavent dans ses flots : les parties les plus ténues et les
plus solubles, c'est-à-dire les parties limoneu-
ses, sont entraînées à une certaine distance ; les
parties les plus lourdes, au contraire, c'est-à-dire le
sable, retomberaient de leur propre poids, et livrées à
l'action du courant littoral, elles iraient successive-
ment se décharger sur la côte orientale.
Mais, d'un autre côté, M. Spratt n'aperçoit pas que
son système le conduit à une flagrante contradiction,
car si c'est ainsi que les apports du Nil se conduisent
dans la mer, ils doivent se conduire de la même
façon dans le fleuve lui-même. Or, M. Spratt, quand
il s'agit du régime du fleuve, procède par un raison-
nement diamétralement opposé : selon lui, le Nil dé-
poserait à son cours supérieur les plus fortes parties
de son limon, et il entraînerait la plus grande masse
de ses sables vers son cours inférieur.
Une observation, que nous avons plus haut em-
pruntée à M. Elie de Beaumont, indiquerait aussi que
les sables traînés par le Nil s'arrêtent sensiblement en
deçà de l'entrée du Delta, puisqu'au Caire l'exhaus-
sement du lit est beaucoup plus sensible que dans le
Delta lui-même.
De plus, pour donner une idée de la masse de sable
portée par le Nil vers ses embouchures, M. Spratt cite
les briques fabriquées avec la terre du Delta, et qui
contiennent, dit ii, une grande quantité de sable. C'est
encore une erreur matérielle. M. Spratt a confondu
les briques qui se font vers la portion supérieure du
Nil, et qui sont, en effet, d'une argile siliceuse, avec
celles provenant des environs de Rosette et de Da-
miette, dans les parties basses du Delta. Celles-ci
sont fabriquées avec une argile très-grasse exigeant
l'addition de cendres ou de parties siliceuses avec de
dessous d'Alexandrie sont formées de roches calcaires
que la mer corrode et entraîne vers l'est. A ces ma -
tières les flots du large viennent mêler des détritus
de coraux et de coquillages également calcaires, et
par l'analyse il aurait constaté que les sables d'A-
lexandrie à Aboukir avant Rosette n'étaient que des
sables à base de chaux. De Rosette au contraire à
Damiette et jusqu'au bout de la baie de Péluse l'ana-
lyse lui aurait démontré que les sables de ces parages
auraient pour base la silice, ce que M. Spratt inter-
prète comme une preuve que ces sables ne proviennent
que du Nil.
Ainsi donc, jusqu'à Aboukir, les sables calcaires
produits de la mer ; au delà d'Aboukir, les sables sili-
ceux produits par le Nil, voilà tout l'argument de
M. le capitaine Spratt pour démontrer que les ap-
ports du Nil empiètent incessamment sur le Delta
depuis Rosette jusqu'au fond de la baie de Péluse. Ce
système est complètement démenti par la réalité des
choses.
La plage d'Alexandrie est si peu formée exclusive-
ment de sables calcaires que sur toutes les cartes
marines figure l'existence d'un grand banc de sable
siliceux occupant la moitié de la rade de cette ville.
De plus le port neuf s'encombre rapidement de sable
de la même nature. M. Spratt pouvait-il ignorer ce
que n'ignore pas le dernier des marins ayant abordé
à Alexandrie ? En outre, la commission internatio-
nale qui a parcouru toute la côte depuis le golfe des
Arabes (à l'ouest d'Alexandrie) jusqu'auprès d'A-
boukir, a recueilli des sables siliceux tout le long de
cette plage.
Il faut donc ou que M. Spratt allègue que les ap-
ports du Nil s'étendent jusqu'à Alexandrie, ce qui
n'est pas possible, et ce qu'il s'est interdit à lui-même de
soutenir, puisqu'il affirme dans son mémoire que les
dépôts du Nil « n'atteignent pas à l'ouest la pointe
d'Aboukir ; » ou il faut qu'il avoue que les sables si-
ceux de Péluse ne sont pas une preuve de la pré-
sence des apports du Nil, puisqu'on les trouve égale-
ment sur la plage jusque dans le port d'Alexandrie,
où l'action du Nil ne peut pas atteindre et n'atteint
pas.
Il nous semble qu'une seconde fois le système de
M. Spratt tombe de tout son poids.
Quel est cependant le rôle des matières qu'entraîne
incontestablement le Nil ? Ces matières sont-elles pu-
rement limoneuses ou mêlées d'une grande quantité
de sable? Si ces sables sont portés à la mer, influent-
ils sur les plages de la côte orientale du Delta, c'est-
à-dire, vont-ils se décharger dans la baie de Péluse?
Ici la science varie et deux opinions sont en pré-
sence.
L'une rejette d'une manière absolue que le Nilorte
jusqu'à son embouchure en quantité appréciable les
sables roulés par le fleuve dans sa partie supérieure.
Elle en donne pour raison le peu de pente du Nil
dès qu'il approche de son embouchure ; la composi-
tion de son fond presque entièrement formé de ma-
tières limoneuses; elle professe en outre que les barres
du Nil sont, aussi bien que les barres de la plupart
des fleuves, composées d'apports maritimes, et non
d'apports fluviatiles, et elle a publié là-dessus un tra-
vail très-remarquable, qu'on pourra lire dans l'avant-
projet du canal de Sue.
En conséquence de cette théorie, les parties limo-
neux es, seuls apports du fleuve, seraient par leur té-
nuité et leur affinité avec l'eau facilement trans-
portées au loin dans les profondeurs de la mer. Les
sables de la plage et des barres ne seraient que des
apports maritimes. Cette opinion appuie son senli-
ment sur cette observation, qu'en effet on ne trouve
pour ainsi dire sur le lido égyptien, jusqu'au cap
Cassius, aucune trace de limon.
M. Spratt a compris la force de cette objection ; il
l'a combattue, prétendant que le sable et le limon
mêlés ensemble et jetés par le Nil dans la mer se dé-
lavent dans ses flots : les parties les plus ténues et les
plus solubles, c'est-à-dire les parties limoneu-
ses, sont entraînées à une certaine distance ; les
parties les plus lourdes, au contraire, c'est-à-dire le
sable, retomberaient de leur propre poids, et livrées à
l'action du courant littoral, elles iraient successive-
ment se décharger sur la côte orientale.
Mais, d'un autre côté, M. Spratt n'aperçoit pas que
son système le conduit à une flagrante contradiction,
car si c'est ainsi que les apports du Nil se conduisent
dans la mer, ils doivent se conduire de la même
façon dans le fleuve lui-même. Or, M. Spratt, quand
il s'agit du régime du fleuve, procède par un raison-
nement diamétralement opposé : selon lui, le Nil dé-
poserait à son cours supérieur les plus fortes parties
de son limon, et il entraînerait la plus grande masse
de ses sables vers son cours inférieur.
Une observation, que nous avons plus haut em-
pruntée à M. Elie de Beaumont, indiquerait aussi que
les sables traînés par le Nil s'arrêtent sensiblement en
deçà de l'entrée du Delta, puisqu'au Caire l'exhaus-
sement du lit est beaucoup plus sensible que dans le
Delta lui-même.
De plus, pour donner une idée de la masse de sable
portée par le Nil vers ses embouchures, M. Spratt cite
les briques fabriquées avec la terre du Delta, et qui
contiennent, dit ii, une grande quantité de sable. C'est
encore une erreur matérielle. M. Spratt a confondu
les briques qui se font vers la portion supérieure du
Nil, et qui sont, en effet, d'une argile siliceuse, avec
celles provenant des environs de Rosette et de Da-
miette, dans les parties basses du Delta. Celles-ci
sont fabriquées avec une argile très-grasse exigeant
l'addition de cendres ou de parties siliceuses avec de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529959g/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529959g/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529959g/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529959g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529959g
Facebook
Twitter