Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1860 15 avril 1860
Description : 1860/04/15 (A5,N92). 1860/04/15 (A5,N92).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299582
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
118 L'ISTHME DE SUEZ,
les propager, n'ont point de chance de succès près de
gens intelligents qui les savent suspects par leurs an-
técédents d'hostilité persistante contre le canal, et qui
comprendront parfaitement qu'à bout de « subterfuges D
diplomatiques, les ennemis du canal n'ont plus d'au-
tre ressource que de semer la désunion parmi les ac-
ti onnaires.
» Nous avons dit que la baisse des actions serait
favorable au succès de leur manœuvre; mais nous n'a-
vons pas dit que ce qui se produit sous ce rapport
doive motiver des alarmes. Ceci demande explication.
Il Il n'y a pas de marché réel pour les actions du canal
de Suez, puisqu'elles ne sont pas cotées à la Bourse.
Elles ne peuvent être cotées parce que la loi veut que
les deux cinquièmes du capital social soient versés
avant qu'une compagnie puisse obtenir la cote officielle.
Or, il n'a été jusqu'à présent demandé aux actionnaires
que 100 fr. sur leurs titres de 500 francs. Donc nul ne
peut dire que les actions de la Compagnie soient dé-
préciées.
» Ce qui est vrai, c'est que les titres de la Compagnie
sont restés en presque totalité dans les mains des sous-
cripteurs primitifs qui n'ont pas eu pour but de faire
une spéculation de primes avant la réalisation de l'en-
treprise ; c'est que, pendant la période d'exécution des
travaux, on n'a pas le droit d'espérer une prime qui
n'est sollicitée par aucun moyen factice ; c'est enfin que
quelques personnes pressées par des besoins imprévus
ou cédant à toute autre considération particulière, au-
ront voulu réaliser, même au prix de sacrifices, le
capital engagé par elles. Ces transactions, tout ex-
ceptionnelles et essentiellement arbitraires, ne peuvent
pas fournir les éléments d'un cours sérieux et véritable.
» Comme la situation de la Compagnie n'a fait chaque
jour que se consolider et s'agrandir depuis l'époque
de la souscription ; comme les travaux se poursuivent
sans interruption; comme il est permis d'espérer la
réunion des deux mers dans un délai très-rapproché et
avec une grande économie sur les devis primitifs;
comme, enfin, les bénéfices et les produits de l'entre-
prise doivent être encore plus grands qu'on ne s'y
attendait au moment de la souscription, il n'y a aucune
raison d'admettre que les actionnaires aient un motif
d'inquiétude.
>1 Quant au vœu formé par notre correspondant d'A-
lexandrie pour que l'administration financière de la
Société soit placée à Paris, tandis que la direction des
opérations dans l'isthme aurait son siège en Egypte,
notre correspondant parisien nous apprend que telle
est, en effet, l'organisation administrative de la Com-
pagnie. La direction générale des travaux a son siége
en Egypte même; elle est confiée à M. Mougel-Bey, qui,
pendant plus de vingt ans, sous Méhémet-Ali, Abbas-
Pacha et Mohammed-Saïd, a présidé à l'exécution des
plus grands travaux de l'Egypte, et notamment à ceux
du barrage du Nil.
» L'entrepreneur, M. Hardon, connu par sa participation
aux grands travaux des chemins de fer, a tous ses agents
en Egypte, où il est lui-même en ce moment.
» La surveillance, le contrôle et la comptabilité des
travaux sont également placés à Alexandrie, où la
Compagnie est représentée par un administrateur,
agent supérieur, qui dirige sur les lieux toutes les af-
faires de la Société.
» Cette distribution des pouvoirs garantit parfaitement
les intérêts des actionnaires, puisque, d'une part, elle
laisse sous leur main en Europe les capitaux de la So-
ciété, et qu'elle établit, d'autre part, sur le territoire
égyptien, la direction et la comptabilité des travaux.
» Nous avons accueilli volontiers ces renseignements,
qui complètent en les rectifiant d'une manière satisfai-
sante ceux que nous avons donnés dans notre précé-
dent article, et qui nous donnent la confiance qu'aucune
intrigue ne parviendra à empêcher l'exécution d'une
œuvre si grande, si utile, que Napoléon Ier avait eu le
projet de réaliser, et qui sera achevée sous le règne de
son neveu.
» E. JOUVE. »
UNE NOUVELLE VARIANTE ANGLAISE.
Le Morning Herald conclut en ces termes un article
dans lequeL il révèle au public sa découverte de nou-
velles objections contre l'impossibilité d'exécution du
canal de Suez :
« La lecture attentive des mémoires du capitaine
» Spratt nous a convaincu des nombreuses erreurs
» commises par M. de Lesseps. M. de Lesseps devra
» donc rectifier ses plans sur beaucoup de points s'il
)) veut que notre pays ou tout autre se montre dis-
» posé à prendre une part sérieuse à cette gigan-
» tesque entreprise qu'on a tant vantée et qui nous
)) paraît simplement illusoire. »
Nous ne comprenons point par quelle logique le
Morning Herald peut, tout à la fois, déclarer l'entre-
prise illusoire, et nous promettre la participation sé-
rieuse de son pays, si les plans en sont modifiés. On ne
modifie point les plans d'une chimère, ils sont radi-
calement et irrémédiablement mauvais ; on ne les
améliore pas, on les abandonne.
Dans la pensée du journal anglais le projet n'est
donc pas aussi chimérique qu'il veut bien le dire; il
incline à croire qu'amendé il pourrait être exécuté.
C'est déjà un progrès, et nous ne nous trouvons plus
en face de la négation absolue.
Pourtant nous persistons à soutenir que l'autorité
de la commission internationale et celle des ingénieurs
les plus compétents et les plus expérimentés de l'E -
gypte, ont plus de poids que l'opinion recommandée
par le Morning Herald.
Nous voudrions bien cependant nous rencontrer sur
un terrain un peu solide avec la discussion anglaise.
Est-ce trop exiger d'elle que de lui demander d'en ne
les propager, n'ont point de chance de succès près de
gens intelligents qui les savent suspects par leurs an-
técédents d'hostilité persistante contre le canal, et qui
comprendront parfaitement qu'à bout de « subterfuges D
diplomatiques, les ennemis du canal n'ont plus d'au-
tre ressource que de semer la désunion parmi les ac-
ti onnaires.
» Nous avons dit que la baisse des actions serait
favorable au succès de leur manœuvre; mais nous n'a-
vons pas dit que ce qui se produit sous ce rapport
doive motiver des alarmes. Ceci demande explication.
Il Il n'y a pas de marché réel pour les actions du canal
de Suez, puisqu'elles ne sont pas cotées à la Bourse.
Elles ne peuvent être cotées parce que la loi veut que
les deux cinquièmes du capital social soient versés
avant qu'une compagnie puisse obtenir la cote officielle.
Or, il n'a été jusqu'à présent demandé aux actionnaires
que 100 fr. sur leurs titres de 500 francs. Donc nul ne
peut dire que les actions de la Compagnie soient dé-
préciées.
» Ce qui est vrai, c'est que les titres de la Compagnie
sont restés en presque totalité dans les mains des sous-
cripteurs primitifs qui n'ont pas eu pour but de faire
une spéculation de primes avant la réalisation de l'en-
treprise ; c'est que, pendant la période d'exécution des
travaux, on n'a pas le droit d'espérer une prime qui
n'est sollicitée par aucun moyen factice ; c'est enfin que
quelques personnes pressées par des besoins imprévus
ou cédant à toute autre considération particulière, au-
ront voulu réaliser, même au prix de sacrifices, le
capital engagé par elles. Ces transactions, tout ex-
ceptionnelles et essentiellement arbitraires, ne peuvent
pas fournir les éléments d'un cours sérieux et véritable.
» Comme la situation de la Compagnie n'a fait chaque
jour que se consolider et s'agrandir depuis l'époque
de la souscription ; comme les travaux se poursuivent
sans interruption; comme il est permis d'espérer la
réunion des deux mers dans un délai très-rapproché et
avec une grande économie sur les devis primitifs;
comme, enfin, les bénéfices et les produits de l'entre-
prise doivent être encore plus grands qu'on ne s'y
attendait au moment de la souscription, il n'y a aucune
raison d'admettre que les actionnaires aient un motif
d'inquiétude.
>1 Quant au vœu formé par notre correspondant d'A-
lexandrie pour que l'administration financière de la
Société soit placée à Paris, tandis que la direction des
opérations dans l'isthme aurait son siège en Egypte,
notre correspondant parisien nous apprend que telle
est, en effet, l'organisation administrative de la Com-
pagnie. La direction générale des travaux a son siége
en Egypte même; elle est confiée à M. Mougel-Bey, qui,
pendant plus de vingt ans, sous Méhémet-Ali, Abbas-
Pacha et Mohammed-Saïd, a présidé à l'exécution des
plus grands travaux de l'Egypte, et notamment à ceux
du barrage du Nil.
» L'entrepreneur, M. Hardon, connu par sa participation
aux grands travaux des chemins de fer, a tous ses agents
en Egypte, où il est lui-même en ce moment.
» La surveillance, le contrôle et la comptabilité des
travaux sont également placés à Alexandrie, où la
Compagnie est représentée par un administrateur,
agent supérieur, qui dirige sur les lieux toutes les af-
faires de la Société.
» Cette distribution des pouvoirs garantit parfaitement
les intérêts des actionnaires, puisque, d'une part, elle
laisse sous leur main en Europe les capitaux de la So-
ciété, et qu'elle établit, d'autre part, sur le territoire
égyptien, la direction et la comptabilité des travaux.
» Nous avons accueilli volontiers ces renseignements,
qui complètent en les rectifiant d'une manière satisfai-
sante ceux que nous avons donnés dans notre précé-
dent article, et qui nous donnent la confiance qu'aucune
intrigue ne parviendra à empêcher l'exécution d'une
œuvre si grande, si utile, que Napoléon Ier avait eu le
projet de réaliser, et qui sera achevée sous le règne de
son neveu.
» E. JOUVE. »
UNE NOUVELLE VARIANTE ANGLAISE.
Le Morning Herald conclut en ces termes un article
dans lequeL il révèle au public sa découverte de nou-
velles objections contre l'impossibilité d'exécution du
canal de Suez :
« La lecture attentive des mémoires du capitaine
» Spratt nous a convaincu des nombreuses erreurs
» commises par M. de Lesseps. M. de Lesseps devra
» donc rectifier ses plans sur beaucoup de points s'il
)) veut que notre pays ou tout autre se montre dis-
» posé à prendre une part sérieuse à cette gigan-
» tesque entreprise qu'on a tant vantée et qui nous
)) paraît simplement illusoire. »
Nous ne comprenons point par quelle logique le
Morning Herald peut, tout à la fois, déclarer l'entre-
prise illusoire, et nous promettre la participation sé-
rieuse de son pays, si les plans en sont modifiés. On ne
modifie point les plans d'une chimère, ils sont radi-
calement et irrémédiablement mauvais ; on ne les
améliore pas, on les abandonne.
Dans la pensée du journal anglais le projet n'est
donc pas aussi chimérique qu'il veut bien le dire; il
incline à croire qu'amendé il pourrait être exécuté.
C'est déjà un progrès, et nous ne nous trouvons plus
en face de la négation absolue.
Pourtant nous persistons à soutenir que l'autorité
de la commission internationale et celle des ingénieurs
les plus compétents et les plus expérimentés de l'E -
gypte, ont plus de poids que l'opinion recommandée
par le Morning Herald.
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