Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
102 L'ISTHME DE SUEZ,
Quelques constructions en pisé s'élèvent en cet
endroit.
En poursuivant notre route sur le versant N. 0., et
à 1,500 mètres environ du lac, nous avons reconnu
un petit campement avec une maison en pisé pour le
logement des ouvriers qui exploitent une carrière de
pierres excellentes.
Là se trouve à fleur de terre une étendue immense
de carbonate de chaux. Nous avons vu en pleine ac-
tivité un four à chaux et une fabrique de briques.
De ce campement, nous nous sommes dirigés vers
Bir-Favar, souvent gênés durant ce trajet par les
broussailles et les arbustes.
Au campement de Bir-Favar, il y a environ
30,000 mètres cubes de moellons bruts, matériaux
précieux pour les constructions de la future ville de
Timsah et dont le transport sera facilité par l'établisse-
ment d'un petit chemin de fer.
A peu de distance de là, au campement de Mourrah,
on a construit deux fours à chaux et quelques cabanes
pour loger les ouvriers. Sur ce point se trouve encore
une quantité très-considérable de carbonate de chaux
réunissant toutes les qualités hydrauliques.
Le 21 février, nous avons quitté Toussoum-ville,où
nous étions rentrés la veille au coucher du soleil, et
nous nous sommes dirigés vers le Sérapéum en suivant
le tracé du canal.
Sur notre droite, nous avons reconnu un petit cam-
pement où nous avons vu une maison en moellons et
pisé, en construction, et une autre maison également
en moellons et pisé ; nous avons vu aussi qu'on tra-
vaillait à la construction d'un grand puits et à l'éta-
blissement d'un four à chaux.
On trouve sur ce point de la terre glaise de qua-
lité excellente et du carbonate de chaux en abon-
dance.
Il y a également dans cet endroit une immense
quantité d'arbustes et de broussailles.
Cette localité est, avec celle d'El-Guisr, visitée le
19 février, la seule où l'on aura à exécuter des tra-
vaux importants de déblais et d'autre espèce pour
l'établissement du grand canal maritime.
A neuf heures du matin, nous sommes arrivés
tout près des lacs Amers, où nous avons de nouveau
reconnu parfaitement les berges de l'ancien canal.
Nous avons observé aussi des ruines qui nous ont
paru être celles de vastes entrepôts ou magasins
ayant sans doute existé dans les temps anciens près
des lacs Amers.
La dépression subite et considérable des terrains
sur ce point me donne la conviction complète que
le canal d'eau douce qui a existé autrefois s'arrêtait
en cet endroit, soit au moyen d'un barrage, soit au
moyen d'écluses.
Après avoir traversé une partie des lacs amers et
longé le mont Gebel-Scliebverret, nous sommes arri-
vés, le 21 février au soir, au pied du mont Gebel-Ge-
neffé, où se trouvent un petit campement et les car-
rières qui serviront à la construction de la ville de
Port-Saïd et aux grands travaux à exécuter à
Timsab.
Le choix de cette exploitation est extrêmement
judicieux; car, la rigole de service devant justement
passer au pied de cette montagne, les matériaux qui
en seront extraits pourront, avec la plus grande fa-
cilité, descendre au moyen d'un petit chemin de fer
jusque dans les barques portées par la rigole de
service.
La nature de la pierre de ces carrières est excel-
lente , et il était impossible de mieux choisir le lieu
de l'extraction.
Ce campement est établi sur une couche immense
de sulfate de chaux à fleur de terre. Il se compose
d'une maison en moellons pour loger les ouvriers,
d'une autre maison également en moellons, bientôt
achevée, d'un vaste magasin et d'une grande cui-
sine. Ces deux dernières constructions ont été éta-
blies dans un immense bloc de plâtre.
On creuse en ce moment sur ce point un puits de
10 mètres environ de profondeur, qui donnera de
l'eau en abondance.
Le 22 février au matin, nous avons quitté le cam-
pement de Gebel-Geneffé pour nous rendre à Suez.
Une surprise nous était réservée pour la dernière
journée de notre voyage. Nous avions fait un détour
pour aller visiter les berges de l'ancien canal d'Am-
rou, et nous étions à environ 15 kilomètres de Suez,
lorsque, à notre profond étonnement et à celui de
nos ingénieurs, nous avons trouvé le lit de cet an-
cien canal rempli d'eau de mer par un et demi à
deux mètres, et nous avons reconnu que tous les
terrains contigus à ce canal, faisant partie de la dé-
pression topographique où sera creusé le grand ca-
nal maritime, étaient eux-mêmes remplis d'eau à
une grande distance et bien au delà de L'horizon que
l'œil peut embrasser.
Nos ingénieurs, malgré leur expérience de ces loca-
lités, n'avaient jamais eu l'occasion d'observer un pa-
reil phénomène. Ils pensent que la tempête terrible
du S. -O., de ces jours derniers, a pu occasionner
à Suez une marée telle que les eaux de la mer Rouge
auront franchi labarre et envahi les terrains bas en-
vironnants.
Ce fait constate encore d'une manière positive la
disposition providentielle des localités pour l'établis-
sement du canal de Suez.
Il nous a été tout à fait impossible, à cause de la
grande quantité d'eau qui nous barrait le passage, dé
traverser le canal. Nous avons dû retourner sur nos
pas et contourner cette vaste étendue d'eau pour pou-
voir nous rendre à Suez. J'ai chargé M. Cazaux de
la longer en sens inverse, en remontant l'ancien ca-
Quelques constructions en pisé s'élèvent en cet
endroit.
En poursuivant notre route sur le versant N. 0., et
à 1,500 mètres environ du lac, nous avons reconnu
un petit campement avec une maison en pisé pour le
logement des ouvriers qui exploitent une carrière de
pierres excellentes.
Là se trouve à fleur de terre une étendue immense
de carbonate de chaux. Nous avons vu en pleine ac-
tivité un four à chaux et une fabrique de briques.
De ce campement, nous nous sommes dirigés vers
Bir-Favar, souvent gênés durant ce trajet par les
broussailles et les arbustes.
Au campement de Bir-Favar, il y a environ
30,000 mètres cubes de moellons bruts, matériaux
précieux pour les constructions de la future ville de
Timsah et dont le transport sera facilité par l'établisse-
ment d'un petit chemin de fer.
A peu de distance de là, au campement de Mourrah,
on a construit deux fours à chaux et quelques cabanes
pour loger les ouvriers. Sur ce point se trouve encore
une quantité très-considérable de carbonate de chaux
réunissant toutes les qualités hydrauliques.
Le 21 février, nous avons quitté Toussoum-ville,où
nous étions rentrés la veille au coucher du soleil, et
nous nous sommes dirigés vers le Sérapéum en suivant
le tracé du canal.
Sur notre droite, nous avons reconnu un petit cam-
pement où nous avons vu une maison en moellons et
pisé, en construction, et une autre maison également
en moellons et pisé ; nous avons vu aussi qu'on tra-
vaillait à la construction d'un grand puits et à l'éta-
blissement d'un four à chaux.
On trouve sur ce point de la terre glaise de qua-
lité excellente et du carbonate de chaux en abon-
dance.
Il y a également dans cet endroit une immense
quantité d'arbustes et de broussailles.
Cette localité est, avec celle d'El-Guisr, visitée le
19 février, la seule où l'on aura à exécuter des tra-
vaux importants de déblais et d'autre espèce pour
l'établissement du grand canal maritime.
A neuf heures du matin, nous sommes arrivés
tout près des lacs Amers, où nous avons de nouveau
reconnu parfaitement les berges de l'ancien canal.
Nous avons observé aussi des ruines qui nous ont
paru être celles de vastes entrepôts ou magasins
ayant sans doute existé dans les temps anciens près
des lacs Amers.
La dépression subite et considérable des terrains
sur ce point me donne la conviction complète que
le canal d'eau douce qui a existé autrefois s'arrêtait
en cet endroit, soit au moyen d'un barrage, soit au
moyen d'écluses.
Après avoir traversé une partie des lacs amers et
longé le mont Gebel-Scliebverret, nous sommes arri-
vés, le 21 février au soir, au pied du mont Gebel-Ge-
neffé, où se trouvent un petit campement et les car-
rières qui serviront à la construction de la ville de
Port-Saïd et aux grands travaux à exécuter à
Timsab.
Le choix de cette exploitation est extrêmement
judicieux; car, la rigole de service devant justement
passer au pied de cette montagne, les matériaux qui
en seront extraits pourront, avec la plus grande fa-
cilité, descendre au moyen d'un petit chemin de fer
jusque dans les barques portées par la rigole de
service.
La nature de la pierre de ces carrières est excel-
lente , et il était impossible de mieux choisir le lieu
de l'extraction.
Ce campement est établi sur une couche immense
de sulfate de chaux à fleur de terre. Il se compose
d'une maison en moellons pour loger les ouvriers,
d'une autre maison également en moellons, bientôt
achevée, d'un vaste magasin et d'une grande cui-
sine. Ces deux dernières constructions ont été éta-
blies dans un immense bloc de plâtre.
On creuse en ce moment sur ce point un puits de
10 mètres environ de profondeur, qui donnera de
l'eau en abondance.
Le 22 février au matin, nous avons quitté le cam-
pement de Gebel-Geneffé pour nous rendre à Suez.
Une surprise nous était réservée pour la dernière
journée de notre voyage. Nous avions fait un détour
pour aller visiter les berges de l'ancien canal d'Am-
rou, et nous étions à environ 15 kilomètres de Suez,
lorsque, à notre profond étonnement et à celui de
nos ingénieurs, nous avons trouvé le lit de cet an-
cien canal rempli d'eau de mer par un et demi à
deux mètres, et nous avons reconnu que tous les
terrains contigus à ce canal, faisant partie de la dé-
pression topographique où sera creusé le grand ca-
nal maritime, étaient eux-mêmes remplis d'eau à
une grande distance et bien au delà de L'horizon que
l'œil peut embrasser.
Nos ingénieurs, malgré leur expérience de ces loca-
lités, n'avaient jamais eu l'occasion d'observer un pa-
reil phénomène. Ils pensent que la tempête terrible
du S. -O., de ces jours derniers, a pu occasionner
à Suez une marée telle que les eaux de la mer Rouge
auront franchi labarre et envahi les terrains bas en-
vironnants.
Ce fait constate encore d'une manière positive la
disposition providentielle des localités pour l'établis-
sement du canal de Suez.
Il nous a été tout à fait impossible, à cause de la
grande quantité d'eau qui nous barrait le passage, dé
traverser le canal. Nous avons dû retourner sur nos
pas et contourner cette vaste étendue d'eau pour pou-
voir nous rendre à Suez. J'ai chargé M. Cazaux de
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