Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1860 01 mai 1860
Description : 1860/05/01 (A5,N93). 1860/05/01 (A5,N93).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529959g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 139
le bras droit dégagé. La tête doit être nue et les pieds
simplement chaussés de sandales; beaucoup de pèlerins
ne portent même pas de chaussure. Tant qu'ils ont ce
vêtement, la chasse leur est interdite, et cette défense
leur est si formelle qu'ils ne tueraient même pas les in-
sectes et la vermine sur leur corps.
Pendant tout le temps du pèlerinage, ils doivent être
très-réservés dans leur langage, éviter avec soin toutes
querelles et rixes, les paroles obscènes ou colères et
toutes relations avec les femmes.
A son arrivée à la Mecque, le pèlerin, aidé d'un guide,
commence la série des cérémonies dont voici, par ordre,
une rapide énumération :
1° Visiter le temple ; tourner sept fois autour de la
Kâba, tantôt en marchant et tantôt en courant, à partir
de l'angle sud-est ou est scellée la pierre noire. A cha-
que tour on doit baiser ou toucher de la main cette
pierre.
2° Se désaltérer à l'eau du puits de Zem-Zem. Selon la
tradition musulmane, lorsque Agar errait avec son fils
Ismaël dans ce désert, la source de ce puits jaillit mira-
culeusement sous ses pieds.
3° S'arrêter et prier à la station d'Abraham. Cette
station est marquée par une pierre sur laquelle, selon
la tradition, Abraham se tenait debout quand il bâtit le
temple. On prétend y voir encore l'empreinte laissée par
les pieds du patriarche.
4° S'arrêter et prier au point dit El Mddjen, lieu où
Abrabam et Ismaël pétrirent le mortier qui servit à la
construction du temple
5° Courir sept fois entre les monts Safa et Merwa qui
sont dans la ville même. Cette cérémonie s'accomplit
en commémoration de la course éplorée d'Agar, lors-
qu'elle cherchait de l'eau pour désaltérer son fils Ismaël
(Coran, chap. 11, verset 153).
61, Se rendre le neuvième jour du mois au Mont Arafat,
situé à douze milles environ à l'est de la Mecque, après
la prière du matin (Coran, chap. 11, verset 194). Cette
montagne est également appelée Djebel er Rahma, mont
de la Miséricorde.
La tradition veut qu'Adam et Eve chassés du Paradis,
descendirent sur la terre, le premier dans l'île de Ceylan
et Eve sur le mont Arafat; qu'Adam s'étant mis à la
recherche de sa compagne, parcourut la terre et la ren-
contra au pied de cette montagne, et qu'instruit par
l'ange Gabriel, il érigea un temple en ce lieu. C'est
sur le mont Arafat que Mahomet se retirait pour faire
ses dévotions et réciter le sermon. A l'époque du pè-
lerinage, le Khatib (prédicateur), placé à gauche du point
où s'élevait l'oratoire d'Adam, et un peu en avant de la
place où le prophète s'agenouillait pour prier, prononce
un long sermon, et la foule immense des pèlerins cam-
pée dans la vallée ou sur les flancs de la montagne,
l'écoute d'abord relir> jusement en adressant de fer-
ventes prières au Très-Haut; puis vers la fin, on n'en-
tend plus que des cris, des soupirs étouflfés, des sanglots
même qui éclatent dans les rangs de la foule comme
pour exprimer à Dieu le regret des péchés commis, et
en solliciter le pardon.
T Le lendemain, après avoir passé la nuit en prières
autour de l'oratoire du Mozdalifa, à peu de distance de
l'Arafat, les pèlerins se rendent comme la veille, et pour
la deuxième fois, dans la vallée de la Mouna, longue de
3,000 pas environ, et située à une heure de là. Les pè-
lerins s'avancent en masses serrées dans la longue voie
qui traverse la vallée, et contre chacun des trois piliers
qui y sont placés à de certaines distances, appelés
piliers du dia' k, ils jettent trois petites pierres dont ils
ont eu soin de se munir la veille sur le sol qui entoure
l'oratoire de Mozdalifa. Cette cérémonie a pour but de
rappeler l'action du patriarche Abraham qui, au moment
où, selon l'ordre de Dieu, il allait sacrifier son fils, ren-
contre Satan et le chassa à coups de pierres. Aussitôt
après les pèlerins immolent dans la vallée les victimes
propitiatoires. Le sacrifice terminé, ils se rasent la tête
et se coupent les ongles, et cheveux et ongles sont re-
ligieusement mis sous terre. C'est là la dernière céré-
monie du pèlerinage. Pourtant les pèlerins restent deux
jours encore à Mouna, puis reviennent à la Mecque, vi-
sitent de nouveau le temple, et aussitôt après se dispo-
sent au départ.
Les fidèles qui avant d'arriver à la Mecque ont déjà
été en pèlerinage à Médine, viennent d'ordinaire s'em-
barquer à Djeddah, soit pour l'Egypte, soit pour le
golfe Persique ou pour l'Inde. Ceux qui n'ont point en-
core fait cette visite pieuse à la seconde ville sainte, s'y
rendent de la Mecque après l'accomplissement des céré-
monies du Hadj. Les actes de dévotion dont on doit s'ac-
quitter à Médine consistent à réciter des prières dans
ta mosquée du prophète Mesdjed El Nabi. 1° Au lieu dit
El Raivdza, ou « le jardin. Il Le prophète avait dit :
« Entre ma tombe et ma chaire est un jardin des jar-
dins du Paradis; » 2° à la chaire du prophète; 3° au
lieu dit El lIudjirah, ou « la chambre : » C'est la chambre
qu'occupait Aïseha, la femme bien-aimée du prophète
et où il fut enterré. Outre sa tombe, il y a également là
celles des califes Abou Bekr et Omar; 4° au lieu dit
Mahbat Gabriel, point où l'ange Gabriel descendit du ciel
et apparut à Mahomet ; 5° le tombeau de Fathime , la
fille du prophète et l'épouse d'Ali.
On sait que le prophète travailla de ses propres mains
à la construction de la mosquée de Médine. La maison
qu'il habitait était attenante au sanctuaire. Il y mouru
le lundi, 12 rabi el aoul, de la onzième année de l'hé-
gire (8 juin 632).
Outre les stations de la mosquée du prophète ci-dessus
indiquées, le pèlerin doit visiter encore: !,, La mosquée
de la Couba ou de la Coupole, dont les fondements furent
jetés par Mahomet à l'endroit même où s'arrêta la cha-
melle qu'il montait à l'époque de sa fuite de la Mecque
à Médine; 2° le mont Ohod, célèbre par la caverne dans
laquelle se cacha le prophète lors de sa fuite ; célèbre
aussi par une source miraculeuse qui lui servit à étan-
cher sa soif; par un combat mémorable qu'il livra à ses
ennemis acharnés, et enfin par le tombeau d'Aaron que
la tradition y place ; 3° le cimetière appelé El Bakia, où
furent inhumés le calife Ottoman, la nourrice du pro-
phète, son fils Ibrahim et plusieurs de ses femmes.
Pour clore cette notice, il convient d'ajouter qu'il est
d'usage que chaque sultan, à son avènement au trône,
envoie en cadeau au temple de la Mecque une riche ten-
ture fabriquée à Constantinople, appelée Wssoua, et des-
le bras droit dégagé. La tête doit être nue et les pieds
simplement chaussés de sandales; beaucoup de pèlerins
ne portent même pas de chaussure. Tant qu'ils ont ce
vêtement, la chasse leur est interdite, et cette défense
leur est si formelle qu'ils ne tueraient même pas les in-
sectes et la vermine sur leur corps.
Pendant tout le temps du pèlerinage, ils doivent être
très-réservés dans leur langage, éviter avec soin toutes
querelles et rixes, les paroles obscènes ou colères et
toutes relations avec les femmes.
A son arrivée à la Mecque, le pèlerin, aidé d'un guide,
commence la série des cérémonies dont voici, par ordre,
une rapide énumération :
1° Visiter le temple ; tourner sept fois autour de la
Kâba, tantôt en marchant et tantôt en courant, à partir
de l'angle sud-est ou est scellée la pierre noire. A cha-
que tour on doit baiser ou toucher de la main cette
pierre.
2° Se désaltérer à l'eau du puits de Zem-Zem. Selon la
tradition musulmane, lorsque Agar errait avec son fils
Ismaël dans ce désert, la source de ce puits jaillit mira-
culeusement sous ses pieds.
3° S'arrêter et prier à la station d'Abraham. Cette
station est marquée par une pierre sur laquelle, selon
la tradition, Abraham se tenait debout quand il bâtit le
temple. On prétend y voir encore l'empreinte laissée par
les pieds du patriarche.
4° S'arrêter et prier au point dit El Mddjen, lieu où
Abrabam et Ismaël pétrirent le mortier qui servit à la
construction du temple
5° Courir sept fois entre les monts Safa et Merwa qui
sont dans la ville même. Cette cérémonie s'accomplit
en commémoration de la course éplorée d'Agar, lors-
qu'elle cherchait de l'eau pour désaltérer son fils Ismaël
(Coran, chap. 11, verset 153).
61, Se rendre le neuvième jour du mois au Mont Arafat,
situé à douze milles environ à l'est de la Mecque, après
la prière du matin (Coran, chap. 11, verset 194). Cette
montagne est également appelée Djebel er Rahma, mont
de la Miséricorde.
La tradition veut qu'Adam et Eve chassés du Paradis,
descendirent sur la terre, le premier dans l'île de Ceylan
et Eve sur le mont Arafat; qu'Adam s'étant mis à la
recherche de sa compagne, parcourut la terre et la ren-
contra au pied de cette montagne, et qu'instruit par
l'ange Gabriel, il érigea un temple en ce lieu. C'est
sur le mont Arafat que Mahomet se retirait pour faire
ses dévotions et réciter le sermon. A l'époque du pè-
lerinage, le Khatib (prédicateur), placé à gauche du point
où s'élevait l'oratoire d'Adam, et un peu en avant de la
place où le prophète s'agenouillait pour prier, prononce
un long sermon, et la foule immense des pèlerins cam-
pée dans la vallée ou sur les flancs de la montagne,
l'écoute d'abord relir> jusement en adressant de fer-
ventes prières au Très-Haut; puis vers la fin, on n'en-
tend plus que des cris, des soupirs étouflfés, des sanglots
même qui éclatent dans les rangs de la foule comme
pour exprimer à Dieu le regret des péchés commis, et
en solliciter le pardon.
T Le lendemain, après avoir passé la nuit en prières
autour de l'oratoire du Mozdalifa, à peu de distance de
l'Arafat, les pèlerins se rendent comme la veille, et pour
la deuxième fois, dans la vallée de la Mouna, longue de
3,000 pas environ, et située à une heure de là. Les pè-
lerins s'avancent en masses serrées dans la longue voie
qui traverse la vallée, et contre chacun des trois piliers
qui y sont placés à de certaines distances, appelés
piliers du dia' k, ils jettent trois petites pierres dont ils
ont eu soin de se munir la veille sur le sol qui entoure
l'oratoire de Mozdalifa. Cette cérémonie a pour but de
rappeler l'action du patriarche Abraham qui, au moment
où, selon l'ordre de Dieu, il allait sacrifier son fils, ren-
contre Satan et le chassa à coups de pierres. Aussitôt
après les pèlerins immolent dans la vallée les victimes
propitiatoires. Le sacrifice terminé, ils se rasent la tête
et se coupent les ongles, et cheveux et ongles sont re-
ligieusement mis sous terre. C'est là la dernière céré-
monie du pèlerinage. Pourtant les pèlerins restent deux
jours encore à Mouna, puis reviennent à la Mecque, vi-
sitent de nouveau le temple, et aussitôt après se dispo-
sent au départ.
Les fidèles qui avant d'arriver à la Mecque ont déjà
été en pèlerinage à Médine, viennent d'ordinaire s'em-
barquer à Djeddah, soit pour l'Egypte, soit pour le
golfe Persique ou pour l'Inde. Ceux qui n'ont point en-
core fait cette visite pieuse à la seconde ville sainte, s'y
rendent de la Mecque après l'accomplissement des céré-
monies du Hadj. Les actes de dévotion dont on doit s'ac-
quitter à Médine consistent à réciter des prières dans
ta mosquée du prophète Mesdjed El Nabi. 1° Au lieu dit
El Raivdza, ou « le jardin. Il Le prophète avait dit :
« Entre ma tombe et ma chaire est un jardin des jar-
dins du Paradis; » 2° à la chaire du prophète; 3° au
lieu dit El lIudjirah, ou « la chambre : » C'est la chambre
qu'occupait Aïseha, la femme bien-aimée du prophète
et où il fut enterré. Outre sa tombe, il y a également là
celles des califes Abou Bekr et Omar; 4° au lieu dit
Mahbat Gabriel, point où l'ange Gabriel descendit du ciel
et apparut à Mahomet ; 5° le tombeau de Fathime , la
fille du prophète et l'épouse d'Ali.
On sait que le prophète travailla de ses propres mains
à la construction de la mosquée de Médine. La maison
qu'il habitait était attenante au sanctuaire. Il y mouru
le lundi, 12 rabi el aoul, de la onzième année de l'hé-
gire (8 juin 632).
Outre les stations de la mosquée du prophète ci-dessus
indiquées, le pèlerin doit visiter encore: !,, La mosquée
de la Couba ou de la Coupole, dont les fondements furent
jetés par Mahomet à l'endroit même où s'arrêta la cha-
melle qu'il montait à l'époque de sa fuite de la Mecque
à Médine; 2° le mont Ohod, célèbre par la caverne dans
laquelle se cacha le prophète lors de sa fuite ; célèbre
aussi par une source miraculeuse qui lui servit à étan-
cher sa soif; par un combat mémorable qu'il livra à ses
ennemis acharnés, et enfin par le tombeau d'Aaron que
la tradition y place ; 3° le cimetière appelé El Bakia, où
furent inhumés le calife Ottoman, la nourrice du pro-
phète, son fils Ibrahim et plusieurs de ses femmes.
Pour clore cette notice, il convient d'ajouter qu'il est
d'usage que chaque sultan, à son avènement au trône,
envoie en cadeau au temple de la Mecque une riche ten-
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