Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1860 15 mai 1860
Description : 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18. 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 155
dix francs par tonneau fixé pour le droit de passage
du canal.
La résolution du meeting de Londres, qui était
pour ainsi dire le résumé des décisions plus lon-
guement formulées par les autres assemblées du
Royaume-Uni, était ainsi conçue :
« Le canal proposé à travers l'isthme de Suez
» ayant été déclaré praticable par des ingénieurs
Il compétents, et toutes les nations ayant été invitées
» à prendre part à l'entreprise, qui ne sera pas placée
Il sous la protection exclusive d'un gouvernement en
» particulier, le meeting étant parfaitement satisfait
» des explications données par M. de Lesseps, est
t persuadé que le succès du canal sera éminemment
» avantageux pour les intérêts commerciaux de la
;) Grande-Bretagne. »
Des manifestations aussi explicites en faveur du
canal émurent le cabinet anglais, qui chercha à
opposer un prétendu intérêt politique à l'intérêt com-
mercial de son pays, comme si, de nos jours, la poli-
tique des Etats pouvait avoir un autre but que celui
qui est indiqué par l'opinion publique et par la né-
cessité d'augmenter le bien-être et la prospérité des
populations. (Marques d'approbation.) Le premier mi-
nistre avoua au parlement que le gouvernement de
S. M. 11. aviit usé jusqu'à ce -moment de toute son
influence à Consiantinople et à Alexandrie, pour em.
pêcher le projet dit canal d'être mis à exécution. (Sen-
sation.)
Il n'y eut qu'une voix dans toute l'Angleterre et
sur le continent pour blâmer un langage qui dut
bientôt être modifié.
M. Gladstone posa dès lors à la Chambre des com-
munes les vrais principes qui devraient, à l'avenir,
diriger le gouvernement de S. M. B. dans la question
du canal de Suez. La majorité de la presse anglaise
nous prêta son appui dans la lutte pour ainsi dire
personnelle que nous dûmes soutenir.
Il y a ici des représentants de la presse anglaise,
et je dois dire que je distingue parfaitement la
politique rétrospective de quelques membres du
gouvernement, de l'opinion publique toujours droite
et éclairée. Dans toutes les circonstances, le peuple
anglais m'a fait un accueil dont j'ai été profondément
touché. Dans les meetings que j'ai réunis sur les di-
vers points du territoire que j'ai visités, partout je
n'ai rencontré que des preuves des sentiments de
loyauté du peuple anglais dans tous les rangs de la
société. C'est une justice que je me plais à lui rendre
dans une assemblée française. (Bravo! bravo! -
Bruyants applaudissements.)
Les résolutions adoptées par les conseils généraux
et les chambres de commerce de France vinrent
achever la première déroute de nos adversaires.
Convaincus désormais qu'ils ne pouvaient compter
sur l'appui de l'opinion publique dans leur propre
pays, ils employèrent de nouveau tous leurs efforts
pour peser sur la Porte,
Un séjour de six mois à Constantinople nous permit
non-seulement de rétablir la situation telle que nous
l'avions précédemment laissée, mais encore d'obtenir
une déclaration écrite constatant que les membres
du divan impérial étaient toujours dans les mêmes
dispositions favorables au canal, et désireux d'établir
publiquement que la Porte n'opposait de son chef aucun
obstacle à la réalisaticn de la grande entreprise du
vice-roi d'Egypte.
D'un autre côté, en juin 1858, la motion suivante fut
présentée à la Chambre des communes de Londres
« Suivant l'opinion de la Chambre, le pouvoir et
» l'influence de l'Angleterre ne doivent point être
» employés pour obliger le sultan à refuser son as-
» sentiment au projet du canal à travers l'isthme de
» Suez. »
La motion fut vivement appuyée par plusieurs
honorables membres du cabinet actuel de Londres,
parmi lesquels nous nous félicitons de compter le mi-
nistre des affaires étrangères, lord John Russell, et le
chancelier de l'Echiquier, M. Gladstone. Pour obtenir
de la Chambre des communes non un vote hostile à
la pensée de la motion, mais seulement un vote neutre,
l'orateur du gouvernement, M. Disraeli, fut obligé
de nier, et par conséquent de désavouer toutes les
démarches précédentes de la diplomatie anglaise tant
au Caire qu'auprès du divan. « On n'avait pas le
» droit de supposer, disait-il, que la puissance et
» l'influence de l'Angleterre avaient été employées
» pour forcer la Porte à s'opposer au projet du canal
l' de Suez. »
Ces débats exercèrent une influence favorable sur
les ministres du sultan.
Après une nouvelle tournée en Europe dont l'objet
était de reconnaître s'il était opportun de former la
société financière, nous nous rendîmes en Egypte.
Nous fûmes d'accord avec le vice-roi sur la conve-
nance de réunir les capitaux, de constituer la Com-
pagnie, et de lui faire connaître, avant la fin de
l'année, le résultat de notre mandat.
Nous retournâmes ensuite à Constantinople, où
nous fîmes part au grand vizir de notre projet. Nous
lui communiquâmes une circulaire que nous adres-
sions à nos correspondants, et qui contenait le passage
suivant :
■< La Compagnie universelle du canal de Suez,
» armée de la concession régulière de S. A. le vice-
» roi d'Egypte, à laquelle le gouvernement de S. M. I.
» le sultan ne s'oppose pas en ce qui concerne ses
» droits de suzeraineté et les intérêts de son empire,
» aura la sagesse de ne pas provoquer elle-même un
» conflit politique, et pour éviter de donner à ses
Il adversaires un prétexte qui leur servirait à exploi-
dix francs par tonneau fixé pour le droit de passage
du canal.
La résolution du meeting de Londres, qui était
pour ainsi dire le résumé des décisions plus lon-
guement formulées par les autres assemblées du
Royaume-Uni, était ainsi conçue :
« Le canal proposé à travers l'isthme de Suez
» ayant été déclaré praticable par des ingénieurs
Il compétents, et toutes les nations ayant été invitées
» à prendre part à l'entreprise, qui ne sera pas placée
Il sous la protection exclusive d'un gouvernement en
» particulier, le meeting étant parfaitement satisfait
» des explications données par M. de Lesseps, est
t persuadé que le succès du canal sera éminemment
» avantageux pour les intérêts commerciaux de la
;) Grande-Bretagne. »
Des manifestations aussi explicites en faveur du
canal émurent le cabinet anglais, qui chercha à
opposer un prétendu intérêt politique à l'intérêt com-
mercial de son pays, comme si, de nos jours, la poli-
tique des Etats pouvait avoir un autre but que celui
qui est indiqué par l'opinion publique et par la né-
cessité d'augmenter le bien-être et la prospérité des
populations. (Marques d'approbation.) Le premier mi-
nistre avoua au parlement que le gouvernement de
S. M. 11. aviit usé jusqu'à ce -moment de toute son
influence à Consiantinople et à Alexandrie, pour em.
pêcher le projet dit canal d'être mis à exécution. (Sen-
sation.)
Il n'y eut qu'une voix dans toute l'Angleterre et
sur le continent pour blâmer un langage qui dut
bientôt être modifié.
M. Gladstone posa dès lors à la Chambre des com-
munes les vrais principes qui devraient, à l'avenir,
diriger le gouvernement de S. M. B. dans la question
du canal de Suez. La majorité de la presse anglaise
nous prêta son appui dans la lutte pour ainsi dire
personnelle que nous dûmes soutenir.
Il y a ici des représentants de la presse anglaise,
et je dois dire que je distingue parfaitement la
politique rétrospective de quelques membres du
gouvernement, de l'opinion publique toujours droite
et éclairée. Dans toutes les circonstances, le peuple
anglais m'a fait un accueil dont j'ai été profondément
touché. Dans les meetings que j'ai réunis sur les di-
vers points du territoire que j'ai visités, partout je
n'ai rencontré que des preuves des sentiments de
loyauté du peuple anglais dans tous les rangs de la
société. C'est une justice que je me plais à lui rendre
dans une assemblée française. (Bravo! bravo! -
Bruyants applaudissements.)
Les résolutions adoptées par les conseils généraux
et les chambres de commerce de France vinrent
achever la première déroute de nos adversaires.
Convaincus désormais qu'ils ne pouvaient compter
sur l'appui de l'opinion publique dans leur propre
pays, ils employèrent de nouveau tous leurs efforts
pour peser sur la Porte,
Un séjour de six mois à Constantinople nous permit
non-seulement de rétablir la situation telle que nous
l'avions précédemment laissée, mais encore d'obtenir
une déclaration écrite constatant que les membres
du divan impérial étaient toujours dans les mêmes
dispositions favorables au canal, et désireux d'établir
publiquement que la Porte n'opposait de son chef aucun
obstacle à la réalisaticn de la grande entreprise du
vice-roi d'Egypte.
D'un autre côté, en juin 1858, la motion suivante fut
présentée à la Chambre des communes de Londres
« Suivant l'opinion de la Chambre, le pouvoir et
» l'influence de l'Angleterre ne doivent point être
» employés pour obliger le sultan à refuser son as-
» sentiment au projet du canal à travers l'isthme de
» Suez. »
La motion fut vivement appuyée par plusieurs
honorables membres du cabinet actuel de Londres,
parmi lesquels nous nous félicitons de compter le mi-
nistre des affaires étrangères, lord John Russell, et le
chancelier de l'Echiquier, M. Gladstone. Pour obtenir
de la Chambre des communes non un vote hostile à
la pensée de la motion, mais seulement un vote neutre,
l'orateur du gouvernement, M. Disraeli, fut obligé
de nier, et par conséquent de désavouer toutes les
démarches précédentes de la diplomatie anglaise tant
au Caire qu'auprès du divan. « On n'avait pas le
» droit de supposer, disait-il, que la puissance et
» l'influence de l'Angleterre avaient été employées
» pour forcer la Porte à s'opposer au projet du canal
l' de Suez. »
Ces débats exercèrent une influence favorable sur
les ministres du sultan.
Après une nouvelle tournée en Europe dont l'objet
était de reconnaître s'il était opportun de former la
société financière, nous nous rendîmes en Egypte.
Nous fûmes d'accord avec le vice-roi sur la conve-
nance de réunir les capitaux, de constituer la Com-
pagnie, et de lui faire connaître, avant la fin de
l'année, le résultat de notre mandat.
Nous retournâmes ensuite à Constantinople, où
nous fîmes part au grand vizir de notre projet. Nous
lui communiquâmes une circulaire que nous adres-
sions à nos correspondants, et qui contenait le passage
suivant :
■< La Compagnie universelle du canal de Suez,
» armée de la concession régulière de S. A. le vice-
» roi d'Egypte, à laquelle le gouvernement de S. M. I.
» le sultan ne s'oppose pas en ce qui concerne ses
» droits de suzeraineté et les intérêts de son empire,
» aura la sagesse de ne pas provoquer elle-même un
» conflit politique, et pour éviter de donner à ses
Il adversaires un prétexte qui leur servirait à exploi-
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