Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1860 15 avril 1860
Description : 1860/04/15 (A5,N92). 1860/04/15 (A5,N92).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299582
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 117
que, à part la mauvaise intention, il n'y a là et il ne
peut y avoir que des paroles et du vent.
Par ailleurs, jamais l'entreprise ne fut dans une si-
tuation plus favorable et plus inattaquable : tout est
pour elle, le temps, l'opinion, la protection du gou-
vernement de l'Empereur, l'appui des puissances
continentales, l'aveu de la Turquie, l'ardente aspira-
tion de l'Egypte. Le jour approche où la Compagnie,
par la voix de son assemblée générale, va pouvoir
elle-même proclamer ses destinées. L'assemblée gé-
nérale du 15 mai a donc une importance que chacun
des intéressés doit apprécier, et nous ne saurions
trop faire appel à leur présence et à leur concours.
Il s'agit en effet, pour l'assemblée générale, d'af-
firmer elle-même son entreprise et son avenir devant
le monde.
Ernest DESPLACES.
LE COURRIER DE LYON.
Nous avons cité, dans notre article précédent, le
Courrier de Lyon comme l'un des journaux de dépar-
tements qui, des premiers, avait cru devoir livrer
au public les informations transmises d'Alexandrie
relativement au fait que nous venons d'éclaircir.Dans
un article subséquent, sous la date du 11 de ce mois,
ce journal contient des renseignements nouveaux
qu'il communique à ses lecteurs et qui nous semblent
puisés à d'assez bonnes sources pour que nous ne les
croyions pas inutiles à compléter nos propres explica-
tions.
CANAL DE SUEZ.
Lyon, 11 avril 1860.
« Nous avons publié ces jours-ci les renseignements
que nous avions reçus d'Alexandrie, sur une nouvelle in-
trigue ayant pour but la dissolution de la Société du ca-
nal de Suez. Il s'agissait surtout du voyage en France
de plusieurs personnes chargées d'atteindre ce but, soit
en semant la désunion parmi les actionnaires, soit en
découvrant, avec l'aide des meilleurs avocats de Paris,
quelque subterfuge légal qui permît d'annuler la con-
cession de M, de Lesseps.
» Beaucoup de personnes'se sont émues de ces révéla-
tions, et nous ont prié de prendre de nouveaux rensei-
gnements sur cette affaire. Malgré la confiance que nous
avons en la parfaite véracité de notre correspondant, ne
voulant rien négliger pour la complète édification de nos
lecteurs, nous nous sommes adressé directement aux
meilleures sources, afin de connaître le fond des choses,
ou tout au moins contrôler sérieusement une opinion
peut-être un peu trop alarmiste par des appréciations
plus rassurantes et qui ne mériteraient pas moins de
créance.
» Voici les informations que nous recevons de Paris,
d'une personne en position de juger mieux que qui que
ce soit cette question, dont elle a pu examiner les deux
faces. Nos lecteurs verront par ces explications que l'in-
trigue existe réellement, mais qu'elle est moins puis-
sante et moins dangereuse qu'on ne le croit à Alexan-
drie.
» Un envoyé du vice-roi, nous répond notre correspon-
dant parisien, est, en effet, venu d'Egypte avec des re-
commandations de S. A. pour M. de Lesseps lui-même, ce qu
enlève à sa mission tout caractère d'hostilité. Le but
de son voyage est, à ce qu'on assure, d'établir légale-
ment la portée des engagements que Mohammed-Saïd-
Pacha a contractés par sa concession et par les actes
confirmatifs qui l'ont suivie. Cela n'a rien de surpre-
nant. Les sociétés par actions sont chose assez nouvelle
en Orient, et il est tout simple que le vice-roi d'Egypte
tienne à bien connaître toute l'étendue de la responsa-
bilité qu'elles entraînent pour celui qui en a prescrit la
formation. Confiant dans les actes des personnes qu'il
connaît bien, le vice-roi peut être entraîné à désirer sa-
voir pertinemment quels sont ses droits et ses obliga-
tions vis-à-vis de vingt-cinq mille souscripteurs qu'il
ne connaît pas.
» Mais ce serait une grande erreur d'en conclure que
S. A. a jamais eu la pensée d'arriver à l'annulation des
actes de concession, et qu'elle a espéré que les illustra-
tions de notre barreau lui fourniraient, dans ce but, « un
subterfuge légal. » La conduite du vice-roi d'Égypte don-
nerait à cet égard le plus éclatant démenti à ceux qui
voudraient abuser de son nom pour accréditer une pa-
reille énormité. Jusqu'à ce jour, au milieu de circon-
stances parfois difficiles, le vice-roi n'a pas cessé
un seul instant de protéger les opérations qui se sont
accomplies, les travaux qui se poursuivent sans aucune
interruption et qu'il avait commencés lui-même ; les
preuves de cette protection constante, de cette sympa-
thie invariable, sont tellement claires qu'elles n'ad-
mettent point de contestation possible.
» La démarche qu'il a ordonnée est analogue à celle
qu'il a fait faire auprès des plus éminents ingénieurs de
l'Europe, lorsque, il y a cinq ans, il leur a demandé leur
avis sur la possibilité matérielle d'opérer le percement
de l'isthme de Suez. A cette époque, le prince a voulu
répondre par un verdict définitif de la science aux ob-
jections dont le fatiguaient les ennemis du canal, en
lui répétant que l'œuvre était impraticable. Aujourd'hui
le vice-roi se prépare à éconduire, par une consultation
de nos premiers jurisconsultes, ces mêmes ennemis qui,
changeant de tactique, cherchent à lui persuader que
les actionnaires du canal de Suez ont moins pour objet
de faire le canal de Suez que de piller le trésor égyp-
tien. L'origine de cette odieuse calomnie est connue :
elle a été énoncée pour la première fois devant la
Chambre des communes d'Angleterre.
» La Compagnie du canal de Suez ne peut que retirer
un grand avantage de la consultation dont il s'agit, si
les intentions du vice-roi ne sont point dénaturées par
l'intrigue qui s'agite sans cesse autour de lui.
» Quant aux bruits inquiétants qu'on chercherait à
semer parmi les actionnaires de la Compagnie et qui
auraient pour but de les engager à un véritable sui-
cide, ils ne peuvent prendre aucune consistance et
n'ont aucune base sérieuse.
» Les personnes qu'on dit être venues tout exprès pour
que, à part la mauvaise intention, il n'y a là et il ne
peut y avoir que des paroles et du vent.
Par ailleurs, jamais l'entreprise ne fut dans une si-
tuation plus favorable et plus inattaquable : tout est
pour elle, le temps, l'opinion, la protection du gou-
vernement de l'Empereur, l'appui des puissances
continentales, l'aveu de la Turquie, l'ardente aspira-
tion de l'Egypte. Le jour approche où la Compagnie,
par la voix de son assemblée générale, va pouvoir
elle-même proclamer ses destinées. L'assemblée gé-
nérale du 15 mai a donc une importance que chacun
des intéressés doit apprécier, et nous ne saurions
trop faire appel à leur présence et à leur concours.
Il s'agit en effet, pour l'assemblée générale, d'af-
firmer elle-même son entreprise et son avenir devant
le monde.
Ernest DESPLACES.
LE COURRIER DE LYON.
Nous avons cité, dans notre article précédent, le
Courrier de Lyon comme l'un des journaux de dépar-
tements qui, des premiers, avait cru devoir livrer
au public les informations transmises d'Alexandrie
relativement au fait que nous venons d'éclaircir.Dans
un article subséquent, sous la date du 11 de ce mois,
ce journal contient des renseignements nouveaux
qu'il communique à ses lecteurs et qui nous semblent
puisés à d'assez bonnes sources pour que nous ne les
croyions pas inutiles à compléter nos propres explica-
tions.
CANAL DE SUEZ.
Lyon, 11 avril 1860.
« Nous avons publié ces jours-ci les renseignements
que nous avions reçus d'Alexandrie, sur une nouvelle in-
trigue ayant pour but la dissolution de la Société du ca-
nal de Suez. Il s'agissait surtout du voyage en France
de plusieurs personnes chargées d'atteindre ce but, soit
en semant la désunion parmi les actionnaires, soit en
découvrant, avec l'aide des meilleurs avocats de Paris,
quelque subterfuge légal qui permît d'annuler la con-
cession de M, de Lesseps.
» Beaucoup de personnes'se sont émues de ces révéla-
tions, et nous ont prié de prendre de nouveaux rensei-
gnements sur cette affaire. Malgré la confiance que nous
avons en la parfaite véracité de notre correspondant, ne
voulant rien négliger pour la complète édification de nos
lecteurs, nous nous sommes adressé directement aux
meilleures sources, afin de connaître le fond des choses,
ou tout au moins contrôler sérieusement une opinion
peut-être un peu trop alarmiste par des appréciations
plus rassurantes et qui ne mériteraient pas moins de
créance.
» Voici les informations que nous recevons de Paris,
d'une personne en position de juger mieux que qui que
ce soit cette question, dont elle a pu examiner les deux
faces. Nos lecteurs verront par ces explications que l'in-
trigue existe réellement, mais qu'elle est moins puis-
sante et moins dangereuse qu'on ne le croit à Alexan-
drie.
» Un envoyé du vice-roi, nous répond notre correspon-
dant parisien, est, en effet, venu d'Egypte avec des re-
commandations de S. A. pour M. de Lesseps lui-même, ce qu
enlève à sa mission tout caractère d'hostilité. Le but
de son voyage est, à ce qu'on assure, d'établir légale-
ment la portée des engagements que Mohammed-Saïd-
Pacha a contractés par sa concession et par les actes
confirmatifs qui l'ont suivie. Cela n'a rien de surpre-
nant. Les sociétés par actions sont chose assez nouvelle
en Orient, et il est tout simple que le vice-roi d'Egypte
tienne à bien connaître toute l'étendue de la responsa-
bilité qu'elles entraînent pour celui qui en a prescrit la
formation. Confiant dans les actes des personnes qu'il
connaît bien, le vice-roi peut être entraîné à désirer sa-
voir pertinemment quels sont ses droits et ses obliga-
tions vis-à-vis de vingt-cinq mille souscripteurs qu'il
ne connaît pas.
» Mais ce serait une grande erreur d'en conclure que
S. A. a jamais eu la pensée d'arriver à l'annulation des
actes de concession, et qu'elle a espéré que les illustra-
tions de notre barreau lui fourniraient, dans ce but, « un
subterfuge légal. » La conduite du vice-roi d'Égypte don-
nerait à cet égard le plus éclatant démenti à ceux qui
voudraient abuser de son nom pour accréditer une pa-
reille énormité. Jusqu'à ce jour, au milieu de circon-
stances parfois difficiles, le vice-roi n'a pas cessé
un seul instant de protéger les opérations qui se sont
accomplies, les travaux qui se poursuivent sans aucune
interruption et qu'il avait commencés lui-même ; les
preuves de cette protection constante, de cette sympa-
thie invariable, sont tellement claires qu'elles n'ad-
mettent point de contestation possible.
» La démarche qu'il a ordonnée est analogue à celle
qu'il a fait faire auprès des plus éminents ingénieurs de
l'Europe, lorsque, il y a cinq ans, il leur a demandé leur
avis sur la possibilité matérielle d'opérer le percement
de l'isthme de Suez. A cette époque, le prince a voulu
répondre par un verdict définitif de la science aux ob-
jections dont le fatiguaient les ennemis du canal, en
lui répétant que l'œuvre était impraticable. Aujourd'hui
le vice-roi se prépare à éconduire, par une consultation
de nos premiers jurisconsultes, ces mêmes ennemis qui,
changeant de tactique, cherchent à lui persuader que
les actionnaires du canal de Suez ont moins pour objet
de faire le canal de Suez que de piller le trésor égyp-
tien. L'origine de cette odieuse calomnie est connue :
elle a été énoncée pour la première fois devant la
Chambre des communes d'Angleterre.
» La Compagnie du canal de Suez ne peut que retirer
un grand avantage de la consultation dont il s'agit, si
les intentions du vice-roi ne sont point dénaturées par
l'intrigue qui s'agite sans cesse autour de lui.
» Quant aux bruits inquiétants qu'on chercherait à
semer parmi les actionnaires de la Compagnie et qui
auraient pour but de les engager à un véritable sui-
cide, ils ne peuvent prendre aucune consistance et
n'ont aucune base sérieuse.
» Les personnes qu'on dit être venues tout exprès pour
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