Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 101
Les ingénieurs ont observé ce jour-là, dans la partie
0. du lac, un volume d'eau plus considérable que
d'habitude.
Après avoir longé une partie du lac Timsah, nous
sommes parvenus à la station de Toussoum-ville,
principal campement de l'isthme.
Le campement a été établi avec beaucoup de dis-
cernement sur un plateau d'une vaste étendue, domi-
nant tous les environs. Cette localité, destinée à
devenir une ville considérable, a déjà même aujour-
d'hui les apparences d'un centre des plus animés, et
on peut dire que c'est une des stations les plus heu-
reuses au double point de vue de l'hygiène et de la
production agricole.
Notre surprise a été grande en arrivant de voir le
nom de Toussoum-ville inscrit à l'entrée d'un joli
boulevard bordé de chaque côté par des maisons de
bonne apparence, achevées ou en construction, et au-
devant de chaque maison des trottoirs spacieux et
bien tenus. Ce boulevard et les rues qui l'avoisinent
portent des noms comme dans nos grandes cités
d'Europe.
Toussoum-ville devant, dansmon opinion, devenir
un jour une grande cité, il m'a paru intéressant d'en
noter avec soin les premières constructions, dont
voici le détail :
Le boulevard dont je viens de parler est borné à
l'extrémité par une grande maison en maçonnerie et
en moellons , qui m'a paru être fort bien cons-
truite.
A droite et à gauche, on trouve :
Une maison en briques ;
Une maison rustique construite avec des branches
des arbustes du lac, des cailloux et de la terre
glaise ;
De grands magasins et de vastes entrepôts cons-
truits en pisé et en maçonnerie;
Une barraque en bois;
Un hôpital en construction, presque terminé ;
Une maison en pisé pour loger les ouvriers ;
Une boulangerie;
Une forge bien outillée;
Un puits de 15 mètres de profondeur donnant une
eau abondante, excellente pour les animaux, quoique
un peu saumâtre;
Un four à chaux ;
Un moulin à vent;
Un petit jardin potager bien entretenu ;
Une fabrique de briques avec son four ;
Une petite mosquée en construction à l'usage des
indigènes, et, auprès de cette mosquée, le tombeau
d'un cheik que la Compagnie fait religieusement res-
taurer.
L'aspect de ce campement est animé et florissant;
là, comme sur beaucoup d'autres points, les nationa-
lités des employés et des travailleurs sont assez va-
riées, et partout règnent l'ordre le plus parfait et la
meilleure intelligence entre tous. La plus grande
propreté y est maintenue, comme dans les autres
campements.
Nous avons tous apprécié aussi avec quel discerne-
ment heureux on a su tirer parti, dans chaque loca-
lité, des matériaux et des facilités offerts par la
nature.
La journée du 20 février a été employée à faire le
tour des terres de Gessen et à explorer en tous sens le
magnifique plateau sur lequel s'élèvera un jour la
ville de Timsah.
Nous avons examiné avec une véritable admiration
la riche composition de ces terrains formés par une
immense couche de limon du Nil. Nous avons cons-
taté, grâce aux sondages faits au centre de ces ma-
gnifiques terrains, qu'il y a là jusqu'à 4 mètres de
terre végétale.
Ces terrains s'étendent, d'après les données de
nos ingénieurs, sur une longueur de 30 kilomètres,
et comme ils se trouvent plus bas que le canal d'eau
douce d'irrigation, ils seront arrosés sans aucun frais
et avec la plus grande facilité.
En visitant ces localités, parsemées d'une quantité
énorme d'arbustes donnant au paysage un aspect
des plus pittoresques, nous avons reconnu les ruines
d'anciens villages et les traces d'anciennes exploita-
tions agricoles ; nous avons remarqué également les
traces d'un ancien grand canal, avec des berges fort
élevées.
M. le consul général d'Autriche, M. l'ingénieur du
génie Mayer et nos autres compagnons de voyage
ont été si agréablement surpris par tout ce qu'ils
voyaient, qu'ils m'ont répété à plusieurs reprises que
les produits de ces belles terres constitueront les
revenus les plus importants pour la Compagnie;
qu'ils ne se seraient jamais figuré que la nature eût
réuni sur un même point tant de facilités et tant
d'avantages, et qu'à leurs yeux il n'existait pas la
moindre difficulté matérielle pour l'exécution du
canal maritime de Suez.
Vers midi, nous nous sommes arrêtés à la petite
station de Bir-Abou-Ballah, où on a élevé une maison
en pisé et une fabrique de briques, et où l'on creuse
en ce moment un grand puits dont l'eau servira à
commencer l'exploitation de quelques terres. Cette
station se trouve précisément à l'endroit où passera
le canal d'irrigation.
De là, nous nous sommes dirigés vers un plateau
immense situé au point extrême du lac Timsah et
nivelé avec autant d'uniformité qu'un jardin de plai-
sance.
C'est là que doit s'élever la ville de Timsah. La
nature semble avoir fait elle-même le tracé des quais
et des bassins, qui sont pour ainsi dire déjà tout pré-
parés.
Les ingénieurs ont observé ce jour-là, dans la partie
0. du lac, un volume d'eau plus considérable que
d'habitude.
Après avoir longé une partie du lac Timsah, nous
sommes parvenus à la station de Toussoum-ville,
principal campement de l'isthme.
Le campement a été établi avec beaucoup de dis-
cernement sur un plateau d'une vaste étendue, domi-
nant tous les environs. Cette localité, destinée à
devenir une ville considérable, a déjà même aujour-
d'hui les apparences d'un centre des plus animés, et
on peut dire que c'est une des stations les plus heu-
reuses au double point de vue de l'hygiène et de la
production agricole.
Notre surprise a été grande en arrivant de voir le
nom de Toussoum-ville inscrit à l'entrée d'un joli
boulevard bordé de chaque côté par des maisons de
bonne apparence, achevées ou en construction, et au-
devant de chaque maison des trottoirs spacieux et
bien tenus. Ce boulevard et les rues qui l'avoisinent
portent des noms comme dans nos grandes cités
d'Europe.
Toussoum-ville devant, dansmon opinion, devenir
un jour une grande cité, il m'a paru intéressant d'en
noter avec soin les premières constructions, dont
voici le détail :
Le boulevard dont je viens de parler est borné à
l'extrémité par une grande maison en maçonnerie et
en moellons , qui m'a paru être fort bien cons-
truite.
A droite et à gauche, on trouve :
Une maison en briques ;
Une maison rustique construite avec des branches
des arbustes du lac, des cailloux et de la terre
glaise ;
De grands magasins et de vastes entrepôts cons-
truits en pisé et en maçonnerie;
Une barraque en bois;
Un hôpital en construction, presque terminé ;
Une maison en pisé pour loger les ouvriers ;
Une boulangerie;
Une forge bien outillée;
Un puits de 15 mètres de profondeur donnant une
eau abondante, excellente pour les animaux, quoique
un peu saumâtre;
Un four à chaux ;
Un moulin à vent;
Un petit jardin potager bien entretenu ;
Une fabrique de briques avec son four ;
Une petite mosquée en construction à l'usage des
indigènes, et, auprès de cette mosquée, le tombeau
d'un cheik que la Compagnie fait religieusement res-
taurer.
L'aspect de ce campement est animé et florissant;
là, comme sur beaucoup d'autres points, les nationa-
lités des employés et des travailleurs sont assez va-
riées, et partout règnent l'ordre le plus parfait et la
meilleure intelligence entre tous. La plus grande
propreté y est maintenue, comme dans les autres
campements.
Nous avons tous apprécié aussi avec quel discerne-
ment heureux on a su tirer parti, dans chaque loca-
lité, des matériaux et des facilités offerts par la
nature.
La journée du 20 février a été employée à faire le
tour des terres de Gessen et à explorer en tous sens le
magnifique plateau sur lequel s'élèvera un jour la
ville de Timsah.
Nous avons examiné avec une véritable admiration
la riche composition de ces terrains formés par une
immense couche de limon du Nil. Nous avons cons-
taté, grâce aux sondages faits au centre de ces ma-
gnifiques terrains, qu'il y a là jusqu'à 4 mètres de
terre végétale.
Ces terrains s'étendent, d'après les données de
nos ingénieurs, sur une longueur de 30 kilomètres,
et comme ils se trouvent plus bas que le canal d'eau
douce d'irrigation, ils seront arrosés sans aucun frais
et avec la plus grande facilité.
En visitant ces localités, parsemées d'une quantité
énorme d'arbustes donnant au paysage un aspect
des plus pittoresques, nous avons reconnu les ruines
d'anciens villages et les traces d'anciennes exploita-
tions agricoles ; nous avons remarqué également les
traces d'un ancien grand canal, avec des berges fort
élevées.
M. le consul général d'Autriche, M. l'ingénieur du
génie Mayer et nos autres compagnons de voyage
ont été si agréablement surpris par tout ce qu'ils
voyaient, qu'ils m'ont répété à plusieurs reprises que
les produits de ces belles terres constitueront les
revenus les plus importants pour la Compagnie;
qu'ils ne se seraient jamais figuré que la nature eût
réuni sur un même point tant de facilités et tant
d'avantages, et qu'à leurs yeux il n'existait pas la
moindre difficulté matérielle pour l'exécution du
canal maritime de Suez.
Vers midi, nous nous sommes arrêtés à la petite
station de Bir-Abou-Ballah, où on a élevé une maison
en pisé et une fabrique de briques, et où l'on creuse
en ce moment un grand puits dont l'eau servira à
commencer l'exploitation de quelques terres. Cette
station se trouve précisément à l'endroit où passera
le canal d'irrigation.
De là, nous nous sommes dirigés vers un plateau
immense situé au point extrême du lac Timsah et
nivelé avec autant d'uniformité qu'un jardin de plai-
sance.
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