Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 105
vœux de l'Europe, il faut donc en conclure que l'An
gleterre tient dans ses mains les destinées du monde
entier. J'aime à me persuader que l'avenir prouvera
le contraire. »
Pour extrait : AUBRY FetcAUD.
(Gazette de France.)
LE PERCEMENT DES ISTHMES ET LA DISTRIBUTION DE L'OR.
Le Journal des Débats du 25 mars contenait, sur la
production de l'or dans le monde, principalement en
Californie et en Australie, des renseignements aussi
curieux qu'intéressants, et montrait en même temps
de quel avantage était pour la répartition de ces
nouvelles richesses sur le globe, le percement des
deux isthmes de Suez et de Panama,
Ainsi, à tous les points de vue que comporte le
développement humain, le progrès matériel comme
le progrès moral de notre siècle, cette question du
raccourcissement des distances maritimes ne cesse
de se présenter en première ligne à tous les penseurs
comme à tous les économistes. On ne comprend pas
que l'Angleterre puisse aussi obstinément et aussi long--
temps fermer les yeux aux avantag-es qu'elle se refuse
en s'opposant à l'exécution du canal des deux mers
et à la juste réprobation qu'une telle conduite lui vaut
et lui vaudra dans le genre humain et dans l'histoire.
Laissons au surplus parler les documents et les ob-
servations recueillis par le savant rédacteur du
Journal des Débats ; ils prouvent une fois de plus que
tous les faits conspirent contre les derniers efforts
d'une résistance défaillante.
Après un exposé préliminaire, l'article du Journal
des Débats entre ainsi dans le cœur de la question
qu'il traite :
JULES ROSÉ.
« La valeur de l'or exporté depuis les premières ex-
tractions a été, suivant les documents officiels :
de Californie. d'Australie.
1818. 80 millions.
1849. 160. Il
1850. 193.
18;)1. 184 1 412
1852. 244 )
1853. 293. 394
1854. 274. 215
1855. 241.,. 290
1856. 270. 256
1851. 230. , , 261
1858. 241. 255
1859. 250.,.. 249
2,6CO 2,332
- Voici donc, en douze ans, pour les deux sources
réunies, une production totale en or de 4 milliards 992
millions de francs, presque 5 milliards. Et qu'on re-
marque bien qu'il ne s'agit ici que de l'exportation par
mer officiellement constatée, laquelle ne représente,
croit on, que 70 à 75 pour 100, peut-être moins, de la
production effective. Ce serait donc par approximation
6 milliards et demi au moins. Si maintenant l'on ajoute
à ce total les extractions d'or de la Sibérie (90 à 100
millions par an), celles du Chili, de la Colombie an-
glaise, de la côte occidentale d'Afrique, etc., on arrive,
par des calculs dont nous ne voudrions certes pas hé-
risser ces lignes, à une production d'or, en douze ans
(1848-1859), d'au moins 8 milliards de francs. Or, comme
avant 1848 il existait approximativement dans la. circu-
lation générale du monde 14 milliards de francs
d'or, cela porte l'existence actuelle de l'or à 22 mil-
liards de francs, soit à un poids d'environ 7,333 tonnes
de 1 000 kilog., ce qui peut (qu'on nous permette de
préciser ainsi la comparaison) équivaloir au poids de
32 obélisques comme le monolithe de Rhamsès que
nous voyons figurer sur la place de la Concorde, lequel
pèse, d'après M. Lebas, près de 230 tonnes.
» Encore huit ou dix ans donc, et la somme d'or qui
existait sur le globe en 1858 aura doublé. En d'autres
termes, c'est une valeur en or de 650 à 680 millions qui,
depuis douze ans, s'ajoute chaque année à la circu-
lation.
» Et maintenant, remarquons-le bien, ce double cou-
rant métallique qui part à la fois, et dans des propor-
tions à peu près égales, de la Californie et de l'Austra-
lie, trouve ses deux grands foyers, ses deux pôles en
quelque sorte, dans les deux isthmes, que leur impor-
tance comme voie de transit amènera avant peu le gé-
nie de l'homme à ouvrir aux rapports maritimes inter-
nationaux, c'est-à-dire à Panama et à Suez. C'est par
ces deux voies en effet que l'or arrive en Europe, à
Liverpool et à Londres principalement, et que, de ces
deux grands marchés monétaires, il se répand sur le
continent pour s'y échanger partie contre les produits
des fabriques européennes, partie contre le numéraire
argent, qui va gagner, par Suez encore, les contrées
de l'Inde et de la Chine. Avant les exploitations cali-
forniennes, Panama ne voyait passer par son isthme
qu'un transit annuel de 70 à 80 millions de francs. Dès
1850, le passage des métaux précieux y prend des pro-
portions gigantesques : pour les quatre années 1856-
1859, on ne l'évalue pas à moins de 1,140 millions, prin-
cipalement en or. Suez, de son côté, opère pendant les
quatre mêmes années un transit d'espèces dont le total
officiel s'élève à 1,123 millions, principalement en ar-
gent, du moins pour ce qui concerne les envois d'Eu-
rope aux pays d'Indo-Chine, où l'argent, généralement
préféré comme étalon monétaire, jouit d'une plus-value
et, par suite, est plus recherché que l'or.
» Et veut-on savoir pour combien nous avons figuré
dans cet immense mouvement de métaux précieux? De
1848 à 1859, nous avons reçu en or (déduction faite de
la sortie du même métal) pour 2,894 millions de franc;
et nous avons expédié en argent (entrée de l'argent
déduite) pour 1,712 millions; de sorte qu'en ces douze
années le capital circulant du pays s'est accru de 1,182
millions en or. Que de forces vives éveille et suscite
dans le monde cet accroissement extraordinaire de
vœux de l'Europe, il faut donc en conclure que l'An
gleterre tient dans ses mains les destinées du monde
entier. J'aime à me persuader que l'avenir prouvera
le contraire. »
Pour extrait : AUBRY FetcAUD.
(Gazette de France.)
LE PERCEMENT DES ISTHMES ET LA DISTRIBUTION DE L'OR.
Le Journal des Débats du 25 mars contenait, sur la
production de l'or dans le monde, principalement en
Californie et en Australie, des renseignements aussi
curieux qu'intéressants, et montrait en même temps
de quel avantage était pour la répartition de ces
nouvelles richesses sur le globe, le percement des
deux isthmes de Suez et de Panama,
Ainsi, à tous les points de vue que comporte le
développement humain, le progrès matériel comme
le progrès moral de notre siècle, cette question du
raccourcissement des distances maritimes ne cesse
de se présenter en première ligne à tous les penseurs
comme à tous les économistes. On ne comprend pas
que l'Angleterre puisse aussi obstinément et aussi long--
temps fermer les yeux aux avantag-es qu'elle se refuse
en s'opposant à l'exécution du canal des deux mers
et à la juste réprobation qu'une telle conduite lui vaut
et lui vaudra dans le genre humain et dans l'histoire.
Laissons au surplus parler les documents et les ob-
servations recueillis par le savant rédacteur du
Journal des Débats ; ils prouvent une fois de plus que
tous les faits conspirent contre les derniers efforts
d'une résistance défaillante.
Après un exposé préliminaire, l'article du Journal
des Débats entre ainsi dans le cœur de la question
qu'il traite :
JULES ROSÉ.
« La valeur de l'or exporté depuis les premières ex-
tractions a été, suivant les documents officiels :
de Californie. d'Australie.
1818. 80 millions.
1849. 160. Il
1850. 193.
18;)1. 184 1 412
1852. 244 )
1853. 293. 394
1854. 274. 215
1855. 241.,. 290
1856. 270. 256
1851. 230. , , 261
1858. 241. 255
1859. 250.,.. 249
2,6CO 2,332
- Voici donc, en douze ans, pour les deux sources
réunies, une production totale en or de 4 milliards 992
millions de francs, presque 5 milliards. Et qu'on re-
marque bien qu'il ne s'agit ici que de l'exportation par
mer officiellement constatée, laquelle ne représente,
croit on, que 70 à 75 pour 100, peut-être moins, de la
production effective. Ce serait donc par approximation
6 milliards et demi au moins. Si maintenant l'on ajoute
à ce total les extractions d'or de la Sibérie (90 à 100
millions par an), celles du Chili, de la Colombie an-
glaise, de la côte occidentale d'Afrique, etc., on arrive,
par des calculs dont nous ne voudrions certes pas hé-
risser ces lignes, à une production d'or, en douze ans
(1848-1859), d'au moins 8 milliards de francs. Or, comme
avant 1848 il existait approximativement dans la. circu-
lation générale du monde 14 milliards de francs
d'or, cela porte l'existence actuelle de l'or à 22 mil-
liards de francs, soit à un poids d'environ 7,333 tonnes
de 1 000 kilog., ce qui peut (qu'on nous permette de
préciser ainsi la comparaison) équivaloir au poids de
32 obélisques comme le monolithe de Rhamsès que
nous voyons figurer sur la place de la Concorde, lequel
pèse, d'après M. Lebas, près de 230 tonnes.
» Encore huit ou dix ans donc, et la somme d'or qui
existait sur le globe en 1858 aura doublé. En d'autres
termes, c'est une valeur en or de 650 à 680 millions qui,
depuis douze ans, s'ajoute chaque année à la circu-
lation.
» Et maintenant, remarquons-le bien, ce double cou-
rant métallique qui part à la fois, et dans des propor-
tions à peu près égales, de la Californie et de l'Austra-
lie, trouve ses deux grands foyers, ses deux pôles en
quelque sorte, dans les deux isthmes, que leur impor-
tance comme voie de transit amènera avant peu le gé-
nie de l'homme à ouvrir aux rapports maritimes inter-
nationaux, c'est-à-dire à Panama et à Suez. C'est par
ces deux voies en effet que l'or arrive en Europe, à
Liverpool et à Londres principalement, et que, de ces
deux grands marchés monétaires, il se répand sur le
continent pour s'y échanger partie contre les produits
des fabriques européennes, partie contre le numéraire
argent, qui va gagner, par Suez encore, les contrées
de l'Inde et de la Chine. Avant les exploitations cali-
forniennes, Panama ne voyait passer par son isthme
qu'un transit annuel de 70 à 80 millions de francs. Dès
1850, le passage des métaux précieux y prend des pro-
portions gigantesques : pour les quatre années 1856-
1859, on ne l'évalue pas à moins de 1,140 millions, prin-
cipalement en or. Suez, de son côté, opère pendant les
quatre mêmes années un transit d'espèces dont le total
officiel s'élève à 1,123 millions, principalement en ar-
gent, du moins pour ce qui concerne les envois d'Eu-
rope aux pays d'Indo-Chine, où l'argent, généralement
préféré comme étalon monétaire, jouit d'une plus-value
et, par suite, est plus recherché que l'or.
» Et veut-on savoir pour combien nous avons figuré
dans cet immense mouvement de métaux précieux? De
1848 à 1859, nous avons reçu en or (déduction faite de
la sortie du même métal) pour 2,894 millions de franc;
et nous avons expédié en argent (entrée de l'argent
déduite) pour 1,712 millions; de sorte qu'en ces douze
années le capital circulant du pays s'est accru de 1,182
millions en or. Que de forces vives éveille et suscite
dans le monde cet accroissement extraordinaire de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529957n/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529957n/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529957n/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529957n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529957n
Facebook
Twitter