Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1860 15 mars 1860
Description : 1860/03/15 (A5,N90). 1860/03/15 (A5,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299567
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 89
avec le vice-roi pour concilier les besoins de l'agri-
culture avec ceux de ses propres opérations ; que d'a-
près les plans des ingénieurs et le résultat d'expé-
riences réalisées la grande masse des terrassements
s'effectuera par la puissance de la mécanique et non
par le bras de l'homme? Est-ce dans les bureaux du
correspondant du Morning-Post ou dans les bureaux
de la Compagnie universelle qu'on connaît le mieux
la quantité de bras et les moyens de toute espèce
qui seront employés pour creuser le canal qui doit
unir les deux mers ?
Faut-il absolument être en Egypte pour connaître
les dispositions du vice-roi et savoir la nature de la
réception qu'il a faite à M. Ferdinand de Lesseps?
Or, voilà les points sur lesquels nous avons contre-
dit et contesté les informations du Morning-Post, et
sans être en Egypte, tout en ayant nos renseignements
et nos sûrs renseignements à Paris, nous ne manquions
pas non plus de renseignements venus de source
égyptienne.
Nous croyons même que le correspondant ne s'est
formalisé de notre article que parce qu'il avait vu
qu'en Egypte cet article n'avait pas contribué à re-
hausser l'autorité de ses écrits et de ses informations.
Nous avons encore à ce propos une question à pré-
senter au correspondant : Faut-il être en Egypte
pour connaître la vie et les antécédents égyptiens de
M. de Lesseps?
L'ignorance du correspondant nous autorise à en
douter.
En effet, s'il avait voulu prendre en Egypte les
moindres renseignements, il saurait que M. de Les-
seps pouvait puiser d'abord dans les traditions et les
leçons de sa famille des connaissances peu communes
sur l'Egypte. Son père y a longtemps représenté la
France comme consul général avant, pendant et après
l'avènement de Mehemet Ali; lui-même a rempli pen-
dant plusieurs années à Alexandrie et au Caire de
hautes fonctions consulaires ; avec quelle distinction,
avec quelle approbation, nous ne le dirons pas. Mais
le correspondant peut le demander aux souvenirs de
la population musulmane, de la population chrétienne
et même de la population maltaise; et c'est de cette
époque que date le profond attachement et l'estime
confiante que n'a cessé de lui porter un des fils de Me-
hemet-Ali, qui était alors le jeune prince Saïd, et qui
est aujourd'hui Mohammed-Saïd-Pacha, vice-roi d'E-
gypte.
Ses informations prises, le correspondant saurait que
M. Ferdinand de Lesseps est un des hommes qui, après
avoir le plus studieusement observé l'Egypte, n'ont
pas cessé un instant de suivre du cœur et de l'œil les
destinées de ce beau pays auquel tant de liens l'ont
rattaché et le rattachent. Et lorsque le correspondant
a la légèreté d'avancer que M. de Lesseps ne connaît
pas plus l'Egypte que Tombouctou, il ne fait que
prouver combien sont superficielles et restreintes ses
connaissances sur les hommes dont il prétend parler.
Ceci doit lui montrer qu'on peut être en Egypte et
savoir assez peu sur l'Egypte,
Il ne fallait pas davantage être en Egypte pour
savoir qu'un budget des dépenses avait été arrêté, en
1856, entre le vice-roi et M. de Lesseps, pour les frais
et les opérations préparatoires du canal, et qu'il avait
été pourvu à ce budget par S. A.
Cette circonstance a été plusieurs fois publiée par
M. de Lesseps lui-même, et le correspondant pouvait
en trouver tous les détails dans la note adressée à la
Porte par M. de Lesseps, pendant son séjour à Cons-
tantinople, dans le mois de décembre dernier.
Comme le correspondant parait encore ne connaître
que très-peu les détails de cette transaction, quoiqu'il
semble tirer vanité que nous n'ayons pas sur ce seul
point invalidé ses assertions, nous pouvons là-dessus
lui citer, pour sa complète instruction, tout ce pas-
sage de la note :
« Le hatti-humayoun du 18 février 1856 venait
d'être promulgué en Egypte. On sait qu'il recom-
mandait à tous les vassaux et gouverneurs de l'em-
pire de s'occuper de la création de routes et de canaux
propres à rendre les communications plus faciles, à aug-
menter les sources de la richesse du pays et à appeler les
capitaux européens.
» Le vice-roi devait considérer cet ordre comme
étant un nouveau témoignage de l'adhésion de son
souverain à ses projets.
» Ce fut alors qu'il arrêta, d'accord avec moi, un
budget de dépenses pour les études et opérations pré-
paratoires qui devaient être poursuivies sans inter-
ruption dans l'isthme de Suez. J'avais fait jusque-là
toutes les avances ; il les continua lui-même à partir
du 1er juillet 1856, et il fit en outre, pour le compte
de la Compagnie, l'acquisition d'un matériel considé-
rable de machines et d'instruments. Il
Il n'y avait certainement pas besoin d'être à
Alexandrie pour faire cette grande découverte, lors-
qu'elle était imprimée à Constantinople et à Paris.
Or même ici, le correspondant était mal informé,
et nous consentons à lui apprendre que ce budget
mensuel se montait non pas à 25,000 francs, mais
à 29,000 francs.
Ces avances, ainsi que celles relatives à l'achat des
instruments et des machines, ont été, comme nous
l'avons dit, portées en compte au crédit de la large
souscription du vice-roi. Il a donc été remboursé
jusqu'au dernier centime, et pour un homme qui
est en Egypte et qui par conséquent sait, s'il faut
l'en croire, tout ce qui concerne l'Egypte, le corres-
pondant est bien mal venu à parler des énormes dé-
penses que cette affaire a values au vice-roi.
Il est vrai que le correspondant pense que le prince
n'a pas bien placé son argent, en l'échangeant contre
avec le vice-roi pour concilier les besoins de l'agri-
culture avec ceux de ses propres opérations ; que d'a-
près les plans des ingénieurs et le résultat d'expé-
riences réalisées la grande masse des terrassements
s'effectuera par la puissance de la mécanique et non
par le bras de l'homme? Est-ce dans les bureaux du
correspondant du Morning-Post ou dans les bureaux
de la Compagnie universelle qu'on connaît le mieux
la quantité de bras et les moyens de toute espèce
qui seront employés pour creuser le canal qui doit
unir les deux mers ?
Faut-il absolument être en Egypte pour connaître
les dispositions du vice-roi et savoir la nature de la
réception qu'il a faite à M. Ferdinand de Lesseps?
Or, voilà les points sur lesquels nous avons contre-
dit et contesté les informations du Morning-Post, et
sans être en Egypte, tout en ayant nos renseignements
et nos sûrs renseignements à Paris, nous ne manquions
pas non plus de renseignements venus de source
égyptienne.
Nous croyons même que le correspondant ne s'est
formalisé de notre article que parce qu'il avait vu
qu'en Egypte cet article n'avait pas contribué à re-
hausser l'autorité de ses écrits et de ses informations.
Nous avons encore à ce propos une question à pré-
senter au correspondant : Faut-il être en Egypte
pour connaître la vie et les antécédents égyptiens de
M. de Lesseps?
L'ignorance du correspondant nous autorise à en
douter.
En effet, s'il avait voulu prendre en Egypte les
moindres renseignements, il saurait que M. de Les-
seps pouvait puiser d'abord dans les traditions et les
leçons de sa famille des connaissances peu communes
sur l'Egypte. Son père y a longtemps représenté la
France comme consul général avant, pendant et après
l'avènement de Mehemet Ali; lui-même a rempli pen-
dant plusieurs années à Alexandrie et au Caire de
hautes fonctions consulaires ; avec quelle distinction,
avec quelle approbation, nous ne le dirons pas. Mais
le correspondant peut le demander aux souvenirs de
la population musulmane, de la population chrétienne
et même de la population maltaise; et c'est de cette
époque que date le profond attachement et l'estime
confiante que n'a cessé de lui porter un des fils de Me-
hemet-Ali, qui était alors le jeune prince Saïd, et qui
est aujourd'hui Mohammed-Saïd-Pacha, vice-roi d'E-
gypte.
Ses informations prises, le correspondant saurait que
M. Ferdinand de Lesseps est un des hommes qui, après
avoir le plus studieusement observé l'Egypte, n'ont
pas cessé un instant de suivre du cœur et de l'œil les
destinées de ce beau pays auquel tant de liens l'ont
rattaché et le rattachent. Et lorsque le correspondant
a la légèreté d'avancer que M. de Lesseps ne connaît
pas plus l'Egypte que Tombouctou, il ne fait que
prouver combien sont superficielles et restreintes ses
connaissances sur les hommes dont il prétend parler.
Ceci doit lui montrer qu'on peut être en Egypte et
savoir assez peu sur l'Egypte,
Il ne fallait pas davantage être en Egypte pour
savoir qu'un budget des dépenses avait été arrêté, en
1856, entre le vice-roi et M. de Lesseps, pour les frais
et les opérations préparatoires du canal, et qu'il avait
été pourvu à ce budget par S. A.
Cette circonstance a été plusieurs fois publiée par
M. de Lesseps lui-même, et le correspondant pouvait
en trouver tous les détails dans la note adressée à la
Porte par M. de Lesseps, pendant son séjour à Cons-
tantinople, dans le mois de décembre dernier.
Comme le correspondant parait encore ne connaître
que très-peu les détails de cette transaction, quoiqu'il
semble tirer vanité que nous n'ayons pas sur ce seul
point invalidé ses assertions, nous pouvons là-dessus
lui citer, pour sa complète instruction, tout ce pas-
sage de la note :
« Le hatti-humayoun du 18 février 1856 venait
d'être promulgué en Egypte. On sait qu'il recom-
mandait à tous les vassaux et gouverneurs de l'em-
pire de s'occuper de la création de routes et de canaux
propres à rendre les communications plus faciles, à aug-
menter les sources de la richesse du pays et à appeler les
capitaux européens.
» Le vice-roi devait considérer cet ordre comme
étant un nouveau témoignage de l'adhésion de son
souverain à ses projets.
» Ce fut alors qu'il arrêta, d'accord avec moi, un
budget de dépenses pour les études et opérations pré-
paratoires qui devaient être poursuivies sans inter-
ruption dans l'isthme de Suez. J'avais fait jusque-là
toutes les avances ; il les continua lui-même à partir
du 1er juillet 1856, et il fit en outre, pour le compte
de la Compagnie, l'acquisition d'un matériel considé-
rable de machines et d'instruments. Il
Il n'y avait certainement pas besoin d'être à
Alexandrie pour faire cette grande découverte, lors-
qu'elle était imprimée à Constantinople et à Paris.
Or même ici, le correspondant était mal informé,
et nous consentons à lui apprendre que ce budget
mensuel se montait non pas à 25,000 francs, mais
à 29,000 francs.
Ces avances, ainsi que celles relatives à l'achat des
instruments et des machines, ont été, comme nous
l'avons dit, portées en compte au crédit de la large
souscription du vice-roi. Il a donc été remboursé
jusqu'au dernier centime, et pour un homme qui
est en Egypte et qui par conséquent sait, s'il faut
l'en croire, tout ce qui concerne l'Egypte, le corres-
pondant est bien mal venu à parler des énormes dé-
penses que cette affaire a values au vice-roi.
Il est vrai que le correspondant pense que le prince
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