Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 73
gais, les Turcs, sous Soliman II, eurent des flottes
considérables dans la mer Rouge.
Dans les temps modernes, à la fin du sièc'e dernier,
à l'époque de l'occupation de l'Egypte par l'armée
française, une escadre anglaise a séjourné, manœu-
vré dans cette mer, a opéré des débarquements sur
ses côtes sans éprouver aucune espèce de désastre, ni
même d'accident.
Un grand nombre d'officier. français ont été char-
gés d'étudier le régime de la mer Rouge ; parmi eux
nous citerons MM. Jeheune, Pâris, Huchet de Cein-
tré, l'amiral Laguerre, Jaurès et Cormier. Avant
eux l'amiral Rosilly avait observé la mer Rouge en
1787 ; il y avait fait assez d'observations pour pou-
voir publier en l'an VII une carte du golfe de Suez
qui passait pour la meilleure avant cel]e de Moresby.
Or, voici ses paroles : « On exagère beaucoup les
» difficultés et les dangers de la mer Rouge où les
» bons mouillages sont très-nombreux. La mer Rouge
» est simplement une mer étroite et elle ne diffère
» point des autres mers. »
Ce fut encore là l'opinion qu'exprimèrent à Lon-
dres, dans l'enquête parlementaire de 1834, le capi-
taine Elliot, les amiraux Malcolm et Adam, M. Buc-
kingham, tous membres du parlement, le capitaine
depuis major général Chesney dont certes l'opinion
ne peut pas être suspecte, puisqu'alors aussi il vou-
lait faire prévaloir son projet de communication avec
l'Inde par la vallée de l'Euphrate.
Un des voyageurs maritimes les plus estimés en
Angleterre, le lieutenant Wellstedt, dit expressément
que la mer Rouge est navigable en toute saison ; il
ne s'affecte même point de ces fameux rescifs de co-
rail dont on nous fait un épouvantail. Il prétend au
contraire que dans bien des cas ils favorisent la navi-
gation au lieu de l'entraver, en formant un chenal
intérieur où les bâtiments peuvent passer sans dan-
ger, et à l'appui de son opinion il cite le Palinurus qui
a fait ainsi un trajet remarquable de Djeddah aux
détroits de Jubal.
Nous pourrions multiplier l'énumération de ces au-
torités, mais il faut nous borner, et nous nous conten-
terons par conséquent d'en citer deux que personne
ne pourra récuser ni en France ni en Angleterre.
L'une de ces autorités est celle de M. Anderson, le
célèbre directeur de la Compagnie péninsulaire et
orientale de navigation à vapeur qui, on le sait, est
la plus vaste Compagnie maritime qui existe et cou-
vre l'Océan indien et la mer Rouge de ses flottes
voyageuses.
L'autre est M. Harris, capitaine au service de la
Compagnie des Indes dont nous avons plusieurs fois
entretenu nos lecteurs, et qui, certes, doit connaître
la mer Rouge mieux qu'aucun navigateur présent ou
passé, car il est probablement le seul homme au
monde qui en ait effectué soixante-dix fois la traversée.
Dans une publication imprimée et publiée à Lon-
dres en 1843 intitulée : Observations sur la praticabi-
lité et l'utilité d'ouvrir une communication entre la mer
Rouge et la Méditerranée par un canal maritime traver-
sant l'isthme de Suez, le directeur de la Compagnie
orientale et péninsulaire faisait ressortir d'abord l'a-
bréviation de la distance par la route de Suez compa-
rée à la route du cap ; « mais, ajoutait-il, cette obser-
» vation implique que la navigation par la voie de
» la Méditerranée et de la mer Rouge est aussi facile
» que celle par le cap ; je vais essayer d'examiner
» cette partie de la question avec l'exactitude que
» son importance réclame. »
En effet, le savant écrivain étudie et constate l'in-
fluence des moussons régnant dans les mers indien-
nes et dans la mer Rouge ; il sig'nale et démontre l'é-
poque la plus favorable soit au voyage d'aller soit au
voyage de retour, et après cette démonstration que
son étendue nous force de mentionner seulement, il
conclut en ces termes : « Il ressort de là que les mous-
» sons ne présentent pas à la navigation entre l'Inde
» et la mer Rouge des difficultés particulières plus
» grandes que celles de la route ordinaire par le cap
» de Bonne-Espérance, et, qu'au contraire, pour les
» navires trafiquant avec l'Est et les plus importantes
» parties de l'Indoustan, ainsi qu'avec Ceylan, Ma-
» lacca, Singapore, Java, la Chine, etc, cette portion
» du voyage se fera avec plus de certitude que sur
» line égale distance de l'Océan indien, en passant par
Il le cap de Bonne-Espérance. »
Quant à M. le capitaine Harris, il était présent au
meeting de Londres, dont la délibération se termina
par une résolution des plus favorables à l'entreprise
de M. de Lesseps. Il voulut appuyer la résolution de
sa parole et porter son témoignage sur les doutes qui
avaient été émis à la fois quant à la possibilité du
projet, et aux facilités de navigation de la mer Rouge.
Or, voici comment il s'exprimait :
« En appuyant la résolution, je saisis l'occasion de
» dire qu'en qualité de membre de la commission in-
»> ternationale, j'ai assisté à ses réunions à Paris, et
» que le projet y a été discuté sous toutes ses faces.
» Chacun a été de l'avis que ce projet était de la plus
» grande importance pour le commerce de l'Europe
» entière, et il n'a été approuvé qu'après avoir subi
» le plus rigoureux examen auquel jamais entreprise
» ait été soumise (écoutez ! écoutez !).
» Cette réunion ne comptait pas moins de cinq ad-
» ministrateurs des travaux publics d'autant des pays
» du continent ; toutes les conséquences du projet ont
» été discutées avec profondeur, et il a reçu une appro-
» bation unanime et cordiale (écoutez ! écoutez !).
» Quant à la iiavigabilit uge, je prends
» la liberté de dire ti ^KHaé- mo^ opinion là-
» dessus après avoir f, s-- ixante-dix
» voyages en montant , -ia mer Rouge,
gais, les Turcs, sous Soliman II, eurent des flottes
considérables dans la mer Rouge.
Dans les temps modernes, à la fin du sièc'e dernier,
à l'époque de l'occupation de l'Egypte par l'armée
française, une escadre anglaise a séjourné, manœu-
vré dans cette mer, a opéré des débarquements sur
ses côtes sans éprouver aucune espèce de désastre, ni
même d'accident.
Un grand nombre d'officier. français ont été char-
gés d'étudier le régime de la mer Rouge ; parmi eux
nous citerons MM. Jeheune, Pâris, Huchet de Cein-
tré, l'amiral Laguerre, Jaurès et Cormier. Avant
eux l'amiral Rosilly avait observé la mer Rouge en
1787 ; il y avait fait assez d'observations pour pou-
voir publier en l'an VII une carte du golfe de Suez
qui passait pour la meilleure avant cel]e de Moresby.
Or, voici ses paroles : « On exagère beaucoup les
» difficultés et les dangers de la mer Rouge où les
» bons mouillages sont très-nombreux. La mer Rouge
» est simplement une mer étroite et elle ne diffère
» point des autres mers. »
Ce fut encore là l'opinion qu'exprimèrent à Lon-
dres, dans l'enquête parlementaire de 1834, le capi-
taine Elliot, les amiraux Malcolm et Adam, M. Buc-
kingham, tous membres du parlement, le capitaine
depuis major général Chesney dont certes l'opinion
ne peut pas être suspecte, puisqu'alors aussi il vou-
lait faire prévaloir son projet de communication avec
l'Inde par la vallée de l'Euphrate.
Un des voyageurs maritimes les plus estimés en
Angleterre, le lieutenant Wellstedt, dit expressément
que la mer Rouge est navigable en toute saison ; il
ne s'affecte même point de ces fameux rescifs de co-
rail dont on nous fait un épouvantail. Il prétend au
contraire que dans bien des cas ils favorisent la navi-
gation au lieu de l'entraver, en formant un chenal
intérieur où les bâtiments peuvent passer sans dan-
ger, et à l'appui de son opinion il cite le Palinurus qui
a fait ainsi un trajet remarquable de Djeddah aux
détroits de Jubal.
Nous pourrions multiplier l'énumération de ces au-
torités, mais il faut nous borner, et nous nous conten-
terons par conséquent d'en citer deux que personne
ne pourra récuser ni en France ni en Angleterre.
L'une de ces autorités est celle de M. Anderson, le
célèbre directeur de la Compagnie péninsulaire et
orientale de navigation à vapeur qui, on le sait, est
la plus vaste Compagnie maritime qui existe et cou-
vre l'Océan indien et la mer Rouge de ses flottes
voyageuses.
L'autre est M. Harris, capitaine au service de la
Compagnie des Indes dont nous avons plusieurs fois
entretenu nos lecteurs, et qui, certes, doit connaître
la mer Rouge mieux qu'aucun navigateur présent ou
passé, car il est probablement le seul homme au
monde qui en ait effectué soixante-dix fois la traversée.
Dans une publication imprimée et publiée à Lon-
dres en 1843 intitulée : Observations sur la praticabi-
lité et l'utilité d'ouvrir une communication entre la mer
Rouge et la Méditerranée par un canal maritime traver-
sant l'isthme de Suez, le directeur de la Compagnie
orientale et péninsulaire faisait ressortir d'abord l'a-
bréviation de la distance par la route de Suez compa-
rée à la route du cap ; « mais, ajoutait-il, cette obser-
» vation implique que la navigation par la voie de
» la Méditerranée et de la mer Rouge est aussi facile
» que celle par le cap ; je vais essayer d'examiner
» cette partie de la question avec l'exactitude que
» son importance réclame. »
En effet, le savant écrivain étudie et constate l'in-
fluence des moussons régnant dans les mers indien-
nes et dans la mer Rouge ; il sig'nale et démontre l'é-
poque la plus favorable soit au voyage d'aller soit au
voyage de retour, et après cette démonstration que
son étendue nous force de mentionner seulement, il
conclut en ces termes : « Il ressort de là que les mous-
» sons ne présentent pas à la navigation entre l'Inde
» et la mer Rouge des difficultés particulières plus
» grandes que celles de la route ordinaire par le cap
» de Bonne-Espérance, et, qu'au contraire, pour les
» navires trafiquant avec l'Est et les plus importantes
» parties de l'Indoustan, ainsi qu'avec Ceylan, Ma-
» lacca, Singapore, Java, la Chine, etc, cette portion
» du voyage se fera avec plus de certitude que sur
» line égale distance de l'Océan indien, en passant par
Il le cap de Bonne-Espérance. »
Quant à M. le capitaine Harris, il était présent au
meeting de Londres, dont la délibération se termina
par une résolution des plus favorables à l'entreprise
de M. de Lesseps. Il voulut appuyer la résolution de
sa parole et porter son témoignage sur les doutes qui
avaient été émis à la fois quant à la possibilité du
projet, et aux facilités de navigation de la mer Rouge.
Or, voici comment il s'exprimait :
« En appuyant la résolution, je saisis l'occasion de
» dire qu'en qualité de membre de la commission in-
»> ternationale, j'ai assisté à ses réunions à Paris, et
» que le projet y a été discuté sous toutes ses faces.
» Chacun a été de l'avis que ce projet était de la plus
» grande importance pour le commerce de l'Europe
» entière, et il n'a été approuvé qu'après avoir subi
» le plus rigoureux examen auquel jamais entreprise
» ait été soumise (écoutez ! écoutez !).
» Cette réunion ne comptait pas moins de cinq ad-
» ministrateurs des travaux publics d'autant des pays
» du continent ; toutes les conséquences du projet ont
» été discutées avec profondeur, et il a reçu une appro-
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» la liberté de dire ti ^KHaé- mo^ opinion là-
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» voyages en montant , -ia mer Rouge,
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