Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1860 15 février 1860
Description : 1860/02/15 (A5,N88). 1860/02/15 (A5,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529954d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 57
humeur. On a appris que les établissements russes
dans l'ancienne Mandchourie se développaient avec une
merveilleuse rapidité ; que le service des bateaux à va-
peur organisé sur l'Amur et ses principaux affluents
fonctionnait maintenant avec une régularité parfaite ;
que des rapports commerciaux se nouaient entre les
factoreries russes et la Californie ; enfin que les Chinois,
loin de songer à revenir sur la cession de la Mandchou-
rie, comme on l'avait annoncé, avaient avec leurs voi-
sins les relations les plus amicales. On a su par le rap-
port du ministre américain, M. Ward, que l'ambassade
russe à Pékin jouissait d'une grande liberté. Le person-
nel vient d'en être renouvelé complètement, ainsi que
cela a lieu tous les dix ans. Loin qu'aucune difficulté ait
été soulevée par les Chinois, les membres de la mission
russe qui rentrent en Europe se louent des procédés qu'on
a eus à leur égard.
>; En même temps que toutes les nouvelles constataient
le bon accord qui existe entre les Russes et les Chinois,
et le crédit dont la Russie jouit à Pékin, arrivait à Lon-
dres un article de l'Abeille de Saint-Pétersbourg, dont on
connait la situation semi-officielle. Cet article, adoptant
les idées préconisées par M. Elphinstone et plusieurs
des anciennes notabilités de l'empire anglo-indien, s'é-
levait vivement contre l'expédition qui va être envoyée
en Chine, et taxait l'Angleterre d'exagération et d'in-
justice dans ses prétentions vis-à vis des Chinois. Cet
article concluait ainsi :
«Les nations européennes peuvent-elles demander en
» Chine autre chose que la sûreté et la liberté pour leur
» commerce avec les ports? C'est là qu'elles peuvent
» faire sentir efficacement leur action sans s'exposer à
» des pertes considérables d'hommes et d'argent. Au
» lieu de traiter avec un gouvernement impuissant, ne
» vaudrait-il pas mieux s'arranger avec les autorités
» locales? Que la Gazette de Pékin se complaise à de chi-
» mériques attaques contre les Européens, votre honneur
» n'en souffrira pas.
» L'essentiel est de convaincre les mandarins des
» provinces maritimes qu'un châtiment exemplaire les
D attend chaque fois qu'un Chinois se rendra coupable
# d'un crime ou même d'un affront envers un Euro-
» péen. Les populations de l'intérieur se rient d'une in-
» vasion de leurs provinces. Ce ne serait pas, à notre
» avis, une mauvaise politique que d'accepter l'apologie
» de l'empereur de la Chine pour le-déplorable incident
» du Peï-ho. On pourrait éviter de cette façon une cam-
» pagne à l'intérieur du Céleste Empire. En tout cas,
» après avoir obtenu satisfaction d'une façon ou de
» l'autre, on sera dans la nécessité de réviser le traité
» de Tien-Tsin, et de substituer des clauses favorables
» au commerce au lieu et place de celles qui sont in-
» sultantes aux yeux des Chinois, et partant inexécu-
» tables. Tout autre arrangement aboutirait à des
» collisions perpétuelles au grand détriment du com-
» merce. »
» Loin d'être goûtés it Londres, les conseils de l'Abeille
du Nurd paraissent avoir eu pour effet de surexciter
l'amour-propre et la jalousie britanniques. Était-il pos-
sible que les Russes fussent seuls à avoir un pied à
Pékin et à traiter d'égal à égal avec le souverain de
la Chine, pendant que les Anglais, exclus de la capi-
tale et des provinces de l'intérieur, seraient réduits à
négocier avec les mandarins des provinces maritimes ?
Aussi, tandis que le discours de la reine d'Angleterre
annonçait l'intention d'abréger et même d'éviter autant
que possible les hostilités contre la Chine, lorsque les
explications, données en diverses occasions par les mi-
nistres anglais, faisaient croire qu'on s'en tiendrait à la
réparation nécessaire, et qu'on terminerait au plus vite
une guerre si lointaine et si coûteuse, les derniers avis
apprennent que l'Angleterre songe à faire prendre à
l'expédition contre la Chine les proportions les plus
considérables. En effet, si l'on ajoute aux forces en-
voyées directement d'Angleterre les régiments que les
autorités de l'Inde ont désignés pour prendre part à l'ex-
pédition , et dont les numéros sont indiqués par les
feuilles de Calcutta et de Bombay, avec le nom des trans-
ports à bord desquels chacun doit s'embarquer, on arrive
à un effectif qui ne peut être moindre de vingt à vingt-
deux mille hommes. Ce serait donc une véritable armée
que l'Angleterre se serait tout à coup décidée à envoyer
en Chine.
» Tes explications ne peuvent manquer d'être don-
nées sur ce brusque revirement de la politique an-
glaise. On sait, en effet, que le gouvernement français
avait pris les dispositions nécessaires pour envoyer en
Chine environ douze mille hommes. Ce fut sur les ob-
servations de l'Angleterre que la force du corps expédi-
tionnaire fut réduite à huit mille hommes. L'Angle-
terre avait déclaré n'en pas vouloir envoyer davantage,
et il avait été convenu que les deux nations fourniraient
chacune un contingent égal. Les forces anglaises se
trouvent aujourd'hui portées au triple des nôtres, et il
est impossible que le gouvernement anglais déroge
aussi complétement aux conventions faites sans expli-
quer les motifs qui ont tout à coup modifié les inten-
tions qu'il avait annoncées.
» Ce n'est point seulement à la France, c'est aussi au
Parlement que le cabinet anglais devra des éclaircisse-
ments. Un des articles du bill qui a modifié le gouver-
nement de l'Inde en 1858 va recevoir pour la première
fois son application. Cet article veut que les troupes
soldées sur le Trésor indien passent à la charge du
Trésor britannique lorsqu'elles sont employées hors de
l'Inde. Le jour où les régiments désignés par le gou-
verneur général s'embarqueront pour la Chine, leur
solde devra leur être payée par l'Echiquier anglais; il
faudra que le cabinet demande au Parlement les fonds
nécessaires, et fasse connaître pourquoi, au lieu d'une
expédition, il envoie en Chine toute une armée.
» E. B. GULLAUD. »
CHAIRE DE PHILOLOGIE ET D'ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE
Au Collège de France.
Le Moniteur du ] 3 de ce mois contient le rapport
suivant adressé par S. Ex. le ministre de l'instruc-
tion publique à S. M. rEmpereu^ançais :
humeur. On a appris que les établissements russes
dans l'ancienne Mandchourie se développaient avec une
merveilleuse rapidité ; que le service des bateaux à va-
peur organisé sur l'Amur et ses principaux affluents
fonctionnait maintenant avec une régularité parfaite ;
que des rapports commerciaux se nouaient entre les
factoreries russes et la Californie ; enfin que les Chinois,
loin de songer à revenir sur la cession de la Mandchou-
rie, comme on l'avait annoncé, avaient avec leurs voi-
sins les relations les plus amicales. On a su par le rap-
port du ministre américain, M. Ward, que l'ambassade
russe à Pékin jouissait d'une grande liberté. Le person-
nel vient d'en être renouvelé complètement, ainsi que
cela a lieu tous les dix ans. Loin qu'aucune difficulté ait
été soulevée par les Chinois, les membres de la mission
russe qui rentrent en Europe se louent des procédés qu'on
a eus à leur égard.
>; En même temps que toutes les nouvelles constataient
le bon accord qui existe entre les Russes et les Chinois,
et le crédit dont la Russie jouit à Pékin, arrivait à Lon-
dres un article de l'Abeille de Saint-Pétersbourg, dont on
connait la situation semi-officielle. Cet article, adoptant
les idées préconisées par M. Elphinstone et plusieurs
des anciennes notabilités de l'empire anglo-indien, s'é-
levait vivement contre l'expédition qui va être envoyée
en Chine, et taxait l'Angleterre d'exagération et d'in-
justice dans ses prétentions vis-à vis des Chinois. Cet
article concluait ainsi :
«Les nations européennes peuvent-elles demander en
» Chine autre chose que la sûreté et la liberté pour leur
» commerce avec les ports? C'est là qu'elles peuvent
» faire sentir efficacement leur action sans s'exposer à
» des pertes considérables d'hommes et d'argent. Au
» lieu de traiter avec un gouvernement impuissant, ne
» vaudrait-il pas mieux s'arranger avec les autorités
» locales? Que la Gazette de Pékin se complaise à de chi-
» mériques attaques contre les Européens, votre honneur
» n'en souffrira pas.
» L'essentiel est de convaincre les mandarins des
» provinces maritimes qu'un châtiment exemplaire les
D attend chaque fois qu'un Chinois se rendra coupable
# d'un crime ou même d'un affront envers un Euro-
» péen. Les populations de l'intérieur se rient d'une in-
» vasion de leurs provinces. Ce ne serait pas, à notre
» avis, une mauvaise politique que d'accepter l'apologie
» de l'empereur de la Chine pour le-déplorable incident
» du Peï-ho. On pourrait éviter de cette façon une cam-
» pagne à l'intérieur du Céleste Empire. En tout cas,
» après avoir obtenu satisfaction d'une façon ou de
» l'autre, on sera dans la nécessité de réviser le traité
» de Tien-Tsin, et de substituer des clauses favorables
» au commerce au lieu et place de celles qui sont in-
» sultantes aux yeux des Chinois, et partant inexécu-
» tables. Tout autre arrangement aboutirait à des
» collisions perpétuelles au grand détriment du com-
» merce. »
» Loin d'être goûtés it Londres, les conseils de l'Abeille
du Nurd paraissent avoir eu pour effet de surexciter
l'amour-propre et la jalousie britanniques. Était-il pos-
sible que les Russes fussent seuls à avoir un pied à
Pékin et à traiter d'égal à égal avec le souverain de
la Chine, pendant que les Anglais, exclus de la capi-
tale et des provinces de l'intérieur, seraient réduits à
négocier avec les mandarins des provinces maritimes ?
Aussi, tandis que le discours de la reine d'Angleterre
annonçait l'intention d'abréger et même d'éviter autant
que possible les hostilités contre la Chine, lorsque les
explications, données en diverses occasions par les mi-
nistres anglais, faisaient croire qu'on s'en tiendrait à la
réparation nécessaire, et qu'on terminerait au plus vite
une guerre si lointaine et si coûteuse, les derniers avis
apprennent que l'Angleterre songe à faire prendre à
l'expédition contre la Chine les proportions les plus
considérables. En effet, si l'on ajoute aux forces en-
voyées directement d'Angleterre les régiments que les
autorités de l'Inde ont désignés pour prendre part à l'ex-
pédition , et dont les numéros sont indiqués par les
feuilles de Calcutta et de Bombay, avec le nom des trans-
ports à bord desquels chacun doit s'embarquer, on arrive
à un effectif qui ne peut être moindre de vingt à vingt-
deux mille hommes. Ce serait donc une véritable armée
que l'Angleterre se serait tout à coup décidée à envoyer
en Chine.
» Tes explications ne peuvent manquer d'être don-
nées sur ce brusque revirement de la politique an-
glaise. On sait, en effet, que le gouvernement français
avait pris les dispositions nécessaires pour envoyer en
Chine environ douze mille hommes. Ce fut sur les ob-
servations de l'Angleterre que la force du corps expédi-
tionnaire fut réduite à huit mille hommes. L'Angle-
terre avait déclaré n'en pas vouloir envoyer davantage,
et il avait été convenu que les deux nations fourniraient
chacune un contingent égal. Les forces anglaises se
trouvent aujourd'hui portées au triple des nôtres, et il
est impossible que le gouvernement anglais déroge
aussi complétement aux conventions faites sans expli-
quer les motifs qui ont tout à coup modifié les inten-
tions qu'il avait annoncées.
» Ce n'est point seulement à la France, c'est aussi au
Parlement que le cabinet anglais devra des éclaircisse-
ments. Un des articles du bill qui a modifié le gouver-
nement de l'Inde en 1858 va recevoir pour la première
fois son application. Cet article veut que les troupes
soldées sur le Trésor indien passent à la charge du
Trésor britannique lorsqu'elles sont employées hors de
l'Inde. Le jour où les régiments désignés par le gou-
verneur général s'embarqueront pour la Chine, leur
solde devra leur être payée par l'Echiquier anglais; il
faudra que le cabinet demande au Parlement les fonds
nécessaires, et fasse connaître pourquoi, au lieu d'une
expédition, il envoie en Chine toute une armée.
» E. B. GULLAUD. »
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