Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 103
nal par ses berges, afin de pouvoir constater exacte-
ment les points extrêmes où l'eau est arrivée.
MM. Schréïner, Mayer, Baguer y Ribas, le colonel
Hasford et M. Lippich m'ont répété si souvent com-
bien ils étaient charmés d'avoir été mis à même de
voir et de constater les avantages et les facilités de
l'entreprise du percement de l'isthme, qui, d'après
eux, ne présente aucune difficulté matérielle, que je
tiens à répéter textuellement leurs expressions :
« Jamais entreprise plus grandiose n'a reçu, dans une
» pareille proportion, les dons les plus prccieux de la
» nature. »
Et, en effet, que pourrait-on désirer de plus, quand
nous trouvons réunis sur les lieux, et pour ainsi dire
à fleur de terre, tous les matériaux nécessaires aux
différents travaux que la Compagnie entreprendra :
des pierres, du bois, de la chaux, du plâtre, etc., etc.?
Aussi, dans ma conviction, le rapport que mes
compagnons de voyage adresseront à leurs gouver-
nements respectifs sur leur excursion dans l'isthme,
proclamera certainement cette vérité, qu'aucune diffi-
culté matérielle ne s'oppose à l'exécution du grand
canal maritime de Suez, tandis qu'au contraire des
facilités providentielles aideront la Compagnie dans
l'accomplissement de son œuvre.
Alexandrie, 5 mars 1860.
S.-W. RUYSSENAERS.
LES INFLUENCES DU CANAL DE SUEZ.
La Gazette de France a entrepris sur le Céleste
Empire la publication d'une série de lettres dignes
d'un haut intérêt. Cette correspondance, en décrivant
les mœurs et les croyances de la Chine, s'occupe sur-
tout de rechercher les moyens les plus propres à in-
troduire notre civilisation et nos idées parmi ces po-
pulations. Le correspondant, évidemment très-fami-
lier avec son sujet, n'en aperçoit pas de plus efficace
et de plus rapide que le percement de l'isthme de
Suez. Il a développé cette thèse en deux lettres insé
rée dans les numéros de la Gazette de France, en date
des 9 et 16 mars. Nous reproduisons aujourd'hui la
première de ces lettres et nous ferons suivre la se-
conde dans notre prochain numéro. Elles contiennent
des aperçus capables certainement d'attacher tous les
esprits éclairés et progressifs. La question du perce-
ment de l'isthme n'a pas encore été abordée à ce
point de vue. Voici comment s'exprime le correspon-
dant :
EKNEST DESPLACES.
« Il est incontestable que la Chine possède de puis-
sants éléments de vitalité, de force et de prospérité;
mais elle est menacée de s'épuiser elle-même, de s'étioler
dans sa vieille civilisation, si un nouveau principe de
vie ne pénètre pas dans son sein pour la régénérer. La
civilisation chrétienne de l'Occident, j'en suis de jour
en jour plus fortement convaincu, est appelée à produire
cette grande transformation parmi les populations in-
nombrables de l'extrême Orient.
» Je n'ignore pas que mes espérances et mes vœux
sont partagés par les âmes d'élite de l'Occident. Les
amis sincères et dévoués des Chinois demandent avec
instances qu'on entreprenne franchement et largement
l'œuvre de la régénération du Céleste Empire ; mais per-
sonne, que je sache, n'a encore indiqué le moyen qui,
à mon avis, serait seul capable d'obtenir le grand ré-
sultat qu'on se propose. Jusqu'ici on a employé les mis-
sions, le commerce et quelquefois la guerre. Or, je ne
pense pas que ces moyens puissent être d'une efficacité
suffisante; je crois même que la guerre aurait pour ré-
sultat de retarder, pour longtemps peut-être, la bonne
et salutaire influence des idées européennes en Chine.
» On a discuté dernièrement, dans le parlement an-
glais, la légitimité et l'opportunité d'une guerre contre
la Chine. Les uns l'approuvent, les autres la condamnent
énergiquement; cela dépend, peut-être, du point de vue
différent auquel se placent les partisans et les adver-
saires de cette guerre. Mais, parmi les Chinois, il n'y
a pas, je vous assure, divergence d'opinions. La guerre
que viendront leur faire les étrangers sera toujours une
guerre odieuse et maudite. Comment donc espérer en-
suite que les populations seront bien disposées envers
ceux qu'elles considèrent comme des agresseurs injustes?
Songez aux calamités et aux souffrances dont les hom-
mes sont accablés en temps de guerre! Quand on sème
la misère et la mort dans un pays, peut-on récolter
autre chose que la haine? La guerre est, en général,
un mauvais moyen pour civiliser et régénérer les peu-
ples. Il faut d'immenses bienfaits pour faire oublier
aux vaincus l'humiliation de la conquête et les con-
vertir aux idées et aux sentiments de leurs oppres-
seurs.
» La propagande religieuse et les relations commer-
ciales sont assurément les moyens les meilleurs et les
plus légitimes pour mettre en circulation des idées
nouvelles. Mais quelle lenteur dans les résultats, sur-
tout quand il s'agit d'opérer sur un pays aussi vaste et
aussi peuplé que l'est la Chine! Vous avez quelques
missionnaires répandus dans les provinces de la Chine ;
ils sont animés d'un zèle admirable, et cependant leur
prédication est loin d'être aussi fructueuse qu'on serait
en droit de l'attendre. Leur parole ne peut arriver qu'à
un petit nombre, puis elle va se perdre au milieu de
ces millions de voix qui forment dans l'empire un im-
mense et perpétuel murmure. Les principes de la civi-
lisation européenne deviennent ainsi le partage de
quelques hommes privilégiés qui les gardent comme
un trésor et les cachent soigneusement aux yeux de la
multitude. Croyez-vous qu'une intluence aussi restreinte
soit capable de changer le courant des idées, des opi-
nions, des mœurs, des habitudes, dans un empire qui
compte à lui seul plus du tiers de la population du
globe? Et puis le zèle de vos missionnaires ne doit il
pas être souvent paralysé par cette répulsion qu'on
éprouve naturellement et malgré soi pour des idées
nal par ses berges, afin de pouvoir constater exacte-
ment les points extrêmes où l'eau est arrivée.
MM. Schréïner, Mayer, Baguer y Ribas, le colonel
Hasford et M. Lippich m'ont répété si souvent com-
bien ils étaient charmés d'avoir été mis à même de
voir et de constater les avantages et les facilités de
l'entreprise du percement de l'isthme, qui, d'après
eux, ne présente aucune difficulté matérielle, que je
tiens à répéter textuellement leurs expressions :
« Jamais entreprise plus grandiose n'a reçu, dans une
» pareille proportion, les dons les plus prccieux de la
» nature. »
Et, en effet, que pourrait-on désirer de plus, quand
nous trouvons réunis sur les lieux, et pour ainsi dire
à fleur de terre, tous les matériaux nécessaires aux
différents travaux que la Compagnie entreprendra :
des pierres, du bois, de la chaux, du plâtre, etc., etc.?
Aussi, dans ma conviction, le rapport que mes
compagnons de voyage adresseront à leurs gouver-
nements respectifs sur leur excursion dans l'isthme,
proclamera certainement cette vérité, qu'aucune diffi-
culté matérielle ne s'oppose à l'exécution du grand
canal maritime de Suez, tandis qu'au contraire des
facilités providentielles aideront la Compagnie dans
l'accomplissement de son œuvre.
Alexandrie, 5 mars 1860.
S.-W. RUYSSENAERS.
LES INFLUENCES DU CANAL DE SUEZ.
La Gazette de France a entrepris sur le Céleste
Empire la publication d'une série de lettres dignes
d'un haut intérêt. Cette correspondance, en décrivant
les mœurs et les croyances de la Chine, s'occupe sur-
tout de rechercher les moyens les plus propres à in-
troduire notre civilisation et nos idées parmi ces po-
pulations. Le correspondant, évidemment très-fami-
lier avec son sujet, n'en aperçoit pas de plus efficace
et de plus rapide que le percement de l'isthme de
Suez. Il a développé cette thèse en deux lettres insé
rée dans les numéros de la Gazette de France, en date
des 9 et 16 mars. Nous reproduisons aujourd'hui la
première de ces lettres et nous ferons suivre la se-
conde dans notre prochain numéro. Elles contiennent
des aperçus capables certainement d'attacher tous les
esprits éclairés et progressifs. La question du perce-
ment de l'isthme n'a pas encore été abordée à ce
point de vue. Voici comment s'exprime le correspon-
dant :
EKNEST DESPLACES.
« Il est incontestable que la Chine possède de puis-
sants éléments de vitalité, de force et de prospérité;
mais elle est menacée de s'épuiser elle-même, de s'étioler
dans sa vieille civilisation, si un nouveau principe de
vie ne pénètre pas dans son sein pour la régénérer. La
civilisation chrétienne de l'Occident, j'en suis de jour
en jour plus fortement convaincu, est appelée à produire
cette grande transformation parmi les populations in-
nombrables de l'extrême Orient.
» Je n'ignore pas que mes espérances et mes vœux
sont partagés par les âmes d'élite de l'Occident. Les
amis sincères et dévoués des Chinois demandent avec
instances qu'on entreprenne franchement et largement
l'œuvre de la régénération du Céleste Empire ; mais per-
sonne, que je sache, n'a encore indiqué le moyen qui,
à mon avis, serait seul capable d'obtenir le grand ré-
sultat qu'on se propose. Jusqu'ici on a employé les mis-
sions, le commerce et quelquefois la guerre. Or, je ne
pense pas que ces moyens puissent être d'une efficacité
suffisante; je crois même que la guerre aurait pour ré-
sultat de retarder, pour longtemps peut-être, la bonne
et salutaire influence des idées européennes en Chine.
» On a discuté dernièrement, dans le parlement an-
glais, la légitimité et l'opportunité d'une guerre contre
la Chine. Les uns l'approuvent, les autres la condamnent
énergiquement; cela dépend, peut-être, du point de vue
différent auquel se placent les partisans et les adver-
saires de cette guerre. Mais, parmi les Chinois, il n'y
a pas, je vous assure, divergence d'opinions. La guerre
que viendront leur faire les étrangers sera toujours une
guerre odieuse et maudite. Comment donc espérer en-
suite que les populations seront bien disposées envers
ceux qu'elles considèrent comme des agresseurs injustes?
Songez aux calamités et aux souffrances dont les hom-
mes sont accablés en temps de guerre! Quand on sème
la misère et la mort dans un pays, peut-on récolter
autre chose que la haine? La guerre est, en général,
un mauvais moyen pour civiliser et régénérer les peu-
ples. Il faut d'immenses bienfaits pour faire oublier
aux vaincus l'humiliation de la conquête et les con-
vertir aux idées et aux sentiments de leurs oppres-
seurs.
» La propagande religieuse et les relations commer-
ciales sont assurément les moyens les meilleurs et les
plus légitimes pour mettre en circulation des idées
nouvelles. Mais quelle lenteur dans les résultats, sur-
tout quand il s'agit d'opérer sur un pays aussi vaste et
aussi peuplé que l'est la Chine! Vous avez quelques
missionnaires répandus dans les provinces de la Chine ;
ils sont animés d'un zèle admirable, et cependant leur
prédication est loin d'être aussi fructueuse qu'on serait
en droit de l'attendre. Leur parole ne peut arriver qu'à
un petit nombre, puis elle va se perdre au milieu de
ces millions de voix qui forment dans l'empire un im-
mense et perpétuel murmure. Les principes de la civi-
lisation européenne deviennent ainsi le partage de
quelques hommes privilégiés qui les gardent comme
un trésor et les cachent soigneusement aux yeux de la
multitude. Croyez-vous qu'une intluence aussi restreinte
soit capable de changer le courant des idées, des opi-
nions, des mœurs, des habitudes, dans un empire qui
compte à lui seul plus du tiers de la population du
globe? Et puis le zèle de vos missionnaires ne doit il
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