Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
110 L'ISTHME DE SUEZ,
[La manifestation du souverain de l'Abyssinie en
faveur du percement de l'isthme de Suez attire natu-
rellement l'attention publique sur ces contrées peu
connues, mais qui n'en ont pas moins laissé leurs
traces et leurs souvenirs dans la grande histoire
de la famille humaine. M. Ferdinand de Lesseps,
familier avec toutes les questions associées à l'entre-
prise dont il est l'âme, vient d'achever sur les annales
de ces populations se rattachant dans les temps an-
ciens et modernes à notre civilisation chrétienne, un
résumé succinct et intéressant. L'infatigable président
de la Compagnie universelle a bien voulu nous com-
muniquer son travail. Nous nous empressons d'en pu-
blier la première partie et nous poursuivrons cette
publication dans notre prochain numéro.]
ERNEST DESPLACES.
PRINCIPAUX FAITS DE L'HISTOIRE D'ABYSSINIE
d'après les annales abyssiniennes, traduites par
James Bruce, en 1970.
CHAPITRE PREMIER.
Origines du peuple abyssinien.
Les Abyssiniens conservent une tradition dont l'ori-
gine, disent-ils, se perd dans la nuit des temps et
qui est également consacrée parmi les Juifs : c'est que
peu de temps après le déluge, Chus, petit-fils de No'\
passa avec sa famille par la basse Egypte, alors in-
habitée, traversa l'Albara, et vint jusqu'aux terres
élevées de l'Abyssinie.
La même tradition rapporte que Chus et sa famille,
épouvantés par l'événement terrible du déluge, tou-
jours présent à leur mémoire, aimèrent mieux habi-
ter des cavernes dans le flanc des montagnes que de
s'établir dans les plaines.
Cette race d'hommes se creusa avec une industrie
surprenante, des demeures commodes dans des mon-
tagnes de marbre et de granit, demeures qui se sont
conservées en grand nombre jusqu'à ce jour.
Les Abyssiniens disent encore que les enfants de
Chus bâtirent la ville d'Axoum quelque temps avant la
naissance d'Abraham. Bientôt après ils établirent des
colonies jusqu'à l'Atabara, où nous savons, d'après le
témoignage d'Hérodote (livre II, ch. xxix), qu'ils cul-
tivaient les sciences. Josèphe (Antiguit. jud.) les ap-
pelle Meroëtes, ou habitants de Meroé (Albara), île
située entre le cours de l'Astaboras et le cours du
Nil.
Les fragments des statues colossales de la con-
stellation du chien que l'on voit encore à Axoum
prouvent que ce peuple avait déjà des connaissances
astronomiques. Seïr, dans le langage des Chussites ou
Troglodytes et dans celui du pays de Méroé, signifie
chien, ce qui nous explique pourquoi cette province
a porté le nom de Siré, et le grand fleuve qui la
borde celui de Siris.
Dans la plaine entre le Fazoglou et le Sennaar, le
fleuve s'appelle Nil, c'est-à-dire bleu. Les anciens le
connaissaient aussi sous ce nom et sous celui de
Egyptvs ; mais ils le désignaient plus souvent sous
celui de Siris. Pline dit qu'il portait ce nom avant de
se réunir à l'autre branche, celle du Nil blanc : « Sic
» quoque etiamnunc Siris, ut anie nominalus per aliquot
n millia et in Homero Egyptus.»
Le nom d'Egyptus qu'Homère donne au fleuve
était connu en Ethiopie bien avant le chantre d'A-
chille. L'Egypte, en éthiopien, est appelée Y gypt, et un
Egyptien s'appelle Gypt; or, Y gyptsigllifie le pays des
fossés ou des canaux.
Thèbes fut bâtie par une colonie d'Ethiopiens qui
sortaient de Siré, la ville de Seïr ou de la Canicule
et de Meroé. Diodore de Sicile dit que les Grecs, en
mettant un 0 devant Siris, avaient rendu ce mot
inintelligible. Siris était donc Osiris ; mais il n'était
ni le soleil, ni un personnage réel. C'était l'étoile
Sirius ou de la canicule, désignée sous la figure
d'un chien à cause de l'avertissement qu'il donnait à
Atbara, où furent faites les premières observations de
son lever héliaque, ou de son dégagement des rayons
du soleil qui le rendait facilement perceptible à l'œil
nu. C'était l'aboyant Anubis, parce que l'on com-
parait son premier aspect au jappement d'un chien,
et qu'il avertissait de se préparer à la prochaine in-
crédation.
La théorie de la constellation du chien fut parti-
culièrement étudiée à Thèbes, à cause de ses rapports
avec l'année rurale des Egyptiens.
Ptolémée a consigné une ascension héliaque de
Sirius, observée le quatrième jour après le solstice
d'été, qui répond à l'an 2250 avant Jésus-Christ, et
il y a de très-fortes raisons de croire que longtemps
avant cette époque, les Thébains étaient déjà de bons
astronomes. Cette observation donne certainement à
Thèbes une plus haute antiquité que ne lui en attri-
bue la chronique d'Axoum,
Cette ville n'est point désignée dans l'Ecriture
sainte par le nom qui nous a été transmis. Avant
Moïse, elle fut détruite par Salotes, prince des Agaasi
ou pasteurs éthiopiens. Dans l'ancien langage, cette
ville s'appelait Ammon-No. Le nom de Thèbes, à
cause de la forme de ses temples, vient, dit-on, de
Théba, mot qui en hébreu signifie l'arche que Noé
eut ordre de bâtir : « Tu construiras une arche (théba)
de bois poli.» (Genèse, chap. VI, vers. 14.)
Tandis que les descendants de Chus étendaient
[La manifestation du souverain de l'Abyssinie en
faveur du percement de l'isthme de Suez attire natu-
rellement l'attention publique sur ces contrées peu
connues, mais qui n'en ont pas moins laissé leurs
traces et leurs souvenirs dans la grande histoire
de la famille humaine. M. Ferdinand de Lesseps,
familier avec toutes les questions associées à l'entre-
prise dont il est l'âme, vient d'achever sur les annales
de ces populations se rattachant dans les temps an-
ciens et modernes à notre civilisation chrétienne, un
résumé succinct et intéressant. L'infatigable président
de la Compagnie universelle a bien voulu nous com-
muniquer son travail. Nous nous empressons d'en pu-
blier la première partie et nous poursuivrons cette
publication dans notre prochain numéro.]
ERNEST DESPLACES.
PRINCIPAUX FAITS DE L'HISTOIRE D'ABYSSINIE
d'après les annales abyssiniennes, traduites par
James Bruce, en 1970.
CHAPITRE PREMIER.
Origines du peuple abyssinien.
Les Abyssiniens conservent une tradition dont l'ori-
gine, disent-ils, se perd dans la nuit des temps et
qui est également consacrée parmi les Juifs : c'est que
peu de temps après le déluge, Chus, petit-fils de No'\
passa avec sa famille par la basse Egypte, alors in-
habitée, traversa l'Albara, et vint jusqu'aux terres
élevées de l'Abyssinie.
La même tradition rapporte que Chus et sa famille,
épouvantés par l'événement terrible du déluge, tou-
jours présent à leur mémoire, aimèrent mieux habi-
ter des cavernes dans le flanc des montagnes que de
s'établir dans les plaines.
Cette race d'hommes se creusa avec une industrie
surprenante, des demeures commodes dans des mon-
tagnes de marbre et de granit, demeures qui se sont
conservées en grand nombre jusqu'à ce jour.
Les Abyssiniens disent encore que les enfants de
Chus bâtirent la ville d'Axoum quelque temps avant la
naissance d'Abraham. Bientôt après ils établirent des
colonies jusqu'à l'Atabara, où nous savons, d'après le
témoignage d'Hérodote (livre II, ch. xxix), qu'ils cul-
tivaient les sciences. Josèphe (Antiguit. jud.) les ap-
pelle Meroëtes, ou habitants de Meroé (Albara), île
située entre le cours de l'Astaboras et le cours du
Nil.
Les fragments des statues colossales de la con-
stellation du chien que l'on voit encore à Axoum
prouvent que ce peuple avait déjà des connaissances
astronomiques. Seïr, dans le langage des Chussites ou
Troglodytes et dans celui du pays de Méroé, signifie
chien, ce qui nous explique pourquoi cette province
a porté le nom de Siré, et le grand fleuve qui la
borde celui de Siris.
Dans la plaine entre le Fazoglou et le Sennaar, le
fleuve s'appelle Nil, c'est-à-dire bleu. Les anciens le
connaissaient aussi sous ce nom et sous celui de
Egyptvs ; mais ils le désignaient plus souvent sous
celui de Siris. Pline dit qu'il portait ce nom avant de
se réunir à l'autre branche, celle du Nil blanc : « Sic
» quoque etiamnunc Siris, ut anie nominalus per aliquot
n millia et in Homero Egyptus.»
Le nom d'Egyptus qu'Homère donne au fleuve
était connu en Ethiopie bien avant le chantre d'A-
chille. L'Egypte, en éthiopien, est appelée Y gypt, et un
Egyptien s'appelle Gypt; or, Y gyptsigllifie le pays des
fossés ou des canaux.
Thèbes fut bâtie par une colonie d'Ethiopiens qui
sortaient de Siré, la ville de Seïr ou de la Canicule
et de Meroé. Diodore de Sicile dit que les Grecs, en
mettant un 0 devant Siris, avaient rendu ce mot
inintelligible. Siris était donc Osiris ; mais il n'était
ni le soleil, ni un personnage réel. C'était l'étoile
Sirius ou de la canicule, désignée sous la figure
d'un chien à cause de l'avertissement qu'il donnait à
Atbara, où furent faites les premières observations de
son lever héliaque, ou de son dégagement des rayons
du soleil qui le rendait facilement perceptible à l'œil
nu. C'était l'aboyant Anubis, parce que l'on com-
parait son premier aspect au jappement d'un chien,
et qu'il avertissait de se préparer à la prochaine in-
crédation.
La théorie de la constellation du chien fut parti-
culièrement étudiée à Thèbes, à cause de ses rapports
avec l'année rurale des Egyptiens.
Ptolémée a consigné une ascension héliaque de
Sirius, observée le quatrième jour après le solstice
d'été, qui répond à l'an 2250 avant Jésus-Christ, et
il y a de très-fortes raisons de croire que longtemps
avant cette époque, les Thébains étaient déjà de bons
astronomes. Cette observation donne certainement à
Thèbes une plus haute antiquité que ne lui en attri-
bue la chronique d'Axoum,
Cette ville n'est point désignée dans l'Ecriture
sainte par le nom qui nous a été transmis. Avant
Moïse, elle fut détruite par Salotes, prince des Agaasi
ou pasteurs éthiopiens. Dans l'ancien langage, cette
ville s'appelait Ammon-No. Le nom de Thèbes, à
cause de la forme de ses temples, vient, dit-on, de
Théba, mot qui en hébreu signifie l'arche que Noé
eut ordre de bâtir : « Tu construiras une arche (théba)
de bois poli.» (Genèse, chap. VI, vers. 14.)
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