Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L UNION DES DEUX MERS. 109
sans égal. Aucune de ces hautes pensées n'a échappé
à la sagacité du grand homme.
» Ses vues allaient plus loin que l'Egypte : je ne parle
pas de l'Inde, je ne songe ici qu'à l'Ethiopie. Son coup
d'œil pénétrait jusqu'aux Alpes d'Abyssinie; il voulait y
aller chercher le bois et le fer qui manquent à l'Egypte,
comme l'ont fait certainement les Pharaons et les Pto-
lémées. Il voulait faire explorer tout le golfe arabique
et les stations de l'ancien commerce ; le peu de temps
qu'il est resté en Orient lui a suffi pour tenter toutes
les voies de progrès en faveur d'une nation qui en était
digne, et par son ancienne gloire et par ses malheurs.
» Puisque je suis en Ethiopie, je ne dois pas oublier
un événement tout récent, tout à fait inattendu, car il
prouve le progrès que fait à son tour cette partie de
l'Orient, à l'instar de l'Egypte ; puisse cette contagion
s'étendre universellement et la tirer de la barbarie 1
On dirait que l'exemple de l'Egypte moderne, comme
au temps des Phararons, va réagir sur les contrées voi-
sines, sur la Nubie, sur l'Abyssinie, sur l'Ethiopie en-
tière, orientale et occidentale : c'est le propre de la lu-
mière de rayonner dans tous les sens.
» Le roi d'Abyssinie, apprenant l'avancement de la
grande entreprise de Mohammed-Saïd et de Ferdinand
de Lesseps, vient d'adresser, proprio motu, a celui-ci
une lettre que je tiens en mes mains : le monarque
félicite notre compatriote de son succès prochain, et
lui offre, autant qu'il est en lui, sa coopération sym-
pathique. La lettre royale mérite d'être lue en entier.
» Le général en chef Bonaparte voulut aussi voir Pe-
luse, cette ville célèbre, et comme la clef de l'Egyte, et
à cause du souvenir d'un héros, ville aujourd'hui rui-
née de fond en comble, et qui sera précisément l'entrée
du nouveau canal. En mémoire de cette visite; il éleva
Monge, son ami, à la dignité de comte de Peluse :
Monge, le grand géomètre, notre illustre chef, qui,
avec Berthollet, personnifiait en 'quelque sorte toute
l'Académie égyptienne.
» Mais puis-je prononcer son nom sans rappeler son
petit-fils, le général de division Marey-Monge, absent
aujourd'hui de cette réunion? Il m'a prié d'exprimer à
la Compagnie les plus vifs regrets; lui aussi transmet-
tra à ses héritiers le titre de comte de Peluse, qu'un dé-
cret de l'Empereur vient de lui conférer, en reconnais-
sance des services qu'il a rendus, notamment dans
l'Afrique française, où, le premier, il a pénétré jusqu'à
El-Aghouât, dans le grand désert. Il est aujourd'hui
l'ainé de la famille, ou, comme il a coutume de dire
(depuis qu'il a commandé en Algérie) de la tribu des Oulad-
Marey-Monge. Puisse ce nom se perpétuer indéfiniment
pour porter à la postérité la plus reculée le souvenir du
fondateur de l'Ecole polytechnique! Ce nom sera éter-
nellement l'honneur de la commission scientifique, et
brillera entre les noms de ceux qui ont marché, sous
les ordres de Napoléon Bonaparte, à la conquête intel
lectuelle et morale de l'Egypte. Que ce nom demeure
comme uu titre glorieux pour honorer le souvenir de
l'expédition française, expédition qui n'a pas toujours
été appréciée comme elle devait l'être, comme elle le
mérite, soit au dehors, soit au dedans. Heureusement,
il est certains services que la postérité et même les
contemporains oublient rarement; les monuments qu'a
élevés la reconnaissance publique à quinze de nos
compagnons de voyage, en est une preuve éclatante.
» A la mémoire de l'expédition militaire et scientifique
d'Egypte ! A la gloire de son chef immortel, Napoléon
Bonaparte !
» Je signale la présence à cette réunion du prince Na-
poléon Charles, de M. Ferdinand de Lesseps, et aussi
de M. Antoine d'Abbadie, le célèbre voyageur en
Abyssinie, qui s'est chargé de traduire la lettre adres-
sées par le roi de cette contrée à M. Ferdinand de
Lesseps pour le féliciter au sujet du canal des deux
mers, lettre qui va vous être lue tout à l'heure. »
A la suite de ce discours et à la demande générale,
M. Ferdinand de Lesseps a fait connaître l'état actuel
des opérations du canal des deux mers, après quoi l'on
a lu la lettre du roi d'Abyssinie.
L'ARCHÉOLOGIE EN tGYPTE.
On écrit d'Alexandrie, 5 mars, à Y Agence Havas :
« Notre savant compatriote, M. Mariette, qui a décou-
vert, comme vous le savez, les tombeaux de Serapis, sur
l'emplacement de Memphis, vient de prendre l'initiative,
avec l'agrément du vice-roi, de la création, au Caire,
d'un musée d'antiquités, qui sera bientôt un des plus
curieux du monde.
» S. A. a visité, en revenant du Caire, plusieurs mo-
numents et la vallée des Rois, où se trouvent des tom-
beaux remarquables. Les fouilles dirigées par M. Mariette
se poursuivent avec la plus grande activité. De nou-
velles fouilles faites à Abydos ont déblayé presque
entièrement le temple Edphon, l'un des mieux conser-
vés de toute l'Egypte, et qui était enseveli sous les
sables à ce point qu'un village de fellahs s'était établi
sur la plate-forme.
» Le déblaiement a fait découvrir dans les souterrains
une chapelle monolithe, taillée dans le granit le plus
fin. Cette chapelle est ornée de légendes et d'inscrip-
tions au nom du roi Amijothée ; mais une autre décou-
verte plus importante est celle qui vient d'être faite
dans le temple du Sphynx, devant la deuxième pyra-
mide de Giseh : c'est une statue du roi Cephris , fon-
dateur de la deuxième grande pyramide. Cette statue,
d'un travail fini, est placée sur un siège dont les bras
sont terminés par des têtes de lion.
» L'épervier sacré, emblème de la vie future , plane
sur le dossier de ce siège. Sur le torse de la statue se
trouvent des cartouches où est souvent inscrit le nom
du roi Boméré. Cette œuvre de la statuaire égyptienne
est la plus ancienne qu'on connaisse ; elle remonte à
une époque voisine du déluge.
» On ne saurait trop louer le zèle infatigable de M. Ma-
riette, qui s'impose de si dures privations pour conti-
nuer ses savantes et utiles recherches. On ne peut non
plus trop remercier le prince éclairé qui seconde ce
travail d'une manière si efficace. »
sans égal. Aucune de ces hautes pensées n'a échappé
à la sagacité du grand homme.
» Ses vues allaient plus loin que l'Egypte : je ne parle
pas de l'Inde, je ne songe ici qu'à l'Ethiopie. Son coup
d'œil pénétrait jusqu'aux Alpes d'Abyssinie; il voulait y
aller chercher le bois et le fer qui manquent à l'Egypte,
comme l'ont fait certainement les Pharaons et les Pto-
lémées. Il voulait faire explorer tout le golfe arabique
et les stations de l'ancien commerce ; le peu de temps
qu'il est resté en Orient lui a suffi pour tenter toutes
les voies de progrès en faveur d'une nation qui en était
digne, et par son ancienne gloire et par ses malheurs.
» Puisque je suis en Ethiopie, je ne dois pas oublier
un événement tout récent, tout à fait inattendu, car il
prouve le progrès que fait à son tour cette partie de
l'Orient, à l'instar de l'Egypte ; puisse cette contagion
s'étendre universellement et la tirer de la barbarie 1
On dirait que l'exemple de l'Egypte moderne, comme
au temps des Phararons, va réagir sur les contrées voi-
sines, sur la Nubie, sur l'Abyssinie, sur l'Ethiopie en-
tière, orientale et occidentale : c'est le propre de la lu-
mière de rayonner dans tous les sens.
» Le roi d'Abyssinie, apprenant l'avancement de la
grande entreprise de Mohammed-Saïd et de Ferdinand
de Lesseps, vient d'adresser, proprio motu, a celui-ci
une lettre que je tiens en mes mains : le monarque
félicite notre compatriote de son succès prochain, et
lui offre, autant qu'il est en lui, sa coopération sym-
pathique. La lettre royale mérite d'être lue en entier.
» Le général en chef Bonaparte voulut aussi voir Pe-
luse, cette ville célèbre, et comme la clef de l'Egyte, et
à cause du souvenir d'un héros, ville aujourd'hui rui-
née de fond en comble, et qui sera précisément l'entrée
du nouveau canal. En mémoire de cette visite; il éleva
Monge, son ami, à la dignité de comte de Peluse :
Monge, le grand géomètre, notre illustre chef, qui,
avec Berthollet, personnifiait en 'quelque sorte toute
l'Académie égyptienne.
» Mais puis-je prononcer son nom sans rappeler son
petit-fils, le général de division Marey-Monge, absent
aujourd'hui de cette réunion? Il m'a prié d'exprimer à
la Compagnie les plus vifs regrets; lui aussi transmet-
tra à ses héritiers le titre de comte de Peluse, qu'un dé-
cret de l'Empereur vient de lui conférer, en reconnais-
sance des services qu'il a rendus, notamment dans
l'Afrique française, où, le premier, il a pénétré jusqu'à
El-Aghouât, dans le grand désert. Il est aujourd'hui
l'ainé de la famille, ou, comme il a coutume de dire
(depuis qu'il a commandé en Algérie) de la tribu des Oulad-
Marey-Monge. Puisse ce nom se perpétuer indéfiniment
pour porter à la postérité la plus reculée le souvenir du
fondateur de l'Ecole polytechnique! Ce nom sera éter-
nellement l'honneur de la commission scientifique, et
brillera entre les noms de ceux qui ont marché, sous
les ordres de Napoléon Bonaparte, à la conquête intel
lectuelle et morale de l'Egypte. Que ce nom demeure
comme uu titre glorieux pour honorer le souvenir de
l'expédition française, expédition qui n'a pas toujours
été appréciée comme elle devait l'être, comme elle le
mérite, soit au dehors, soit au dedans. Heureusement,
il est certains services que la postérité et même les
contemporains oublient rarement; les monuments qu'a
élevés la reconnaissance publique à quinze de nos
compagnons de voyage, en est une preuve éclatante.
» A la mémoire de l'expédition militaire et scientifique
d'Egypte ! A la gloire de son chef immortel, Napoléon
Bonaparte !
» Je signale la présence à cette réunion du prince Na-
poléon Charles, de M. Ferdinand de Lesseps, et aussi
de M. Antoine d'Abbadie, le célèbre voyageur en
Abyssinie, qui s'est chargé de traduire la lettre adres-
sées par le roi de cette contrée à M. Ferdinand de
Lesseps pour le féliciter au sujet du canal des deux
mers, lettre qui va vous être lue tout à l'heure. »
A la suite de ce discours et à la demande générale,
M. Ferdinand de Lesseps a fait connaître l'état actuel
des opérations du canal des deux mers, après quoi l'on
a lu la lettre du roi d'Abyssinie.
L'ARCHÉOLOGIE EN tGYPTE.
On écrit d'Alexandrie, 5 mars, à Y Agence Havas :
« Notre savant compatriote, M. Mariette, qui a décou-
vert, comme vous le savez, les tombeaux de Serapis, sur
l'emplacement de Memphis, vient de prendre l'initiative,
avec l'agrément du vice-roi, de la création, au Caire,
d'un musée d'antiquités, qui sera bientôt un des plus
curieux du monde.
» S. A. a visité, en revenant du Caire, plusieurs mo-
numents et la vallée des Rois, où se trouvent des tom-
beaux remarquables. Les fouilles dirigées par M. Mariette
se poursuivent avec la plus grande activité. De nou-
velles fouilles faites à Abydos ont déblayé presque
entièrement le temple Edphon, l'un des mieux conser-
vés de toute l'Egypte, et qui était enseveli sous les
sables à ce point qu'un village de fellahs s'était établi
sur la plate-forme.
» Le déblaiement a fait découvrir dans les souterrains
une chapelle monolithe, taillée dans le granit le plus
fin. Cette chapelle est ornée de légendes et d'inscrip-
tions au nom du roi Amijothée ; mais une autre décou-
verte plus importante est celle qui vient d'être faite
dans le temple du Sphynx, devant la deuxième pyra-
mide de Giseh : c'est une statue du roi Cephris , fon-
dateur de la deuxième grande pyramide. Cette statue,
d'un travail fini, est placée sur un siège dont les bras
sont terminés par des têtes de lion.
» L'épervier sacré, emblème de la vie future , plane
sur le dossier de ce siège. Sur le torse de la statue se
trouvent des cartouches où est souvent inscrit le nom
du roi Boméré. Cette œuvre de la statuaire égyptienne
est la plus ancienne qu'on connaisse ; elle remonte à
une époque voisine du déluge.
» On ne saurait trop louer le zèle infatigable de M. Ma-
riette, qui s'impose de si dures privations pour conti-
nuer ses savantes et utiles recherches. On ne peut non
plus trop remercier le prince éclairé qui seconde ce
travail d'une manière si efficace. »
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