Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1860 15 mars 1860
Description : 1860/03/15 (A5,N90). 1860/03/15 (A5,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299567
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
88 L'ISTHME DE SUEZ,
sonnement l'emportement et l'injure. Nous n'avons
cité que des faits. Le correspondant en conteste-t-il
un seul ?Nous l'en défions ;Jce n'est donc point de la dia-
tribe, c'est de l'histoire. Pourtant le correspondant de-
vrait se bien connaître en ce genre de composition : il
en peut trouver des modèles dans la collection de ses
lettres au Morning-Post, où il semble avoir pris plaisir
à accumuler tous les excès de la plume. Nous aurons
la générosité de ne point remettre sous ses yeux toutes
les diffamations, puériles ou odieuses, dont il s'est
appliqué à entacher la Compagnie, l'entreprise et le
caractère même si honorable et si pur de M. Ferdinand
de Lesseps. Or nous n'hésitons pas à déclarer au cor-
respondant en personne que c'était là une conduite que
sa conscience devait désavouer, tandis que peut-être il
obéissait à d'autres inspirations que les siennes. Nous
n'hésitons pas à lui déclarer de plus que sa polémique
a été fort peu goûtée par ses concitoyens eux-mêmes,
et qu'il est très-fréquent d'entendre des Anglais de
toutes les classes protester contre ces tristes abus de
la publicité.
Certainement nous n'avons fait qu'user modérément
et forcément de notre droit lorsque, pour notre dé-
fense, le correspondant du Morning-Post nous a con-
traint à rappeler ses contradictions, ses variations et
ses fables ; et puisqu'à notre récit fidèle il ne trouve à
opposer qu'un gros mot de plus, il passe implicite-
ment condamnation ; le gros mot n'est là que pour
couvrir la retraite.
Nous en dirons autant de la thèse récente imaginée
pour le besoin de la cause.
Déconcerté par la mission de Mouktar-Bry, eflrayéde
l'unanimité de l'Europe en faveur du canal de Suez,
privé du prétexte de l'intérêt turc, le correspondant a
taché de relever de son désarroi l'opposition anglaise
en inventant l'impopularité du projet en Egypte et
la répugnance du vice-roi à le faire aboutir.
Nous avons réfuté point par point ces assertions
plus que hardies et les considérations sur lesquelles
elles prétendaient s'appuyer; que nous répond le cor-
respondant? Rien, si ce n'est que nous ne sommes pas
en Egypte, que nous ne connaissons pas l'Egypte, que
M. de Lesseps lui-même n'en sait pas plus quedeTom-
bouctou, et que nous sommes de modernes Memnons
répétant les oracles de l'enthousiasme et de l'utopie.
Si le projet est une utopie, pourquoi donc toutes ces
convulsions pour le faire échouer ? Le plus sûr n'est- il
pas de le laisser marcher, c'est-à-dire de le laisser
s'enterrer dans sa propre rêverie? C'est alors que le
correspondant, avec gloire, pourra l'ensevelir de ses
mains dans ses sables fameux et le sceller à jamais
dans sa tombe sous l'une de ses fameuses roches.
C'est donner une pauvre idée de sa raison que de
combattre comme une substance réelle et redoutable
ce qui n'est qu'un fantôme ; ou c'est faire mal penser
de sa bonne foi que de présenter comme un fantôme
ce qui est une réalité qu'on redoute !
Pourtant nous ne sommes pas en Egypte, nous lo-
geons à Paris, et dès lors nous n'avons pas titre pour
apprécier ou discuter les allégations du correspon-
dant.
Mais avec tout le respect que nous lui devons, est-il
seul en Egypte, ou est-il le seul résident en Egypte qui
mérite confiance Si en lui le lJJorning-Post possède
en Egypte un informateur, n'y possédons-nous pas
les nôtres ? S'il y est un détracteur du projet du ca-
nal, ce projet n'y a-t-il pas aussi ses défenseurs et ses
représentants? Tandis qu'il nous accuse d'accepter
une infaillibilité, est-ce qu'il prétend nous faire subir
la sienne, et n'y a-t-il donc aucun autre moyen de
connaître l'Egyte que d'aller lire les lettres qu'il écrit
au Morning-Post ?
En ce qui concerne le canal en Egypte et en France,
nous prétendons avoir des renseignements plus sûrs
et meilleurs que les siens : la prétention est-elle in-
soutenable ?
Qu'il en juge lui-même par ses nombreuses erreurs
sur lesquelles il n'a plus qu'à passer son éponge ; par
ses étangs de boue sur la côte de Péluse, par ses jetées
de 6,000 mètres à Port-Saïd, par ses sables, par ses ro-
ches, par son fossé et par toute cette fantasmagorie que
depuis plusieurs années il agite si vainement aux
yeux de l'Europe souriante.
Faut-il absolument être en Egypte pour savoir si
le percement de l'isthme y est ou n'y est pas popu-
laire? Nous ne sommes ni en Italie, ni en Espagne,
ni en Autriche, et pourtant nous savons que dans ces
trois pays le canal de Suez jouit d'une très-grande
popularité.
Nous le savons pour ces contrées par leurs diverses
manifestations. Nous le savons pour l'Egypte par les
démonstrations éclatantes dont l'œuvre a été l'objet
sous les yeux du correspondant dans Alexandrie même ;
nous le savons par l'accueil que rencontrent dans les
populations les agents de la Compagnie ; nous le sa-
vons par les offres que ne cessent de leur faire ces
populations ; nous le savons aussi par la contrainte
qu'on a dû employer, sous des instigations dont le
correspondant n'ignore point la source, pour forcer des
ouvriers indigènes engagés par la Compagnie à per-
dre leurs salaires et à abandonner leur travail.
Est-il absolument besoin d'être en Egypte pour sa-
voir que le canal Mahmoudiè a été nettoyé, que les
chemins d'Alexandrie au Caire et du Caire à Suez ont
été exécutés sans avoir amené la ruine de la produc-
tion agricole? Est il absolument besoin d'être en
Egypte pour savoir que les ouvriers employés à ces
travaux dans le désert de Suez n'y sont pas morts de
faim ?
Est-il absolument besoin d'être en Egypte pour sa-
voir que la Compagnie est t-rès-résolue à s'entendre
sonnement l'emportement et l'injure. Nous n'avons
cité que des faits. Le correspondant en conteste-t-il
un seul ?Nous l'en défions ;Jce n'est donc point de la dia-
tribe, c'est de l'histoire. Pourtant le correspondant de-
vrait se bien connaître en ce genre de composition : il
en peut trouver des modèles dans la collection de ses
lettres au Morning-Post, où il semble avoir pris plaisir
à accumuler tous les excès de la plume. Nous aurons
la générosité de ne point remettre sous ses yeux toutes
les diffamations, puériles ou odieuses, dont il s'est
appliqué à entacher la Compagnie, l'entreprise et le
caractère même si honorable et si pur de M. Ferdinand
de Lesseps. Or nous n'hésitons pas à déclarer au cor-
respondant en personne que c'était là une conduite que
sa conscience devait désavouer, tandis que peut-être il
obéissait à d'autres inspirations que les siennes. Nous
n'hésitons pas à lui déclarer de plus que sa polémique
a été fort peu goûtée par ses concitoyens eux-mêmes,
et qu'il est très-fréquent d'entendre des Anglais de
toutes les classes protester contre ces tristes abus de
la publicité.
Certainement nous n'avons fait qu'user modérément
et forcément de notre droit lorsque, pour notre dé-
fense, le correspondant du Morning-Post nous a con-
traint à rappeler ses contradictions, ses variations et
ses fables ; et puisqu'à notre récit fidèle il ne trouve à
opposer qu'un gros mot de plus, il passe implicite-
ment condamnation ; le gros mot n'est là que pour
couvrir la retraite.
Nous en dirons autant de la thèse récente imaginée
pour le besoin de la cause.
Déconcerté par la mission de Mouktar-Bry, eflrayéde
l'unanimité de l'Europe en faveur du canal de Suez,
privé du prétexte de l'intérêt turc, le correspondant a
taché de relever de son désarroi l'opposition anglaise
en inventant l'impopularité du projet en Egypte et
la répugnance du vice-roi à le faire aboutir.
Nous avons réfuté point par point ces assertions
plus que hardies et les considérations sur lesquelles
elles prétendaient s'appuyer; que nous répond le cor-
respondant? Rien, si ce n'est que nous ne sommes pas
en Egypte, que nous ne connaissons pas l'Egypte, que
M. de Lesseps lui-même n'en sait pas plus quedeTom-
bouctou, et que nous sommes de modernes Memnons
répétant les oracles de l'enthousiasme et de l'utopie.
Si le projet est une utopie, pourquoi donc toutes ces
convulsions pour le faire échouer ? Le plus sûr n'est- il
pas de le laisser marcher, c'est-à-dire de le laisser
s'enterrer dans sa propre rêverie? C'est alors que le
correspondant, avec gloire, pourra l'ensevelir de ses
mains dans ses sables fameux et le sceller à jamais
dans sa tombe sous l'une de ses fameuses roches.
C'est donner une pauvre idée de sa raison que de
combattre comme une substance réelle et redoutable
ce qui n'est qu'un fantôme ; ou c'est faire mal penser
de sa bonne foi que de présenter comme un fantôme
ce qui est une réalité qu'on redoute !
Pourtant nous ne sommes pas en Egypte, nous lo-
geons à Paris, et dès lors nous n'avons pas titre pour
apprécier ou discuter les allégations du correspon-
dant.
Mais avec tout le respect que nous lui devons, est-il
seul en Egypte, ou est-il le seul résident en Egypte qui
mérite confiance Si en lui le lJJorning-Post possède
en Egypte un informateur, n'y possédons-nous pas
les nôtres ? S'il y est un détracteur du projet du ca-
nal, ce projet n'y a-t-il pas aussi ses défenseurs et ses
représentants? Tandis qu'il nous accuse d'accepter
une infaillibilité, est-ce qu'il prétend nous faire subir
la sienne, et n'y a-t-il donc aucun autre moyen de
connaître l'Egyte que d'aller lire les lettres qu'il écrit
au Morning-Post ?
En ce qui concerne le canal en Egypte et en France,
nous prétendons avoir des renseignements plus sûrs
et meilleurs que les siens : la prétention est-elle in-
soutenable ?
Qu'il en juge lui-même par ses nombreuses erreurs
sur lesquelles il n'a plus qu'à passer son éponge ; par
ses étangs de boue sur la côte de Péluse, par ses jetées
de 6,000 mètres à Port-Saïd, par ses sables, par ses ro-
ches, par son fossé et par toute cette fantasmagorie que
depuis plusieurs années il agite si vainement aux
yeux de l'Europe souriante.
Faut-il absolument être en Egypte pour savoir si
le percement de l'isthme y est ou n'y est pas popu-
laire? Nous ne sommes ni en Italie, ni en Espagne,
ni en Autriche, et pourtant nous savons que dans ces
trois pays le canal de Suez jouit d'une très-grande
popularité.
Nous le savons pour ces contrées par leurs diverses
manifestations. Nous le savons pour l'Egypte par les
démonstrations éclatantes dont l'œuvre a été l'objet
sous les yeux du correspondant dans Alexandrie même ;
nous le savons par l'accueil que rencontrent dans les
populations les agents de la Compagnie ; nous le sa-
vons par les offres que ne cessent de leur faire ces
populations ; nous le savons aussi par la contrainte
qu'on a dû employer, sous des instigations dont le
correspondant n'ignore point la source, pour forcer des
ouvriers indigènes engagés par la Compagnie à per-
dre leurs salaires et à abandonner leur travail.
Est-il absolument besoin d'être en Egypte pour sa-
voir que le canal Mahmoudiè a été nettoyé, que les
chemins d'Alexandrie au Caire et du Caire à Suez ont
été exécutés sans avoir amené la ruine de la produc-
tion agricole? Est il absolument besoin d'être en
Egypte pour savoir que les ouvriers employés à ces
travaux dans le désert de Suez n'y sont pas morts de
faim ?
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